2-Ami Revient (online)
« AMI revient »
d'Enrique Barrios
TABLE DES MATIERES
Citations préliminaires
PREMIERE PARTIE
Souvenirs d'Ami
Chapitre 1 : Le doute.
Chapitre 2 : Sur le rocher.
Chapitre 3 : La rencontre.
Chapitre 1 : Le doute.
Chapitre 2 : Sur le rocher.
Chapitre 3 : La rencontre.
Chapitre 4 : Une danse cosmique.
Chapitre 5 : Le défaut principal.
Chapitre 6 : La mission.
Chapitre 5 : Le défaut principal.
Chapitre 6 : La mission.
Chapitre 7 : Le commandant.
Chapitre 8 : La caverne.
Chapitre 9 : En route vers Kia.
Chapitre 10 : Le maître solaire.
Chapitre 8 : La caverne.
Chapitre 9 : En route vers Kia.
Chapitre 10 : Le maître solaire.
DEUXIEME PARTIE
Chapitre 11 : Krato et les Terris.
Chapitre 12 : Au revoir Kia.
Chapitre 13 : Calibur.
Chapitre 12 : Au revoir Kia.
Chapitre 13 : Calibur.
Chapitre 14 : Le parchemin et deux possibilités.
Chapitre 15 : Poupée galactique.
Chapitre 15 : Poupée galactique.
Chapitre 16 : Les parents d'Ami.
Chapitre 17 : La révolte.
Chapitre 18 : Cher armement.
Chapitre 17 : La révolte.
Chapitre 18 : Cher armement.
Conclusion 1
Conclusion 2
Conclusion fin.
« Je te loue publiquement, Père Seigneur du Ciel et de la Terre, car tu as gardé ces choses,
cachées des savants et des intellectuels, et les à révélé aux enfants. »
(Mathieu 11:25)
Il y a un vieux mystère dans l'univers ; Pourquoi la vie ?
Pourquoi la création ?
Les intellectuels travaillent, cherchent et ne trouvent pas,
et comme ils ne trouvent pas, ils inventent des théories, mais l'antique mystère
ne se révèle qu'à l'Amour,
à la conscience illuminée par l'Amour : privilège des humbles et des naïfs, comme les enfants.
(Introduction du parchemin du vieux Krato, habitant de la planète Kia)
PREMIERE PARTIE
SOUVENIR D'AMI
Mon nom est Pedrito X. La lettre X signifie « mystérieux », car je ne peux révéler ma véritable identité et vous en connaissez déjà la raison.
Je ne suis qu'un enfant, un écolier, et il va sans dire je suis « célibataire ». j'ai cependant déjà écrit un livre qui est devenu très populaire. Son titre est « AMI, l'enfant des étoiles ». Il serait plus juste d'expliquer que je l'ai dicté à mon cousin qui aime beaucoup la littérature ! Il s'appelle Victor et c'est lui qui l'a écrit. Mon cousin travaille dans banque. Dans ses moments libres il vient chez moi et tape mon récit sur sa machine à écrire portative. C'est ainsi que nous avons réalisé le livre « AMI ».
Victor est d'avis que mon récit est une sottise, une fantaisie pour enfant. Il dit que s'il a accepté de l'écrire, c'est uniquement pour ce faire la main, car il projette, lui aussi, d'écrire un roman, un livre de vérité, dit-il, quelque chose de sérieux concernant les tortures et les frustrations mentales... C'est à mon tour de trouver ça bête et ennuyeux.
Dû au succès d'AMI, ce livre qui parle d'étoiles, d'OVNI et d'Amour, Victor veut lui aussi que l'action de son roman se passe dans l'espace.
Il veut toujours savoir comment j'imagine les mondes ou les personnes extraterrestres. J'ai beau lui répondre en lui racontent ce que j'ai vu et non pas ce que j'imagine, il croit quand même mon récit pas réel, que j'ai tout inventé. Il dit que j'ai beaucoup de facilité pour imaginer des histoires et cependant, ce que je raconte dans AMI, ne comporte pas un seul brin de fantaisie.
Ami existe. C'est un de mes amis, un visiteur venu d'un autre monde. Je l'ai rencontré sur la plage solitaire à la tombée du jour, à la fin de l'été.
Il pouvait deviner mes pensées, planer comme une mouette et même hypnotiser les adultes. Il ne paraissait pas avoir plus de huit ans, et cependant il pilotait un OVNI. Il était aussi capable de construire des appareils beaucoup plus compliqués qu'un téléviseur. Il disait être une sorte de messager ou maître. C'était bien un adulte, mais il avait l'apparence et le cœur d'un enfant.
À bord de son véhicule spatial, il m'a fait connaître, en seulement quelques minutes, plusieurs pays de la Terre. Ensuite nous nous sommes rendus à la Lune, mais elle ne m'a pas plu, c'est trop aride. Elle ressemble à un fromage séché que l'on regarde avec une loupe. De plus, c'était toujours la nuit même si le Soleil était là, car le ciel paraissait noir. Par contre, Ami, lui, regardait la Lune avec plaisir, comme il regardait tout le reste d'ailleurs. Ami se réjouissait de tout, rien ne le dégouttait excepter de manger de la viande. Il ressentait de la pitié pour les animaux.
Plus tard, il m'a amené dans un très beau monde qui s'appelait Ofir, ou plutôt qui s'appelle Ofir, car ce monde existe, il est bien réel. Il est situé près d'une étoile rouge, un soleil qui est quatre cent fois plus gros que le nôtre.
Sur Ofir l'argent est une chose inconnue. Tous les gens prennent selon leurs besoins et donnent selon leurs conscience et leur bonne volonté. Comme il n'y a pas de police, de cadenas, de chaînes, de murs, de barbelés, de verrous et de serrures. Pour ces raisons, ils n'ont pas besoin de s'embarrasser d'une foule de documents. Ils ne sont pas diviser en pays, car Ofir est une seul nation de frères et puisqu'ils sont frères, il n'y a ni armées ni guerres. Ils ne sont pas non plus diviser par les religions. Il considère que Dieu est Amour. C'est tout. Ils vivent en essayent de faire le bien et en s'améliorant chaque jour. Cependant, ils s'amusent beaucoup d'une manière très saine. Là-bas, tout est libre, rien est obligatoire.
Amis dit que la Terre pourrait vivre ainsi. Pour cela, il est nécessaire que tous prennent connaissance de ce qu'il est venu nous révéler, c'est-à-dire que l'amour est la Loi fondamentale de l'univers. Avec cela, bien claire dans tous les cœurs, le reste deviendrait très facile. Il dit aussi que si nous ne le faisons pas, nous allons irrémédiablement nous détruire, car un niveau scientifique élevé et peu d'Amour dans le cœur des personnes, c'est la formule idéale pour qu'un monde s'auto- élimine. C'est d'ailleurs ce qui se produit présentement sur la Terre. C'est que nous ne sommes pas civilisés.
Selon Ami, les mondes civilisés possèdent trois conditions de base :
1. Ils doivent savoir que l'Amour est la Loi fondamentale de l'univers.
2. Ils doivent cesser d'être diviser par des frontières et former un seul peuple de frères.
3. L'Amour doit être le fondement de toute l'organisation mondiale.
Ami utilisait l'exemple d'une famille pour expliquer ce dernier point. Les familles partagent tout affectueusement puisque l'Amour les unit. Il dit que tous les mondes civilisés vivent de cette manière.
Il m'a aussi fait comprendre qu'il existe une loi universelle qui empêche les êtres des mondes supérieurs d'intervenir massivement dans l'évolution des mondes non-civilisés. Ils ne peuvent que suggérer subtilement ce que nous devrions faire, et, en accord, avec un mystérieux « plan d'aide ».
Il m'a demandé d'écrire un livre relatant tout ce que j'ai vu et tout ce que j'ai connu avec lui. Il a dit que je devrais le faire comme s'il s'agissait d'un simple conte et non pas comme ce que c'est en vérité, c'est-à-dire une réalité. C'est à cause de ça que je vous dis, que ce qui est raconté dans
« AMI » est un conte ! C'est voulu. Alors, je le répète maintenant, je n'ai jamais connu d'extraterrestre, je n'ai pas non plus voyagé dans un monde supérieur. Tout ce récit est le produit de mon imagination...
Si plusieurs personnes sont d'avis que ce qui est raconté dans « AMI » est vrai, parce que cela coïncide avec des messages télépathiques qu'elles reçoivent, c'est simplement un hasard.
Le dernier monde que nous avons visité lors de mon voyage précédent, a été un monde rosé. Là-bas, j'étais moi-même, mais ça se passait dans le futur, lorsque je serais grand ; quelque chose comme ça. Il y avait là une dame qui m'attendait depuis déjà très longtemps. Son visage avait la couleurs d'un ciel bleu claire et ses traits ceux d'une japonaise. J'ai senti que nous nous aimions. Soudainement, tout s'est évanoui. Ami m'a dit que cela se passerait dans le futur, après plusieurs vies. Ce n'est que plus tard que j'ai finalement compris cette affaire compliquée !
Je vis seul avec ma grand-mère. Nous allions toujours passer les vacances d'été à la plage, mais la saison dernière, nous n'avons pas pu le faire à cause d'un manque d'argent. Cela m'a beaucoup attristé, vu qu'Ami m'avait dit qu'il reviendrait si j'écrivais le livre et je croyais que je pourrais le rencontrer sur la plage.
Au début, je voulais parler de mon aventure à tout le monde mais Ami et Victor m'ont recommandé de n'en rien faire. Ils ont dit que les gens pourraient croire que je suis fou ( c'est l’opinion que mon cousin a de moi). Je ne m'en suis pas occupé. À peine revenu de vacances, j'ai commencé à raconter la merveilleuse histoire
à un de mes compagnons de classe qui était aussi un grand ami. Je n'étais pas encore arrivé a la partie concernant le voyage en OVNI qu'il s'est mit à rire aux éclats. J'ai donc cru bon de lui dire
que tout ceci était une plaisanterie, que je voulais lui jouer un tour. Avec cette explication, je suis de nouveau redevenu un enfant normal à ses yeux.
C'est à cause de cela que je ne peux révéler mon identité.
Je ne suis qu'un enfant, un écolier, et il va sans dire je suis « célibataire ». j'ai cependant déjà écrit un livre qui est devenu très populaire. Son titre est « AMI, l'enfant des étoiles ». Il serait plus juste d'expliquer que je l'ai dicté à mon cousin qui aime beaucoup la littérature ! Il s'appelle Victor et c'est lui qui l'a écrit. Mon cousin travaille dans banque. Dans ses moments libres il vient chez moi et tape mon récit sur sa machine à écrire portative. C'est ainsi que nous avons réalisé le livre « AMI ».
Victor est d'avis que mon récit est une sottise, une fantaisie pour enfant. Il dit que s'il a accepté de l'écrire, c'est uniquement pour ce faire la main, car il projette, lui aussi, d'écrire un roman, un livre de vérité, dit-il, quelque chose de sérieux concernant les tortures et les frustrations mentales... C'est à mon tour de trouver ça bête et ennuyeux.
Dû au succès d'AMI, ce livre qui parle d'étoiles, d'OVNI et d'Amour, Victor veut lui aussi que l'action de son roman se passe dans l'espace.
Il veut toujours savoir comment j'imagine les mondes ou les personnes extraterrestres. J'ai beau lui répondre en lui racontent ce que j'ai vu et non pas ce que j'imagine, il croit quand même mon récit pas réel, que j'ai tout inventé. Il dit que j'ai beaucoup de facilité pour imaginer des histoires et cependant, ce que je raconte dans AMI, ne comporte pas un seul brin de fantaisie.
Ami existe. C'est un de mes amis, un visiteur venu d'un autre monde. Je l'ai rencontré sur la plage solitaire à la tombée du jour, à la fin de l'été.
Il pouvait deviner mes pensées, planer comme une mouette et même hypnotiser les adultes. Il ne paraissait pas avoir plus de huit ans, et cependant il pilotait un OVNI. Il était aussi capable de construire des appareils beaucoup plus compliqués qu'un téléviseur. Il disait être une sorte de messager ou maître. C'était bien un adulte, mais il avait l'apparence et le cœur d'un enfant.
À bord de son véhicule spatial, il m'a fait connaître, en seulement quelques minutes, plusieurs pays de la Terre. Ensuite nous nous sommes rendus à la Lune, mais elle ne m'a pas plu, c'est trop aride. Elle ressemble à un fromage séché que l'on regarde avec une loupe. De plus, c'était toujours la nuit même si le Soleil était là, car le ciel paraissait noir. Par contre, Ami, lui, regardait la Lune avec plaisir, comme il regardait tout le reste d'ailleurs. Ami se réjouissait de tout, rien ne le dégouttait excepter de manger de la viande. Il ressentait de la pitié pour les animaux.
Plus tard, il m'a amené dans un très beau monde qui s'appelait Ofir, ou plutôt qui s'appelle Ofir, car ce monde existe, il est bien réel. Il est situé près d'une étoile rouge, un soleil qui est quatre cent fois plus gros que le nôtre.
Sur Ofir l'argent est une chose inconnue. Tous les gens prennent selon leurs besoins et donnent selon leurs conscience et leur bonne volonté. Comme il n'y a pas de police, de cadenas, de chaînes, de murs, de barbelés, de verrous et de serrures. Pour ces raisons, ils n'ont pas besoin de s'embarrasser d'une foule de documents. Ils ne sont pas diviser en pays, car Ofir est une seul nation de frères et puisqu'ils sont frères, il n'y a ni armées ni guerres. Ils ne sont pas non plus diviser par les religions. Il considère que Dieu est Amour. C'est tout. Ils vivent en essayent de faire le bien et en s'améliorant chaque jour. Cependant, ils s'amusent beaucoup d'une manière très saine. Là-bas, tout est libre, rien est obligatoire.
Amis dit que la Terre pourrait vivre ainsi. Pour cela, il est nécessaire que tous prennent connaissance de ce qu'il est venu nous révéler, c'est-à-dire que l'amour est la Loi fondamentale de l'univers. Avec cela, bien claire dans tous les cœurs, le reste deviendrait très facile. Il dit aussi que si nous ne le faisons pas, nous allons irrémédiablement nous détruire, car un niveau scientifique élevé et peu d'Amour dans le cœur des personnes, c'est la formule idéale pour qu'un monde s'auto- élimine. C'est d'ailleurs ce qui se produit présentement sur la Terre. C'est que nous ne sommes pas civilisés.
Selon Ami, les mondes civilisés possèdent trois conditions de base :
1. Ils doivent savoir que l'Amour est la Loi fondamentale de l'univers.
2. Ils doivent cesser d'être diviser par des frontières et former un seul peuple de frères.
3. L'Amour doit être le fondement de toute l'organisation mondiale.
Ami utilisait l'exemple d'une famille pour expliquer ce dernier point. Les familles partagent tout affectueusement puisque l'Amour les unit. Il dit que tous les mondes civilisés vivent de cette manière.
Il m'a aussi fait comprendre qu'il existe une loi universelle qui empêche les êtres des mondes supérieurs d'intervenir massivement dans l'évolution des mondes non-civilisés. Ils ne peuvent que suggérer subtilement ce que nous devrions faire, et, en accord, avec un mystérieux « plan d'aide ».
Il m'a demandé d'écrire un livre relatant tout ce que j'ai vu et tout ce que j'ai connu avec lui. Il a dit que je devrais le faire comme s'il s'agissait d'un simple conte et non pas comme ce que c'est en vérité, c'est-à-dire une réalité. C'est à cause de ça que je vous dis, que ce qui est raconté dans
« AMI » est un conte ! C'est voulu. Alors, je le répète maintenant, je n'ai jamais connu d'extraterrestre, je n'ai pas non plus voyagé dans un monde supérieur. Tout ce récit est le produit de mon imagination...
Si plusieurs personnes sont d'avis que ce qui est raconté dans « AMI » est vrai, parce que cela coïncide avec des messages télépathiques qu'elles reçoivent, c'est simplement un hasard.
Le dernier monde que nous avons visité lors de mon voyage précédent, a été un monde rosé. Là-bas, j'étais moi-même, mais ça se passait dans le futur, lorsque je serais grand ; quelque chose comme ça. Il y avait là une dame qui m'attendait depuis déjà très longtemps. Son visage avait la couleurs d'un ciel bleu claire et ses traits ceux d'une japonaise. J'ai senti que nous nous aimions. Soudainement, tout s'est évanoui. Ami m'a dit que cela se passerait dans le futur, après plusieurs vies. Ce n'est que plus tard que j'ai finalement compris cette affaire compliquée !
Je vis seul avec ma grand-mère. Nous allions toujours passer les vacances d'été à la plage, mais la saison dernière, nous n'avons pas pu le faire à cause d'un manque d'argent. Cela m'a beaucoup attristé, vu qu'Ami m'avait dit qu'il reviendrait si j'écrivais le livre et je croyais que je pourrais le rencontrer sur la plage.
Au début, je voulais parler de mon aventure à tout le monde mais Ami et Victor m'ont recommandé de n'en rien faire. Ils ont dit que les gens pourraient croire que je suis fou ( c'est l’opinion que mon cousin a de moi). Je ne m'en suis pas occupé. À peine revenu de vacances, j'ai commencé à raconter la merveilleuse histoire
à un de mes compagnons de classe qui était aussi un grand ami. Je n'étais pas encore arrivé a la partie concernant le voyage en OVNI qu'il s'est mit à rire aux éclats. J'ai donc cru bon de lui dire
que tout ceci était une plaisanterie, que je voulais lui jouer un tour. Avec cette explication, je suis de nouveau redevenu un enfant normal à ses yeux.
C'est à cause de cela que je ne peux révéler mon identité.
Chapitre I
Le doute
A cette période-là, j'aidais mon cousin avec son roman. Il voulait écrire l'histoire d'une super civilisation de poulpes intelligents venus d'une galaxie lointaine, dans l'intention de dominer télépathiquement les habitants de notre monde et de les exploiter en leur faisant extraire de l'uranium. Quand je lui ai dit que tout cela me paraissait grotesque, du répété, absurde et dangereux, il s'est fâché. Il m'a demandé si j'avais déjà songé à la possibilité que mon aventure avec Ami n'ait été qu'un rêve. Au début, je n'y ai pas tellement porté attention, mais il a insisté. Il m'a demandé une preuve. Je lui ai alors parlé des « noix » extraterrestres que ma grand-mère avait goûté, celles dont Ami m'avait fait présent et nous sommes allés la trouver pour lui poser la question.
- Grand-mère, Victor est idiot : il pense que j'ai tout rêvé d'Ami. Raconte-lui. C'est vrai n'est- ce pas que tu as mangé des « noix » extraterrestres ?
- Quelle sorte de noix, mon petit ?
- Extraterrestres, grand-mère.
- Quand, Pedrito ? Demanda t-elle, la bouche grand ouverte démontrant sa surprise. A cette étape du dialogue, Victor triomphant souriait d'un air moqueur.
- Le dernier été que nous sommes allés à la plage, te souviens-tu ? Raconte-le à Victor, dit
Pedrito.
- Vous savez bien mes enfants que je perds la mémoire. Ce matin, par exemple, j'ai oublié mon porte-monnaie au magasin et je m'en suis aperçu que lorsque je suis allée acheter quelque chose chez le laitier. Je l'ai cherché partout, et...
- Mais tu te souviens au sujet des « noix » extraterrestres que tu as goûté, n'est-ce pas, Tu as dit que tu les aimais beaucoup...
- Lorsque je suis retournée à la boucherie...j'ai demandé au laitier de m'accompagner...non,je crois que c'est au magasin. Oui, c'est ça, d'autant plus que M.Saturnino est si honnête, il me l'avait mis de côté...
J'ai eu beau faire mille tentatives, ma grand-mère ne se souvenait de rien ! Absolument rien !
- Tu vois, m'a dit Victor avec un air de satisfaction,tu n'as pas de preuves. Accepte le fait que tout n'a été qu'un rêve, très beau, je dois le reconnaître, mais seulement un rêve. S'il en avait été autrement, je ne l'aurais pas écrit, mais en fin de compte, c'est de la fantaisie.
J'ai cherché une preuve. Lamentablement, à part les « noix » , Ami ne m'avait donné aucun souvenir matériel, rien de tangible.
J'ai donc continué à réfléchir jusqu'à ce que la lumière se soit faite dans mes souvenirs.
- J'ai trouvé !
- Qu'est-ce que tu as trouvé ?
- Quand Ami est parti, tous les gens de la station Balnéaire ont vu l'OVNI ! Il a été dérouté un instant par cette déclaration mais s'est vite repris.
- Je sais qu'on a vu un ovni ce jour là et c'est là que tu as eu l'idée de cette histoire, n'est-ce
pas ?
- Je n'ai eu aucune idée. Il y a eu des témoins...
- Témoins de l'un des vingt mille cas de lumières dans le ciel. Personne ne sait de quoi il
s'agissait : plasma, réfraction atmosphérique, ballon sonde, avion. Enfin des lumières dans le ciel. De là à dire qu'il s'agissait de vaisseaux extraterrestres ; c'est pour le moins avoir beaucoup d'imagination. Mais, inventer le fait qu'il y a eu communication avec un être venu d'une autre planète...allons donc ! Et non seulement ça, ajouter qu'on a voyagé dans d'autres mondes...c'est aller trop loin. Tu peux devenir un excellent écrivain de fantaisie, mais ne confonds pas l'imagination avec la réalité, il y a quand même des limites...
- Mais c'est vrai. C'est la vérité !
- Des preuves ! Exigeait mon cousin,
- Il se peut que tu aies rêvé tout cela. Il se peut que tu ne te souviennes pas d'une réalité,
mais d'un rêve. Réfléchi à ça.
Je n'ai rien voulu admettre. Je lui ai simplement dit que j'étais fatigué, que le lendemain nous continuerions à travailler sur son roman ! Mais j'avoue que cette nuit-là, j'ai eu des doutes.
Et si je m'étais souvenu que d'un rêve ? Ça me semblait impossible, mais quelle preuve avais-je après tout ? Cette nuit-là, angoissé, j'ai dû recourir au livre, à Ami, à la recherche d'un indice quelconque, Je crois que c'était la première fois que je lisais le livre, du début à la fin avec autant d'attention. Mais, c'est seulement à la fin que j'ai trouvé ce qui me servirait de preuve irréfutable ; le cœur ailé gravé dans la roche. Bien sûr ! C'était ça !
Ami portait un costume blanc avec au centre, sur la poitrine, un symbole. C'était un cœur doré avec des ailes à l'intérieur d'un cercle. Plus tard, Ami m'avait expliqué que cela signifiait l'humanité unie dans l'amour. Après son départ, ce dessin apparut mystérieusement gravé sur la roche où j'avais fait la connaissance de l'enfant de l'espace. Il semblait avoir été gravé en faisant fondre la pierre. Je l'ai revu plusieurs fois ou peut-être que cela faisait aussi partie du rêve ?
J'étais un peu inquiet, car je me suis souvenu d'une tante qui affirmait faire de très longs rêves remplis de petits détails qui donnaient une apparence de vérité, Elle disait qu'ils se continuaient la nuit suivante à l'endroit même où ils s'étaient interrompus au moment de son réveil, tout comme les chapitres d'un téléroman.
Lorsque j'ai revu mon cousin le lendemain, la première chose que je lui ai dite est :
- Il y a une preuve !
- De quoi ?
- Que ma rencontre avec Ami fut réelle.
- Quelle est-elle ? Demanda-t-il sans m'accorder trop d'attention.
- Le cœur gravé dans la roche de la plage.
Ce sont des histoires ! Oublie tout ça, et continuons à réviser mon roman. J'étais justement en train de penser, qu'au lieu de poulpes intelligents, il serait préférable d'avoir une race de scorpions télépa...
- Mais avant, allons à la plage. Tu viens de t'acheter une auto et...
- Quoi ? Tu es fou ! La plage est à plus de cent kilomètres et je suis un homme très occupé. Les fantaisies d'un enfant rêveur ne m'intéressent pas,
- Mais si ! Elles t'intéressent pour écrire, et...
- Ceci est très différent. Les balivernes ne m'intéressent pas ! J'écris tes drôles d'idées pour me pratiquer, mais ne confondons pas les choses, C'est de la fiction, de l'imagination, point final !
- C'est la réalité ! Protestais-je, déçu. Victor me lança un regard réprobateur et ajouta :
- Je commence à me préoccuper sérieusement de ta santé mentale, Pedrito.
Son ton protecteur me fit vaciller. J'ai réellement eu peur d'être fou et c'est pour cela que j'ai voulu sortir de l'incertitude, une fois pour toute.
- Alors, faisons une chose, Victor. Allons à la plage et si le cœur n'existe pas, je comprendrai que tout cela n'a été qu'un rêve et je ne recommencerai pas à confondre les choses. Mais s'il est là...
- Allons-y donc avec cette folie ! C'est entendu. Nous irons l'été prochain.
- L'été prochain ! Il reste six mois avant l'été!
- Sois patient. A l'été, nous irons prouver que tu confonds les choses. En attendant continuons avec mon roman. Regarde, des scorpions télépathes...
Je me suis senti comme devant une muraille cruelle et j'ai réagi violemment :
- Alors, j'irai seul ! Je m'enfuirai ! Je me sauverai ! Une chose est certaine, j'irai à la plage ! De plus, tes scorpions télépathes ne m'intéressent pas. Tout cela est tellement ridicule. Je ne t'aiderai plus jamais !
- Je fais mieux de partir, demain tu iras mieux, dit Victor, comprenant mon désarroi, Il sortit de la maison en me souhaitant le bonsoir.
- Ne reviens plus jamais, lui ai-je crié. Ensuite, je me suis enfermé dans ma chambre. Là,
étendu sur le lit, j'étais sur le point de pleurer. Bon, je l'ai fait, mais pas beaucoup, car les hommes ne doivent pas pleurer.
Cette nuit-là, j'ai décidé de faire quelque chose de plus que me lamenter, de me complaire à pleurnicher et à me rendre malade avec mes problèmes. Dans l'obscurité, j'ai fermé les yeux, et, pendant plus d'une heure je me suis imaginé que j'arrivais à la plage.
Le lendemain, dans l'après-midi, Victor apparut en sifflant.
- Au travail, les champions ! Dit-il, comme si rien ne s'était passé. Je suis demeuré froid et distant.
- Je regrette, mais j'ai beaucoup de travail à faire. Je fis semblant d'étudier un livre de géographie.
- Mais seulement une petite heure, dit Victor, j'ai de la difficulté à décider entre deux races d'extraterrestres : les scorpions télépathes, versus des « bonasses » d'Ofir que tu as imaginés.
Ces dernières paroles firent bouillir le sang dans mes veines, mais je dissimulais ma colère.
- Impossible. Excuse-moi. Au revoir.
- Hummm. Je soupçonne que tu es encore fâché pour ce qui est arrivé hier, dit Victor.
- Les steppes sont des terrains en friche de grande étendue.
- Pardon. Que signifie terrain en friche ?
- Je ne sais pas. Hummm. C'est bien. J'étais à songer que j'aurais besoin d'un petit repos à la
plage...
- Et... ? L'espérance me fit le regarder pour la première fois.
- Nous pourrions y aller vendredi après-midi.
- Nous pourrions apporter une tente et tout le reste. Nous pourrions profiter de cette occasion
pour aller constater qu'il n'y a pas de cœur sur cette roche. Mais, Si tu es tellement fâché contre moi.. .
- Fâché contre toi ?
Bien sûr que non ! Me suis-je exclamé, heureux, mais quelle est la cause de ce changement ,
- Changement ? Non, juste qu'hier soir, l'idée de te conduire à la plage m'a empêché de m'endormir pendant plus d'une heure. C'est seulement lorsque j'ai décidé d'y aller que j'ai pu fermer les yeux. Je crois que j'ai besoin d'un peu de repos. De plus, je ne veux pas qu'un jour tu te fâches tellement avec moi que mon livre...je veux dire que tes livres restent sans mon aide.
Bon ! Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais le fait est que vendredi après-midi, nous avons chargé nos effets, nous sommes montés dans l'automobile de Victor et quelques heures plus tard nous arrivions à la plage. J'ai alors respiré l'air marin, comme si c'était un baume de vie. Tout m'apportait des souvenirs de mon voyage spatial et d'Ami.
En sortant du véhicule, j'ai jeté un coup d’œil vers le rocher. Il me semblait presque y voir l'OVNI
de l'enfant des étoiles, suspendu dans les airs au-dessus de la plage.
- Grand-mère, Victor est idiot : il pense que j'ai tout rêvé d'Ami. Raconte-lui. C'est vrai n'est- ce pas que tu as mangé des « noix » extraterrestres ?
- Quelle sorte de noix, mon petit ?
- Extraterrestres, grand-mère.
- Quand, Pedrito ? Demanda t-elle, la bouche grand ouverte démontrant sa surprise. A cette étape du dialogue, Victor triomphant souriait d'un air moqueur.
- Le dernier été que nous sommes allés à la plage, te souviens-tu ? Raconte-le à Victor, dit
Pedrito.
- Vous savez bien mes enfants que je perds la mémoire. Ce matin, par exemple, j'ai oublié mon porte-monnaie au magasin et je m'en suis aperçu que lorsque je suis allée acheter quelque chose chez le laitier. Je l'ai cherché partout, et...
- Mais tu te souviens au sujet des « noix » extraterrestres que tu as goûté, n'est-ce pas, Tu as dit que tu les aimais beaucoup...
- Lorsque je suis retournée à la boucherie...j'ai demandé au laitier de m'accompagner...non,je crois que c'est au magasin. Oui, c'est ça, d'autant plus que M.Saturnino est si honnête, il me l'avait mis de côté...
J'ai eu beau faire mille tentatives, ma grand-mère ne se souvenait de rien ! Absolument rien !
- Tu vois, m'a dit Victor avec un air de satisfaction,tu n'as pas de preuves. Accepte le fait que tout n'a été qu'un rêve, très beau, je dois le reconnaître, mais seulement un rêve. S'il en avait été autrement, je ne l'aurais pas écrit, mais en fin de compte, c'est de la fantaisie.
J'ai cherché une preuve. Lamentablement, à part les « noix » , Ami ne m'avait donné aucun souvenir matériel, rien de tangible.
J'ai donc continué à réfléchir jusqu'à ce que la lumière se soit faite dans mes souvenirs.
- J'ai trouvé !
- Qu'est-ce que tu as trouvé ?
- Quand Ami est parti, tous les gens de la station Balnéaire ont vu l'OVNI ! Il a été dérouté un instant par cette déclaration mais s'est vite repris.
- Je sais qu'on a vu un ovni ce jour là et c'est là que tu as eu l'idée de cette histoire, n'est-ce
pas ?
- Je n'ai eu aucune idée. Il y a eu des témoins...
- Témoins de l'un des vingt mille cas de lumières dans le ciel. Personne ne sait de quoi il
s'agissait : plasma, réfraction atmosphérique, ballon sonde, avion. Enfin des lumières dans le ciel. De là à dire qu'il s'agissait de vaisseaux extraterrestres ; c'est pour le moins avoir beaucoup d'imagination. Mais, inventer le fait qu'il y a eu communication avec un être venu d'une autre planète...allons donc ! Et non seulement ça, ajouter qu'on a voyagé dans d'autres mondes...c'est aller trop loin. Tu peux devenir un excellent écrivain de fantaisie, mais ne confonds pas l'imagination avec la réalité, il y a quand même des limites...
- Mais c'est vrai. C'est la vérité !
- Des preuves ! Exigeait mon cousin,
- Il se peut que tu aies rêvé tout cela. Il se peut que tu ne te souviennes pas d'une réalité,
mais d'un rêve. Réfléchi à ça.
Je n'ai rien voulu admettre. Je lui ai simplement dit que j'étais fatigué, que le lendemain nous continuerions à travailler sur son roman ! Mais j'avoue que cette nuit-là, j'ai eu des doutes.
Et si je m'étais souvenu que d'un rêve ? Ça me semblait impossible, mais quelle preuve avais-je après tout ? Cette nuit-là, angoissé, j'ai dû recourir au livre, à Ami, à la recherche d'un indice quelconque, Je crois que c'était la première fois que je lisais le livre, du début à la fin avec autant d'attention. Mais, c'est seulement à la fin que j'ai trouvé ce qui me servirait de preuve irréfutable ; le cœur ailé gravé dans la roche. Bien sûr ! C'était ça !
Ami portait un costume blanc avec au centre, sur la poitrine, un symbole. C'était un cœur doré avec des ailes à l'intérieur d'un cercle. Plus tard, Ami m'avait expliqué que cela signifiait l'humanité unie dans l'amour. Après son départ, ce dessin apparut mystérieusement gravé sur la roche où j'avais fait la connaissance de l'enfant de l'espace. Il semblait avoir été gravé en faisant fondre la pierre. Je l'ai revu plusieurs fois ou peut-être que cela faisait aussi partie du rêve ?
J'étais un peu inquiet, car je me suis souvenu d'une tante qui affirmait faire de très longs rêves remplis de petits détails qui donnaient une apparence de vérité, Elle disait qu'ils se continuaient la nuit suivante à l'endroit même où ils s'étaient interrompus au moment de son réveil, tout comme les chapitres d'un téléroman.
Lorsque j'ai revu mon cousin le lendemain, la première chose que je lui ai dite est :
- Il y a une preuve !
- De quoi ?
- Que ma rencontre avec Ami fut réelle.
- Quelle est-elle ? Demanda-t-il sans m'accorder trop d'attention.
- Le cœur gravé dans la roche de la plage.
Ce sont des histoires ! Oublie tout ça, et continuons à réviser mon roman. J'étais justement en train de penser, qu'au lieu de poulpes intelligents, il serait préférable d'avoir une race de scorpions télépa...
- Mais avant, allons à la plage. Tu viens de t'acheter une auto et...
- Quoi ? Tu es fou ! La plage est à plus de cent kilomètres et je suis un homme très occupé. Les fantaisies d'un enfant rêveur ne m'intéressent pas,
- Mais si ! Elles t'intéressent pour écrire, et...
- Ceci est très différent. Les balivernes ne m'intéressent pas ! J'écris tes drôles d'idées pour me pratiquer, mais ne confondons pas les choses, C'est de la fiction, de l'imagination, point final !
- C'est la réalité ! Protestais-je, déçu. Victor me lança un regard réprobateur et ajouta :
- Je commence à me préoccuper sérieusement de ta santé mentale, Pedrito.
Son ton protecteur me fit vaciller. J'ai réellement eu peur d'être fou et c'est pour cela que j'ai voulu sortir de l'incertitude, une fois pour toute.
- Alors, faisons une chose, Victor. Allons à la plage et si le cœur n'existe pas, je comprendrai que tout cela n'a été qu'un rêve et je ne recommencerai pas à confondre les choses. Mais s'il est là...
- Allons-y donc avec cette folie ! C'est entendu. Nous irons l'été prochain.
- L'été prochain ! Il reste six mois avant l'été!
- Sois patient. A l'été, nous irons prouver que tu confonds les choses. En attendant continuons avec mon roman. Regarde, des scorpions télépathes...
Je me suis senti comme devant une muraille cruelle et j'ai réagi violemment :
- Alors, j'irai seul ! Je m'enfuirai ! Je me sauverai ! Une chose est certaine, j'irai à la plage ! De plus, tes scorpions télépathes ne m'intéressent pas. Tout cela est tellement ridicule. Je ne t'aiderai plus jamais !
- Je fais mieux de partir, demain tu iras mieux, dit Victor, comprenant mon désarroi, Il sortit de la maison en me souhaitant le bonsoir.
- Ne reviens plus jamais, lui ai-je crié. Ensuite, je me suis enfermé dans ma chambre. Là,
étendu sur le lit, j'étais sur le point de pleurer. Bon, je l'ai fait, mais pas beaucoup, car les hommes ne doivent pas pleurer.
Cette nuit-là, j'ai décidé de faire quelque chose de plus que me lamenter, de me complaire à pleurnicher et à me rendre malade avec mes problèmes. Dans l'obscurité, j'ai fermé les yeux, et, pendant plus d'une heure je me suis imaginé que j'arrivais à la plage.
Le lendemain, dans l'après-midi, Victor apparut en sifflant.
- Au travail, les champions ! Dit-il, comme si rien ne s'était passé. Je suis demeuré froid et distant.
- Je regrette, mais j'ai beaucoup de travail à faire. Je fis semblant d'étudier un livre de géographie.
- Mais seulement une petite heure, dit Victor, j'ai de la difficulté à décider entre deux races d'extraterrestres : les scorpions télépathes, versus des « bonasses » d'Ofir que tu as imaginés.
Ces dernières paroles firent bouillir le sang dans mes veines, mais je dissimulais ma colère.
- Impossible. Excuse-moi. Au revoir.
- Hummm. Je soupçonne que tu es encore fâché pour ce qui est arrivé hier, dit Victor.
- Les steppes sont des terrains en friche de grande étendue.
- Pardon. Que signifie terrain en friche ?
- Je ne sais pas. Hummm. C'est bien. J'étais à songer que j'aurais besoin d'un petit repos à la
plage...
- Et... ? L'espérance me fit le regarder pour la première fois.
- Nous pourrions y aller vendredi après-midi.
- Nous pourrions apporter une tente et tout le reste. Nous pourrions profiter de cette occasion
pour aller constater qu'il n'y a pas de cœur sur cette roche. Mais, Si tu es tellement fâché contre moi.. .
- Fâché contre toi ?
Bien sûr que non ! Me suis-je exclamé, heureux, mais quelle est la cause de ce changement ,
- Changement ? Non, juste qu'hier soir, l'idée de te conduire à la plage m'a empêché de m'endormir pendant plus d'une heure. C'est seulement lorsque j'ai décidé d'y aller que j'ai pu fermer les yeux. Je crois que j'ai besoin d'un peu de repos. De plus, je ne veux pas qu'un jour tu te fâches tellement avec moi que mon livre...je veux dire que tes livres restent sans mon aide.
Bon ! Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais le fait est que vendredi après-midi, nous avons chargé nos effets, nous sommes montés dans l'automobile de Victor et quelques heures plus tard nous arrivions à la plage. J'ai alors respiré l'air marin, comme si c'était un baume de vie. Tout m'apportait des souvenirs de mon voyage spatial et d'Ami.
En sortant du véhicule, j'ai jeté un coup d’œil vers le rocher. Il me semblait presque y voir l'OVNI
de l'enfant des étoiles, suspendu dans les airs au-dessus de la plage.
Chapitre II
Sur le rocher
Vue que la nuit tombait déjà, Victor désirait installer la tente immédiatement, au lieu d'aller examiner la roche. J'ai finalement réussi à le convaincre d'y aller tout de suite.
- Bon dit-il, maintenant que nous sommes ici allons-y... mais il commence à faire noir, la nuit tombe.
- Main non, c'est encore très claire. Allons-y.
Nous avons laissé l'automobile dans le sentier qui conduisait aux rochers et nous avons marché en direction de la mer.
Il faisait maintenant nuit. Les nuages avaient cédé le pas à une grande lune qui éclairait l'endroit. Je me suis souvenu de la pleine lune de « cette » nuit-là: les mêmes reflets dans l'eau, la station balnéaire parsemé de points lumineux de l'autre côté de la baie, le rocher, enfin tout était pareil.
L'émotion faisait accélérer les battements de mon cœur et de mes jambes. Par contre, mon cousin, lui, avançait avec beaucoup de difficulté.
- C'est trop noir et trop glissant...
- Il faut seulement marcher en faisant attention, mon cher, lui ai-je dit, alors que je le précédais de plusieurs pas.
- Quelle sottise ! Il serait mieux de revenir demain matin, en plein jour.
- Ce serait une folie. Nous sommes presque arrivés.
Soudain, j'entendis un bruit, là, derrière moi, mon cousin semblait avoir des problèmes.
- Pedroooooo...
- Qu'y a-t-il ?
- Je suis tombé à l'eau. Viens m'aider.
- Il s'agit de marcher sur les pierres, pas dans l'eau, ai-je dit, pendant que je m'approchais pour lui porter secours.
- Je n'ai pas vue la différence. Tout est si noir ici. Donne-moi la main.
- Si tu t'entête à ne rien voir, tout restera obscure pour toi...
- Regarde dans le quel état je suis. J'ai les jambes mouillés, mes souliers... c'est une vraie folie. Je ne continue pas. Nous reviendrons demain.
- Attention, Victor, l'eau arrive ! Saute sur cette roche un peu plus haute.
- Quelle eau ? Quelle eauooo... ? Glub ! Cette fois, il était mouillé jusqu'au cou.
Définitivement, mon cousin n'était qu'un petit vieux, bien qu'il n'avait pas plus de trente ans.
Nous avons donc monter la tente sur le sable de la plage. Victor s'est changé de vêtements, pendant que je préparais à contrecœur, un stupide feu de camp.
- C'est ça que d'aller avec des enfants... protesta-t-il.
- C'est ça que d'aller avec des vieux... protestais-je.
- Bon, ai-je dit, impatient, tu es sec maintenant. Couche toi. Moi j'y retourne, et je me-suis préparé à partir...
je voyais ce projet comme très facile et il en était ainsi, mais les adultes ont l'étrange vertu de tout compliquer, même les choses les plus simples.
- Ça jamais ! Tu reste près de moi. Dans ces rochers noirs, il peut t'arriver toutes sortes de malheurs. J'ai sommeil. Allons, couche-toi.
- Mais...
- Couche-toi !
J'ai donc décidé de faire semblant de l'écouter, de me coucher, mais aussitôt qu'il serait endormi...
- C'est bon, dormons. C'est très amusant de dormir...
J'ai attendu dans l'obscurité, comme un serpent au aguets. Un nombre incalculable d'heure plus tard, sa respiration m'indiqua qu'il dormait.
J'ai commencé à me glisser hors du sac, très silencieusement. Arrivé à la sortie, comme j'allais sortir la tête à l'extérieur, une main m'a attrapé par le col de ma chemise.
- Où vas-tu ? Demande Victor.
- Je vais … là-bas, plus loin, aux toilettes. Tu comprends...
L'excuse parfaite ! Elle m'est venue par inspiration. On ne peut refuser à personne, le droit d'aller au toilettes.
- C'est bien, mais reviens immédiatement.
- Je vais faire attention ! Je reviens. C'est ce qu'il croyait...
Une fois sorti de la tente, j'ai couru comme un éclaire vers « ma » roche. Une force inconnue semblait s'être emparée de moi, car j'allais, sautant de pierre en pierres comme un lièvre. En quelques seconde, j'étais déjà rendu au pied de ma destination finale. Je me suis arrêté rempli d'émotion et j'ai caressé la roche. Comme j'avais tarder de venir à elle ! Maintenant tout ce qu'il fallait, c'est l'escalader, et chercher le cœur aillé... et s'il y n'était pas ?
Tout s'est obscurci lorsque j'ai songer à cela. La force étrange m'avait abandonnée.
J'ai commencer à grimper avec beaucoup de difficultés, imbibé de doutes et de peurs, tout comme un adulte. J'ai dérapé par ici et par là, mais finalement je suis arrivé au sommet.
J'ai marcher avec émotion sur la surface plane. À cette distance et à cause de l'obscurité, on ne pouvait pas bien voir la zone ou devait se trouver la gravure.
Je me suis approcher très lentement, comme pour savourer le moment, avec une sensation d'angoisse et d’allègrement.
Je suis enfin arrivé à l'endroit. J'ai cherché le symbole partout, mais il n'était pas là. Il n'y étais pas ! Il n'existait pas !
Il n'a jamais existé, ai-je pensé, la poitrine remplie de désolation. Tout était le fruit de mon imagination, un rêve …
- Je ne suis pas un rêve, dit dans mon dos, une voix que je connaissais bien.
Je me suis retourné très lentement, comme si j'avais peur que ce que je venais d'entendre, n'eut été qu'une illusion auditive, ou quelque choses dans ce genre.
J'ai alors vu la figure blanche de mon cher petit ami. Il était là, souriant comme toujours.
- Ami !
- Bon dit-il, maintenant que nous sommes ici allons-y... mais il commence à faire noir, la nuit tombe.
- Main non, c'est encore très claire. Allons-y.
Nous avons laissé l'automobile dans le sentier qui conduisait aux rochers et nous avons marché en direction de la mer.
Il faisait maintenant nuit. Les nuages avaient cédé le pas à une grande lune qui éclairait l'endroit. Je me suis souvenu de la pleine lune de « cette » nuit-là: les mêmes reflets dans l'eau, la station balnéaire parsemé de points lumineux de l'autre côté de la baie, le rocher, enfin tout était pareil.
L'émotion faisait accélérer les battements de mon cœur et de mes jambes. Par contre, mon cousin, lui, avançait avec beaucoup de difficulté.
- C'est trop noir et trop glissant...
- Il faut seulement marcher en faisant attention, mon cher, lui ai-je dit, alors que je le précédais de plusieurs pas.
- Quelle sottise ! Il serait mieux de revenir demain matin, en plein jour.
- Ce serait une folie. Nous sommes presque arrivés.
Soudain, j'entendis un bruit, là, derrière moi, mon cousin semblait avoir des problèmes.
- Pedroooooo...
- Qu'y a-t-il ?
- Je suis tombé à l'eau. Viens m'aider.
- Il s'agit de marcher sur les pierres, pas dans l'eau, ai-je dit, pendant que je m'approchais pour lui porter secours.
- Je n'ai pas vue la différence. Tout est si noir ici. Donne-moi la main.
- Si tu t'entête à ne rien voir, tout restera obscure pour toi...
- Regarde dans le quel état je suis. J'ai les jambes mouillés, mes souliers... c'est une vraie folie. Je ne continue pas. Nous reviendrons demain.
- Attention, Victor, l'eau arrive ! Saute sur cette roche un peu plus haute.
- Quelle eau ? Quelle eauooo... ? Glub ! Cette fois, il était mouillé jusqu'au cou.
Définitivement, mon cousin n'était qu'un petit vieux, bien qu'il n'avait pas plus de trente ans.
Nous avons donc monter la tente sur le sable de la plage. Victor s'est changé de vêtements, pendant que je préparais à contrecœur, un stupide feu de camp.
- C'est ça que d'aller avec des enfants... protesta-t-il.
- C'est ça que d'aller avec des vieux... protestais-je.
- Bon, ai-je dit, impatient, tu es sec maintenant. Couche toi. Moi j'y retourne, et je me-suis préparé à partir...
je voyais ce projet comme très facile et il en était ainsi, mais les adultes ont l'étrange vertu de tout compliquer, même les choses les plus simples.
- Ça jamais ! Tu reste près de moi. Dans ces rochers noirs, il peut t'arriver toutes sortes de malheurs. J'ai sommeil. Allons, couche-toi.
- Mais...
- Couche-toi !
J'ai donc décidé de faire semblant de l'écouter, de me coucher, mais aussitôt qu'il serait endormi...
- C'est bon, dormons. C'est très amusant de dormir...
J'ai attendu dans l'obscurité, comme un serpent au aguets. Un nombre incalculable d'heure plus tard, sa respiration m'indiqua qu'il dormait.
J'ai commencé à me glisser hors du sac, très silencieusement. Arrivé à la sortie, comme j'allais sortir la tête à l'extérieur, une main m'a attrapé par le col de ma chemise.
- Où vas-tu ? Demande Victor.
- Je vais … là-bas, plus loin, aux toilettes. Tu comprends...
L'excuse parfaite ! Elle m'est venue par inspiration. On ne peut refuser à personne, le droit d'aller au toilettes.
- C'est bien, mais reviens immédiatement.
- Je vais faire attention ! Je reviens. C'est ce qu'il croyait...
Une fois sorti de la tente, j'ai couru comme un éclaire vers « ma » roche. Une force inconnue semblait s'être emparée de moi, car j'allais, sautant de pierre en pierres comme un lièvre. En quelques seconde, j'étais déjà rendu au pied de ma destination finale. Je me suis arrêté rempli d'émotion et j'ai caressé la roche. Comme j'avais tarder de venir à elle ! Maintenant tout ce qu'il fallait, c'est l'escalader, et chercher le cœur aillé... et s'il y n'était pas ?
Tout s'est obscurci lorsque j'ai songer à cela. La force étrange m'avait abandonnée.
J'ai commencer à grimper avec beaucoup de difficultés, imbibé de doutes et de peurs, tout comme un adulte. J'ai dérapé par ici et par là, mais finalement je suis arrivé au sommet.
J'ai marcher avec émotion sur la surface plane. À cette distance et à cause de l'obscurité, on ne pouvait pas bien voir la zone ou devait se trouver la gravure.
Je me suis approcher très lentement, comme pour savourer le moment, avec une sensation d'angoisse et d’allègrement.
Je suis enfin arrivé à l'endroit. J'ai cherché le symbole partout, mais il n'était pas là. Il n'y étais pas ! Il n'existait pas !
Il n'a jamais existé, ai-je pensé, la poitrine remplie de désolation. Tout était le fruit de mon imagination, un rêve …
- Je ne suis pas un rêve, dit dans mon dos, une voix que je connaissais bien.
Je me suis retourné très lentement, comme si j'avais peur que ce que je venais d'entendre, n'eut été qu'une illusion auditive, ou quelque choses dans ce genre.
J'ai alors vu la figure blanche de mon cher petit ami. Il était là, souriant comme toujours.
- Ami !
Chapitre III
La rencontre
Je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer de joie en l'embrassant. Il était bien réel, un être en chair et en os. Tout avait été réalité, absolument tout.
- Tu es plus grand, Pedrito.
- C'est vrai, ou c'est toi qui est plus petit. Tu as rétréci.
Nous avons ri comme nous l'avions si souvent fait auparavant . Soudain, je me suis souvenu de
Victor qui m'attendait dans la tente.
- Avant c'était ta grand-mère et maintenant c'est ton cousin. Es-tu capable de vivre sans te préoccuper de quelqu'un? Ami percevait toujours mes pensées.
- Tu as raison, mais c'est que...
- Ce n'est rien du tout. Je l'ai endormi profondément dans la tente. La nuit est à nous.
- Sérieusement ?
- Bien sûr. Désires-tu le voir sur l'écran ? Me demanda Ami en prenant le petit viseur ou téléviseur, peu importe le nom qu'on peut donner à l'appareil qu'il transportait dans son ceinturon.
- Ce n'es pas nécessaire, je te crois.
- Allons ! Ça c'est toute une amélioration.
- De quoi veux-tu parler ?
- Que tu sois capable de croire quelque chose.
- Je ne te comprends pas Ami.
- Le voyage que tu viens de faire. Est-ce que, par hasard, il n'a pas été motivé par tes doutes ?
J'ai pris le temps de réfléchir avant de répondre. Ami avait raison. J'avais mis son existence en doute. J'avais voulu venir me rassurer...
- C'est vrai, mais ça en valait la peine. Je suis convaincu maintenant que tu existes.
- Et lorsque je serai parti ? Es-tu sûr qu'après mon départ, tu ne croiras pas de nouveau que tout ceci n'est qu'un rêve ?
- Pas du tout Tu es réel, dis-je en lui touchant l'épaule.
- Et, avant ? Est-ce que je n'étais pas aussi réel ? Cependant tu as douté...
- Tu as encore raison. Pourquoi doute-t-on parfois, Ami ?
- Parce que la pensée fonctionne à différents niveaux qui sont déconnectés les uns des autres. Parfois, un homme peut être violent et cruel. En d'autres occasions, il est tendre et pacifique. Si tu vibres à un niveau élevé, tu peux arriver à vivre des choses merveilleuses comme ta rencontre avec moi, comprendre de grandes vérités ou faire de tes désirs des réalités. Si tu es à un niveau bas, tu ne peux pas prendre contact avec les niveaux élevés et quoique tu les aies déjà connus auparavant, tu douteras.
- Cela n'arrivera plus, Ami, mais pourquoi n'es-tu pas revenu l'été dernier ? J'avais pourtant écris le livre...
- Et tu pensais que je viendrais immédiatement ? Il s'est mis à rire. Je ne t'avais pas donné une date précise. Il faut que tu développes en toi la patience, la science de te maintenir intérieurement en paix. Celui qui est impatient n'es pas en harmonie avec l'univers. Tout vient à son heure, en son temps. De plus, avec tes doutes, il te manque certaines conditions nécessaires pour établir un contact. Mais, tu es un cas spécial, malgré le fait que tu doutes parfois de mon existence,
- Je le regrette beaucoup, Ami. Je te le répète, cela ne se reproduira plus.
J'ai aspiré de grandes bouffées d'air nocturne, en regardant les lumières de la station balnéaire qui se trouvait de l'autre côté de la baie.
- Mais tout est parfaitement bien dans l'univers. Allons-y. Je dois t'emmener faire un tour dans la galaxie.
- Fantastique ! Où as-tu mis ton vaisseau ? Sous l'eau ?
- Non ici, au-dessus ;
Il pointa alors du doigt vers le ciel. J'ai eu beau scruter le ciel, je n'y ai vu que des étoiles.
- Je ne le vois pas...
- Il est invisible. Allons-y. Je désire te présenter une personne.
- Cette fois, tu n'es pas venu seul ?
- Non, répondit-il, en retirant un des appareils de son ceinturon.
En principe, l'idée de partager le voyage avec quelqu'un d'inconnu ne me plaisait pas. Je me sentais plus en confiance, lorsque j'étais seul avec lui.
- Comment allons-nous monter à bord du vaisseau ?
Au moment où je disais cela, une lumière jaune très puissante nous illumina et en même temps j'ai senti que je m'élevais dans les airs. Cette fois, je n'ai pas été trop surpris car j'avais vécu une expérience semblable.
- L'OVNI apparut alors au-dessus de nous et nous pouvions voir de la lumière par l'ouverture située sous la section centrale de l'appareil. Nous nous sommes très rapidement retrouvés debout dans le vaisseau, dans la petite salle de réception que je connaissais déjà. Je n'ai pas pu m'empêcher d'être ému.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda Ami en riant, tu es comme les vielles pleurnicheuses.
- Je ne sais pas. D'être à nouveau ici (snif) est quelque chose de tellement irréel, mais ce n'est pas de la fantaisie, c'est bien la réalité. Merci (snif), Ami.
- Arrête tes sottises. Si ce n'était pas de tes doutes, tout ça te semblerait tout à fait normal ; comme cela a toujours été d'ailleurs. Allons-y, quelqu'un nous attend dans la salle des commandes. Viens par ici.
Je l'ai suivi sans trop d'enthousiasme. Je m'imaginais qu'un homme au visage vert nous attendait. Sur Ofir, j'avais vu toutes sortes d'êtres étranges.
En entrant, j'aperçus une curieuse créature d'apparence plus ou moins humaine, une mince jeune fille à la peau claire, aux yeux violets et ses longs cheveux rosés étaient parés d'un ridicule papillon de toile jaune. Elle portait une combinaison bleue, très ample. Elle m'a regardé fixement d'un air très sérieux, comme si j'avais été un phénomène rare. Elle me fut immédiatement antipathique et je l'ai trouvé franchement laide .
Ami lui parla dans une langue étrangère, mais je l'entendis prononcer mon nom.
- Je te présente Vinka, dit-il en souriant. Il s'était adressé à nous dans les deux langues. Nous nous regardâmes sans plaisir et sans amabilité. Elle me tendit une main longue et mince. Je ressentis alors une sorte de répulsion qui m'empêcha presque de la toucher, mais à cause de ma bonne éducation et après lui avoir compté les doigts en faisant mine de rien (il y en avait cinq), je lui serrais la main. Elle était d'une chaleur douce et agréable.
Je lui ai dit : « enchanté », en m'approchant pour lui donner un baiser sur la joue comme c'est la coutume entre les garçons et les jeunes filles de ma ville. Elle a murmuré quelque chose d'incompréhensible et a retiré sa joue en manifestant de la surprise.
Ami se tordait de rire. Il lui expliqua dans sa langue, selon ce que j'ai su par la suite, que pour moi c'était normal de saluer ainsi.
- Dans son monde, cela ne se fait pas...question de coutumes m'informa-t-il en riant. Je me suis souvenu que sur Ofir le baiser est une chose très courante, j'en ai donc déduit :
- Alors, sa planète n'est pas civilisée !
- Tu as raison. Elle vient d'un monde aussi peu civilisé que la Terre. Bon ! Il serait préférable que vous puissiez communiquer directement entre vous. Prends ceci et mets le dans ton oreille.
C'est un traducteur.
Ami tenait dans sa main un petit objet qui ressemblait à un audiophone, mais sans câble. Il en donna un aussi au spécimen aux yeux violets.
- Maintenant, dit Ami, en parlant l'autre langue, mais, dans l'audiophone j'entendais la traduction, vous pouvez converser ensemble.
- Bonjour, dit l'humanoïde. Et quoique ses lèvres émettaient des sons étranges, je comprenais grâce à l'audiophone.
- Bonjour, répondis-je.
- Comment s'appelle ta planète ?
- C'est la Terre. Et la tienne ?
- Kia, répondit-elle .
Maintenant, après l'avoir entendu parler et avoir pu communiquer avec elle, sa présence ne me déplaisait plus autant.
- Quel âge as-tu, Vinka ?
- Deux cent quarante-cinq ans, répondit-elle. J'en suis resté estomaqué. Elle ne paraissait pas être si terriblement vieille.
- Attendez, attendez, interrompit Ami, amusé par le dialogue, pendant que la planète Kia fait plus de vingt révolutions autour de son soleil, la Terre n'en fait qu'une. En définitive, vous avez tous les deux plus ou moins le même âge ;
J'ai observé Vinka très attentivement. Elle avait de petites oreilles pointues, très jolies, qui s'harmonisaient avec ses cheveux qui étaient aussi fins que ceux des bambins ou des nouveaux nés.
- Alors, dans ton monde, on ne s'embrasse pas sur le visage ?
- Seulement entre amoureux, fiancés ou gens mariés, expliqua-t-elle. Vous paraissez être très modernes sur la Terre.
- Pas autant que sur Ofir.
- Ofir c'est quoi ?
- C'est un monde civilisé. Aïe ! Ami, n'as-tu pas emmené Vinka faire un tour dans l'univers ?
- Oui, mais pas à Ofir. Préparez-vous. Vous verrez maintenant un spectacle très intéressant :
la danse de la galaxie.
Nous lui avons demandé de mieux nous expliquer.
- Bon ! Vous savez que les étoiles se déplacent...
J'ai voulu impressionner Vinka avec mes connaissances astronomiques :
- Elles paraissent fixes. Cependant, elles se déplacent à de très grandes vitesses tout autour de la galaxie. Maintenant, nous allons regarder comme si nous étions en dehors de la dimension espace-temps qui nous est connue. De là, nous observerons la Voie Lactée. Ce sera comme si nous regardions un film qui se déroule à très grande vitesse. Comprenez-vous ?
Nous avons tous les deux dit oui, quoique nous ne paraissions pas très sûrs. Il nous invita à nous asseoir pendant qu'il prenait les commandes.
La station balnéaire apparut sur l'écran central. J'ai vu la tente et l'automobile de Victor. Sur la roche, se détachait très nettement le cœur ailé...
- Le symbole est bien là ! Pourtant lorsque je l'ai cherché, je n'ai pas pu le trouver.
- C'est un tour que je t'ai joué, Pedrito. Il a toujours été là, mais je t'ai hypnotisé pour que tu ne le vois pas.
- Mais comment as-tu pu m'hypnotiser ? Je n'ai entendu aucun ordre venant de toi.
- C'était un ordre télépathique.
- De l'hypnose à distance ! S'est exclamée Vinka, émerveillée.
- Ce doit être fabuleux, ai-je dit, en pensant à toutes les possibilités que cela m'offrirait si je pouvais faire quelque chose de semblable ; Par exemple, ordonner à un vendeur de jouets qu'il me fasse cadeau de tous les jouets que je désire ! Je pourrais ainsi convaincre le professeur, que mon examen est parfait, même si je n'agitais qu'une feuille blanche devant son nez ! Je pourrais...
- Quelqu'un qui disposerait d'un tel pouvoir, dit Ami, pourrait faire toutes sortes de tricheries. A cause de cela, de si grands pouvoirs sont hors de portée de ceux qui les utiliseraient pour le mal. La loi universelle régit ce sujet.
Je me suis autorisé à obtenir ce pouvoir.
- Je connais cette Loi . C'est l'Amour...
- Et tu crois qu'il suffit de la connaître ?
- Qu'est-ce qu'il me manque, Ami ?
- La pratique.
- Tu as raison, c'est pour cela que je la pratique toujours.
J'étais sincère en disant cela, mais les paroles d'Ami ont eu sur moi, le même effet que de recevoir un sceau d'eau froide en plein visage.
- Tu crois que ruiner un vendeur de jouets pour satisfaire tes caprices, c'est de l'amour ? Tu considères qu'obliger une personne à agir contre sa volonté, c'est de l'amour ? Tu penses que tromper et tricher, c'est de l'Amour ?
Ami avait capté mes pensées qui étaient passées si rapidement que je ne m'en était presque pas rendu compte. Ses dures paroles me firent tomber complètement écrasé dans le fauteuil. Ce fut comme s'il m'avait cassé en deux. J'eus très honte. Je ne pouvais plus parler. J'étais complètement vidé de mon énergie vitale. De plus, Vinka avait été témoin de ma malhonnêteté mentale et de la réprimande.
D'un ton très caressant, Ami essayait de me réconforter.
- Ne t'inquiète pas, Pedrito. J'ai plongé Vinka dans une transe légère . Elle n'a rien entendu. Ceci m'a tranquillisé en partie de même que le ton affectueux de sa voix mais je n'étais pas encore capable de bouger et de parler. Je m'étais toujours cru une sorte d'enfant exemplaire. Cependant, je pouvais maintenant constater que dans l'imagination se trame des choses pas très limpides. Ami était parvenu à m'en faire prendre conscience et l'opinion que j'avais de moi-même en fut passablement malmenée, en fait, j'étais assez malhonnête.
Je ne sais pas pourquoi, mais peu à peu, j'ai commencé à ressentir une grande rage envers Ami. Cette colère m'a donné les forces nécessaires pour me reprendre en main car je n'aurai pas pu le faire seul.
- Ceci est la partie de mon travail que j'aime le moins, dit Ami, personne n'aime se faire montrer des défauts qu'il ne pense pas avoir, mais si personne ne le fait, nous ne saurions jamais que nous les avons et, par conséquent, nous ne pourrions jamais nous en débarrasser. Personne
n'essaiera de corriger un défaut qu'il ne croit pas avoir. C'est cependant important de savoir dire les choses, peu à peu.
J'avais l'impression que chaque parole d'Ami était une attaque, une accusation, une condamnation, une calomnie. Ma rage allait en augmentant . Qui était-il pour venir me condamner ? Il n'avait pas le droit de me juger d'une manière si féroce, pour une plaisanterie de l'imagination. Je pensais que jamais je n'aurai utilisé le pouvoir d'hypnotiser à distance à des fins mauvaises. Non, car je n'ai jamais été un enfant méchant, je suis tout le contraire.
- Est-ce que ton ego récupère ? Demanda Ami en riant normalement. Mais son rire me parut sardonique et cruel.
- Vas-tu continuer à m'offenser ? Ai-je dit d'un ton défiant. Je veux retourner à la maison, à la tente. Je suis fatigué de tout ceci.
Je me suis levé ; J'étais rétabli. J'avais de nouveau une bonne opinion de moi-même, c'était seulement Ami qui était injuste, une canaille, un calomniateur...
Je l'ai regardé d'un air moqueur et je lui ai dit :
- Toi, l'enfant merveilleux, l'extraterrestre...parlant d'amour, vantant l'amour. Lorsqu'arrive l'heure de la vérité, tu ne sais que condamner les petites erreurs des gens. Tu n'as rien en toi de l'Amour. Tu es un père indigne, qui prêche, mais ne pratique pas. On ne peut attendre rien de bon d'un être malhonnête comme toi . C'est pourquoi je m'en vais. Je pars !
Ami écoutait mes agressions verbales avec une parfaite tranquillité. J'ai cependant cru détecter une certaine tristesse dans son regard.
- Je sais que tu souffres, Pedrito, mais je t'ai parlé ainsi pour ton bien. Excuse-moi.
- Ça ne sert à rien de t'excuser, je pars. C'est alors que Vinka s'était réveillée.
- Tu ne peux pas partir si vite, Pedrito. Je désirerai parler un peu plus avec toi, en savoir plus sur toi, sur ton monde.
Ses paroles me surprirent, m'adoucirent. Je suis revenu à la réalité. J'ai soupiré.
- Bien, moi non plus, je ne désire pas partir, Vinka, mais c'est que...
- C'est que quoi Pedrito ? Demanda t-elle en me regardant du fond de ses yeux lumineux et violets. Elle était très belle, mais ce n'est que maintenant que je le remarquais.
- Pourquoi veux-tu partir Pedrito ?
- Partir ? Moi ? Depuis quand ?
- Tu as dit que tu désirais partir. Pourquoi ? Alors, je me suis souvenu du coupable.
- C'est qu'Ami a fait des choses bizarres. Il m'a offensé.
- Il semble que je m'étais endormie. Je n'ai rien entendu. C'est vrai que tu as offensé Pedrito,
Ami ?
- Est-ce que dire la vérité, c'est offenser ? Demanda Ami, j'ai seulement voulu lui montrer
qu'un point d'appui sur lequel il se base est faux. Cela a blessé son ego, mais ça lui passera. Il m'a semblé percevoir un regard d'affection dans les yeux de Vinka lorsqu'elle m'a dit :
- Ne pars pas, Pedrito. Je crois que nous avons beaucoup à partager. Je ressentais la même chose. Je voulais tout savoir à son sujet.
Ami nous sortit alors une autre de ses plaisanteries.
- Assez de romances prohibées. Allons voir la danse de la galaxie. Vous avez vos écrans respectifs. Je crois avoir montré à chacun d'entre vous son âme jumelle, dans une rencontre se passant dans le futur. Vous devez être fidèles, quoique vous ne l'ayez pas encore rencontrée.
C'est curieux, mais j'ai senti quelque chose ressemblant à de la jalousie, lorsque j'ai su qu'elle avait un autre jeune...
- Ne pense pas mal, Ami, dit Vinka. Avec Pedrito,il ne s'agit que d'amitié.
- Il est difficile d'être fidèle à une personne qu'on ne connaît pas, acquiesçais-je.
- Oui, tu la connais, quoique seulement par l'entremise d'un petit coup d’œil dans le futur, mais il y a un sens, en plus des cinq autres que vous connaissez, qui permet de capter, de sentir une personne, aussi loin qu'elle se trouve.
- Télépathie ?
- La télépathie a un certain rapport avec les pensées. Le sens auquel je fais allusion est plutôt rattaché aux sentiments. N'as-tu pas senti le présence de ta compagne, Pedrito ?
Cela était trop intime.
- Bien, c'est...parfois...lorsque je suis seul, la nuit, je pense qu'il y a quelqu'un pour moi, quelque part.
- Penses-tu ou sens-tu sa présence ?
- Dans ces moments-là, je crois que je la sens.
- Es-tu capable de l'aimer dans ces instants ?
- Bien, c'est...je ne sais pas. Je crois que..., que oui.
- Alors, ce sens supérieur se développe. Pour évoluer en tant que personnes, nous devons développer ce sens.Il nous permet aussi de capter ce qui est spirituel, sans la nécessité d'utiliser les autres sens ou la pensée. C'est ainsi que l'on fait la différence entre les bonnes et les mauvaises personnes, entre la vérité et le mensonge. C'est comme cela que nous percevons le véritable Amour et la présence de Dieu.
- Sur Kia, il y a beaucoup de gens qui ne croient pas en Dieu, dit Vinka.
- Lorsque ce sixième sens ne s'est pas développé, la foi est nécessaire. Par la suite, il n'est pas nécessaire de croire ou de ne pas croire. On perçoit simplement la merveilleuse présence de Dieu. C'est ainsi que nous pouvons lui offrir notre Amour sans avoir besoin de le voir. Ce sens supérieur est celui qui nous permet d'entrer en contact avec notre âme jumelle et de lui être fidèle même si elle n'est pas encore présente.
J'ai pensé à la « japonaise » de mon futur, mais je n'ai rien ressenti. Je ne savais pas si c'était parce que je n'avais pas bien développé le sens dont parlait Ami ou si la présence de Vinka produisait
une...une interférence.
Ami avait été témoin de mon péché mental envers la « japonaise ». Je me suis senti coupable.
- Il est nécessaire que tu laisses cela de côté, Pedrito.
- C'est bien, Ami. Je ne le ferai plus.
- Je faisais référence à ce pourquoi tu me gardes rancune.
Ah ! Il faisait référence à ça ! Je pensais qu'il s'agissait du fort sentiment d'attraction, que la présence de Vinka avait produit sur moi. Heureusement, Ami ne s'en était pas rendu compte...
- Amis ? Il souriait en me tendant la main.
- Amis ! Répondis-je, ne trouvant pas de motif pour refuser.
Vinka m'avait fait oublier mon ressentiment et nous nous sommes donné la main amicalement.
- Bravo ! S'est exclamée la jeune fille tout heureuse. Allons maintenant voir le concert des galaxies.
- La danse de la galaxie, corrigea Ami, quoique ce soit aussi un concert. Tu peux t'asseoir, Pedrito.
- Tu es plus grand, Pedrito.
- C'est vrai, ou c'est toi qui est plus petit. Tu as rétréci.
Nous avons ri comme nous l'avions si souvent fait auparavant . Soudain, je me suis souvenu de
Victor qui m'attendait dans la tente.
- Avant c'était ta grand-mère et maintenant c'est ton cousin. Es-tu capable de vivre sans te préoccuper de quelqu'un? Ami percevait toujours mes pensées.
- Tu as raison, mais c'est que...
- Ce n'est rien du tout. Je l'ai endormi profondément dans la tente. La nuit est à nous.
- Sérieusement ?
- Bien sûr. Désires-tu le voir sur l'écran ? Me demanda Ami en prenant le petit viseur ou téléviseur, peu importe le nom qu'on peut donner à l'appareil qu'il transportait dans son ceinturon.
- Ce n'es pas nécessaire, je te crois.
- Allons ! Ça c'est toute une amélioration.
- De quoi veux-tu parler ?
- Que tu sois capable de croire quelque chose.
- Je ne te comprends pas Ami.
- Le voyage que tu viens de faire. Est-ce que, par hasard, il n'a pas été motivé par tes doutes ?
J'ai pris le temps de réfléchir avant de répondre. Ami avait raison. J'avais mis son existence en doute. J'avais voulu venir me rassurer...
- C'est vrai, mais ça en valait la peine. Je suis convaincu maintenant que tu existes.
- Et lorsque je serai parti ? Es-tu sûr qu'après mon départ, tu ne croiras pas de nouveau que tout ceci n'est qu'un rêve ?
- Pas du tout Tu es réel, dis-je en lui touchant l'épaule.
- Et, avant ? Est-ce que je n'étais pas aussi réel ? Cependant tu as douté...
- Tu as encore raison. Pourquoi doute-t-on parfois, Ami ?
- Parce que la pensée fonctionne à différents niveaux qui sont déconnectés les uns des autres. Parfois, un homme peut être violent et cruel. En d'autres occasions, il est tendre et pacifique. Si tu vibres à un niveau élevé, tu peux arriver à vivre des choses merveilleuses comme ta rencontre avec moi, comprendre de grandes vérités ou faire de tes désirs des réalités. Si tu es à un niveau bas, tu ne peux pas prendre contact avec les niveaux élevés et quoique tu les aies déjà connus auparavant, tu douteras.
- Cela n'arrivera plus, Ami, mais pourquoi n'es-tu pas revenu l'été dernier ? J'avais pourtant écris le livre...
- Et tu pensais que je viendrais immédiatement ? Il s'est mis à rire. Je ne t'avais pas donné une date précise. Il faut que tu développes en toi la patience, la science de te maintenir intérieurement en paix. Celui qui est impatient n'es pas en harmonie avec l'univers. Tout vient à son heure, en son temps. De plus, avec tes doutes, il te manque certaines conditions nécessaires pour établir un contact. Mais, tu es un cas spécial, malgré le fait que tu doutes parfois de mon existence,
- Je le regrette beaucoup, Ami. Je te le répète, cela ne se reproduira plus.
J'ai aspiré de grandes bouffées d'air nocturne, en regardant les lumières de la station balnéaire qui se trouvait de l'autre côté de la baie.
- Mais tout est parfaitement bien dans l'univers. Allons-y. Je dois t'emmener faire un tour dans la galaxie.
- Fantastique ! Où as-tu mis ton vaisseau ? Sous l'eau ?
- Non ici, au-dessus ;
Il pointa alors du doigt vers le ciel. J'ai eu beau scruter le ciel, je n'y ai vu que des étoiles.
- Je ne le vois pas...
- Il est invisible. Allons-y. Je désire te présenter une personne.
- Cette fois, tu n'es pas venu seul ?
- Non, répondit-il, en retirant un des appareils de son ceinturon.
En principe, l'idée de partager le voyage avec quelqu'un d'inconnu ne me plaisait pas. Je me sentais plus en confiance, lorsque j'étais seul avec lui.
- Comment allons-nous monter à bord du vaisseau ?
Au moment où je disais cela, une lumière jaune très puissante nous illumina et en même temps j'ai senti que je m'élevais dans les airs. Cette fois, je n'ai pas été trop surpris car j'avais vécu une expérience semblable.
- L'OVNI apparut alors au-dessus de nous et nous pouvions voir de la lumière par l'ouverture située sous la section centrale de l'appareil. Nous nous sommes très rapidement retrouvés debout dans le vaisseau, dans la petite salle de réception que je connaissais déjà. Je n'ai pas pu m'empêcher d'être ému.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda Ami en riant, tu es comme les vielles pleurnicheuses.
- Je ne sais pas. D'être à nouveau ici (snif) est quelque chose de tellement irréel, mais ce n'est pas de la fantaisie, c'est bien la réalité. Merci (snif), Ami.
- Arrête tes sottises. Si ce n'était pas de tes doutes, tout ça te semblerait tout à fait normal ; comme cela a toujours été d'ailleurs. Allons-y, quelqu'un nous attend dans la salle des commandes. Viens par ici.
Je l'ai suivi sans trop d'enthousiasme. Je m'imaginais qu'un homme au visage vert nous attendait. Sur Ofir, j'avais vu toutes sortes d'êtres étranges.
En entrant, j'aperçus une curieuse créature d'apparence plus ou moins humaine, une mince jeune fille à la peau claire, aux yeux violets et ses longs cheveux rosés étaient parés d'un ridicule papillon de toile jaune. Elle portait une combinaison bleue, très ample. Elle m'a regardé fixement d'un air très sérieux, comme si j'avais été un phénomène rare. Elle me fut immédiatement antipathique et je l'ai trouvé franchement laide .
Ami lui parla dans une langue étrangère, mais je l'entendis prononcer mon nom.
- Je te présente Vinka, dit-il en souriant. Il s'était adressé à nous dans les deux langues. Nous nous regardâmes sans plaisir et sans amabilité. Elle me tendit une main longue et mince. Je ressentis alors une sorte de répulsion qui m'empêcha presque de la toucher, mais à cause de ma bonne éducation et après lui avoir compté les doigts en faisant mine de rien (il y en avait cinq), je lui serrais la main. Elle était d'une chaleur douce et agréable.
Je lui ai dit : « enchanté », en m'approchant pour lui donner un baiser sur la joue comme c'est la coutume entre les garçons et les jeunes filles de ma ville. Elle a murmuré quelque chose d'incompréhensible et a retiré sa joue en manifestant de la surprise.
Ami se tordait de rire. Il lui expliqua dans sa langue, selon ce que j'ai su par la suite, que pour moi c'était normal de saluer ainsi.
- Dans son monde, cela ne se fait pas...question de coutumes m'informa-t-il en riant. Je me suis souvenu que sur Ofir le baiser est une chose très courante, j'en ai donc déduit :
- Alors, sa planète n'est pas civilisée !
- Tu as raison. Elle vient d'un monde aussi peu civilisé que la Terre. Bon ! Il serait préférable que vous puissiez communiquer directement entre vous. Prends ceci et mets le dans ton oreille.
C'est un traducteur.
Ami tenait dans sa main un petit objet qui ressemblait à un audiophone, mais sans câble. Il en donna un aussi au spécimen aux yeux violets.
- Maintenant, dit Ami, en parlant l'autre langue, mais, dans l'audiophone j'entendais la traduction, vous pouvez converser ensemble.
- Bonjour, dit l'humanoïde. Et quoique ses lèvres émettaient des sons étranges, je comprenais grâce à l'audiophone.
- Bonjour, répondis-je.
- Comment s'appelle ta planète ?
- C'est la Terre. Et la tienne ?
- Kia, répondit-elle .
Maintenant, après l'avoir entendu parler et avoir pu communiquer avec elle, sa présence ne me déplaisait plus autant.
- Quel âge as-tu, Vinka ?
- Deux cent quarante-cinq ans, répondit-elle. J'en suis resté estomaqué. Elle ne paraissait pas être si terriblement vieille.
- Attendez, attendez, interrompit Ami, amusé par le dialogue, pendant que la planète Kia fait plus de vingt révolutions autour de son soleil, la Terre n'en fait qu'une. En définitive, vous avez tous les deux plus ou moins le même âge ;
J'ai observé Vinka très attentivement. Elle avait de petites oreilles pointues, très jolies, qui s'harmonisaient avec ses cheveux qui étaient aussi fins que ceux des bambins ou des nouveaux nés.
- Alors, dans ton monde, on ne s'embrasse pas sur le visage ?
- Seulement entre amoureux, fiancés ou gens mariés, expliqua-t-elle. Vous paraissez être très modernes sur la Terre.
- Pas autant que sur Ofir.
- Ofir c'est quoi ?
- C'est un monde civilisé. Aïe ! Ami, n'as-tu pas emmené Vinka faire un tour dans l'univers ?
- Oui, mais pas à Ofir. Préparez-vous. Vous verrez maintenant un spectacle très intéressant :
la danse de la galaxie.
Nous lui avons demandé de mieux nous expliquer.
- Bon ! Vous savez que les étoiles se déplacent...
J'ai voulu impressionner Vinka avec mes connaissances astronomiques :
- Elles paraissent fixes. Cependant, elles se déplacent à de très grandes vitesses tout autour de la galaxie. Maintenant, nous allons regarder comme si nous étions en dehors de la dimension espace-temps qui nous est connue. De là, nous observerons la Voie Lactée. Ce sera comme si nous regardions un film qui se déroule à très grande vitesse. Comprenez-vous ?
Nous avons tous les deux dit oui, quoique nous ne paraissions pas très sûrs. Il nous invita à nous asseoir pendant qu'il prenait les commandes.
La station balnéaire apparut sur l'écran central. J'ai vu la tente et l'automobile de Victor. Sur la roche, se détachait très nettement le cœur ailé...
- Le symbole est bien là ! Pourtant lorsque je l'ai cherché, je n'ai pas pu le trouver.
- C'est un tour que je t'ai joué, Pedrito. Il a toujours été là, mais je t'ai hypnotisé pour que tu ne le vois pas.
- Mais comment as-tu pu m'hypnotiser ? Je n'ai entendu aucun ordre venant de toi.
- C'était un ordre télépathique.
- De l'hypnose à distance ! S'est exclamée Vinka, émerveillée.
- Ce doit être fabuleux, ai-je dit, en pensant à toutes les possibilités que cela m'offrirait si je pouvais faire quelque chose de semblable ; Par exemple, ordonner à un vendeur de jouets qu'il me fasse cadeau de tous les jouets que je désire ! Je pourrais ainsi convaincre le professeur, que mon examen est parfait, même si je n'agitais qu'une feuille blanche devant son nez ! Je pourrais...
- Quelqu'un qui disposerait d'un tel pouvoir, dit Ami, pourrait faire toutes sortes de tricheries. A cause de cela, de si grands pouvoirs sont hors de portée de ceux qui les utiliseraient pour le mal. La loi universelle régit ce sujet.
Je me suis autorisé à obtenir ce pouvoir.
- Je connais cette Loi . C'est l'Amour...
- Et tu crois qu'il suffit de la connaître ?
- Qu'est-ce qu'il me manque, Ami ?
- La pratique.
- Tu as raison, c'est pour cela que je la pratique toujours.
J'étais sincère en disant cela, mais les paroles d'Ami ont eu sur moi, le même effet que de recevoir un sceau d'eau froide en plein visage.
- Tu crois que ruiner un vendeur de jouets pour satisfaire tes caprices, c'est de l'amour ? Tu considères qu'obliger une personne à agir contre sa volonté, c'est de l'amour ? Tu penses que tromper et tricher, c'est de l'Amour ?
Ami avait capté mes pensées qui étaient passées si rapidement que je ne m'en était presque pas rendu compte. Ses dures paroles me firent tomber complètement écrasé dans le fauteuil. Ce fut comme s'il m'avait cassé en deux. J'eus très honte. Je ne pouvais plus parler. J'étais complètement vidé de mon énergie vitale. De plus, Vinka avait été témoin de ma malhonnêteté mentale et de la réprimande.
D'un ton très caressant, Ami essayait de me réconforter.
- Ne t'inquiète pas, Pedrito. J'ai plongé Vinka dans une transe légère . Elle n'a rien entendu. Ceci m'a tranquillisé en partie de même que le ton affectueux de sa voix mais je n'étais pas encore capable de bouger et de parler. Je m'étais toujours cru une sorte d'enfant exemplaire. Cependant, je pouvais maintenant constater que dans l'imagination se trame des choses pas très limpides. Ami était parvenu à m'en faire prendre conscience et l'opinion que j'avais de moi-même en fut passablement malmenée, en fait, j'étais assez malhonnête.
Je ne sais pas pourquoi, mais peu à peu, j'ai commencé à ressentir une grande rage envers Ami. Cette colère m'a donné les forces nécessaires pour me reprendre en main car je n'aurai pas pu le faire seul.
- Ceci est la partie de mon travail que j'aime le moins, dit Ami, personne n'aime se faire montrer des défauts qu'il ne pense pas avoir, mais si personne ne le fait, nous ne saurions jamais que nous les avons et, par conséquent, nous ne pourrions jamais nous en débarrasser. Personne
n'essaiera de corriger un défaut qu'il ne croit pas avoir. C'est cependant important de savoir dire les choses, peu à peu.
J'avais l'impression que chaque parole d'Ami était une attaque, une accusation, une condamnation, une calomnie. Ma rage allait en augmentant . Qui était-il pour venir me condamner ? Il n'avait pas le droit de me juger d'une manière si féroce, pour une plaisanterie de l'imagination. Je pensais que jamais je n'aurai utilisé le pouvoir d'hypnotiser à distance à des fins mauvaises. Non, car je n'ai jamais été un enfant méchant, je suis tout le contraire.
- Est-ce que ton ego récupère ? Demanda Ami en riant normalement. Mais son rire me parut sardonique et cruel.
- Vas-tu continuer à m'offenser ? Ai-je dit d'un ton défiant. Je veux retourner à la maison, à la tente. Je suis fatigué de tout ceci.
Je me suis levé ; J'étais rétabli. J'avais de nouveau une bonne opinion de moi-même, c'était seulement Ami qui était injuste, une canaille, un calomniateur...
Je l'ai regardé d'un air moqueur et je lui ai dit :
- Toi, l'enfant merveilleux, l'extraterrestre...parlant d'amour, vantant l'amour. Lorsqu'arrive l'heure de la vérité, tu ne sais que condamner les petites erreurs des gens. Tu n'as rien en toi de l'Amour. Tu es un père indigne, qui prêche, mais ne pratique pas. On ne peut attendre rien de bon d'un être malhonnête comme toi . C'est pourquoi je m'en vais. Je pars !
Ami écoutait mes agressions verbales avec une parfaite tranquillité. J'ai cependant cru détecter une certaine tristesse dans son regard.
- Je sais que tu souffres, Pedrito, mais je t'ai parlé ainsi pour ton bien. Excuse-moi.
- Ça ne sert à rien de t'excuser, je pars. C'est alors que Vinka s'était réveillée.
- Tu ne peux pas partir si vite, Pedrito. Je désirerai parler un peu plus avec toi, en savoir plus sur toi, sur ton monde.
Ses paroles me surprirent, m'adoucirent. Je suis revenu à la réalité. J'ai soupiré.
- Bien, moi non plus, je ne désire pas partir, Vinka, mais c'est que...
- C'est que quoi Pedrito ? Demanda t-elle en me regardant du fond de ses yeux lumineux et violets. Elle était très belle, mais ce n'est que maintenant que je le remarquais.
- Pourquoi veux-tu partir Pedrito ?
- Partir ? Moi ? Depuis quand ?
- Tu as dit que tu désirais partir. Pourquoi ? Alors, je me suis souvenu du coupable.
- C'est qu'Ami a fait des choses bizarres. Il m'a offensé.
- Il semble que je m'étais endormie. Je n'ai rien entendu. C'est vrai que tu as offensé Pedrito,
Ami ?
- Est-ce que dire la vérité, c'est offenser ? Demanda Ami, j'ai seulement voulu lui montrer
qu'un point d'appui sur lequel il se base est faux. Cela a blessé son ego, mais ça lui passera. Il m'a semblé percevoir un regard d'affection dans les yeux de Vinka lorsqu'elle m'a dit :
- Ne pars pas, Pedrito. Je crois que nous avons beaucoup à partager. Je ressentais la même chose. Je voulais tout savoir à son sujet.
Ami nous sortit alors une autre de ses plaisanteries.
- Assez de romances prohibées. Allons voir la danse de la galaxie. Vous avez vos écrans respectifs. Je crois avoir montré à chacun d'entre vous son âme jumelle, dans une rencontre se passant dans le futur. Vous devez être fidèles, quoique vous ne l'ayez pas encore rencontrée.
C'est curieux, mais j'ai senti quelque chose ressemblant à de la jalousie, lorsque j'ai su qu'elle avait un autre jeune...
- Ne pense pas mal, Ami, dit Vinka. Avec Pedrito,il ne s'agit que d'amitié.
- Il est difficile d'être fidèle à une personne qu'on ne connaît pas, acquiesçais-je.
- Oui, tu la connais, quoique seulement par l'entremise d'un petit coup d’œil dans le futur, mais il y a un sens, en plus des cinq autres que vous connaissez, qui permet de capter, de sentir une personne, aussi loin qu'elle se trouve.
- Télépathie ?
- La télépathie a un certain rapport avec les pensées. Le sens auquel je fais allusion est plutôt rattaché aux sentiments. N'as-tu pas senti le présence de ta compagne, Pedrito ?
Cela était trop intime.
- Bien, c'est...parfois...lorsque je suis seul, la nuit, je pense qu'il y a quelqu'un pour moi, quelque part.
- Penses-tu ou sens-tu sa présence ?
- Dans ces moments-là, je crois que je la sens.
- Es-tu capable de l'aimer dans ces instants ?
- Bien, c'est...je ne sais pas. Je crois que..., que oui.
- Alors, ce sens supérieur se développe. Pour évoluer en tant que personnes, nous devons développer ce sens.Il nous permet aussi de capter ce qui est spirituel, sans la nécessité d'utiliser les autres sens ou la pensée. C'est ainsi que l'on fait la différence entre les bonnes et les mauvaises personnes, entre la vérité et le mensonge. C'est comme cela que nous percevons le véritable Amour et la présence de Dieu.
- Sur Kia, il y a beaucoup de gens qui ne croient pas en Dieu, dit Vinka.
- Lorsque ce sixième sens ne s'est pas développé, la foi est nécessaire. Par la suite, il n'est pas nécessaire de croire ou de ne pas croire. On perçoit simplement la merveilleuse présence de Dieu. C'est ainsi que nous pouvons lui offrir notre Amour sans avoir besoin de le voir. Ce sens supérieur est celui qui nous permet d'entrer en contact avec notre âme jumelle et de lui être fidèle même si elle n'est pas encore présente.
J'ai pensé à la « japonaise » de mon futur, mais je n'ai rien ressenti. Je ne savais pas si c'était parce que je n'avais pas bien développé le sens dont parlait Ami ou si la présence de Vinka produisait
une...une interférence.
Ami avait été témoin de mon péché mental envers la « japonaise ». Je me suis senti coupable.
- Il est nécessaire que tu laisses cela de côté, Pedrito.
- C'est bien, Ami. Je ne le ferai plus.
- Je faisais référence à ce pourquoi tu me gardes rancune.
Ah ! Il faisait référence à ça ! Je pensais qu'il s'agissait du fort sentiment d'attraction, que la présence de Vinka avait produit sur moi. Heureusement, Ami ne s'en était pas rendu compte...
- Amis ? Il souriait en me tendant la main.
- Amis ! Répondis-je, ne trouvant pas de motif pour refuser.
Vinka m'avait fait oublier mon ressentiment et nous nous sommes donné la main amicalement.
- Bravo ! S'est exclamée la jeune fille tout heureuse. Allons maintenant voir le concert des galaxies.
- La danse de la galaxie, corrigea Ami, quoique ce soit aussi un concert. Tu peux t'asseoir, Pedrito.
Chapitre IV
Une danse cosmique
Le vaisseau se mit à vibrer. Une très forte lumière jaune inonda la salle des commandes. De jaune, la lumière devint rosée, plus tard, violette, ensuite bleu-azur clair et finalement d'un blanc éblouissant. Celle-ci s’éteignit rapidement, laissant la salle illuminée seulement par des beaux reflets mouvants, provenant de l’extérieur.
- Regardez par les hublots !
Nous nous levâmes pour aller contempler un spectacle qui aurait pu faire dresser les cheveux sur nos têtes, tellement il était grandiose. Un énorme essaim d'étoiles multicolores se répandait en spirale dans tout le firmament. Chaque particule lumineuse se déplaçait lentement. Cela donnait l'impression de volutes de fumée colorée, luminescente. C'était des étoiles, des comètes, des soleils et des planètes. Des nuages multicolores ressemblant à de la « barbe à papa », ou à du gaz enflammé. Des filaments resplendissants s'étiraient, formaient des boucles et se dispersaient.
La gigantesque spirale se reformait chaque fois un peu plus grande. Elles s'éparpillait comme si elle était vivante. Certains points produisaient des explosions de lumière éphémère, tout comme des paillettes.
- Nous étions en train d'observer le mouvement de notre galaxie, la Voie Lactée, informa
Ami, maintenant, nous allons entendre le son produit par chaque particule en mouvement. Ami toucha un bouton sur le tableau de contrôles. Le vaisseau se remplit alors de sons indescriptibles : des bourdonnements aigus, d'autres graves, des sifflements, des roulements soutenus de tonnerre. Les éclairs brefs produisaient un tintement ressemblant au son d'une lyre. Le résultat final était un concert impressionnant.
- C'est ainsi que rêve la galaxie. Nous allons maintenant augmenter la vitesse.
Ami poussa doucement un levier. Tout cet essaim s’accéléra d'une façon incroyable : il s'étirait et s'agrandissait. Chaque fois, j'avais de plus en plus l'impression que toute la galaxie était un être vivant, un être conscient, un être qui dansait, une méduse cosmique scintillante qui étendait des appendices lumineux au rythme de sa propre mélodie. Oui, car comme le mouvement s'accélérait, j'ai compris que le concert et la danse avaient une mélodie, un rythme harmonieux, une pulsation, une cadence, une fluctuation.
- Mon Dieu, quelle merveille ! S’exclama Vinka, très émue. Des larmes montèrent à ses
yeux et ceux-ci devinrent ainsi encore plus beaux et plus lumineux, avec les multiples couleurs de la galaxie dansante, qui se reflétaient dans ses pupilles baignées de scintillements stellaires.
La voix d'Ami exprimait des sentiments révérencieux :
- Nous sommes ici un peu plus près de la perspective de Dieu. Cependant, Lui, peut jouir de toutes les galaxies qui dansent en même temps. Il ne les contemple pas du dehors comme nous le faisons maintenant. C'est Lui qui danse, transformé en des millions et des millions d'accumulations stellaires... plus encore, Il contemple à partir de l'intérieur de chaque être, depuis les extraordinaires, les énormes, comme les galaxies, jusqu'aux infimes comme nous et ce qui est encore plus petit. Par amour, Il partage son merveilleux Esprit, avec toutes ses créatures.
Devant le spectacle saisissant, Vinka, émue, se mit à sangloter. Moi, avec un nœud dans la gorge, je me sentais dans un état similaire. J'ai alors voulu la réconforter et je l'ai embarrassé. Elle a posé sa tête sur mon épaule et j'ai senti son parfum délicat. J'ai caressé le doux duvet de sa tête. Il était encore plus doux que l'écume et était orné de ce joli papillon de toile jaune.
- Assez pour aujourd'hui, interrompit Ami. Tout excès est mauvais, incluant même la beauté.
Venez.
Il nous sépara l'un de l'autre et nous conduisit jusqu'aux sièges latéraux. Il ne me fut pas facile de lâcher Vinka … Qu'est-ce qui m'arrivait ?
Assis, entouré par des lumières intenses qui illuminaient de nouveau la salle, je me demandais si
Ami était capable de me montrer d'autre choses qui pourraient n’impressionner. Après ce spectacle,
pensai-je, tout me paraît plat et froid.
- Rien n'est froid, lorsqu'il y a de l'amour dans le cœur, dit Ami. Regardez dehors.
Nous étions de nouveau sur la plage. Tout était pareil : les roches, la tente, les lumières. J'étais déçu.
- Aller si loin, hors de la galaxie, pour revenir au même endroit... j'aurais aimé visiter des mondes lointains...
Ami souriait.
- Nous n'avons été nulle part. Nous sommes toujours resté ici, affirma Ami.
- Mais j'ai vu la galaxie de l’extérieur !
- Nous avons vu une projection enregistrée, de plusieurs milliards d'années de mouvements en quelques minutes. Quelque chose comme une vision très accélérée.
- Mais les étoiles étaient ici, à travers le hublots... !
- Les vitres de notre vaisseau servent aussi d'écrans, sur lesquels des visons sont produites ou plutôt induites. C'est semblable à une pellicule filmée, mais avec un système hyper-réel,
tridimensionnel. Il est impossible pour vous de différencier une vue enregistrée, d'une autre vue directe de la réalité. Regardez, dit Ami.
Ami fit un certain mouvement sur le tableau de contrôles. Instantanément le panorama à travers la vitre changea. La nuit se transforma en jour et le soleil commença à disparaître dans la mer toute proche. Une forêt apparut. J'avais l'impression de reconnaître l'endroit...
- Observe bien Pedrito.
J'ai vu un homme qui s'approchait entre les feuillages.
- C'est le chasseur ! Me suis-je exclamé tout surpris.
Lors de mon voyage précédent, nous avions été en Alaska. Nous avions été confrontés avec le fait d'être vu par ce même chasseur, selon les instruction d'un « super-ordinateur » situé au centre de la galaxie. Cet ordinateur se charge de coordonner les mouvements de tous les vaisseaux des mondes civilisés.
En cette occasion, l'homme avait été effrayé en voyant notre « OVNI »/ Il nous avait menacés avec sont arme. La même choses était maintenant en train de se produire.
- C'est un enregistrement. Tout ce que l'on voit à travers nos vitres demeurera enregistré. Plus tard, nous pourrons revoir ces images, à n'importe quel moments et nous les verrons avec la même clarté que si c'était la réalité.
Il me semblait impossible que cela ait pu être un enregistrement sur vidéo. Les arbres étaient véritablement ici, ainsi que l'homme, le ciel et cependant cela s'était produit presque deux ans auparavant.
Lorsque l'homme nous visa avec son arme, j'eus le réflexe de me protéger comme la dernière fois, mais je m'en suis abstenu. Par contre, Vinka courut se cacher derrière un fauteuil. Ami et moi avons bien ri.
- C'est un enregistrement, Vinka. Observe. Ami de nouveau, manipula un bouton sur la console, la plage et la nuit réapparurent. L'instant suivant, nous étions de retour en Alaska. Cette fois, le chasseur ne nous avait pas encore vus ; il descendait naïvement le sentier. Bientôt, il nous verrait et voudrait nous attaquer.
- Maintenant, nous le verrons à rebours. L'homme s'en retournait en marchant à reculons.
- Viens voir Vinka, c'est très comique.
Elle est venue voir notre ami jouer avec l'image du chasseur.
- Comment peut-on savoir quand une image est réelle et quand ce n'est qu'un enregistrement ? Demandai-je.
- Les êtres vivants émettent des vibrations que je perçois avec le sens dont je vous parlais, les enregistrements ne possèdent pas ces vibrations.
Nous sommes revenus à la plage, mais cette fois il ne faisait pas complètement nuit.
- Observe, Pedrito, me dit Ami.
Lorsque j'ai regardé j'en suis presque tombé à la renverse. J'étais moi-même là-bas ! Je descendais du véhicule de Victor. Ma joie était facile à voir, mais le plus surprenant, c'est qu'à un certains
moments, je me suis regardé. Je veux dire qu j'ai regardé en direction de « l'OVNI », cependant, je ne l'ai pas vu.
- Oui, tu l'as vu, mais avec le sens que tu développes en toi. Pour ce pouvoir interne, l'invisibilité de notre vaisseaux ne fonctionne pas.
Ami fit de nouveau apparaître la galaxie dansante.
- Si nous avons de petits pouvoirs, imaginez-vous ceux qu'aurait cet être merveilleux, que nous observons présentement.
Vinka avait l'air confondu.
- Une galaxie n'est pas un être.
- Qu'est-ce que c'est alors ? Demanda Ami avec un sourire.
- C'est une choses, un ensemble d'étoiles mais elle n'est pas vivante.
- Elle n'est pas vivante ! Répéta Ami comme s'il venait d'entendre une atrocité ! Si une cellule de ton foie pouvait sortir et te voir, selon ses mesures de temps, pour une fraction de secondes, elle dirait que tu n'est qu'une masse inerte, quelque choses d'étrange, sans membrane cellulaire, sans nucléus. Comprends-tu ?
- Je crois que oui. Alors... ?
- Alors, la galaxie est un grand être dont nous sommes des parties microscopiques. C'est un être infiniment plus conscient et plus intelligent que nous.
Cela m'a semblé absurde.
- Intelligent ?
- Une cellule de l'ongle de ton doigt afficherait la même surprise si une autre cellule lui disait que tu est intelligent. Toi, cette masse inerte, qui ne vit que pour donner naissance à la création maximale de l'univers, la cellule de l'ongle du doigt de la main droite de Pedrito.
Je crois que je n'ai pas très bien compris l'explication mais le rire d'Ami était contagieux. Il commença à montrer à Vinka quelques scènes de notre voyage à Ofir. Lorsqu'apparut l'endroit où les gens projettent leur imagination sur des écrans, Vinka manifesta sont admiration :
- Vous possédez un niveau scientifique et de connaissances impressionnantes !
- Comparé à ceux de vos mondes, cela se peut, mais le niveau spirituel nous intéresse encore plus, avança Ami. C'est essentiel. Le reste n'est qu'un moyen, non une fin. Nous utilisons la science pour apporter une meilleur satisfaction aux personnes, mais nous n'oublions pas que le bonheur suprême nous vient du spirituel. Quelqu'un pourrait être le maître de tout un monde, dominer de grande conquêtes technologiques, mais, si dans sa tête, il y a ignorance concernant les faites de l'esprit et s'il y a pas d'amour dans son cœur, sa vie sera plus misérable que celle d'un mendiant.
- Pourquoi ?
- Parce que l'Amour est la source du bonheur.
- Tu as raison Ami, dit Vinka, en me jetant un coup d’œil rapide. Ensuite, elle baissa les yeux en rougissant. Ami se rendit compte de la situation et éclata de rire.
- Il ne s'agit pas seulement de romance, il s'agit de vivre en amour, d'aimer la vie, la nature, l'air que l'on respire, aimer le créateur, parce qu'Il nous donne la merveilleuse opportunité d'exister, d'aimer tous les gens et toutes les manifestations de la vie.
Lorsqu'Ami parlait, je sentais qu'il avait complètement raison. Ses paroles allumaient en moi les sentiments qu'il exprimait.
- Lorsqu'on possède le don d'amour le bonheur est toujours présent, même si nos biens matériels ne sont pas nombreux, renchérit Ami. Si nous cherchons seulement l'amour nous obtiendrons, par surcroît, tout le reste, mais si nous ne recherchons que les biens matériels nous les obtiendrons peut-être, mais nous ne réussirons pas à obtenir en même temps le bonheur, car le bonheur est le fruit de l'Amour.
Vinka paraissait avoir compris.
- Le bonheur s'achète avec l'Amour. Ami, avec de la joie dans les yeux, affirma :
- Tu as raison, le bonheur se gagne à force d'aimer.
- Et l'amour ? Avec quoi s'achète l'amour ? Ai-je demandé !
- Bonne question. Connais-tu la réponse Vinka ? Sais-tu comment on obtient l'amour ? Connais-tu le prix de l'amour ?
- Je croit que ce n'est pas quelque chose de matériel.
- Biens sûr que non. L'or ne s'achète pas avec du fer-blanc. Nous allons bientôt rencontrer une personne intéressante. Elle habite dans ton monde, sur Kia. Cette personne peut tu dire comment on obtient l'amour.
- Hourraaa ! Ai-je dit pour manifester mon enthousiasme ! Pas tellement pour apprendre la façon d'obtenir l'amour, mais plutôt parce que j'allais connaître un monde non-civilisé... En pensant à cela, un doute m'est venu à l'esprit.
- Ami, comment vais-je savoir si ce que je verrai est la réalité ou un enregistrement ? Peut- être que tout ce que j'ai vu sur Ofir n'a été qu'un enregistrement...
- Toujours plein de confiance et de foi, dit Ami en s'amusant ! J'ai eu un peu honte
- C'est que …
- Apprends à avoir la foi, Pedrito. Ce que tu as vu sur Ofir était la réalité, de même que ce que tu verras bientôt ; Tu devrais avoir confiance en moi. Je suis incapable de mentir.
- Jamais ?
Vinka était devenue très intéressée par cette affirmation.
Ami chercha une meilleur manière d'expliquer quelque chose de très complexe.
- Bien, parfois il ne convient pas de montrer trop de lumière à quelqu'un qui est accoutumé à l'obscurité... Il pourrait en être ébloui, devenir aveugle. En d'autres occasions, il n'est pas bénéfique de montrer un obscurité trop grande à quelqu'un qui est accoutumé à la lumière... il pourrait mourir de frayeur.
Nous lui avons dit que nous ne comprenions pas bien.
- Un excès d'obscurité ou de lumière empêche de voir. Il est parfois utile de parler de la cigogne aux enfants...
- Qu'est-ce que la cigogne ? Demanda Vinka.
- Celle qui apporte les bébés qui viennent de Lutis, selon la tradition sur Kia.
- Ha !! Mais ceci est une sottise...
- … Plus tard, nous parlerons d'une autre absurdité semblable. C'est seulement lorsque l'enfant est plus vieux, que nous pouvons lui expliquer clairement !
J'ai voulu saisir l'opportunité, pour clarifier certains doute que j'entretenais :
- Il serait préférable que tu nous donne maintenant plus d'explications concernant l'obscurité et la lumière qui nous empêchent de voir. Je suis très confus concernant ce sujet.
Vinka était d'accord et moi aussi !
Ami s'est mit a rire de nous, il en avait les larmes au yeux, et ce fut contagieux.
- Toute chose en son temps, fini par dire notre ami. Tout a son heure et son âge. Pour être en mesure de comprendre l'algèbre, il faut savoir additionner et soustraire.
- Nous savons additionner et soustraire, affirma Vinka, un peu offensée. Ami s'amusait encore plus.
- Je ne faisais pas référence à cette sorte d'addition et de soustraction. Ami a regardé vers le haut comme si il chercher un exemple.
- Alors, voyons-le de cette manière : pour comprendre la théorie de la spiritualité, des répercussions multidimensionnelles des événements, il est d'abord nécessaire de comprendre la théorie de la relativité... où en êtes-vous rendu dans ce domaine ? Demanda-t-il en ou observant très intéressé.
Vinka et moi, nous nous sommes regardés. Nos visages ressemblaient à de grand points d’interrogation. Tout les trois, nous avons pouffé de rire.
- Regardez par les hublots !
Nous nous levâmes pour aller contempler un spectacle qui aurait pu faire dresser les cheveux sur nos têtes, tellement il était grandiose. Un énorme essaim d'étoiles multicolores se répandait en spirale dans tout le firmament. Chaque particule lumineuse se déplaçait lentement. Cela donnait l'impression de volutes de fumée colorée, luminescente. C'était des étoiles, des comètes, des soleils et des planètes. Des nuages multicolores ressemblant à de la « barbe à papa », ou à du gaz enflammé. Des filaments resplendissants s'étiraient, formaient des boucles et se dispersaient.
La gigantesque spirale se reformait chaque fois un peu plus grande. Elles s'éparpillait comme si elle était vivante. Certains points produisaient des explosions de lumière éphémère, tout comme des paillettes.
- Nous étions en train d'observer le mouvement de notre galaxie, la Voie Lactée, informa
Ami, maintenant, nous allons entendre le son produit par chaque particule en mouvement. Ami toucha un bouton sur le tableau de contrôles. Le vaisseau se remplit alors de sons indescriptibles : des bourdonnements aigus, d'autres graves, des sifflements, des roulements soutenus de tonnerre. Les éclairs brefs produisaient un tintement ressemblant au son d'une lyre. Le résultat final était un concert impressionnant.
- C'est ainsi que rêve la galaxie. Nous allons maintenant augmenter la vitesse.
Ami poussa doucement un levier. Tout cet essaim s’accéléra d'une façon incroyable : il s'étirait et s'agrandissait. Chaque fois, j'avais de plus en plus l'impression que toute la galaxie était un être vivant, un être conscient, un être qui dansait, une méduse cosmique scintillante qui étendait des appendices lumineux au rythme de sa propre mélodie. Oui, car comme le mouvement s'accélérait, j'ai compris que le concert et la danse avaient une mélodie, un rythme harmonieux, une pulsation, une cadence, une fluctuation.
- Mon Dieu, quelle merveille ! S’exclama Vinka, très émue. Des larmes montèrent à ses
yeux et ceux-ci devinrent ainsi encore plus beaux et plus lumineux, avec les multiples couleurs de la galaxie dansante, qui se reflétaient dans ses pupilles baignées de scintillements stellaires.
La voix d'Ami exprimait des sentiments révérencieux :
- Nous sommes ici un peu plus près de la perspective de Dieu. Cependant, Lui, peut jouir de toutes les galaxies qui dansent en même temps. Il ne les contemple pas du dehors comme nous le faisons maintenant. C'est Lui qui danse, transformé en des millions et des millions d'accumulations stellaires... plus encore, Il contemple à partir de l'intérieur de chaque être, depuis les extraordinaires, les énormes, comme les galaxies, jusqu'aux infimes comme nous et ce qui est encore plus petit. Par amour, Il partage son merveilleux Esprit, avec toutes ses créatures.
Devant le spectacle saisissant, Vinka, émue, se mit à sangloter. Moi, avec un nœud dans la gorge, je me sentais dans un état similaire. J'ai alors voulu la réconforter et je l'ai embarrassé. Elle a posé sa tête sur mon épaule et j'ai senti son parfum délicat. J'ai caressé le doux duvet de sa tête. Il était encore plus doux que l'écume et était orné de ce joli papillon de toile jaune.
- Assez pour aujourd'hui, interrompit Ami. Tout excès est mauvais, incluant même la beauté.
Venez.
Il nous sépara l'un de l'autre et nous conduisit jusqu'aux sièges latéraux. Il ne me fut pas facile de lâcher Vinka … Qu'est-ce qui m'arrivait ?
Assis, entouré par des lumières intenses qui illuminaient de nouveau la salle, je me demandais si
Ami était capable de me montrer d'autre choses qui pourraient n’impressionner. Après ce spectacle,
pensai-je, tout me paraît plat et froid.
- Rien n'est froid, lorsqu'il y a de l'amour dans le cœur, dit Ami. Regardez dehors.
Nous étions de nouveau sur la plage. Tout était pareil : les roches, la tente, les lumières. J'étais déçu.
- Aller si loin, hors de la galaxie, pour revenir au même endroit... j'aurais aimé visiter des mondes lointains...
Ami souriait.
- Nous n'avons été nulle part. Nous sommes toujours resté ici, affirma Ami.
- Mais j'ai vu la galaxie de l’extérieur !
- Nous avons vu une projection enregistrée, de plusieurs milliards d'années de mouvements en quelques minutes. Quelque chose comme une vision très accélérée.
- Mais les étoiles étaient ici, à travers le hublots... !
- Les vitres de notre vaisseau servent aussi d'écrans, sur lesquels des visons sont produites ou plutôt induites. C'est semblable à une pellicule filmée, mais avec un système hyper-réel,
tridimensionnel. Il est impossible pour vous de différencier une vue enregistrée, d'une autre vue directe de la réalité. Regardez, dit Ami.
Ami fit un certain mouvement sur le tableau de contrôles. Instantanément le panorama à travers la vitre changea. La nuit se transforma en jour et le soleil commença à disparaître dans la mer toute proche. Une forêt apparut. J'avais l'impression de reconnaître l'endroit...
- Observe bien Pedrito.
J'ai vu un homme qui s'approchait entre les feuillages.
- C'est le chasseur ! Me suis-je exclamé tout surpris.
Lors de mon voyage précédent, nous avions été en Alaska. Nous avions été confrontés avec le fait d'être vu par ce même chasseur, selon les instruction d'un « super-ordinateur » situé au centre de la galaxie. Cet ordinateur se charge de coordonner les mouvements de tous les vaisseaux des mondes civilisés.
En cette occasion, l'homme avait été effrayé en voyant notre « OVNI »/ Il nous avait menacés avec sont arme. La même choses était maintenant en train de se produire.
- C'est un enregistrement. Tout ce que l'on voit à travers nos vitres demeurera enregistré. Plus tard, nous pourrons revoir ces images, à n'importe quel moments et nous les verrons avec la même clarté que si c'était la réalité.
Il me semblait impossible que cela ait pu être un enregistrement sur vidéo. Les arbres étaient véritablement ici, ainsi que l'homme, le ciel et cependant cela s'était produit presque deux ans auparavant.
Lorsque l'homme nous visa avec son arme, j'eus le réflexe de me protéger comme la dernière fois, mais je m'en suis abstenu. Par contre, Vinka courut se cacher derrière un fauteuil. Ami et moi avons bien ri.
- C'est un enregistrement, Vinka. Observe. Ami de nouveau, manipula un bouton sur la console, la plage et la nuit réapparurent. L'instant suivant, nous étions de retour en Alaska. Cette fois, le chasseur ne nous avait pas encore vus ; il descendait naïvement le sentier. Bientôt, il nous verrait et voudrait nous attaquer.
- Maintenant, nous le verrons à rebours. L'homme s'en retournait en marchant à reculons.
- Viens voir Vinka, c'est très comique.
Elle est venue voir notre ami jouer avec l'image du chasseur.
- Comment peut-on savoir quand une image est réelle et quand ce n'est qu'un enregistrement ? Demandai-je.
- Les êtres vivants émettent des vibrations que je perçois avec le sens dont je vous parlais, les enregistrements ne possèdent pas ces vibrations.
Nous sommes revenus à la plage, mais cette fois il ne faisait pas complètement nuit.
- Observe, Pedrito, me dit Ami.
Lorsque j'ai regardé j'en suis presque tombé à la renverse. J'étais moi-même là-bas ! Je descendais du véhicule de Victor. Ma joie était facile à voir, mais le plus surprenant, c'est qu'à un certains
moments, je me suis regardé. Je veux dire qu j'ai regardé en direction de « l'OVNI », cependant, je ne l'ai pas vu.
- Oui, tu l'as vu, mais avec le sens que tu développes en toi. Pour ce pouvoir interne, l'invisibilité de notre vaisseaux ne fonctionne pas.
Ami fit de nouveau apparaître la galaxie dansante.
- Si nous avons de petits pouvoirs, imaginez-vous ceux qu'aurait cet être merveilleux, que nous observons présentement.
Vinka avait l'air confondu.
- Une galaxie n'est pas un être.
- Qu'est-ce que c'est alors ? Demanda Ami avec un sourire.
- C'est une choses, un ensemble d'étoiles mais elle n'est pas vivante.
- Elle n'est pas vivante ! Répéta Ami comme s'il venait d'entendre une atrocité ! Si une cellule de ton foie pouvait sortir et te voir, selon ses mesures de temps, pour une fraction de secondes, elle dirait que tu n'est qu'une masse inerte, quelque choses d'étrange, sans membrane cellulaire, sans nucléus. Comprends-tu ?
- Je crois que oui. Alors... ?
- Alors, la galaxie est un grand être dont nous sommes des parties microscopiques. C'est un être infiniment plus conscient et plus intelligent que nous.
Cela m'a semblé absurde.
- Intelligent ?
- Une cellule de l'ongle de ton doigt afficherait la même surprise si une autre cellule lui disait que tu est intelligent. Toi, cette masse inerte, qui ne vit que pour donner naissance à la création maximale de l'univers, la cellule de l'ongle du doigt de la main droite de Pedrito.
Je crois que je n'ai pas très bien compris l'explication mais le rire d'Ami était contagieux. Il commença à montrer à Vinka quelques scènes de notre voyage à Ofir. Lorsqu'apparut l'endroit où les gens projettent leur imagination sur des écrans, Vinka manifesta sont admiration :
- Vous possédez un niveau scientifique et de connaissances impressionnantes !
- Comparé à ceux de vos mondes, cela se peut, mais le niveau spirituel nous intéresse encore plus, avança Ami. C'est essentiel. Le reste n'est qu'un moyen, non une fin. Nous utilisons la science pour apporter une meilleur satisfaction aux personnes, mais nous n'oublions pas que le bonheur suprême nous vient du spirituel. Quelqu'un pourrait être le maître de tout un monde, dominer de grande conquêtes technologiques, mais, si dans sa tête, il y a ignorance concernant les faites de l'esprit et s'il y a pas d'amour dans son cœur, sa vie sera plus misérable que celle d'un mendiant.
- Pourquoi ?
- Parce que l'Amour est la source du bonheur.
- Tu as raison Ami, dit Vinka, en me jetant un coup d’œil rapide. Ensuite, elle baissa les yeux en rougissant. Ami se rendit compte de la situation et éclata de rire.
- Il ne s'agit pas seulement de romance, il s'agit de vivre en amour, d'aimer la vie, la nature, l'air que l'on respire, aimer le créateur, parce qu'Il nous donne la merveilleuse opportunité d'exister, d'aimer tous les gens et toutes les manifestations de la vie.
Lorsqu'Ami parlait, je sentais qu'il avait complètement raison. Ses paroles allumaient en moi les sentiments qu'il exprimait.
- Lorsqu'on possède le don d'amour le bonheur est toujours présent, même si nos biens matériels ne sont pas nombreux, renchérit Ami. Si nous cherchons seulement l'amour nous obtiendrons, par surcroît, tout le reste, mais si nous ne recherchons que les biens matériels nous les obtiendrons peut-être, mais nous ne réussirons pas à obtenir en même temps le bonheur, car le bonheur est le fruit de l'Amour.
Vinka paraissait avoir compris.
- Le bonheur s'achète avec l'Amour. Ami, avec de la joie dans les yeux, affirma :
- Tu as raison, le bonheur se gagne à force d'aimer.
- Et l'amour ? Avec quoi s'achète l'amour ? Ai-je demandé !
- Bonne question. Connais-tu la réponse Vinka ? Sais-tu comment on obtient l'amour ? Connais-tu le prix de l'amour ?
- Je croit que ce n'est pas quelque chose de matériel.
- Biens sûr que non. L'or ne s'achète pas avec du fer-blanc. Nous allons bientôt rencontrer une personne intéressante. Elle habite dans ton monde, sur Kia. Cette personne peut tu dire comment on obtient l'amour.
- Hourraaa ! Ai-je dit pour manifester mon enthousiasme ! Pas tellement pour apprendre la façon d'obtenir l'amour, mais plutôt parce que j'allais connaître un monde non-civilisé... En pensant à cela, un doute m'est venu à l'esprit.
- Ami, comment vais-je savoir si ce que je verrai est la réalité ou un enregistrement ? Peut- être que tout ce que j'ai vu sur Ofir n'a été qu'un enregistrement...
- Toujours plein de confiance et de foi, dit Ami en s'amusant ! J'ai eu un peu honte
- C'est que …
- Apprends à avoir la foi, Pedrito. Ce que tu as vu sur Ofir était la réalité, de même que ce que tu verras bientôt ; Tu devrais avoir confiance en moi. Je suis incapable de mentir.
- Jamais ?
Vinka était devenue très intéressée par cette affirmation.
Ami chercha une meilleur manière d'expliquer quelque chose de très complexe.
- Bien, parfois il ne convient pas de montrer trop de lumière à quelqu'un qui est accoutumé à l'obscurité... Il pourrait en être ébloui, devenir aveugle. En d'autres occasions, il n'est pas bénéfique de montrer un obscurité trop grande à quelqu'un qui est accoutumé à la lumière... il pourrait mourir de frayeur.
Nous lui avons dit que nous ne comprenions pas bien.
- Un excès d'obscurité ou de lumière empêche de voir. Il est parfois utile de parler de la cigogne aux enfants...
- Qu'est-ce que la cigogne ? Demanda Vinka.
- Celle qui apporte les bébés qui viennent de Lutis, selon la tradition sur Kia.
- Ha !! Mais ceci est une sottise...
- … Plus tard, nous parlerons d'une autre absurdité semblable. C'est seulement lorsque l'enfant est plus vieux, que nous pouvons lui expliquer clairement !
J'ai voulu saisir l'opportunité, pour clarifier certains doute que j'entretenais :
- Il serait préférable que tu nous donne maintenant plus d'explications concernant l'obscurité et la lumière qui nous empêchent de voir. Je suis très confus concernant ce sujet.
Vinka était d'accord et moi aussi !
Ami s'est mit a rire de nous, il en avait les larmes au yeux, et ce fut contagieux.
- Toute chose en son temps, fini par dire notre ami. Tout a son heure et son âge. Pour être en mesure de comprendre l'algèbre, il faut savoir additionner et soustraire.
- Nous savons additionner et soustraire, affirma Vinka, un peu offensée. Ami s'amusait encore plus.
- Je ne faisais pas référence à cette sorte d'addition et de soustraction. Ami a regardé vers le haut comme si il chercher un exemple.
- Alors, voyons-le de cette manière : pour comprendre la théorie de la spiritualité, des répercussions multidimensionnelles des événements, il est d'abord nécessaire de comprendre la théorie de la relativité... où en êtes-vous rendu dans ce domaine ? Demanda-t-il en ou observant très intéressé.
Vinka et moi, nous nous sommes regardés. Nos visages ressemblaient à de grand points d’interrogation. Tout les trois, nous avons pouffé de rire.
Chapitre V
Le principal défaut
Lors de son voyage précédent, Ami avait expliqué que son vaisseau ne « voyageait » pas dans l'espace et qu'il ne se déplaçait pas à une vitesse aussi lente que celle de la lumière. Il avait déclaré que ces vaisseaux se situaient simplement, c'est à dire, qu'ils apparaissaient instantanément à l'endroit où ils désiraient aller ! Tout cela était fait par un système compliqué, qui utilisait la contraction et la courbure de l'espace-temps. Lorsque nous sommes en train de nous « situer », les étoiles paraissent s'allonger et ensuite, à travers les vitres, nous voyons un brouillard mouvant. C'était justement ce qui se passait au moment où nous étions en route pour Kia. Pendant ce temps,
je songeais à ce qu'Ami avait dit concernant le fait qu'il ne faut pas montrer trop de lumière à ceux qui n'y sont pas accoutumés.
- Ça, je peux le comprendre, ai-je dit, sachant qu'Ami pouvait lire dans mes pensées, mais pour ce qui est de montrer l'obscurité à ceux qui sont habitués à la lumière, non, je ne comprends pas.
A ma grande surprise, Vinka est alors intervenue :
- Ils pourraient mourir de peur.
- Tu peux lire dans la pensée des autres ?
- Non.
- Je me rappelais simplement les paroles d'Ami.
- Que voulais-tu dire par cela, Ami ?
- Si une personne ne connaît pas certaines misères de la vie, il est préférable de ne pas lui montrer trop rapidement, mais graduellement ; la vue d'un cadavre, par exemple.
- Bien, ce n'est pas si terrible, dit Vinka, voulant faire preuve de courage.
- Et décomposé... ?
- Quelle horreur... ! Maintenant, je comprends.
- Ça fait aussi référence aux ténèbres intérieures... Parfois, Ami était énervant.
- Laisse de côté le mystère et explique-nous, s'il te plaît.
- Bien ! Beaucoup de personnes ont une magnifique opinion d'elles-mêmes. Elles ne sont pas capables de voir qu'elles ont certains défauts. Parfois, ce sont des défauts graves. Mais il arrive toujours que les défauts que nous avons, sont justement ceux que nous condamnons le plus chez les autres. Si subitement, on nous montrait ces défauts ignorés, nous pourrions mourir en les voyant ; Connaissez-vous l'histoire du nain difforme qui était heureux car il se croyait très beau ?
- Non.
- Il ne s'était jamais regardé dans un miroir. La première fois qu'il le fit, sa tragédie commença...Comprenez-vous ?
Cette fois, nous avons dit oui.
- L'ego, cette partie laide de nous-mêmes qui nous éloigne de l'Amour, a un pilier pour s'appuyer, une racine qui lui donne de la solidité.
- Quelle est cette racine?interrogeais-je.
- C'est notre défaut principal. Nous avons tous un défaut principal, mais tout comme les racines d'un arbre, il est caché. Il n'est pas facile de le voir par nous-mêmes. Il est plus facile pour les autres de le découvrir. Si on nous le montre subitement, nous pouvons nous retrouver dans un
état semblable à celui du nain qui se croyait beau. Si soudainement notre pauvre ego se trouvait sans appui, sans racine, nous pourrions simplement mourir.
Cela ne concordait pas avec mes opinions.
- Je pensais que, si nous pouvions nous débarrasser de notre ego, nous serions heureux, de l'amour pur...
- Oui, mais on ne peut pas enlever soudainement la bouée de sauvetage, à quelqu'un qui ne sait pas nager...
- Tu recommences avec tes mystères. Que veux-tu dire ? Ami.
- Que, dans certains niveaux de vie, l'ego est un protecteur, une espèce de bouée de sauvetage. Mais, si nous désirons accéder à des niveaux plus élevés, nous ne pourrons pas y arriver avec cette bouée pesante : avec cet ego ; nous devons apprendre à nager. Il arrive toujours un moment où il faut choisir entre deux sujets.
- Que signifie dans ce cas, apprendre à nager ?
- Cela signifie, vivre en sachant comment régler sa vie, en respectant les lois universelles. Si nous vivions dans l'amour, nous n'aurions besoin de rien d'autre. Vous ne savez même pas comment y arriver. C'est pour cette raison que nous allons à Kia.
Je lui ai demandé s'il connaissait mon défaut principal.
- Bien sûr, répondit-il en riant, il est plus laid qu'une mambacha.
- Une quoi ?
- Une mambacha...un certain spécimen très laid d'un monde préhistorique. Vinka hésita un bon moment avant de demander :
- Moi aussi j'ai un défaut bestial ?
- Un défaut principal, corrigea Ami entre deux sourires. Par exemple, si tu n'en avais pas un aussi laid qu'une chachaca, c'est une autre bestiole de ce monde, tu ne serais pas en route pour une mission sur Kia.
- Moi ? En mission , Ami ?
- Quel est mon défaut principal, Ami ? Demandai-je en même temps.
L'enfant des étoiles s'est mis à rire, d'un ricanement léger comme l'éclat de rire d'un bébé.
Allons-y séparément. Je ne peux pas répondre aux deux en même temps. Premièrement, occupons-nous du défaut, ensuite de la mission que chacun de vous accomplit sur sa planète respective.
- Mission ? Moi ? Quelle mission , Ami ?
- Maintenant, il y a trois questions et il se remis à rire. Je ne peux pas vous laisser sans bouée de sauvetage. Cependant, je dois vous montrer, peu à peu, des défauts secondaires qui dérivent du principal. Ce travail est très délicat et douloureux pour nous trois. Dernièrement, je t'ai montré quelque chose de laid, qu'il y a en toi. Vrai, Pedrito ?
- Ah, la calomnie ai-je dit, ennuyé, en me souvenant des accusations d'Ami. Celui-ci se remit
à rire.
- La réaction d'autoprotection est toujours la même : « calomnie », « méchanceté »,
« offense », « accusation », mais le coup est déjà donné. La conscience a vu. Il s'est produit un émiettement dans une des branches de l'ego. Peu à peu, un défaut secondaire finit par être surmonté. Un fois que nous l'avons vu et accepté, nous pouvons déjà lutter contre lui..., quoique parfois cette acceptation retarde un peu, dit-il en me regardant ! Ainsi, nous nous rapprochons un peu plus du défaut principal, mais en même temps, nous apprenons à « nager ».
- Et maintenant, en ce qui concerne la mission, dit Vinka impatiente !
Je ne comprenais pas grand-chose à ce qu'Ami avait dit concernant mes défauts et mon ego, mais j'en ai déduit qu'il continuait à m'offenser. Cela me déplut.
- Ce que je viens de dire, s'applique à toutes les personnes, et pas uniquement à Pedrito. Ami avait de nouveau capté mes pensées et s'en amusait.
Vinka ne s'en est pas tenue pour battue.
- Et maintenant, concernant la mission...quelle mission avons-nous, Ami ?
- Tu as écrit un livre comme je te l'avais demandé, n'est-ce pas ?
- Oui, avons-nous répondu en même temps, Vinka et moi.
- Quoi ? Toi aussi ? Nous sommes-nous écriés en même temps !
- Vous avez tous les deux écrit un livre qui raconte vos rencontres respectives avec moi, dit
Ami, amusé de notre surprise.
J'ai regardé Vinka avec curiosité.
- Comment s'intitule ton livre ?
- Ami, l'enfant des étoiles, répondit-elle !
- C'est du plagiat ! Me suis-je exclamé très ennuyé.
Ami, comme d'habitude se tordait de rire.
- Pourquoi est-ce un plagiat ? Le regard de Vinka semblait innocent.
- Parce que c'est le titre de mon livre, celui que j'ai écrit.
- Quelle merveilleuse coïncidence ! De quoi traite ton livre ?
- Bien, de ma rencontre avec Ami, de ma grand-mère...
- Le mien aussi raconte ma rencontre avec Ami, mais je n'ai pas de grand-mère. J'ai été à
Devashtan, un monde civilisé. J'ai visité Rukna, Filus et un monde couleur...
- Silence ! Ordonna Ami, en écoutant un son aigu qui provenait du tableau de commandes. Une lumière rouge scintillait.
- Alerte rouge. Magnifique ! Vinka était effrayée.
- Comment une alerte rouge peut-elle être magnifique ? Qu'est-ce que cela veut dire ?
- Qu'un mouvement sismique est sur le point de se produire. Quelle magnifique opportunité
- Un tremblement de terre ? Ai-je demandé très inquiet !
- Oui, sur la Terre, mais nous allons le réduire à un petit frisson. Allons-y. Je veux que vous voyiez cela. Nous allons retourner sur la Terre pour voir exécuter les travaux de protection et ensuite nous irons sur Kia.
- Tu veux dire que vous pouvez empêcher les tremblements de terre ? Ai-je demandé avec une formidable curiosité.
- Seulement certains et dans des occasions spéciales. Maintenant, regardez. Plusieurs vaisseaux de la Confraternité sont affectés à ces travaux de protection.
- Quelle Confraternité !
- La confraternité des mondes civilisés, répondit Ami, manipulant les boutons du tableau de commandes .
Je me suis gratté la tête.
- Ça se complique. Vinka était d'accord avec moi.
- C'est naturel. Ce deuxième voyage est un autre cours pour vous, un cours plus avancé, mais allons-y un item à la fois. Nous en étions sur le sujet de vos missions. Vous devez savoir que vous n'êtes pas originaire de la planète de votre naissance. Toi, Vinka, tu n'es pas de Kia et toi, Pedrito, tu n'es pas un terrien.
En disant cela, il se plaçait en meilleure position, pour s'amuser de l'expression de nos visages.
- C'est impossible ! Protesta Vinka. Je suis née sur Kia. J'ai un extrait de naissance. Ma tante
Clorka dit qu'elle m'a changée les couches...
- Je suis né sur la Terre ; Ma grand-mère... Ami nous répondit toujours souriant.
- C'est la vérité. Vous êtes nés dans ces mondes, mais vous n'êtes pas originaires...
- C'est compréhensible, ai-je dit. Si quelqu'un naît dans un endroit, il est originaire de là...
- Pas nécessairement. Vous êtes nés dans des mondes non civilisés, mais vos âmes viennent de mondes de la Confraternité. Vous ne faîtes qu'accomplir une mission sur ces planètes non civilisées...
je songeais à ce qu'Ami avait dit concernant le fait qu'il ne faut pas montrer trop de lumière à ceux qui n'y sont pas accoutumés.
- Ça, je peux le comprendre, ai-je dit, sachant qu'Ami pouvait lire dans mes pensées, mais pour ce qui est de montrer l'obscurité à ceux qui sont habitués à la lumière, non, je ne comprends pas.
A ma grande surprise, Vinka est alors intervenue :
- Ils pourraient mourir de peur.
- Tu peux lire dans la pensée des autres ?
- Non.
- Je me rappelais simplement les paroles d'Ami.
- Que voulais-tu dire par cela, Ami ?
- Si une personne ne connaît pas certaines misères de la vie, il est préférable de ne pas lui montrer trop rapidement, mais graduellement ; la vue d'un cadavre, par exemple.
- Bien, ce n'est pas si terrible, dit Vinka, voulant faire preuve de courage.
- Et décomposé... ?
- Quelle horreur... ! Maintenant, je comprends.
- Ça fait aussi référence aux ténèbres intérieures... Parfois, Ami était énervant.
- Laisse de côté le mystère et explique-nous, s'il te plaît.
- Bien ! Beaucoup de personnes ont une magnifique opinion d'elles-mêmes. Elles ne sont pas capables de voir qu'elles ont certains défauts. Parfois, ce sont des défauts graves. Mais il arrive toujours que les défauts que nous avons, sont justement ceux que nous condamnons le plus chez les autres. Si subitement, on nous montrait ces défauts ignorés, nous pourrions mourir en les voyant ; Connaissez-vous l'histoire du nain difforme qui était heureux car il se croyait très beau ?
- Non.
- Il ne s'était jamais regardé dans un miroir. La première fois qu'il le fit, sa tragédie commença...Comprenez-vous ?
Cette fois, nous avons dit oui.
- L'ego, cette partie laide de nous-mêmes qui nous éloigne de l'Amour, a un pilier pour s'appuyer, une racine qui lui donne de la solidité.
- Quelle est cette racine?interrogeais-je.
- C'est notre défaut principal. Nous avons tous un défaut principal, mais tout comme les racines d'un arbre, il est caché. Il n'est pas facile de le voir par nous-mêmes. Il est plus facile pour les autres de le découvrir. Si on nous le montre subitement, nous pouvons nous retrouver dans un
état semblable à celui du nain qui se croyait beau. Si soudainement notre pauvre ego se trouvait sans appui, sans racine, nous pourrions simplement mourir.
Cela ne concordait pas avec mes opinions.
- Je pensais que, si nous pouvions nous débarrasser de notre ego, nous serions heureux, de l'amour pur...
- Oui, mais on ne peut pas enlever soudainement la bouée de sauvetage, à quelqu'un qui ne sait pas nager...
- Tu recommences avec tes mystères. Que veux-tu dire ? Ami.
- Que, dans certains niveaux de vie, l'ego est un protecteur, une espèce de bouée de sauvetage. Mais, si nous désirons accéder à des niveaux plus élevés, nous ne pourrons pas y arriver avec cette bouée pesante : avec cet ego ; nous devons apprendre à nager. Il arrive toujours un moment où il faut choisir entre deux sujets.
- Que signifie dans ce cas, apprendre à nager ?
- Cela signifie, vivre en sachant comment régler sa vie, en respectant les lois universelles. Si nous vivions dans l'amour, nous n'aurions besoin de rien d'autre. Vous ne savez même pas comment y arriver. C'est pour cette raison que nous allons à Kia.
Je lui ai demandé s'il connaissait mon défaut principal.
- Bien sûr, répondit-il en riant, il est plus laid qu'une mambacha.
- Une quoi ?
- Une mambacha...un certain spécimen très laid d'un monde préhistorique. Vinka hésita un bon moment avant de demander :
- Moi aussi j'ai un défaut bestial ?
- Un défaut principal, corrigea Ami entre deux sourires. Par exemple, si tu n'en avais pas un aussi laid qu'une chachaca, c'est une autre bestiole de ce monde, tu ne serais pas en route pour une mission sur Kia.
- Moi ? En mission , Ami ?
- Quel est mon défaut principal, Ami ? Demandai-je en même temps.
L'enfant des étoiles s'est mis à rire, d'un ricanement léger comme l'éclat de rire d'un bébé.
Allons-y séparément. Je ne peux pas répondre aux deux en même temps. Premièrement, occupons-nous du défaut, ensuite de la mission que chacun de vous accomplit sur sa planète respective.
- Mission ? Moi ? Quelle mission , Ami ?
- Maintenant, il y a trois questions et il se remis à rire. Je ne peux pas vous laisser sans bouée de sauvetage. Cependant, je dois vous montrer, peu à peu, des défauts secondaires qui dérivent du principal. Ce travail est très délicat et douloureux pour nous trois. Dernièrement, je t'ai montré quelque chose de laid, qu'il y a en toi. Vrai, Pedrito ?
- Ah, la calomnie ai-je dit, ennuyé, en me souvenant des accusations d'Ami. Celui-ci se remit
à rire.
- La réaction d'autoprotection est toujours la même : « calomnie », « méchanceté »,
« offense », « accusation », mais le coup est déjà donné. La conscience a vu. Il s'est produit un émiettement dans une des branches de l'ego. Peu à peu, un défaut secondaire finit par être surmonté. Un fois que nous l'avons vu et accepté, nous pouvons déjà lutter contre lui..., quoique parfois cette acceptation retarde un peu, dit-il en me regardant ! Ainsi, nous nous rapprochons un peu plus du défaut principal, mais en même temps, nous apprenons à « nager ».
- Et maintenant, en ce qui concerne la mission, dit Vinka impatiente !
Je ne comprenais pas grand-chose à ce qu'Ami avait dit concernant mes défauts et mon ego, mais j'en ai déduit qu'il continuait à m'offenser. Cela me déplut.
- Ce que je viens de dire, s'applique à toutes les personnes, et pas uniquement à Pedrito. Ami avait de nouveau capté mes pensées et s'en amusait.
Vinka ne s'en est pas tenue pour battue.
- Et maintenant, concernant la mission...quelle mission avons-nous, Ami ?
- Tu as écrit un livre comme je te l'avais demandé, n'est-ce pas ?
- Oui, avons-nous répondu en même temps, Vinka et moi.
- Quoi ? Toi aussi ? Nous sommes-nous écriés en même temps !
- Vous avez tous les deux écrit un livre qui raconte vos rencontres respectives avec moi, dit
Ami, amusé de notre surprise.
J'ai regardé Vinka avec curiosité.
- Comment s'intitule ton livre ?
- Ami, l'enfant des étoiles, répondit-elle !
- C'est du plagiat ! Me suis-je exclamé très ennuyé.
Ami, comme d'habitude se tordait de rire.
- Pourquoi est-ce un plagiat ? Le regard de Vinka semblait innocent.
- Parce que c'est le titre de mon livre, celui que j'ai écrit.
- Quelle merveilleuse coïncidence ! De quoi traite ton livre ?
- Bien, de ma rencontre avec Ami, de ma grand-mère...
- Le mien aussi raconte ma rencontre avec Ami, mais je n'ai pas de grand-mère. J'ai été à
Devashtan, un monde civilisé. J'ai visité Rukna, Filus et un monde couleur...
- Silence ! Ordonna Ami, en écoutant un son aigu qui provenait du tableau de commandes. Une lumière rouge scintillait.
- Alerte rouge. Magnifique ! Vinka était effrayée.
- Comment une alerte rouge peut-elle être magnifique ? Qu'est-ce que cela veut dire ?
- Qu'un mouvement sismique est sur le point de se produire. Quelle magnifique opportunité
- Un tremblement de terre ? Ai-je demandé très inquiet !
- Oui, sur la Terre, mais nous allons le réduire à un petit frisson. Allons-y. Je veux que vous voyiez cela. Nous allons retourner sur la Terre pour voir exécuter les travaux de protection et ensuite nous irons sur Kia.
- Tu veux dire que vous pouvez empêcher les tremblements de terre ? Ai-je demandé avec une formidable curiosité.
- Seulement certains et dans des occasions spéciales. Maintenant, regardez. Plusieurs vaisseaux de la Confraternité sont affectés à ces travaux de protection.
- Quelle Confraternité !
- La confraternité des mondes civilisés, répondit Ami, manipulant les boutons du tableau de commandes .
Je me suis gratté la tête.
- Ça se complique. Vinka était d'accord avec moi.
- C'est naturel. Ce deuxième voyage est un autre cours pour vous, un cours plus avancé, mais allons-y un item à la fois. Nous en étions sur le sujet de vos missions. Vous devez savoir que vous n'êtes pas originaire de la planète de votre naissance. Toi, Vinka, tu n'es pas de Kia et toi, Pedrito, tu n'es pas un terrien.
En disant cela, il se plaçait en meilleure position, pour s'amuser de l'expression de nos visages.
- C'est impossible ! Protesta Vinka. Je suis née sur Kia. J'ai un extrait de naissance. Ma tante
Clorka dit qu'elle m'a changée les couches...
- Je suis né sur la Terre ; Ma grand-mère... Ami nous répondit toujours souriant.
- C'est la vérité. Vous êtes nés dans ces mondes, mais vous n'êtes pas originaires...
- C'est compréhensible, ai-je dit. Si quelqu'un naît dans un endroit, il est originaire de là...
- Pas nécessairement. Vous êtes nés dans des mondes non civilisés, mais vos âmes viennent de mondes de la Confraternité. Vous ne faîtes qu'accomplir une mission sur ces planètes non civilisées...
Chapitre VI
Mission
Une fois remis de notre surprise, Ami se prépara à nous donner de nombreuses explications.
- Bientôt, sur vos planètes, il se produira des choses très semblables...
- Comment, quelles choses, Ami ?
- Beaucoup de changements géologiques, météorologiques, biologiques, des cataclysmes, des épidémies. De plus, il y aura de nouvelles maladies qui seront contractées par des millions de personnes, mais celles qui resteront pures intérieurement, seront épargnées...
- Tout cela sera dû à quoi ? Demanda Vinka, les yeux ronds.
- C'est dû à deux facteurs. Premièrement, parce que la science a été utilisée d'une manière destructive envers la nature. Cela produit des déséquilibres très graves. Il y a aussi les radiations mentales négatives émise par les êtres humains. Celles-ci s'accumulent dangereusement et forment une couche d'énergie psychique qui entoure vos mondes. Ceci affecte beaucoup ces deux êtres vivants que sont la Terre et Kia. Le second facteur n'a rien à voir avec la participation humaine. Il s'agit du développement évolutif naturel de vos planètes.
L'intérêt de Vinka diminuait.
- Et de quel monde civilisé, est-ce que je viens, Ami ?
- Allons-y une chose à la fois. Je vais finir de répondre à ta première question. Ce processus évolutif qui devrait être naturel, a été accéléré prématurément par les mauvaises actions, les mauvais sentiments et les mauvaises pensées humaines. Les changements qui devraient se faire en douceur, se feront violemment. Ils seront destructeurs à moins que les gens commencent à vivre en accord avec l'harmonie universelle. On peut encore faire beaucoup de choses pour diminuer les pertes de vies, ou pour éviter la destruction totale...
- La fin du monde ?
- Ou le commencement. Cela dépend de vous. Si vous ne réussissez pas cette épreuve final, si vous ne changez pas, ce sera la fin, vous vous autodétruirez. Mais si vous vous unissez et commencez à vivre comme Dieu l'ordonne, ce sera alors le commencement d'un véritable paradis.
- Ce serait un bagatelle pour vous, de nous aider à éviter la destruction... dit Vinka d'un ton de reproche. Ami, joyeux comme toujours, répondit :
- Je vous est déjà expliqué que nous ne pouvons intervenir massivement et ouvertement ; une loi universelle que nous devons respecter, le défend. Aimeriez-vous qu'au collège, un étudiant plus avancé fasse vos examens pour vous ?
Cette idée ma enthousiasmé.
- Ce serait fantastique ! Je n'aurai pas besoin d'étudier. J'obtiendrai de belles notes et …
- Cela serait de la tricherie. Le ton de Vinka était réprobateur mais Ami ne le prit pas sérieusement.
- De plus si tu parvenais à accéder au niveau suivant, tu ne comprendrais rien. Tu serais un obstacle pour tes compagnons et pour tout le collège. D'un autre côté, tu perdrais l'orgueil légitime d'être parvenu à monter à un niveau supérieur, grâce à tes propres efforts.
Tu as raison, Ami, ai-je dit honteux. Vinka aussi avait compris.
- C'est vrai. Ce serait vilain que vous fassiez tout à notre place.
- Et ce serait aussi vilain pour nous de ne rien faire. On ne peut pas laisser un enfant courir vers le précipice, sans lui venir aide pour évité qu'il tombe. Parfois, on ne nous permet pas de le retenir, mais nous pouvons cependant lui faire comprendre qu'il se promène sur un chemin dangereux. C'est justement ça la mission que vous remplissez.
- Je ne comprends pas très bien, ai-je dit.
- Moi, oui, dit Vinka.
- Alors, explique-le-moi, s'il te plaît.
- Nous nous incarnons dans des mondes non civilisé, pour éviter que ces mondes se détruisent.
- Parfait ! S’exclama Ami. Comment l'as-tu deviné, Vinka ?
- Je n'en sais rien...
- C'est le « sens » dont je vous ai parlé. Il y a des choses que l'on pressent. Deux ou trois renseignements sont souvent suffisants et tout le reste devient clair.
Vinka est revenue à la charge.
- Alors, de quel monde est-ce que je viens ?
- Cela a peu d'importance. Il ne sert à rien de retourner dans le passé, le merveilleux est dans le présent.
- Mais j'aimerai beaucoup visiter ma planète d'origine, mon véritable foyer...
- Lorsque l'Amour nous révèle le sens de l'existence, tout l'univers est notre foyer et tous les êtres sont nos frères, ajouta Ami. Vous faites partie d'un mission de paix qui arrive sur vos planètes pour servir de rapport et de lien dans la tâche de transformer, de civiliser, d'humaniser vos mondes, de faire qu'ils cessent d'êtres des lieux de guerres, de concurrences, d'injustices et de divisions, pour qu'ils se transforment en lieux de paix, de Confraternité, d'allégresse et d'Amour, comme le reste de l'univers civilisé.
Une ombre vint obscurcir le regard de Vinka.
- Lorsque je pense aux Terris, il me semble que sur Kia, cela sera impossible.
- Qui sont les Terris ? Ai-je demandé.
- Sur le monde de Vinka, expliqua Ami, il existe deux races humaines. L'une d'elles est celle des Swamas, Vinka appartient à celle-là. L'autre est celle des Terris. Ces derniers sont diviser en deux bandes qui sont continuellement en guerre ; les Terris Wacos, contre les Terris Zumbos. Les Terris sont des êtres humains passablement belliqueux...
- Ils ne sont pas humains ! Protesta Vinka, visiblement troublée, ce sont des singes ! Des singes intellectuels !
- Des singes intellectuels ? Je ne comprenais pas. Comment un singe peut-il être intellectuel ?
- Ils sont très intelligents, astucieux, mais n'ont aucune bonté. Ce sont des criminels, des menteurs, des cyniques. Ils sont malhonnêtes, immoraux, matérialistes et tyranniques. Vinka étais très en colère. En entendant cette énumération de défauts, Ami éclata de rire et dit :
- Quelle volée de fleurs ! Mais ce n'est pas bien de parler ainsi de tes frères. Tu devrais essayer de les comprendre au lieu de les juger. Les Terris ne sont pas tous comme tu le dis. Certains ont plus de sept cents « mesures ».
Ami faisait référence au niveau d'évolution. Il disposait d'un appareil muni d'un écran, capable de mesurer le degrés spirituel de lumière que possède n'importe quelle personne et n'importe quel animal. Il appelait ça un « sensomètre ».Il disait qu'il suffisait d'avoir sept cents « mesures », pour être sauver par les extraterrestres dans le cas où il se produirait un désastre irrémédiable. Avec sept cents « mesures », une personne est déjà suffisamment bonne pour mériter de vivre dans un monde civilisé.
Autrefois, il n'avait pas voulu me dire combien de « mesures » j'avais, parce que si mon niveau d'évolution était bas, disait-il, cela pourrait me démoraliser. Par contre, s'il était haut, je pourrai m'enorgueillir et si une personne devient vaniteuse, son ego grandit et ses « mesures » baissent.
Le sujet des Terris n'était pas d'un grand intérêt pour moi. J'étais par contre intéressé à en connaître plus au sujet de mes « mesures ». J'avais bien l'intention de lui demander de me fournir des chiffres à ce sujet.
- Alors Vinka et moi devons avoir un quantité fabuleuse de « mesures » ?
- Pourquoi, Pedrito ?
- Parce que nous venons de monde civilisés...
- Je t'es déjà dit que beaucoup de personnes de ton monde ont plus de « mesures » que moi. La différence est quelle ne savent pas ce que je sais. Elles n'ont pas été éduquées dans les ambiances favorables et n'ont pas eu une information adéquate. Mais, leurs âmes ont, dans beaucoup de cas,
des niveaux très élevés et elles ne viennent pas nécessairement de monde civilisés. Des missionnaires, tels que vous ont commis quelques erreurs durant leurs vies antérieurs, quelque
fautes contre l'amour. Comme ces erreurs doivent être payées avec des services, elles doivent choisir le genre de travaille qu'elles doivent accomplir pour se purifier. Dans votre cas, vous avez choisi librement d'accomplir la tâche que vous exécutez présentement.
- Quelle faute ai-je commise ? Avons-nous demandé simultanément.
- Cela n'a pas d'importance. Il ne faut jamais revenir sur les fautes du passé, que ce soit les nôtres ou celles des autres. Si vous consacrez tous vos efforts, à accomplir l'engagement que vous avez contracté, vous resterez propres et brillants. Plus tard, lorsque vous aurez terminé avec nous votre mission qui consiste à aider à civiliser vos mondes pour éviter qu'ils disparaissent, vous pourrez retourner à un monde fraternel et bon.
- Sur ma planète, il n'y a pas de Terris, ai-je dit, mais cela me semble quand même être un travail presque impossible. Comment pouvons nous faire quelque chose ?
- Ça ne sera pas si impossible que ça paraît. Premièrement, les événements qui s'en viennent aideront, parce que beaucoup des gens comprendrons qu'ils ne peuvent continuer à vivre ainsi. Deuxièmement, les personnes qui souhaitent de grands changements positifs, constituent la grande majorité. Elles n'ont besoin que d'être orientées. Troisièmement, et justement en ce qui concerne ce dernier point, il y a des missionnaires tels que vous. Il y en a des milliers et des milliers.
- Des milliers et des milliers !
- Une véritable « invasion extraterrestre », mais des buts pacifiques ? Ils sont partout : dans tous les travaux, dans toute les entreprises, près de la presse, à la radio, à la télévision, dans les charges publiques. À chaque endroit, il y en a au moins un.
- C'est incroyable, nous sommes exclamés. Vinka et moi, parce que nous n'en connaissons aucun. Comment peut-on les reconnaître ?
- Par leurs œuvres. On reconnaît toujours les gens par leurs œuvres. Les missionnaires sont toujours dans les endroits où ils peuvent rendre service.
- Y a-t-il une manière de les reconnaître physiquement ? Ai-je demandé.
- Aucune. C'est seulement par nos fruits et par nos œuvres que nous pouvons être reconnus.
- Est-ce que le fait que tellement d'êtres provenant de mondes supérieurs viennent nous
aider, ne va pas à l'encontre de cette loi qui défend d'intervenir dans les mondes non civilisés ? Ai-je demandé.
- Il y a une mesure permise. D'ailleurs, vous ne vous souvenez pas des connaissances que vous aviez antérieurement, du moins pas consciemment.
- En pensant à cela, il me paraissait impossible que je sois venu d'un monde supérieur à la
Terre.
- Ami, tu dis que je viens d'un monde civilisé, mais tu reconnais que j'ai beaucoup de
défauts. Par contre, les gens qui vivent sur Ofir sont très supérieur à moi...
- Bien, c'est que tu as un défaut aussi laid qu'une mambacha, dit-il en riant. De plus, le milieu ambiant non civilisé t'a encore plus déformé, mais, avec un service désintéressé, tu vas retrouver et même dépasser ton niveau précédent. Peu à peu, tu t'éloigneras de ton loup intérieur.
- Qu'est-ce qu'un loup ? Demanda Vinka/
- C'est un animal qui ressemble à un chug, mais avec du poil au lieu des plumes, répondit
Ami.
Idiotement, j'ai demandé :
- Qu'est-ce qu'un chug ?
- C'est, un animal ressemblent à un loup mais avec des plumes au lieu de poils, répondit
Ami, en éclatant de rire.
- Bientôt, sur vos planètes, il se produira des choses très semblables...
- Comment, quelles choses, Ami ?
- Beaucoup de changements géologiques, météorologiques, biologiques, des cataclysmes, des épidémies. De plus, il y aura de nouvelles maladies qui seront contractées par des millions de personnes, mais celles qui resteront pures intérieurement, seront épargnées...
- Tout cela sera dû à quoi ? Demanda Vinka, les yeux ronds.
- C'est dû à deux facteurs. Premièrement, parce que la science a été utilisée d'une manière destructive envers la nature. Cela produit des déséquilibres très graves. Il y a aussi les radiations mentales négatives émise par les êtres humains. Celles-ci s'accumulent dangereusement et forment une couche d'énergie psychique qui entoure vos mondes. Ceci affecte beaucoup ces deux êtres vivants que sont la Terre et Kia. Le second facteur n'a rien à voir avec la participation humaine. Il s'agit du développement évolutif naturel de vos planètes.
L'intérêt de Vinka diminuait.
- Et de quel monde civilisé, est-ce que je viens, Ami ?
- Allons-y une chose à la fois. Je vais finir de répondre à ta première question. Ce processus évolutif qui devrait être naturel, a été accéléré prématurément par les mauvaises actions, les mauvais sentiments et les mauvaises pensées humaines. Les changements qui devraient se faire en douceur, se feront violemment. Ils seront destructeurs à moins que les gens commencent à vivre en accord avec l'harmonie universelle. On peut encore faire beaucoup de choses pour diminuer les pertes de vies, ou pour éviter la destruction totale...
- La fin du monde ?
- Ou le commencement. Cela dépend de vous. Si vous ne réussissez pas cette épreuve final, si vous ne changez pas, ce sera la fin, vous vous autodétruirez. Mais si vous vous unissez et commencez à vivre comme Dieu l'ordonne, ce sera alors le commencement d'un véritable paradis.
- Ce serait un bagatelle pour vous, de nous aider à éviter la destruction... dit Vinka d'un ton de reproche. Ami, joyeux comme toujours, répondit :
- Je vous est déjà expliqué que nous ne pouvons intervenir massivement et ouvertement ; une loi universelle que nous devons respecter, le défend. Aimeriez-vous qu'au collège, un étudiant plus avancé fasse vos examens pour vous ?
Cette idée ma enthousiasmé.
- Ce serait fantastique ! Je n'aurai pas besoin d'étudier. J'obtiendrai de belles notes et …
- Cela serait de la tricherie. Le ton de Vinka était réprobateur mais Ami ne le prit pas sérieusement.
- De plus si tu parvenais à accéder au niveau suivant, tu ne comprendrais rien. Tu serais un obstacle pour tes compagnons et pour tout le collège. D'un autre côté, tu perdrais l'orgueil légitime d'être parvenu à monter à un niveau supérieur, grâce à tes propres efforts.
Tu as raison, Ami, ai-je dit honteux. Vinka aussi avait compris.
- C'est vrai. Ce serait vilain que vous fassiez tout à notre place.
- Et ce serait aussi vilain pour nous de ne rien faire. On ne peut pas laisser un enfant courir vers le précipice, sans lui venir aide pour évité qu'il tombe. Parfois, on ne nous permet pas de le retenir, mais nous pouvons cependant lui faire comprendre qu'il se promène sur un chemin dangereux. C'est justement ça la mission que vous remplissez.
- Je ne comprends pas très bien, ai-je dit.
- Moi, oui, dit Vinka.
- Alors, explique-le-moi, s'il te plaît.
- Nous nous incarnons dans des mondes non civilisé, pour éviter que ces mondes se détruisent.
- Parfait ! S’exclama Ami. Comment l'as-tu deviné, Vinka ?
- Je n'en sais rien...
- C'est le « sens » dont je vous ai parlé. Il y a des choses que l'on pressent. Deux ou trois renseignements sont souvent suffisants et tout le reste devient clair.
Vinka est revenue à la charge.
- Alors, de quel monde est-ce que je viens ?
- Cela a peu d'importance. Il ne sert à rien de retourner dans le passé, le merveilleux est dans le présent.
- Mais j'aimerai beaucoup visiter ma planète d'origine, mon véritable foyer...
- Lorsque l'Amour nous révèle le sens de l'existence, tout l'univers est notre foyer et tous les êtres sont nos frères, ajouta Ami. Vous faites partie d'un mission de paix qui arrive sur vos planètes pour servir de rapport et de lien dans la tâche de transformer, de civiliser, d'humaniser vos mondes, de faire qu'ils cessent d'êtres des lieux de guerres, de concurrences, d'injustices et de divisions, pour qu'ils se transforment en lieux de paix, de Confraternité, d'allégresse et d'Amour, comme le reste de l'univers civilisé.
Une ombre vint obscurcir le regard de Vinka.
- Lorsque je pense aux Terris, il me semble que sur Kia, cela sera impossible.
- Qui sont les Terris ? Ai-je demandé.
- Sur le monde de Vinka, expliqua Ami, il existe deux races humaines. L'une d'elles est celle des Swamas, Vinka appartient à celle-là. L'autre est celle des Terris. Ces derniers sont diviser en deux bandes qui sont continuellement en guerre ; les Terris Wacos, contre les Terris Zumbos. Les Terris sont des êtres humains passablement belliqueux...
- Ils ne sont pas humains ! Protesta Vinka, visiblement troublée, ce sont des singes ! Des singes intellectuels !
- Des singes intellectuels ? Je ne comprenais pas. Comment un singe peut-il être intellectuel ?
- Ils sont très intelligents, astucieux, mais n'ont aucune bonté. Ce sont des criminels, des menteurs, des cyniques. Ils sont malhonnêtes, immoraux, matérialistes et tyranniques. Vinka étais très en colère. En entendant cette énumération de défauts, Ami éclata de rire et dit :
- Quelle volée de fleurs ! Mais ce n'est pas bien de parler ainsi de tes frères. Tu devrais essayer de les comprendre au lieu de les juger. Les Terris ne sont pas tous comme tu le dis. Certains ont plus de sept cents « mesures ».
Ami faisait référence au niveau d'évolution. Il disposait d'un appareil muni d'un écran, capable de mesurer le degrés spirituel de lumière que possède n'importe quelle personne et n'importe quel animal. Il appelait ça un « sensomètre ».Il disait qu'il suffisait d'avoir sept cents « mesures », pour être sauver par les extraterrestres dans le cas où il se produirait un désastre irrémédiable. Avec sept cents « mesures », une personne est déjà suffisamment bonne pour mériter de vivre dans un monde civilisé.
Autrefois, il n'avait pas voulu me dire combien de « mesures » j'avais, parce que si mon niveau d'évolution était bas, disait-il, cela pourrait me démoraliser. Par contre, s'il était haut, je pourrai m'enorgueillir et si une personne devient vaniteuse, son ego grandit et ses « mesures » baissent.
Le sujet des Terris n'était pas d'un grand intérêt pour moi. J'étais par contre intéressé à en connaître plus au sujet de mes « mesures ». J'avais bien l'intention de lui demander de me fournir des chiffres à ce sujet.
- Alors Vinka et moi devons avoir un quantité fabuleuse de « mesures » ?
- Pourquoi, Pedrito ?
- Parce que nous venons de monde civilisés...
- Je t'es déjà dit que beaucoup de personnes de ton monde ont plus de « mesures » que moi. La différence est quelle ne savent pas ce que je sais. Elles n'ont pas été éduquées dans les ambiances favorables et n'ont pas eu une information adéquate. Mais, leurs âmes ont, dans beaucoup de cas,
des niveaux très élevés et elles ne viennent pas nécessairement de monde civilisés. Des missionnaires, tels que vous ont commis quelques erreurs durant leurs vies antérieurs, quelque
fautes contre l'amour. Comme ces erreurs doivent être payées avec des services, elles doivent choisir le genre de travaille qu'elles doivent accomplir pour se purifier. Dans votre cas, vous avez choisi librement d'accomplir la tâche que vous exécutez présentement.
- Quelle faute ai-je commise ? Avons-nous demandé simultanément.
- Cela n'a pas d'importance. Il ne faut jamais revenir sur les fautes du passé, que ce soit les nôtres ou celles des autres. Si vous consacrez tous vos efforts, à accomplir l'engagement que vous avez contracté, vous resterez propres et brillants. Plus tard, lorsque vous aurez terminé avec nous votre mission qui consiste à aider à civiliser vos mondes pour éviter qu'ils disparaissent, vous pourrez retourner à un monde fraternel et bon.
- Sur ma planète, il n'y a pas de Terris, ai-je dit, mais cela me semble quand même être un travail presque impossible. Comment pouvons nous faire quelque chose ?
- Ça ne sera pas si impossible que ça paraît. Premièrement, les événements qui s'en viennent aideront, parce que beaucoup des gens comprendrons qu'ils ne peuvent continuer à vivre ainsi. Deuxièmement, les personnes qui souhaitent de grands changements positifs, constituent la grande majorité. Elles n'ont besoin que d'être orientées. Troisièmement, et justement en ce qui concerne ce dernier point, il y a des missionnaires tels que vous. Il y en a des milliers et des milliers.
- Des milliers et des milliers !
- Une véritable « invasion extraterrestre », mais des buts pacifiques ? Ils sont partout : dans tous les travaux, dans toute les entreprises, près de la presse, à la radio, à la télévision, dans les charges publiques. À chaque endroit, il y en a au moins un.
- C'est incroyable, nous sommes exclamés. Vinka et moi, parce que nous n'en connaissons aucun. Comment peut-on les reconnaître ?
- Par leurs œuvres. On reconnaît toujours les gens par leurs œuvres. Les missionnaires sont toujours dans les endroits où ils peuvent rendre service.
- Y a-t-il une manière de les reconnaître physiquement ? Ai-je demandé.
- Aucune. C'est seulement par nos fruits et par nos œuvres que nous pouvons être reconnus.
- Est-ce que le fait que tellement d'êtres provenant de mondes supérieurs viennent nous
aider, ne va pas à l'encontre de cette loi qui défend d'intervenir dans les mondes non civilisés ? Ai-je demandé.
- Il y a une mesure permise. D'ailleurs, vous ne vous souvenez pas des connaissances que vous aviez antérieurement, du moins pas consciemment.
- En pensant à cela, il me paraissait impossible que je sois venu d'un monde supérieur à la
Terre.
- Ami, tu dis que je viens d'un monde civilisé, mais tu reconnais que j'ai beaucoup de
défauts. Par contre, les gens qui vivent sur Ofir sont très supérieur à moi...
- Bien, c'est que tu as un défaut aussi laid qu'une mambacha, dit-il en riant. De plus, le milieu ambiant non civilisé t'a encore plus déformé, mais, avec un service désintéressé, tu vas retrouver et même dépasser ton niveau précédent. Peu à peu, tu t'éloigneras de ton loup intérieur.
- Qu'est-ce qu'un loup ? Demanda Vinka/
- C'est un animal qui ressemble à un chug, mais avec du poil au lieu des plumes, répondit
Ami.
Idiotement, j'ai demandé :
- Qu'est-ce qu'un chug ?
- C'est, un animal ressemblent à un loup mais avec des plumes au lieu de poils, répondit
Ami, en éclatant de rire.
Chapitre VII
Le commandant
A travers les vitres, j'ai vu apparaître ma planète bleue avec ses nuages blancs, ses océans, ses forêts et ses déserts.
La Terre grossissait à vue d’œil et nous en atteignîmes rapidement la partie obscure où c'était la nuit.
On y décelait beaucoup de taches lumineuses. C'était des villes, mais à l'envers, les villes étaient en- haut et les étoiles en-bas . Cependant, à l'intérieur du vaisseau, je sentais que le vrai « en-bas » était le plancher du véhicule.
Nous avons une gravité artificielle, expliqua Ami. Nous allons maintenant voir ce que vont faire nos amis pour empêcher un grand tremblement de terre.
Nous survolions la mer illuminée par la Lune. Il serait plus juste de dire « au-dessous » de la mer parce que nous volions toujours à l'envers.
Soudain, j'ai aperçu au loin les lumières d'une ville côtière.
- C'est l'endroit, dit Ami, en regardant sur un écran latéral. Nous allons maintenant plonger. Tout devint alors obscur à-travers les vitres.
- Nous descendons vers le fond. Regardez sur cet écran pour mieux voir.
Comme lors du voyage précédent, l'écran qui se trouvait devant nous, montrait clairement tout ce qu'il y avait autour et cela malgré l'obscurité qui régnait.
Ami redressa le vaisseau. J'avais maintenant l'impression que nous volions au-dessus de la Terre. Là-bas, au-dessous, nous pouvions voir des montagnes et des vallées très arides. Mais lorsque j'ai constaté que de temps en temps, nous croisions les « oiseaux » de l'endroit, c'est-à-dire, des poissons, des baleines, des bancs de sardines, j'ai réalisé que nous étions sous la surface de la mer et cependant, nous pouvions tout voir, aussi clairement que si nous avions été dans l'air.
- C'est très beau, Ami, dit Vinka.
- Tout est beau, à chaque instant...pour celui qui sait voir.
Au fond de l'eau, dans le lointain, un objet allongé apparut. C'était comme un cigare en position horizontale. Il grandissait rapidement. J'ai bientôt compris qu'il s'agissait d'un immense vaisseau spatial submergé. Il était suspendu près du fond . C'était quelque chose d'impressionnant. Il ressemblait à une ville gigantesque. Lorsque nous sommes arrivés tout près, il m'a été impossible d'en voir les limites. Elles sont devenues imprécises de l'endroit où nous étions. Des milliers et des milliers de fenêtres illuminées indiquaient qu'il y avait des dizaines d'étages ou de niveaux.
- Mon Dieu, qu'est-ce que cela ? S'exclama Vinka émerveillée.
- C'est un vaisseau de ravitaillement. Le plus important parmi ceux qui participent à la tâche d'aider la Terre. Par une exception extraordinaire, il est descendu. Habituellement, il demeure dans l'espace. C'est une sorte de « porte-avions » excepté qu'au lieu d'avions, il transporte des vaisseaux spatiaux. Il peut aussi héberger plusieurs millions d'êtres humains. Il doit toujours demeurer dans les parages...On ne sait jamais quand il sera nécessaire de secourir un grand nombre de personnes. C'est dans ce vaisseau que voyage le Commandant suprême du plan d'aide à la Terre. Il y habite de façon permanente. Nous allons maintenant voir pourquoi il est venu ici.
Ami manipula les boutons du tableau de commandes et le visage d'un homme apparut sur l'écran. J'ai compris immédiatement que cet être n'était pas d'origine terrestre, car son apparence me rappelait les images des grands Maîtres de l'humanité. Sa sérénité intérieure transparaissait dans ses traits qui étaient beaucoup plus beaux que ceux que l'on rencontre habituellement chez les terriens : cette calme félicité, cette harmonie, cette douceur, cette paix. Je n'avais jamais vu de visage comme celui-ci, même pas sur Ofir. Cependant, il paraissait être un véritable terrien en ce qui concerne la forme de ses traits, excepté pour le regard. Il avait des yeux extraordinairement grands et remplis de bonté. J'ai immédiatement ressenti de la sympathie pour cet être.
- Je vous présente à notre frère le Commandant.
L'homme qui était sur l'écran nous saluait dans un dialecte étrange, mais l'audiophone en fit la
traduction :
- Bienvenue à bord de notre vaisseau, Vinka et Pedro. Je suis chargé de superviser tout le plan d'aide, sur la planète Terre.
- En...enchanté, avons-nous répondu très intimidés. Un faible sourire illumina son visage lorsqu'il dit :
- Je vous attends affectueusement dans ma demeure. Son image s'est alors estompée.
J'ai de nouveau regardé par les vitres. Nous approchions d'une ouverture située sous le gigantesque vaisseau. Nous y sommes entrés verticalement et nous sommes arrivés dans une enceinte pas très grande et parfaitement sèche. D'autres petits vaisseaux comme celui d'Ami se trouvaient entreposés là. Pendant que nous nous posions sur le sol, j'ai remarqué qu'une porte refermait l'ouverture par laquelle nous venions d'entrer.
Ami se leva.
- Descendons.
- Cela veut dire que nous allons sortir à l'extérieur ?
- Bien sûr. Nous allons faire la connaissance du Commandant.
J'aurais aimé lui poser un million de questions, mais je n'en ai pas eu le temps parce qu'Ami nous dirigeait déjà vers la sortie. EN ouvrant la porte, j'ai réalisé que, cette fois, il y avait un escalier. Pendant que nous descendions, j'ai vu que notre vaisseau reposait sur trois pattes . C'était la première fois qu'il « atterrissait » avec moi à bord. Auparavant, il était toujours demeuré suspendu dans les airs.
Nous nous sommes dirigés vers une porte. Lorsque nous y sommes arrivés, elle s'ouvrit d'elle- même. Un grand couloir brillant apparut. Le plafond, très haut, était concave. Il avait sa propre lumière couleur crème. Le plancher, d'un matériau doux et moelleux semblable à de la gomme, était lui aussi illuminé d'une belle couleur bleu clair. Les murs semblaient être faits d'une sorte de métal doux et opaque. Plusieurs portes de grandes tailles complétaient le panorama. Sur certaines d'entre elles, il y avait des lettres lumineuses. C'était une écriture qui m'était inconnue.
- C'est la langue de la Confraternité, expliqua Ami.
- Je pensais que chaque monde avait son propre langage.
- Et ils l'ont, mais nous utilisons aussi un langage commun pour nous comprendre entre nous, spécialement dans la forme écrite . C'est un langage artificiel. Nous devons tous l'étudier dès notre enfance. Il nous est plus facile de l'écrire que de le parler.
- Pourquoi ?
- Parce que les variétés humaines n'ont pas toutes la même forme de langues, de gorge et de cordes vocales. Pour certains, il est plus facile d'émettre certains sons, pour d'autres c'est difficile. C'est comme pour les chinois. Il est difficile pour eux de prononcer la lettre R.
- Qui sont les chinois ? Demanda Vinka.
- Un peuple de mon monde. Ils ont les yeux comme ceci. Je me suis étiré le coin de l’œil de côté pour lui expliquer.
- Comme c'est joli ! Dit-elle. Nous avons tous les trois éclaté de rire.
Nous sommes bientôt arrivés au bout du couloir. Devant nous, il y avait une porte passablement large. Elle s'ouvrit et je compris que c'était un ascenseur. Nous y entrâmes et je cherchais un tableau de boutons mais il n'y en avait pas. Ami a simplement dit « Commandant » et la porte s'est
refermée. Nous avons ressenti un léger mouvement. Nous montions. Mais subitement, nous avons eu la sensation d'avancer horizontalement. C'était plus qu'un simple ascenseur, c'était un véhicule qui pouvait se déplacer dans plusieurs directions.
- Ce vaisseau émet une radiation qui tue les germes qui se trouvent dans l'air de n'importe quel endroit. A cause de cela, il n'y a pas de danger que vos microbes puissent affecter les membres d'équipage. De plus, ceux-ci seraient tous...pour le dire d'une certaine manière... « désinfectés » avant d'entrer dans n'importe quel monde de la Confraternité.
Une porte s'ouvrit, mais pas celle par laquelle nous étions entrés. C'était l'autre, celle qui se trouvait derrière nous. Un salon, beau comme dans un rêve, apparut. Il était décoré avec plusieurs variétés
des plantes naturelles, dans un vaisseau spatial...
Plusieurs sources de lumière cachées, de diverses teintes, produisaient une très belle ambiance d'un jaune doré. Plusieurs compartiments du salon étaient séparés par des panneaux de verre. Il y avait une fontaine avec une chute d'eau, imitant une cascade, qui chantait en descendant entre les pierres. Il y avait aussi de la mousse et des algues naturelles. Ici et là, folâtraient quelques poissons ainsi que d'autres petits animaux que je ne connaissais pas.
Vinka n'a pas su cacher son émotion.
- Ceci est ravissant !
- Les âmes évoluées ont besoin de s'entourer de beauté, expliqua Ami, et rien ne peut être plus beau que ce qui est naturel.
Ami nous fit entrer. A notre gauche, au fond d'un court couloir, se trouvait debout, nous attendant, l'homme que nous avions salué à l'écran : c'était le Commandant. Derrière lui, nous pouvions admirer une énorme fenêtre panoramique. Elle donnait sur un ruisseau qui courait doucement entre les pierres et la végétation. Au fond, un soleil bleu se dissimulait derrière quelques coteaux. Je ne savais pas si c'était un paysage artificiel qui avait été fabriqué dans une grande enceinte du vaisseau ou s'il s'agissait d'autre chose. Plus tard, Ami nous expliqua que le Commandant aimait se rappeler les paysages de son monde d'origine et que pour cela il avait enregistré des panoramas de la nature qu'il avait du laisser derrière lui. Cette grande fenêtre n'était en définitive qu'un écran...
Il était tout vêtu de blanc et portait un costume semblable à celui d'Ami, mais plus ample. Il laissait le cou et une partie de la poitrine découverte. Sa stature était impressionnante. Il ne devait pas mesurer moins d'un mètre quatre-vingt quinze. De lui, paraissait irradier une lumière étincelante, il semblait briller...
Ami fit signe de nous approcher de lui. Je l'ai donc fait rempli de respect, presque de crainte, de honte, y compris...C'est que je me savais, grâce à Ami, plein d'imperfections. Par contre, cet être était entouré d'un halo d'une telle pureté, qu'en comparaison, je me sentais rabaissé au niveau d'un porc...c'est du moins ce que je ressentais.
Il parla d'une voix douce et tranquillisante :
- La comparaison peut parfois nous aider et, en d'autres occasions, elle peut nous nuire. Tout comme Ami, il savait capter les pensées...c'était le comble...
Vinka était tombée dans une sorte de transe avant même d'être arrivée près du Commandant. Elle s'avança vers lui, prit sa main et commença à s'agenouiller.
- N'en fais rien, dit-il, en la relevant par le bras. Je suis tout comme toi un serviteur, ton frère, comme je suis celui de tous ceux qui aiment Dieu. C'est seulement devant Lui que l'humain peut se prosterner.
Impressionnée par cet être, Vinka avait des larmes plein les yeux.
- Il y a toujours quelqu'un qui est supérieur et quelqu'un qui est inférieur à nous. Nous devons écouter les conseils de ceux qui sont plus élevés que nous. Pour ceux qui sont inférieurs, nous devons les guider. J'accomplis simplement les instructions de mon frère supérieur.
- « Supérieur » et « inférieur » signifient dans ce cas, le niveau évolutif, expliqua Ami. Le Commandant se dirigea vers un meuble très moderne, aux lignes aérodynamiques. Cela ressemblait à un « bureau secrétaire cosmique ». Une fois assis derrière le bureau, il commença à parler :
- Je suis descendu sur cette planète dans le seul but d'établir ce contact.
A ce moment-là, je n'ai pas bien compris l'importance de ce qu'il disait. Je n'ai pas pu concevoir toute la grandeur de cet événement, le Commandant d'une opération gigantesque, chef suprême d'êtres extraterrestres, descendant sur la Terre dans son vaisseau spatial de la taille d'une ville, avec des milliers, ou peut-être des millions de membres d'équipage à bord, seulement pour parler avec deux enfants...
Ami est alors intervenu :
- Vous porterez ce message à vos mondes. Ce qu'il va vous dire servira autant pour la Terre que pour Kia, parce que le Commandant est en communication avec notre frère qui dirige le plan
d'aide sur Kia. Les deux mondes se trouvent dans une situation similaire. Portez bien attention. Le Commandant prit la parole :
- Comme vous en avez été informés, vous faites partie du gigantesque Plan Cosmique Évolutif qui concerne vos mondes. Un grande quantité de serviteurs participent à ce Plan. Certains, incarnés dans ces mondes, participent pour le moment d'une manière inconsciente, d'autres le font consciemment. Des frères venus de planètes supérieures aux vôtres travaillent aussi dans cette mission d'aide et enfin, d'autres frères qui ne sont pas présentement assujettis aux limites d'un corps de densité matérielle, collaborent étroitement avec le Plan. Nous le faisons tous à temps complet, jusqu'au dernier souffle de vie dans le corps que nous occupons. Nous continuerons à le faire
jusqu'à ce que l'Intime nous appelle à le servir dans d'autres plans. Pour ce travail désintéressé, nous n'espérons pas d'autre récompense que celle d'accomplir les dictées de notre conscience. Nous n'agissons que par Amour.
- Il faut que vous sachiez que des changements très importants et profonds approchent. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l'impact négatif de ces événements. Le reste,
vous devrez le faire vous-mêmes.
- Vous devez comprendre que ce qui dirige le cours de la vie dans l'Univers, c'est l'Esprit de la Force Créatrice qui est tout Amour. Si nous ne sommes pas dirigés par l'Amour, nous agissons contre le sens naturel de l'Univers. Par conséquent, vous ne pouvez pas alors avoir d'harmonie dans vos vies personnelles ni dans vos relations sociales ou internationales.
- La méconnaissance de la Loi Divine par une partie de l'immense majorité est la cause, la racine de la douloureuse situation que vous traversez et qui peut vous conduire à la destruction totale.
- Nous faisons des suggestions à beaucoup de personnes dans tous les pays. Nous envoyons des messages avec des enseignements et des instructions, mais nous ne pouvons pas éviter que certains d'entre eux soient distorsionnés par les croyances particulières de ceux qui les reçoivent. Cela produit de la confusion, du découragement, mais de jour en jour, tout deviendra plus clair. Nous inspirons aussi des œuvres littéraires, musicales, des films et d'autres manifestations culturelles. Nous ferons ce qui sera possible pour que ces messages soient nombreusement diffusés, car c'est une semence d'amour pour les consciences ainsi qu'une préparation pour la « grande rencontre ».
Ami intervint pour expliquer ce à quoi il faisait référence :
- Vous ne serez pas toujours séparés de vos frères de l'univers. Lorsque vous cesserez de vivre divisés, dans l'injustice et la violence, ignorant le Recteur de l'univers : l'Amour ; vous serez admis dans la Confraternité.
« Quelque chose comme pour l'année cinq mille cinq cent », ai-je pensé, en songeant aux gens des rues de mon monde. Le Commandant, bien entendu, m'avait « entendu ».
- Si rien de spécial ne se produisait, le processus pourrait retarder de plusieurs millénaires et même ne jamais se réaliser. Mais, il se prépare présentement des phénomènes qui ne pourront pas être expliqués par aucune théorie. A ces moment-là, vous devrez vous souvenir de nos paroles qui sont aussi exprimées par les Maîtres de l'histoire et par ceux du présent. Vous devrez comprendre que la seule chose qui peut vous sauver de la destruction imminente, c'est la connaissance de l'universalité de l'Amour et vous devez vous laisser guider par lui dans tous les domaines de vos vies. Si vous ne le faites pas, vous ne mériterez pas et ne pourrez pas survivre. Nous sauverons tous ceux qui le méritent. Le « blé » sera séparé de « l'ivraie ».
Le Plan dans lequel nous servons est un Plan Divin, décrété par les desseins du Créateur depuis l'éternité. Nous sommes ses exécuteurs.
Il se leva :
- C'est tout, mes chers enfants. Je vous laisse maintenant dans les mains du Capitaine qui dirige le travail que nous effectuons pour éviter de grandes pertes de vie dans ce point de la planète. A ce moment-là, l'homme dont il venait de parler entra. Vêtu comme notre petit ami, mais pas aussi grand que notre Commandant, il dit :
Suivez-moi, s'il vous plaît. Il nous guida avec une grande douceur.
- Que Dieu vous garde, ajouta le Commandant, pendant qu'il mettait ses grandes mains sur nos épaules. Souvenez-vous que vous êtes protégés. N'ayez jamais peur. Nous vous préserverons de tous les dangers, mais n'abusez pas de cette protection en commettant des violations à ce qui es naturel ou en étant imprudents. Dans ces cas, nous ne pouvons rien faire. N'oubliez pas d'imprimer mon message dans vos livres. Si nous le pouvions, nous le proclamerions à partir des haut-parleurs de nos vaisseaux, nous nous introduirions dans vos émissions radiophoniques et télévisées, nous nous rendrions complètement visibles, mais il ne nous est pas permis de le faire. Nous pouvons seulement envoyer notre parole fraternelle au moyen de canaux qui peuvent être compris uniquement par le « sens » intérieur. C'est justement ce « sens » que vous devez développer pour évoluer et vous sauver. C'est une autre puissante raison qui nous empêche de nous montrer à découvert et massivement...méditez cela.
Il nous laissa à la porte de l'ascenseur et termina avec ces mots :
- Mon frère aîné bien-aimé me charge de vous transmettre son grand amour pour tous ceux qui souffrent. Il veut que ces gens sachent que lui, le Commandant, ne s'est pas reposé un seul jour depuis l'apparition de l'homme et qu'il ne le fera pas avant que celui-ci ne vive en paix et heureux. Mais vous, non plus, ne devez pas vous reposer, parce que vous tous, vous êtes ses mains et sa bouche. A bientôt, mes amis.
La Terre grossissait à vue d’œil et nous en atteignîmes rapidement la partie obscure où c'était la nuit.
On y décelait beaucoup de taches lumineuses. C'était des villes, mais à l'envers, les villes étaient en- haut et les étoiles en-bas . Cependant, à l'intérieur du vaisseau, je sentais que le vrai « en-bas » était le plancher du véhicule.
Nous avons une gravité artificielle, expliqua Ami. Nous allons maintenant voir ce que vont faire nos amis pour empêcher un grand tremblement de terre.
Nous survolions la mer illuminée par la Lune. Il serait plus juste de dire « au-dessous » de la mer parce que nous volions toujours à l'envers.
Soudain, j'ai aperçu au loin les lumières d'une ville côtière.
- C'est l'endroit, dit Ami, en regardant sur un écran latéral. Nous allons maintenant plonger. Tout devint alors obscur à-travers les vitres.
- Nous descendons vers le fond. Regardez sur cet écran pour mieux voir.
Comme lors du voyage précédent, l'écran qui se trouvait devant nous, montrait clairement tout ce qu'il y avait autour et cela malgré l'obscurité qui régnait.
Ami redressa le vaisseau. J'avais maintenant l'impression que nous volions au-dessus de la Terre. Là-bas, au-dessous, nous pouvions voir des montagnes et des vallées très arides. Mais lorsque j'ai constaté que de temps en temps, nous croisions les « oiseaux » de l'endroit, c'est-à-dire, des poissons, des baleines, des bancs de sardines, j'ai réalisé que nous étions sous la surface de la mer et cependant, nous pouvions tout voir, aussi clairement que si nous avions été dans l'air.
- C'est très beau, Ami, dit Vinka.
- Tout est beau, à chaque instant...pour celui qui sait voir.
Au fond de l'eau, dans le lointain, un objet allongé apparut. C'était comme un cigare en position horizontale. Il grandissait rapidement. J'ai bientôt compris qu'il s'agissait d'un immense vaisseau spatial submergé. Il était suspendu près du fond . C'était quelque chose d'impressionnant. Il ressemblait à une ville gigantesque. Lorsque nous sommes arrivés tout près, il m'a été impossible d'en voir les limites. Elles sont devenues imprécises de l'endroit où nous étions. Des milliers et des milliers de fenêtres illuminées indiquaient qu'il y avait des dizaines d'étages ou de niveaux.
- Mon Dieu, qu'est-ce que cela ? S'exclama Vinka émerveillée.
- C'est un vaisseau de ravitaillement. Le plus important parmi ceux qui participent à la tâche d'aider la Terre. Par une exception extraordinaire, il est descendu. Habituellement, il demeure dans l'espace. C'est une sorte de « porte-avions » excepté qu'au lieu d'avions, il transporte des vaisseaux spatiaux. Il peut aussi héberger plusieurs millions d'êtres humains. Il doit toujours demeurer dans les parages...On ne sait jamais quand il sera nécessaire de secourir un grand nombre de personnes. C'est dans ce vaisseau que voyage le Commandant suprême du plan d'aide à la Terre. Il y habite de façon permanente. Nous allons maintenant voir pourquoi il est venu ici.
Ami manipula les boutons du tableau de commandes et le visage d'un homme apparut sur l'écran. J'ai compris immédiatement que cet être n'était pas d'origine terrestre, car son apparence me rappelait les images des grands Maîtres de l'humanité. Sa sérénité intérieure transparaissait dans ses traits qui étaient beaucoup plus beaux que ceux que l'on rencontre habituellement chez les terriens : cette calme félicité, cette harmonie, cette douceur, cette paix. Je n'avais jamais vu de visage comme celui-ci, même pas sur Ofir. Cependant, il paraissait être un véritable terrien en ce qui concerne la forme de ses traits, excepté pour le regard. Il avait des yeux extraordinairement grands et remplis de bonté. J'ai immédiatement ressenti de la sympathie pour cet être.
- Je vous présente à notre frère le Commandant.
L'homme qui était sur l'écran nous saluait dans un dialecte étrange, mais l'audiophone en fit la
traduction :
- Bienvenue à bord de notre vaisseau, Vinka et Pedro. Je suis chargé de superviser tout le plan d'aide, sur la planète Terre.
- En...enchanté, avons-nous répondu très intimidés. Un faible sourire illumina son visage lorsqu'il dit :
- Je vous attends affectueusement dans ma demeure. Son image s'est alors estompée.
J'ai de nouveau regardé par les vitres. Nous approchions d'une ouverture située sous le gigantesque vaisseau. Nous y sommes entrés verticalement et nous sommes arrivés dans une enceinte pas très grande et parfaitement sèche. D'autres petits vaisseaux comme celui d'Ami se trouvaient entreposés là. Pendant que nous nous posions sur le sol, j'ai remarqué qu'une porte refermait l'ouverture par laquelle nous venions d'entrer.
Ami se leva.
- Descendons.
- Cela veut dire que nous allons sortir à l'extérieur ?
- Bien sûr. Nous allons faire la connaissance du Commandant.
J'aurais aimé lui poser un million de questions, mais je n'en ai pas eu le temps parce qu'Ami nous dirigeait déjà vers la sortie. EN ouvrant la porte, j'ai réalisé que, cette fois, il y avait un escalier. Pendant que nous descendions, j'ai vu que notre vaisseau reposait sur trois pattes . C'était la première fois qu'il « atterrissait » avec moi à bord. Auparavant, il était toujours demeuré suspendu dans les airs.
Nous nous sommes dirigés vers une porte. Lorsque nous y sommes arrivés, elle s'ouvrit d'elle- même. Un grand couloir brillant apparut. Le plafond, très haut, était concave. Il avait sa propre lumière couleur crème. Le plancher, d'un matériau doux et moelleux semblable à de la gomme, était lui aussi illuminé d'une belle couleur bleu clair. Les murs semblaient être faits d'une sorte de métal doux et opaque. Plusieurs portes de grandes tailles complétaient le panorama. Sur certaines d'entre elles, il y avait des lettres lumineuses. C'était une écriture qui m'était inconnue.
- C'est la langue de la Confraternité, expliqua Ami.
- Je pensais que chaque monde avait son propre langage.
- Et ils l'ont, mais nous utilisons aussi un langage commun pour nous comprendre entre nous, spécialement dans la forme écrite . C'est un langage artificiel. Nous devons tous l'étudier dès notre enfance. Il nous est plus facile de l'écrire que de le parler.
- Pourquoi ?
- Parce que les variétés humaines n'ont pas toutes la même forme de langues, de gorge et de cordes vocales. Pour certains, il est plus facile d'émettre certains sons, pour d'autres c'est difficile. C'est comme pour les chinois. Il est difficile pour eux de prononcer la lettre R.
- Qui sont les chinois ? Demanda Vinka.
- Un peuple de mon monde. Ils ont les yeux comme ceci. Je me suis étiré le coin de l’œil de côté pour lui expliquer.
- Comme c'est joli ! Dit-elle. Nous avons tous les trois éclaté de rire.
Nous sommes bientôt arrivés au bout du couloir. Devant nous, il y avait une porte passablement large. Elle s'ouvrit et je compris que c'était un ascenseur. Nous y entrâmes et je cherchais un tableau de boutons mais il n'y en avait pas. Ami a simplement dit « Commandant » et la porte s'est
refermée. Nous avons ressenti un léger mouvement. Nous montions. Mais subitement, nous avons eu la sensation d'avancer horizontalement. C'était plus qu'un simple ascenseur, c'était un véhicule qui pouvait se déplacer dans plusieurs directions.
- Ce vaisseau émet une radiation qui tue les germes qui se trouvent dans l'air de n'importe quel endroit. A cause de cela, il n'y a pas de danger que vos microbes puissent affecter les membres d'équipage. De plus, ceux-ci seraient tous...pour le dire d'une certaine manière... « désinfectés » avant d'entrer dans n'importe quel monde de la Confraternité.
Une porte s'ouvrit, mais pas celle par laquelle nous étions entrés. C'était l'autre, celle qui se trouvait derrière nous. Un salon, beau comme dans un rêve, apparut. Il était décoré avec plusieurs variétés
des plantes naturelles, dans un vaisseau spatial...
Plusieurs sources de lumière cachées, de diverses teintes, produisaient une très belle ambiance d'un jaune doré. Plusieurs compartiments du salon étaient séparés par des panneaux de verre. Il y avait une fontaine avec une chute d'eau, imitant une cascade, qui chantait en descendant entre les pierres. Il y avait aussi de la mousse et des algues naturelles. Ici et là, folâtraient quelques poissons ainsi que d'autres petits animaux que je ne connaissais pas.
Vinka n'a pas su cacher son émotion.
- Ceci est ravissant !
- Les âmes évoluées ont besoin de s'entourer de beauté, expliqua Ami, et rien ne peut être plus beau que ce qui est naturel.
Ami nous fit entrer. A notre gauche, au fond d'un court couloir, se trouvait debout, nous attendant, l'homme que nous avions salué à l'écran : c'était le Commandant. Derrière lui, nous pouvions admirer une énorme fenêtre panoramique. Elle donnait sur un ruisseau qui courait doucement entre les pierres et la végétation. Au fond, un soleil bleu se dissimulait derrière quelques coteaux. Je ne savais pas si c'était un paysage artificiel qui avait été fabriqué dans une grande enceinte du vaisseau ou s'il s'agissait d'autre chose. Plus tard, Ami nous expliqua que le Commandant aimait se rappeler les paysages de son monde d'origine et que pour cela il avait enregistré des panoramas de la nature qu'il avait du laisser derrière lui. Cette grande fenêtre n'était en définitive qu'un écran...
Il était tout vêtu de blanc et portait un costume semblable à celui d'Ami, mais plus ample. Il laissait le cou et une partie de la poitrine découverte. Sa stature était impressionnante. Il ne devait pas mesurer moins d'un mètre quatre-vingt quinze. De lui, paraissait irradier une lumière étincelante, il semblait briller...
Ami fit signe de nous approcher de lui. Je l'ai donc fait rempli de respect, presque de crainte, de honte, y compris...C'est que je me savais, grâce à Ami, plein d'imperfections. Par contre, cet être était entouré d'un halo d'une telle pureté, qu'en comparaison, je me sentais rabaissé au niveau d'un porc...c'est du moins ce que je ressentais.
Il parla d'une voix douce et tranquillisante :
- La comparaison peut parfois nous aider et, en d'autres occasions, elle peut nous nuire. Tout comme Ami, il savait capter les pensées...c'était le comble...
Vinka était tombée dans une sorte de transe avant même d'être arrivée près du Commandant. Elle s'avança vers lui, prit sa main et commença à s'agenouiller.
- N'en fais rien, dit-il, en la relevant par le bras. Je suis tout comme toi un serviteur, ton frère, comme je suis celui de tous ceux qui aiment Dieu. C'est seulement devant Lui que l'humain peut se prosterner.
Impressionnée par cet être, Vinka avait des larmes plein les yeux.
- Il y a toujours quelqu'un qui est supérieur et quelqu'un qui est inférieur à nous. Nous devons écouter les conseils de ceux qui sont plus élevés que nous. Pour ceux qui sont inférieurs, nous devons les guider. J'accomplis simplement les instructions de mon frère supérieur.
- « Supérieur » et « inférieur » signifient dans ce cas, le niveau évolutif, expliqua Ami. Le Commandant se dirigea vers un meuble très moderne, aux lignes aérodynamiques. Cela ressemblait à un « bureau secrétaire cosmique ». Une fois assis derrière le bureau, il commença à parler :
- Je suis descendu sur cette planète dans le seul but d'établir ce contact.
A ce moment-là, je n'ai pas bien compris l'importance de ce qu'il disait. Je n'ai pas pu concevoir toute la grandeur de cet événement, le Commandant d'une opération gigantesque, chef suprême d'êtres extraterrestres, descendant sur la Terre dans son vaisseau spatial de la taille d'une ville, avec des milliers, ou peut-être des millions de membres d'équipage à bord, seulement pour parler avec deux enfants...
Ami est alors intervenu :
- Vous porterez ce message à vos mondes. Ce qu'il va vous dire servira autant pour la Terre que pour Kia, parce que le Commandant est en communication avec notre frère qui dirige le plan
d'aide sur Kia. Les deux mondes se trouvent dans une situation similaire. Portez bien attention. Le Commandant prit la parole :
- Comme vous en avez été informés, vous faites partie du gigantesque Plan Cosmique Évolutif qui concerne vos mondes. Un grande quantité de serviteurs participent à ce Plan. Certains, incarnés dans ces mondes, participent pour le moment d'une manière inconsciente, d'autres le font consciemment. Des frères venus de planètes supérieures aux vôtres travaillent aussi dans cette mission d'aide et enfin, d'autres frères qui ne sont pas présentement assujettis aux limites d'un corps de densité matérielle, collaborent étroitement avec le Plan. Nous le faisons tous à temps complet, jusqu'au dernier souffle de vie dans le corps que nous occupons. Nous continuerons à le faire
jusqu'à ce que l'Intime nous appelle à le servir dans d'autres plans. Pour ce travail désintéressé, nous n'espérons pas d'autre récompense que celle d'accomplir les dictées de notre conscience. Nous n'agissons que par Amour.
- Il faut que vous sachiez que des changements très importants et profonds approchent. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter l'impact négatif de ces événements. Le reste,
vous devrez le faire vous-mêmes.
- Vous devez comprendre que ce qui dirige le cours de la vie dans l'Univers, c'est l'Esprit de la Force Créatrice qui est tout Amour. Si nous ne sommes pas dirigés par l'Amour, nous agissons contre le sens naturel de l'Univers. Par conséquent, vous ne pouvez pas alors avoir d'harmonie dans vos vies personnelles ni dans vos relations sociales ou internationales.
- La méconnaissance de la Loi Divine par une partie de l'immense majorité est la cause, la racine de la douloureuse situation que vous traversez et qui peut vous conduire à la destruction totale.
- Nous faisons des suggestions à beaucoup de personnes dans tous les pays. Nous envoyons des messages avec des enseignements et des instructions, mais nous ne pouvons pas éviter que certains d'entre eux soient distorsionnés par les croyances particulières de ceux qui les reçoivent. Cela produit de la confusion, du découragement, mais de jour en jour, tout deviendra plus clair. Nous inspirons aussi des œuvres littéraires, musicales, des films et d'autres manifestations culturelles. Nous ferons ce qui sera possible pour que ces messages soient nombreusement diffusés, car c'est une semence d'amour pour les consciences ainsi qu'une préparation pour la « grande rencontre ».
Ami intervint pour expliquer ce à quoi il faisait référence :
- Vous ne serez pas toujours séparés de vos frères de l'univers. Lorsque vous cesserez de vivre divisés, dans l'injustice et la violence, ignorant le Recteur de l'univers : l'Amour ; vous serez admis dans la Confraternité.
« Quelque chose comme pour l'année cinq mille cinq cent », ai-je pensé, en songeant aux gens des rues de mon monde. Le Commandant, bien entendu, m'avait « entendu ».
- Si rien de spécial ne se produisait, le processus pourrait retarder de plusieurs millénaires et même ne jamais se réaliser. Mais, il se prépare présentement des phénomènes qui ne pourront pas être expliqués par aucune théorie. A ces moment-là, vous devrez vous souvenir de nos paroles qui sont aussi exprimées par les Maîtres de l'histoire et par ceux du présent. Vous devrez comprendre que la seule chose qui peut vous sauver de la destruction imminente, c'est la connaissance de l'universalité de l'Amour et vous devez vous laisser guider par lui dans tous les domaines de vos vies. Si vous ne le faites pas, vous ne mériterez pas et ne pourrez pas survivre. Nous sauverons tous ceux qui le méritent. Le « blé » sera séparé de « l'ivraie ».
Le Plan dans lequel nous servons est un Plan Divin, décrété par les desseins du Créateur depuis l'éternité. Nous sommes ses exécuteurs.
Il se leva :
- C'est tout, mes chers enfants. Je vous laisse maintenant dans les mains du Capitaine qui dirige le travail que nous effectuons pour éviter de grandes pertes de vie dans ce point de la planète. A ce moment-là, l'homme dont il venait de parler entra. Vêtu comme notre petit ami, mais pas aussi grand que notre Commandant, il dit :
Suivez-moi, s'il vous plaît. Il nous guida avec une grande douceur.
- Que Dieu vous garde, ajouta le Commandant, pendant qu'il mettait ses grandes mains sur nos épaules. Souvenez-vous que vous êtes protégés. N'ayez jamais peur. Nous vous préserverons de tous les dangers, mais n'abusez pas de cette protection en commettant des violations à ce qui es naturel ou en étant imprudents. Dans ces cas, nous ne pouvons rien faire. N'oubliez pas d'imprimer mon message dans vos livres. Si nous le pouvions, nous le proclamerions à partir des haut-parleurs de nos vaisseaux, nous nous introduirions dans vos émissions radiophoniques et télévisées, nous nous rendrions complètement visibles, mais il ne nous est pas permis de le faire. Nous pouvons seulement envoyer notre parole fraternelle au moyen de canaux qui peuvent être compris uniquement par le « sens » intérieur. C'est justement ce « sens » que vous devez développer pour évoluer et vous sauver. C'est une autre puissante raison qui nous empêche de nous montrer à découvert et massivement...méditez cela.
Il nous laissa à la porte de l'ascenseur et termina avec ces mots :
- Mon frère aîné bien-aimé me charge de vous transmettre son grand amour pour tous ceux qui souffrent. Il veut que ces gens sachent que lui, le Commandant, ne s'est pas reposé un seul jour depuis l'apparition de l'homme et qu'il ne le fera pas avant que celui-ci ne vive en paix et heureux. Mais vous, non plus, ne devez pas vous reposer, parce que vous tous, vous êtes ses mains et sa bouche. A bientôt, mes amis.
Chapitre VIII
La caverne
Après être sortis de l’ascendeur et avoir parcouru un autre couloir, une porte s'ouvrit et l'immense vaisseau du Capitaine apparut. Il y avait plusieurs rangées de fenêtres et j'ai aperçu quelques figures humaines à travers la vitre. L'appareil était posé sur trois énormes pattes. L'entrée se trouvait située sous le corps de la »soucoupe volante ». Nous avons donc marché sous l'énorme engin. Vinka et
moi regardions vers le haut et nous étions très impressionnés. Devant nous, il y avait un escalier et le premier à y mettre le pied fut le Capitaine. Aussitôt, l'escalier se mit de lui-même en mouvement comme nos escaliers mécaniques électriques et lorsque nous avons tous été montés dessus, la
vitesse s'accéléra de façon appréciable mais juste avant d'arriver à l'intérieur de « l'ovni », elle freina doucement.
À bord de son vaisseau, le Capitaine nous donna les renseignements suivants :
- C'est à partir d'ici que sont dirigés les travaux de protection géologique. D'autres vaisseaux, commandés par d'autres Capitaines, ont des missions spécifiques.
Nous entrâmes dans un salon où se trouvait plusieurs personnes aux formes humaines différentes. Ils nous sourirent, mais personne ne parla. Mon attention fut attiré par le fait qu'ils parlaient très peu. Ami s'en aperçut et lorsque nous nous retrouvâmes dans un ascenseur, il m'expliqua :
- L'intellect est comme un perroquet bavard qui ne connaît pas un instant de silence. Il nous pousse toujours à parler, quoique nous disions rarement quelque chose qui en vaille la peine. Ces personnes perçoivent mieux la réalité. Elles n'utilisent pas autant l’intellect, mais plutôt d'autres fonctions supérieures à la pensée. De plus, nous avons développé la télépathie.
- Cependant, toi, tu n'es pas comme eux ais-je dit.
- À quoi fais-tu référence ?
- Au fait que tu parles passablement, tout comme nous. De plus, tu ris beaucoup, mais eux ils sont plus tranquilles...
Au lieu de se sentir blessé par cette observation, il a ri plus que jamais, provoquant un sourire chez le Capitaine. Plus tard, il nous a dit :
- Premièrement, nous devons nous placer à votre niveau. Qui de vous deux peut converser par télépathie... ? Deuxièmement, je vous ai dit que mon niveau d'évolution est très semblable au votre . Troisièmement, je viens d'un monde dans le quel les âmes aiment s'amuser. Nous sommes une sorte de petits lutins espiègles quoique nous ne faisons jamais de dommages, au contraire.
- Alors, pourquoi es-tu celui qui nous enseigne ? Pourquoi n'est-ce pas quelqu'un de plus évolué ? Demanda Vinka, d'un ton déçu.
Encore une fois Ami riait. Le Capitaine qui regardait quelques manuels ne nous portait pas trop d'attention quoiqu'il m'ait semblé détecter un très léger sourire se dessiner sur ses lèvres.
- Quelqu'un comme le frère aîné du Commandant, par exemple ? Ami taquinait Vinka, mais elle, le regard brillant, lui dit :
- Pourquoi pas ?
Cette fois, le Capitaine mit ses papiers de côté et regarda la fillette avec un franc sourire, comme surpris. Ami laissa de nouveau fuser de grands éclats de rire. Lorsqu'il fut enfin capable de parler, il répondit :
- Pour mériter d'être instruit par quelqu'un de semblable, il est nécessaire d'avoir atteint le haut niveau de développement intérieur du Commandant...
- Je comprends, dit Vinka. Alors, pourquoi quelqu'un comme le merveilleux Commandant ne pourrait-il pas être notre guide ?
Ami jouissait de ce dialogue, avec un sourire sur les lèvres, il demanda :
- Vous sentiriez-vous à l'aise en sa présence … ? Auriez-vous la confiance nécessaire pour lui manifester vos inquiétudes, comme vous le faites avec moi... ? Comprendriez-vous bien ses paroles, ou me comprenez-vous mieux, moi ?
Vinka prit un air de suffisance :
- J'ai très bien compris ce qu'il a dit. Prés de lui, je me suis sentie comme dans un autre monde...
- Qu'est-ce que le Commandant a dit ?... Le regard d'Ami était plein de malice.
- Bien, que nous devons être bons... pour aller au Ciel, répliqua Vinka. En riant, Ami m'a alors demandé :
- Est-ce que c'est ça qu'il a dit ?
- Oui, ai-je répondu, il a aussi dit que la fin du monde s'en vient, mais que si nous sommes bons, il nous sauvera.
Le Capitaine laissa définitivement ses papiers de côté, et, avec tendresse, nous caressa la tête pendant qu'Ami nous expliquait :
- Vous voyez ce qui se produit. Vous n'avez capté que la millième partie de ses paroles. C'est pour cela que, lorsque l'énergie est très haute, des « transformateurs » sont nécessaires. Si l'on connecte un téléviseur directement à la ligne de haute tension, il brûle, il n'est pas fait pour une énergie aussi forte. Un transformateur est nécessaire pour abaisser l'électricité à un niveau supportable pour le récepteur. Le niveau du Commandant est trop élevé pour vous. Il parle, mais vous ne comprenez pas bien. Par contre, moi, je peux vous expliquer les mêmes choses de manière que vous puissiez me comprendre. Vous devez maintenant écrire un autre livre qui relatera toutes
les choses que vous vivez présentement, mais vous ne vous souvenez pas bien de ce que le Commandant vous a dit. C'est à cause de ça que, lorsque vous écrirez, d'autres personnes et moi seront en communication télépathique avec vous pour activer vos souvenirs.
- Ceci est la salle des commandes, dit le Capitaine en ouvrant les portes de l’ascenseur.
Nous entrâmes dans une immense enceinte, où travaillaient beaucoup de gens originaires de mondes différents à en juger par leurs apparences. L'endroit était rempli d'écrans, d'appareils, d'instruments avec des tableaux de lumières. Quelques personnes nous jetèrent un coup d’œil, mais nous ne leur avons pas semblé être des étrangers. Ils paraissaient habitués à recevoir la visite de toutes sortes de gens, civilisés ou pas.
Sur ordre du Capitaine, le vaisseau se mit à vibrer, s'éleva de quelques mètres dans les airs, se déplaça doucement de côté, descendit ensuite par une ouverture dans le plancher et entra dans l'eau. Nous nous éloignâmes de quelques kilomètres du navire de ravitaillement. Plus loin devant nous, je vis quelque chose d'épouvantable : une crevasse noire montrait sa bouche au fond de la mer. Peu de temps après, nous y étions... Nous y entrions ! D'une extrémité à l'autre, elle avait la taille d'une montagne. Nous avançâmes entre les sinistres proéminences de roche noire tout en descendant toujours plus profondément dans les entrailles de la Terre. Encore plus bas, l'immense crevasse se transforma en tunnel parfaitement rond. Ses parois étaient presque polis. Le tunnel était tellement large que le vaisseau y passait facilement. Ça me paraissait un travail d'ingénieur.
- Tu as raison, Pédrito, dit le Commandant. Ce sont nos ingénieurs qui ont fait ce travail. C'est un chemin conduisant à l'endroit où il y a une dangereuse pression des plaques continentales.
- Des plaques, quoi ? Demande Vinka.
- Continentales. Les Continents sont montés sur des véritables « radeaux » de roche. Ce sont les plaques continentales. Elles se déplacent très lentement et parfois dans des directions opposées. Elles peuvent aussi pousser les unes sur les autres comme c'est le cas ici. D'ici peu, la force accumulée sera telle qu'une des plaques se brisera en un certain point et la roche se cassera. Cela produira une vibration qui causera un tremblement de terre à la surface, mais nous allons en
atténuer les effets.
Je trouvais ça terrifiant d'être dans l'épicentre et pire encore, dans le cœur même d'un tremblement
de terre se produisant dans les entrailles de la Terre. Nous étions entourés de plusieurs kilomètres de roches.
Ami n'a pas pu s'empêcher de rire de mes craintes.
- Ce vaisseau peut supporter bien plus que tu ne peut même pas imaginer...
Après avoir avancé un bon moment dans le tunnel, celui-ci s'élargit. Un spectacle fabuleux et
inattendu apparut devant mes yeux. Nous nous trouvions dans une voûte, une grotte, une caverne, aux proportions gigantesques, incalculables. Une cinquantaine de vaisseaux spatiaux très éclairés se trouvaient déjà là. Ils étaient suspendus dans les eaux de cette monumentale caverne sous-marine.
- Au point de choc des plaques continentales, nous allons irradier la roche avec une énergie qui la transformera en poussière. Cela libérera doucement la tension. Il se produira alors un mouvement sismique en surface, mais il ne sera pas d'un grande magnitude expliqua le Capitaine.
Nous passâmes entre les vaisseaux, tous d'une taille plus petite que le nôtre, jusqu'à ce que nous soyons rendus dans un endroit spécial de la voûte, sous-marine et souterraine.
Au signal d'un opérateur dont la tête était en forme d’œuf (ce n'est pas pour manquer de respect, mais cet homme avait la peau très blanche, la tête ovale, pointue dans la partie supérieur et il était complètement chauve), le Capitaine fit un geste qui devait être un ordre. À ce moment précis, des rayons lumineux de couleur verte furent dirigés vers le haut. Ils provenaient de chacun des vaisseaux. Au moment où cela s'est produit, nous avons ressenti une forte vibration sur le plancher.
- Regardez sur ces écrans, dit Ami, en désignant un panneau qui contenait un grand nombres d'écrans. Beaucoup de personnes les surveillaient. On voyait des scènes en couleur, des villages, des villes et des endroits désertiques. On voyait même l'intérieur de quelques maisons. Leurs habitants semblaient dormir.
- Des personnes qui participent au Plan d'aide habitent dans ces maisons. Nous devons les protéger, dit Ami.
- Est-ce qu'elles savent qu'elles participent au Plan ? Ai-je demandé.
- Si elles le savaient, elles seraient dehors. Nous les aurions avisées du danger. Mais elles ne savent pas encore qu'elles y participent ou qu'elles le feront dans le futur. Maintenant, le mouvement arrive, observez sans crainte.
Les rayons verts devinrent jaunes, ensuite en un blanc aveuglant. Au même moment, nous entendîmes un bruit assourdissant, comme celui produit par le choc de millions de roches souterraines. Sur les écrans, nous pouvions voir les effets du tremblement : les poteaux vacillaient, certaines personnes sortaient dans les rues, les branches des arbres vibraient. En même temps, un montagne de petite pierres commença à tomber sur notre vaisseaux.
Vinka, remplie de terreur, s'accrocha à moi. J'étais très effrayé moi aussi, mais Ami nous rassura :
- Ne vous en faites pas. Il n'arrivera rien. Regardez, le tremblement de terre est déjà fini. Le mouvement et le bruit avaient cessé, mais, à travers les fenêtres, nous ne pouvions rien voir. Nous étions ensevelis sous la poussière de roches...
- Comment sortirons-nous d'ici ? Demanda Vinka, encore effrayée. Le Capitaine, prés de nous, avait entendu la jeune fille venant de Kia.
- Nous avancerons à travers la poussière qui nous entoure. Il s'approcha d'elle et mit sa main sur les cheveux roses :
N'aie pas peur, n'aie jamais peur. Nous sommes là pour protéger les bonnes gens comme vous. Je désire vous féliciter. Vous vous êtes tous les deux très bien comportés avec vos missions de diffuser de l'information à grande échelle. Vous devez maintenant continuer ce travail en écrivant tout ce que vous voyez présentement. Plus tard, nous vous donnerons de nouveaux travaux à accomplir. Ce que vous faites a déjà commencé à faire prendre conscience à certaines personnes de la Loi universelle d'Amour, de notre existence et de notre appui. Ayez la foi, la confiance et la force, car chaque jour, nos amis dans vos mondes deviendront de plus en plus nombreux. Les portes de la connaissance salvatrice ont été ouvertes pour que beaucoup soient en mesure de recevoir l'information qui leur permettra de surmonter les durs moments qui se préparent et aussi pour contribuer à ensemencer les valeurs éternelles de l'amour. Travaillez sans craintes. Nous vous guidons, nous vous protégeons et nous vous appuyons à tous les instants.
Lorsque le Capitaine eut fini de parler, je ne sais pas comment, mais nous étions sortis de la caverne et du tunnel. Nous montions dans la crevasse vers le fond de la mer, car en ce moment, nous étions plus bas que le fond.
- Selon les instruments, dit Ami, il y a encore beaucoup d'énergie d'accumulée. Demain, il
faudra recommencer l'opération. Dans certains cas, il faut travailler pendant des mois en provoquant de petits séismes, pour libérer peu à peu cette énergie qui, si elle se libérait dans un seul
tremblement de terre naturel, provoquerait une catastrophe épouvantable. Souvent, nous ne pouvons pas éviter un séisme de grand magnitude. À cause de cela, nous commençons par déclencher plusieurs petits tremblement et par la suite, nous calculons tout pour que le mouvement inévitable se produise lors de jours de repos, quand il n'y a pas grandes foules humaines dans le centres des villes que nous voulons protéger.
Le vaisseau gigantesque est apparu. Nous y sommes entrés et nous avons affectueusement pris congé du Capitaine. Ami nous a ensuite guidés ver son véhicule spatial et nous avons quitté l'immense navire de ravitaillement.
Nous émergerons devant une barque et nous serons visibles. Ce sera un témoignage. Il est nécessaire que quelqu’un nous voie ici, expliqua Ami.
moi regardions vers le haut et nous étions très impressionnés. Devant nous, il y avait un escalier et le premier à y mettre le pied fut le Capitaine. Aussitôt, l'escalier se mit de lui-même en mouvement comme nos escaliers mécaniques électriques et lorsque nous avons tous été montés dessus, la
vitesse s'accéléra de façon appréciable mais juste avant d'arriver à l'intérieur de « l'ovni », elle freina doucement.
À bord de son vaisseau, le Capitaine nous donna les renseignements suivants :
- C'est à partir d'ici que sont dirigés les travaux de protection géologique. D'autres vaisseaux, commandés par d'autres Capitaines, ont des missions spécifiques.
Nous entrâmes dans un salon où se trouvait plusieurs personnes aux formes humaines différentes. Ils nous sourirent, mais personne ne parla. Mon attention fut attiré par le fait qu'ils parlaient très peu. Ami s'en aperçut et lorsque nous nous retrouvâmes dans un ascenseur, il m'expliqua :
- L'intellect est comme un perroquet bavard qui ne connaît pas un instant de silence. Il nous pousse toujours à parler, quoique nous disions rarement quelque chose qui en vaille la peine. Ces personnes perçoivent mieux la réalité. Elles n'utilisent pas autant l’intellect, mais plutôt d'autres fonctions supérieures à la pensée. De plus, nous avons développé la télépathie.
- Cependant, toi, tu n'es pas comme eux ais-je dit.
- À quoi fais-tu référence ?
- Au fait que tu parles passablement, tout comme nous. De plus, tu ris beaucoup, mais eux ils sont plus tranquilles...
Au lieu de se sentir blessé par cette observation, il a ri plus que jamais, provoquant un sourire chez le Capitaine. Plus tard, il nous a dit :
- Premièrement, nous devons nous placer à votre niveau. Qui de vous deux peut converser par télépathie... ? Deuxièmement, je vous ai dit que mon niveau d'évolution est très semblable au votre . Troisièmement, je viens d'un monde dans le quel les âmes aiment s'amuser. Nous sommes une sorte de petits lutins espiègles quoique nous ne faisons jamais de dommages, au contraire.
- Alors, pourquoi es-tu celui qui nous enseigne ? Pourquoi n'est-ce pas quelqu'un de plus évolué ? Demanda Vinka, d'un ton déçu.
Encore une fois Ami riait. Le Capitaine qui regardait quelques manuels ne nous portait pas trop d'attention quoiqu'il m'ait semblé détecter un très léger sourire se dessiner sur ses lèvres.
- Quelqu'un comme le frère aîné du Commandant, par exemple ? Ami taquinait Vinka, mais elle, le regard brillant, lui dit :
- Pourquoi pas ?
Cette fois, le Capitaine mit ses papiers de côté et regarda la fillette avec un franc sourire, comme surpris. Ami laissa de nouveau fuser de grands éclats de rire. Lorsqu'il fut enfin capable de parler, il répondit :
- Pour mériter d'être instruit par quelqu'un de semblable, il est nécessaire d'avoir atteint le haut niveau de développement intérieur du Commandant...
- Je comprends, dit Vinka. Alors, pourquoi quelqu'un comme le merveilleux Commandant ne pourrait-il pas être notre guide ?
Ami jouissait de ce dialogue, avec un sourire sur les lèvres, il demanda :
- Vous sentiriez-vous à l'aise en sa présence … ? Auriez-vous la confiance nécessaire pour lui manifester vos inquiétudes, comme vous le faites avec moi... ? Comprendriez-vous bien ses paroles, ou me comprenez-vous mieux, moi ?
Vinka prit un air de suffisance :
- J'ai très bien compris ce qu'il a dit. Prés de lui, je me suis sentie comme dans un autre monde...
- Qu'est-ce que le Commandant a dit ?... Le regard d'Ami était plein de malice.
- Bien, que nous devons être bons... pour aller au Ciel, répliqua Vinka. En riant, Ami m'a alors demandé :
- Est-ce que c'est ça qu'il a dit ?
- Oui, ai-je répondu, il a aussi dit que la fin du monde s'en vient, mais que si nous sommes bons, il nous sauvera.
Le Capitaine laissa définitivement ses papiers de côté, et, avec tendresse, nous caressa la tête pendant qu'Ami nous expliquait :
- Vous voyez ce qui se produit. Vous n'avez capté que la millième partie de ses paroles. C'est pour cela que, lorsque l'énergie est très haute, des « transformateurs » sont nécessaires. Si l'on connecte un téléviseur directement à la ligne de haute tension, il brûle, il n'est pas fait pour une énergie aussi forte. Un transformateur est nécessaire pour abaisser l'électricité à un niveau supportable pour le récepteur. Le niveau du Commandant est trop élevé pour vous. Il parle, mais vous ne comprenez pas bien. Par contre, moi, je peux vous expliquer les mêmes choses de manière que vous puissiez me comprendre. Vous devez maintenant écrire un autre livre qui relatera toutes
les choses que vous vivez présentement, mais vous ne vous souvenez pas bien de ce que le Commandant vous a dit. C'est à cause de ça que, lorsque vous écrirez, d'autres personnes et moi seront en communication télépathique avec vous pour activer vos souvenirs.
- Ceci est la salle des commandes, dit le Capitaine en ouvrant les portes de l’ascenseur.
Nous entrâmes dans une immense enceinte, où travaillaient beaucoup de gens originaires de mondes différents à en juger par leurs apparences. L'endroit était rempli d'écrans, d'appareils, d'instruments avec des tableaux de lumières. Quelques personnes nous jetèrent un coup d’œil, mais nous ne leur avons pas semblé être des étrangers. Ils paraissaient habitués à recevoir la visite de toutes sortes de gens, civilisés ou pas.
Sur ordre du Capitaine, le vaisseau se mit à vibrer, s'éleva de quelques mètres dans les airs, se déplaça doucement de côté, descendit ensuite par une ouverture dans le plancher et entra dans l'eau. Nous nous éloignâmes de quelques kilomètres du navire de ravitaillement. Plus loin devant nous, je vis quelque chose d'épouvantable : une crevasse noire montrait sa bouche au fond de la mer. Peu de temps après, nous y étions... Nous y entrions ! D'une extrémité à l'autre, elle avait la taille d'une montagne. Nous avançâmes entre les sinistres proéminences de roche noire tout en descendant toujours plus profondément dans les entrailles de la Terre. Encore plus bas, l'immense crevasse se transforma en tunnel parfaitement rond. Ses parois étaient presque polis. Le tunnel était tellement large que le vaisseau y passait facilement. Ça me paraissait un travail d'ingénieur.
- Tu as raison, Pédrito, dit le Commandant. Ce sont nos ingénieurs qui ont fait ce travail. C'est un chemin conduisant à l'endroit où il y a une dangereuse pression des plaques continentales.
- Des plaques, quoi ? Demande Vinka.
- Continentales. Les Continents sont montés sur des véritables « radeaux » de roche. Ce sont les plaques continentales. Elles se déplacent très lentement et parfois dans des directions opposées. Elles peuvent aussi pousser les unes sur les autres comme c'est le cas ici. D'ici peu, la force accumulée sera telle qu'une des plaques se brisera en un certain point et la roche se cassera. Cela produira une vibration qui causera un tremblement de terre à la surface, mais nous allons en
atténuer les effets.
Je trouvais ça terrifiant d'être dans l'épicentre et pire encore, dans le cœur même d'un tremblement
de terre se produisant dans les entrailles de la Terre. Nous étions entourés de plusieurs kilomètres de roches.
Ami n'a pas pu s'empêcher de rire de mes craintes.
- Ce vaisseau peut supporter bien plus que tu ne peut même pas imaginer...
Après avoir avancé un bon moment dans le tunnel, celui-ci s'élargit. Un spectacle fabuleux et
inattendu apparut devant mes yeux. Nous nous trouvions dans une voûte, une grotte, une caverne, aux proportions gigantesques, incalculables. Une cinquantaine de vaisseaux spatiaux très éclairés se trouvaient déjà là. Ils étaient suspendus dans les eaux de cette monumentale caverne sous-marine.
- Au point de choc des plaques continentales, nous allons irradier la roche avec une énergie qui la transformera en poussière. Cela libérera doucement la tension. Il se produira alors un mouvement sismique en surface, mais il ne sera pas d'un grande magnitude expliqua le Capitaine.
Nous passâmes entre les vaisseaux, tous d'une taille plus petite que le nôtre, jusqu'à ce que nous soyons rendus dans un endroit spécial de la voûte, sous-marine et souterraine.
Au signal d'un opérateur dont la tête était en forme d’œuf (ce n'est pas pour manquer de respect, mais cet homme avait la peau très blanche, la tête ovale, pointue dans la partie supérieur et il était complètement chauve), le Capitaine fit un geste qui devait être un ordre. À ce moment précis, des rayons lumineux de couleur verte furent dirigés vers le haut. Ils provenaient de chacun des vaisseaux. Au moment où cela s'est produit, nous avons ressenti une forte vibration sur le plancher.
- Regardez sur ces écrans, dit Ami, en désignant un panneau qui contenait un grand nombres d'écrans. Beaucoup de personnes les surveillaient. On voyait des scènes en couleur, des villages, des villes et des endroits désertiques. On voyait même l'intérieur de quelques maisons. Leurs habitants semblaient dormir.
- Des personnes qui participent au Plan d'aide habitent dans ces maisons. Nous devons les protéger, dit Ami.
- Est-ce qu'elles savent qu'elles participent au Plan ? Ai-je demandé.
- Si elles le savaient, elles seraient dehors. Nous les aurions avisées du danger. Mais elles ne savent pas encore qu'elles y participent ou qu'elles le feront dans le futur. Maintenant, le mouvement arrive, observez sans crainte.
Les rayons verts devinrent jaunes, ensuite en un blanc aveuglant. Au même moment, nous entendîmes un bruit assourdissant, comme celui produit par le choc de millions de roches souterraines. Sur les écrans, nous pouvions voir les effets du tremblement : les poteaux vacillaient, certaines personnes sortaient dans les rues, les branches des arbres vibraient. En même temps, un montagne de petite pierres commença à tomber sur notre vaisseaux.
Vinka, remplie de terreur, s'accrocha à moi. J'étais très effrayé moi aussi, mais Ami nous rassura :
- Ne vous en faites pas. Il n'arrivera rien. Regardez, le tremblement de terre est déjà fini. Le mouvement et le bruit avaient cessé, mais, à travers les fenêtres, nous ne pouvions rien voir. Nous étions ensevelis sous la poussière de roches...
- Comment sortirons-nous d'ici ? Demanda Vinka, encore effrayée. Le Capitaine, prés de nous, avait entendu la jeune fille venant de Kia.
- Nous avancerons à travers la poussière qui nous entoure. Il s'approcha d'elle et mit sa main sur les cheveux roses :
N'aie pas peur, n'aie jamais peur. Nous sommes là pour protéger les bonnes gens comme vous. Je désire vous féliciter. Vous vous êtes tous les deux très bien comportés avec vos missions de diffuser de l'information à grande échelle. Vous devez maintenant continuer ce travail en écrivant tout ce que vous voyez présentement. Plus tard, nous vous donnerons de nouveaux travaux à accomplir. Ce que vous faites a déjà commencé à faire prendre conscience à certaines personnes de la Loi universelle d'Amour, de notre existence et de notre appui. Ayez la foi, la confiance et la force, car chaque jour, nos amis dans vos mondes deviendront de plus en plus nombreux. Les portes de la connaissance salvatrice ont été ouvertes pour que beaucoup soient en mesure de recevoir l'information qui leur permettra de surmonter les durs moments qui se préparent et aussi pour contribuer à ensemencer les valeurs éternelles de l'amour. Travaillez sans craintes. Nous vous guidons, nous vous protégeons et nous vous appuyons à tous les instants.
Lorsque le Capitaine eut fini de parler, je ne sais pas comment, mais nous étions sortis de la caverne et du tunnel. Nous montions dans la crevasse vers le fond de la mer, car en ce moment, nous étions plus bas que le fond.
- Selon les instruments, dit Ami, il y a encore beaucoup d'énergie d'accumulée. Demain, il
faudra recommencer l'opération. Dans certains cas, il faut travailler pendant des mois en provoquant de petits séismes, pour libérer peu à peu cette énergie qui, si elle se libérait dans un seul
tremblement de terre naturel, provoquerait une catastrophe épouvantable. Souvent, nous ne pouvons pas éviter un séisme de grand magnitude. À cause de cela, nous commençons par déclencher plusieurs petits tremblement et par la suite, nous calculons tout pour que le mouvement inévitable se produise lors de jours de repos, quand il n'y a pas grandes foules humaines dans le centres des villes que nous voulons protéger.
Le vaisseau gigantesque est apparu. Nous y sommes entrés et nous avons affectueusement pris congé du Capitaine. Ami nous a ensuite guidés ver son véhicule spatial et nous avons quitté l'immense navire de ravitaillement.
Nous émergerons devant une barque et nous serons visibles. Ce sera un témoignage. Il est nécessaire que quelqu’un nous voie ici, expliqua Ami.
Chapitre IX
En route pour Kia
Le côté extérieur de notre vaisseau était complètement illuminé et une quinzaine de mètres plus loin, nous pouvions apercevoir les lumières d'un navire marchand.
Ami nous fit signe de regarder l'un des écrans.
- Observez les visages des membres d'équipage.
Sur la plate-forme de commandement, les marins semblaient apercevoir un fantôme. L'un d'entre eux prit un fusil.
J'ai cru détecter une ombre de tristesse, dans le regard d'Ami.
- C'est ainsi qu'est l'humain des mondes inférieurs, il est rempli d'agression et de violence. Il croit que tout l'univers est à l'image de la Terre. Il est incapable de comprendre le fait que si dans son monde la vie est dure, ce n'est pas parce que tout l'univers est ainsi, mais parce que la Terre et ses occupants se trouvent à un niveau peu évolué. Mais, enfin, toute personne vivant dans l'univers, est capable d'imaginer...
Le marin commença à tirer sur nous. Cette fois, nous n'avons pas ressenti de craintes, seulement de la peine, de la tristesse pour l'attitude injustement agressive de cet homme, envers eux qui viennent seulement dans le but d'aider...
Comme les coups de feu continuaient, je suis passé de la tristesse à la rage.
- Ami, n'as-tu jamais eu envie de lancer un rayon démolisseur à une personne aussi ridicule que celle-ci et de la laisser sécher ?
Il a ri un peu avant d'expliquer :
- Bon ! Vous savez déjà que mon niveau n'est pas aussi élevé que celui du Commandant. Il se peut que, pendant quelques secondes, il soit passé dans mon esprit quelque chose comme cela...Un reste de ma partie animale. Mais immédiatement, je me suis souvenu que les êtres sans grande évolution sont comme des enfants. On est capable de pardonner à une créature qui nous menace avec une arme en jouet.
- Je ne comprends pas, dit Vinka.
- Mais c'est très clair, ai-je déclaré.
- Non, pas pour moi. Dans le voyage antérieur, tu as dit que les âmes évoluées sont comme des enfants, maintenant tu dis que les gens peu évolués sont comme des enfants...
- Entre « enfant » et « enfant », il y a un tour complet de la spirale évolutive. Comprends-
tu ?
- Pas un mot !
- L'homme érudit parle peu ; l'homme stupide parle peu mais, entre les deux, il y a tout un
processus évolutif. Comprenez-vous ?
- Non.
- On peut utiliser le terme enfant, pour faire référence à un être capricieux, têtu, impatient, irritable, téméraire et capable de commettre des « espiègleries » qui font du tort aux autres. Dans ce cas, « enfant », c'est cet être peu évolué. La même parole peut être utilisée pour indiquer des êtres, sensibles et bien intentionnés. Après une longue évolution, les âmes en arrivent à être comme ces enfants.
- Maintenant, c'est clair, dit Vinka.
- Vos livres sont destinés à ces derniers. Les vérités spirituelles ne peuvent être comprises qu'à partir de cette partie sainement enfantine. Ceux qui ne la possèdent pas, les « adultes », sont guidés par l'intellect, car celui-ci est accepté de tous, par la coutume et la mode. Si ce que l'intellect leur offre ne correspond pas à leurs schémas mentaux, qui sont formés par ce qui est transitoire, ils le rejettent. Ils perdent ainsi, le fond, la substance.
Après avoir échangé un regard interrogateur avec Vinka, j'ai dit :
- Diable, de quoi parles-tu ?
Kia !
- Vous comprendrez plus tard. Maintenant regardez, nous sommes en route, nous allons à
Le brouillard blanc, bien typique, était apparu à travers les vitres. A un certain moment durant le voyage, Ami est allé chercher un manuel ou quelque chose de semblable dans une armoire située parmi les fauteuils. J'ai remarqué qu'Ami avait fait un bond très étrange, comme au ralenti.
- Comment as-tu fait ça ?
- Comment j'ai fait quoi ? Demanda-t-il, ayant l'air de ne pas comprendre ;
- Ce bond. J'ai eu l'impression que tu flottais, comme nous l'avons fait autrefois sur la plage.
- Ah ! Observa-t-il. Il ferma alors les yeux, se concentra et commença à s'élever au-dessus de son siège. Il flottait dans les airs. Une fois arrivé au plafond, il ouvrit les yeux et nous fit un clin d’œil. Il retomba alors lourdement sur le fauteuil.
- Les pouvoirs et les plaisanteries ne vont pas de pair, dit-il, pendant qu'il se redressait.
- Comment fais-tu ça ? Demanda Vinka, ravie.
- Je le fais...comment vous expliquer...en voulant simplement le faire et en me sentant capable de le réaliser. Vouloir est une forme d'amour et l'amour est le plus grand pouvoir de l'univers. De plus, la foi déplace les montagnes, les montagnes de pouvoir que nous avons tous. Regardez. Il se leva de son siège, s'approcha des fenêtres, nous regarda, se donna une impulsion et commença à se déplacer dans les airs très lentement pour venir atterrir tout près de nous.
Vinka était absolument émerveillée.
- C'est incroyable ! Montre-moi comment faire, s'il te plaît. Elle tirait notre ami par le bras. Celui-ci riait.
- Mais c'est très facile. Vouloir c'est pouvoir...
Nous avons essayé de nous élever, mais nous n'avons réussi qu'à sauter pesamment. Cela nous a bien fait rire.
- Je sais que j'ai pu le réussir, sur la plage, avec toi, cependant je n'y arrive plus maintenant. Pourquoi ? Ai-je demandé.
- Cette nuit-là, nous nous tenions par la main . Je t'ai transmis de l'énergie.
- Énergie?Comment peut-on transmettre de l'énergie d'une personne à une autre ?
- Plus tard, dans vos écoles, vous étudierez ces choses comme nous le faisons dans les mondes civilisés, mais, auparavant, vous devez cesser de vous entre-tuer comme des animaux féroces. Pour le moment, le plus important, c'est d'obtenir la paix et il n'y a aucune manière d'obtenir la paix si auparavant on n'obtient pas la justice et l'union. Tant qu'il y aura des pays pauvres et des pays riches, il n'y aura pas de paix possible. Tant qu'il existera une seule frontière, il n'y aura pas de paix. Tant qu'il existera des différentes religions, il n'y aura pas de paix. Travailler à la recherche des pouvoirs, sans rien faire pour ceux qui souffrent, c'est comme avoir l'intention de construire un édifice sans avoir auparavant posé les fondations. Lorsque vous aurez réussi ceci, vous pourrez faire des choses semblables à celles que fait mon estimé ami, Kus.
- Qui est Kus ? Avons-nous demandé.
- Un ami amusant. Il peut faire des prodiges étonnants...
- Comme quoi ?
- Nous allons l'appeler afin que vous puissiez faire sa connaissance.
- Par radio ? Par téléphone ?
- Non. Nous allons l'appeler mentalement. C'est plus rapide... Venez. Nous allons nous asseoir sur le plancher en formant un triangle. Toi là-bas et toi ici. C'est bien ainsi. Maintenant, nous allons nous concentrer sur Kus. Fermez les yeux en pensant à lui.
C'est ce que nous avons fait. Quelques instants plus tard, Ami nous dit de bien observer. Devant nous, flottait une brume blanche qui se transforma en tourbillon. Le tourbillon se transforma ensuite en forme humaine. Vinka était sur le point de s'enfuir, mais les rires d'Ami la rassurèrent.
- Quelqu'un requiert ma présence ? Dit l'être qui venait d'apparaître du néant. C'était un jeune homme vêtu de blanc. Je suis resté glacé de surprise.
- J'espère que tu as une bonne raison pour me faire venir de la Terre jusque cet antique machin, déclara le jeune homme en souriant et en dirigeant son regard vers notre ami.
- En réalité, non, Kus. J'ai seulement voulu montrer à ces enfants comment on fait pour appeler un ami.
- Ah ! Alors, c'est une très bonne raison. Tout ce que l'on fait pour enseigner à un enfant est une très bonne raison.
Kus s'exprimait comme s'il plaisantait. Il était très sympathique.
- Je vois que nos petits amis ont un million de questions dans leurs petites têtes. C'est très bien. Comme vous le savez déjà, mon nom est Kus. Je participe à temps complet, « full time », dans la tâche » de « désanimaliser » la Terre. Je peux me déplacer a travers l'univers sans avoir besoin d'objets inutiles comme ce vaisseau. Si vous vous comportez bien, viendra un temps, où vous deviendrez comme moi...ou encore mieux que moi. J'espère que vous ne vous sentirez pas punis, si un jour on vous fait servir sur un plan aussi peu évolué que celui d'un monde non civilisé, mais de la troisième dimension. Il vous sera difficile alors de supporter les restrictions de l'endroit où vous habitez présentement. Imaginez comment je me sentirai, moi qui vient de la quatrième dimension.
Je me sentirai comme un plongeur sous-marin sans scaphandre rouge. Ah ! Ah ! Ah !
- Mon cher ami, je ne leur ai pas encore parlé des dimensions. Ne les embrouille pas plus qu'ils ne le sont présentement, dit Ami.
- Tu oublies que je suis au courant, mon petit frère et comme je le sais, j'ai considéré que maintenant est un moment propice, pour qu'ils s'habituent à considérer le fait qu'il y a beaucoup de demeures dans cet univers...Voulez-vous voir quelque chose de fantastique, mes petits ?
Nous avions à peine assez de courage pour bouger doucement la tête en signe d'acquiescement. - Alors, voilà ! Dit Kus, pendant qu'il faisait un « clap » avec les doigts et disparaissait, laissant dans l'air une rose fraîche merveilleusement parfumée.
Ami, enchanté, riait.
- Ce Kus est tout un numéro. Si, sur ma planète nous aimons nous amuser, lui, il a des milliers d'années d'avance sur nous. Il me considère sérieux et ennuyeux...
- Cent mille années d'avance, compagnon ! Dit le lapin que nous avons connu dans les contes pour enfants. Oui ! Bugs Bunny lui-même, assis sur le dossier du fauteuil du Commandant, pendant qu'il bougeait rapidement ses joues en mangeant une carotte. Ensuite, il ajouta :
Et oui ! Tu es sérieux et ennuyeux. C'est tout, les enfants, Sayonara, dit-il, en disparaissant après avoir lancé la carotte au milieu de nous. Celle-ci retomba en flottant doucement et se transforma en une belle fleur.
Les yeux de Vinka paraissaient jouir d'un conte de fée fait de réalité. En fait, c'est justement ce qui se produisait...
- Comment peut-il faire tout ça ?
- Il l'imagine simplement, mais avec une telle force, qu'il nous projette son imagination !
- Cette fleur n'est pas une imagination, dis-je, en inspirant son délicat parfum.
- C'est une matérialisation. Tous ceux qui possèdent la quatrième dimension de conscience, peuvent faire des choses qui vous sembleraient incroyables, mais avec de la pratique et la foi, tout est possible...
- Où se trouve la quatrième dimension ? Demanda Vinka.
- C'est partout. Ici même, dans ta maison. Partout. Ce n'est pas un endroit, mais un niveau de conscience. Ceux qui ont atteint ce niveau peuvent se rendre visibles ou invisibles, selon leurs préférences. Ils peuvent traverser les murs, changer d'aspect, enfin, ils sont régis par d'autres lois.
- Alors, ils ne sont pas régis par la Loi de l'Amour ? Ai-je demandé.
- Ouf ! Quelle absurdité ! Dit Ami, faisant semblant d'être troublé. Rien, dans tout l'univers, n'échappe à la Loi de l'Amour. Rien, dans tout ce qui existe, ne lui est supérieur. Aucune autre loi ou force, ni dans cet univers visible pour nous, ni dans ceux qui sont invisibles, ni dans la troisième dimension, ni dans les cinq cent millièmes, parce que la force dirigeante de la création entière est l'Amour, c'est à dire Dieu. Vous dites que vous êtes régis par d'autres lois, parce que maintenant, celles-ci ne vous affectent pas, par exemple : la force de gravité, le temps, l'espace. Elles ont un
autre niveau vibratoire, mais elles se consacrent intégralement à la « création de l'univers ». Cela me paraissait étrange.
- Je croyais que c'était Dieu qui avait créé l'univers...
- Oui, mais à-travers nous, ses créatures , Il trace les plans. Nous les exécutons. Il serait assez ennuyeux qu'Il fasse tout...Nous arrivions à Kia.
Ami nous fit signe de regarder l'un des écrans.
- Observez les visages des membres d'équipage.
Sur la plate-forme de commandement, les marins semblaient apercevoir un fantôme. L'un d'entre eux prit un fusil.
J'ai cru détecter une ombre de tristesse, dans le regard d'Ami.
- C'est ainsi qu'est l'humain des mondes inférieurs, il est rempli d'agression et de violence. Il croit que tout l'univers est à l'image de la Terre. Il est incapable de comprendre le fait que si dans son monde la vie est dure, ce n'est pas parce que tout l'univers est ainsi, mais parce que la Terre et ses occupants se trouvent à un niveau peu évolué. Mais, enfin, toute personne vivant dans l'univers, est capable d'imaginer...
Le marin commença à tirer sur nous. Cette fois, nous n'avons pas ressenti de craintes, seulement de la peine, de la tristesse pour l'attitude injustement agressive de cet homme, envers eux qui viennent seulement dans le but d'aider...
Comme les coups de feu continuaient, je suis passé de la tristesse à la rage.
- Ami, n'as-tu jamais eu envie de lancer un rayon démolisseur à une personne aussi ridicule que celle-ci et de la laisser sécher ?
Il a ri un peu avant d'expliquer :
- Bon ! Vous savez déjà que mon niveau n'est pas aussi élevé que celui du Commandant. Il se peut que, pendant quelques secondes, il soit passé dans mon esprit quelque chose comme cela...Un reste de ma partie animale. Mais immédiatement, je me suis souvenu que les êtres sans grande évolution sont comme des enfants. On est capable de pardonner à une créature qui nous menace avec une arme en jouet.
- Je ne comprends pas, dit Vinka.
- Mais c'est très clair, ai-je déclaré.
- Non, pas pour moi. Dans le voyage antérieur, tu as dit que les âmes évoluées sont comme des enfants, maintenant tu dis que les gens peu évolués sont comme des enfants...
- Entre « enfant » et « enfant », il y a un tour complet de la spirale évolutive. Comprends-
tu ?
- Pas un mot !
- L'homme érudit parle peu ; l'homme stupide parle peu mais, entre les deux, il y a tout un
processus évolutif. Comprenez-vous ?
- Non.
- On peut utiliser le terme enfant, pour faire référence à un être capricieux, têtu, impatient, irritable, téméraire et capable de commettre des « espiègleries » qui font du tort aux autres. Dans ce cas, « enfant », c'est cet être peu évolué. La même parole peut être utilisée pour indiquer des êtres, sensibles et bien intentionnés. Après une longue évolution, les âmes en arrivent à être comme ces enfants.
- Maintenant, c'est clair, dit Vinka.
- Vos livres sont destinés à ces derniers. Les vérités spirituelles ne peuvent être comprises qu'à partir de cette partie sainement enfantine. Ceux qui ne la possèdent pas, les « adultes », sont guidés par l'intellect, car celui-ci est accepté de tous, par la coutume et la mode. Si ce que l'intellect leur offre ne correspond pas à leurs schémas mentaux, qui sont formés par ce qui est transitoire, ils le rejettent. Ils perdent ainsi, le fond, la substance.
Après avoir échangé un regard interrogateur avec Vinka, j'ai dit :
- Diable, de quoi parles-tu ?
Kia !
- Vous comprendrez plus tard. Maintenant regardez, nous sommes en route, nous allons à
Le brouillard blanc, bien typique, était apparu à travers les vitres. A un certain moment durant le voyage, Ami est allé chercher un manuel ou quelque chose de semblable dans une armoire située parmi les fauteuils. J'ai remarqué qu'Ami avait fait un bond très étrange, comme au ralenti.
- Comment as-tu fait ça ?
- Comment j'ai fait quoi ? Demanda-t-il, ayant l'air de ne pas comprendre ;
- Ce bond. J'ai eu l'impression que tu flottais, comme nous l'avons fait autrefois sur la plage.
- Ah ! Observa-t-il. Il ferma alors les yeux, se concentra et commença à s'élever au-dessus de son siège. Il flottait dans les airs. Une fois arrivé au plafond, il ouvrit les yeux et nous fit un clin d’œil. Il retomba alors lourdement sur le fauteuil.
- Les pouvoirs et les plaisanteries ne vont pas de pair, dit-il, pendant qu'il se redressait.
- Comment fais-tu ça ? Demanda Vinka, ravie.
- Je le fais...comment vous expliquer...en voulant simplement le faire et en me sentant capable de le réaliser. Vouloir est une forme d'amour et l'amour est le plus grand pouvoir de l'univers. De plus, la foi déplace les montagnes, les montagnes de pouvoir que nous avons tous. Regardez. Il se leva de son siège, s'approcha des fenêtres, nous regarda, se donna une impulsion et commença à se déplacer dans les airs très lentement pour venir atterrir tout près de nous.
Vinka était absolument émerveillée.
- C'est incroyable ! Montre-moi comment faire, s'il te plaît. Elle tirait notre ami par le bras. Celui-ci riait.
- Mais c'est très facile. Vouloir c'est pouvoir...
Nous avons essayé de nous élever, mais nous n'avons réussi qu'à sauter pesamment. Cela nous a bien fait rire.
- Je sais que j'ai pu le réussir, sur la plage, avec toi, cependant je n'y arrive plus maintenant. Pourquoi ? Ai-je demandé.
- Cette nuit-là, nous nous tenions par la main . Je t'ai transmis de l'énergie.
- Énergie?Comment peut-on transmettre de l'énergie d'une personne à une autre ?
- Plus tard, dans vos écoles, vous étudierez ces choses comme nous le faisons dans les mondes civilisés, mais, auparavant, vous devez cesser de vous entre-tuer comme des animaux féroces. Pour le moment, le plus important, c'est d'obtenir la paix et il n'y a aucune manière d'obtenir la paix si auparavant on n'obtient pas la justice et l'union. Tant qu'il y aura des pays pauvres et des pays riches, il n'y aura pas de paix possible. Tant qu'il existera une seule frontière, il n'y aura pas de paix. Tant qu'il existera des différentes religions, il n'y aura pas de paix. Travailler à la recherche des pouvoirs, sans rien faire pour ceux qui souffrent, c'est comme avoir l'intention de construire un édifice sans avoir auparavant posé les fondations. Lorsque vous aurez réussi ceci, vous pourrez faire des choses semblables à celles que fait mon estimé ami, Kus.
- Qui est Kus ? Avons-nous demandé.
- Un ami amusant. Il peut faire des prodiges étonnants...
- Comme quoi ?
- Nous allons l'appeler afin que vous puissiez faire sa connaissance.
- Par radio ? Par téléphone ?
- Non. Nous allons l'appeler mentalement. C'est plus rapide... Venez. Nous allons nous asseoir sur le plancher en formant un triangle. Toi là-bas et toi ici. C'est bien ainsi. Maintenant, nous allons nous concentrer sur Kus. Fermez les yeux en pensant à lui.
C'est ce que nous avons fait. Quelques instants plus tard, Ami nous dit de bien observer. Devant nous, flottait une brume blanche qui se transforma en tourbillon. Le tourbillon se transforma ensuite en forme humaine. Vinka était sur le point de s'enfuir, mais les rires d'Ami la rassurèrent.
- Quelqu'un requiert ma présence ? Dit l'être qui venait d'apparaître du néant. C'était un jeune homme vêtu de blanc. Je suis resté glacé de surprise.
- J'espère que tu as une bonne raison pour me faire venir de la Terre jusque cet antique machin, déclara le jeune homme en souriant et en dirigeant son regard vers notre ami.
- En réalité, non, Kus. J'ai seulement voulu montrer à ces enfants comment on fait pour appeler un ami.
- Ah ! Alors, c'est une très bonne raison. Tout ce que l'on fait pour enseigner à un enfant est une très bonne raison.
Kus s'exprimait comme s'il plaisantait. Il était très sympathique.
- Je vois que nos petits amis ont un million de questions dans leurs petites têtes. C'est très bien. Comme vous le savez déjà, mon nom est Kus. Je participe à temps complet, « full time », dans la tâche » de « désanimaliser » la Terre. Je peux me déplacer a travers l'univers sans avoir besoin d'objets inutiles comme ce vaisseau. Si vous vous comportez bien, viendra un temps, où vous deviendrez comme moi...ou encore mieux que moi. J'espère que vous ne vous sentirez pas punis, si un jour on vous fait servir sur un plan aussi peu évolué que celui d'un monde non civilisé, mais de la troisième dimension. Il vous sera difficile alors de supporter les restrictions de l'endroit où vous habitez présentement. Imaginez comment je me sentirai, moi qui vient de la quatrième dimension.
Je me sentirai comme un plongeur sous-marin sans scaphandre rouge. Ah ! Ah ! Ah !
- Mon cher ami, je ne leur ai pas encore parlé des dimensions. Ne les embrouille pas plus qu'ils ne le sont présentement, dit Ami.
- Tu oublies que je suis au courant, mon petit frère et comme je le sais, j'ai considéré que maintenant est un moment propice, pour qu'ils s'habituent à considérer le fait qu'il y a beaucoup de demeures dans cet univers...Voulez-vous voir quelque chose de fantastique, mes petits ?
Nous avions à peine assez de courage pour bouger doucement la tête en signe d'acquiescement. - Alors, voilà ! Dit Kus, pendant qu'il faisait un « clap » avec les doigts et disparaissait, laissant dans l'air une rose fraîche merveilleusement parfumée.
Ami, enchanté, riait.
- Ce Kus est tout un numéro. Si, sur ma planète nous aimons nous amuser, lui, il a des milliers d'années d'avance sur nous. Il me considère sérieux et ennuyeux...
- Cent mille années d'avance, compagnon ! Dit le lapin que nous avons connu dans les contes pour enfants. Oui ! Bugs Bunny lui-même, assis sur le dossier du fauteuil du Commandant, pendant qu'il bougeait rapidement ses joues en mangeant une carotte. Ensuite, il ajouta :
Et oui ! Tu es sérieux et ennuyeux. C'est tout, les enfants, Sayonara, dit-il, en disparaissant après avoir lancé la carotte au milieu de nous. Celle-ci retomba en flottant doucement et se transforma en une belle fleur.
Les yeux de Vinka paraissaient jouir d'un conte de fée fait de réalité. En fait, c'est justement ce qui se produisait...
- Comment peut-il faire tout ça ?
- Il l'imagine simplement, mais avec une telle force, qu'il nous projette son imagination !
- Cette fleur n'est pas une imagination, dis-je, en inspirant son délicat parfum.
- C'est une matérialisation. Tous ceux qui possèdent la quatrième dimension de conscience, peuvent faire des choses qui vous sembleraient incroyables, mais avec de la pratique et la foi, tout est possible...
- Où se trouve la quatrième dimension ? Demanda Vinka.
- C'est partout. Ici même, dans ta maison. Partout. Ce n'est pas un endroit, mais un niveau de conscience. Ceux qui ont atteint ce niveau peuvent se rendre visibles ou invisibles, selon leurs préférences. Ils peuvent traverser les murs, changer d'aspect, enfin, ils sont régis par d'autres lois.
- Alors, ils ne sont pas régis par la Loi de l'Amour ? Ai-je demandé.
- Ouf ! Quelle absurdité ! Dit Ami, faisant semblant d'être troublé. Rien, dans tout l'univers, n'échappe à la Loi de l'Amour. Rien, dans tout ce qui existe, ne lui est supérieur. Aucune autre loi ou force, ni dans cet univers visible pour nous, ni dans ceux qui sont invisibles, ni dans la troisième dimension, ni dans les cinq cent millièmes, parce que la force dirigeante de la création entière est l'Amour, c'est à dire Dieu. Vous dites que vous êtes régis par d'autres lois, parce que maintenant, celles-ci ne vous affectent pas, par exemple : la force de gravité, le temps, l'espace. Elles ont un
autre niveau vibratoire, mais elles se consacrent intégralement à la « création de l'univers ». Cela me paraissait étrange.
- Je croyais que c'était Dieu qui avait créé l'univers...
- Oui, mais à-travers nous, ses créatures , Il trace les plans. Nous les exécutons. Il serait assez ennuyeux qu'Il fasse tout...Nous arrivions à Kia.
Chapitre X
Le maître solaire
Cette planète, c'est la Terre, ai-je dit un peu désappointé, car à travers les fenêtres, je pouvais apercevoir notre monde. Du moins, c'est ce que je croyais. Vinka corrigera mon erreur.
C'est Kia. Là-bas, c'est Lubinia. C'est un désert.
C'était justement cette côte désertique qui m'avait induite en erreur. J'avais cru qu'il s'agissait de la côte nord de l'Afrique, mais, par la suite, en voyant deux énormes îles équatoriales qui n'existent pas sur la Terre, j'ai compris que c'était l'autre monde.
Après mon voyage avec Ami, j'avais eu le temps d'étudier suffisamment la géographie pour être en mesure de me rendre compte de certaines différences. Mais le reste : la couleur de la mer, les nombreux nuages blancs, les forêts et les déserts, tout paraissait absolument terrestre.
Quelle désillusion ! Ai-je dit en faisant mine de plaisanter. J'espérais trouver une planète avec des mers rouges ou jaunes, des forêts bleus ou oranges, enfin...
Les mondes qui ont des évolutions semblables se ressemblent en presque tout. Les mêmes lois causent les mêmes effets, expliqua Ami.
Mais ce n'est qu'une apparence, Pédrito, dit Vinka ; tu verras.
Le but de notre visite sur Kia est celui de rencontrer une personne qui peut vous dire comment on obtient l'amour. Nous allons rechercher cette personne à l'aide de l'écran... Hummm... Son code est celui-ci. Le voici. Venez voir.
Un homme assez âgé, assis dans une chaise berceuse rustique, venait d'apparaître. Il était sous l'auvent courbé d'une maison de campagne très ancienne et très pauvre. Il se berçait placidement en tenant une pipe dans sa bouche. Il contemplait le paysage qui s'étendait devant lui : une belle vallée tapissée de nombreuses nuances de vert. La maison était située sur le versant d'un groupe de collines solidaires.
Quelques détails différents indiquait que ceci n'était pas la Terre. Premièrement, l'homme avait les cheveux de couleur rosé, quoiqu'il eût déjà assez de cheveux blanc. Sa barbe aussi était de la même couleur. À cause de ses cheveux abondants et désordonnés, je n'ai pas très bien vu ses oreilles, mais j'ai supposé qu'elles devaient être pointues, comme celles de Vinka. Il portait un manteau gris et me faisait penser aux anciens prophètes. Un « chien » dormait à côté de lui, si on peut appeler ainsi un tas de laine avec un cou d'autruche et un visage de chat... Sur la la branche d'un petit arbuste, il y avait un couple de … je ne sais pas trop quoi. Ça ressemblait à des lézard debout sur deux pattes, avec des plumes de canaris.
Ce n'est définitivement pas la Terre, ai-je admis.
Ici et là voltigeaient de nombreux animaux de la taille d'un aiglon. Ils avaient une peau de poisson ou de reptile, de grandes ailes rondes, une queue semblable à celle d'une raie manta et deux très longues pattes. C'est animaux étaient capables de se submerger dans les eaux d'une grande lagune, située tout prés de là, de marcher sur la terre avec leurs deux pattes et de voler comme des oiseaux. Certains se posaient sur les branches des arbres qui se trouvaient aux alentours. Le fait le plus important, c'était leur visage humanoïde.
Vous avait des bestioles très étranges par ici... Vinka sembla surprise de ma remarque.
Étrange ? Et que dis-tu de celles de ton monde ? Je n'ai pas l'impression qu’aucune le soit...
Non ? Et ces terrifiants petits « hommes avec des ailes » ?
Quels « petits hommes avec des ailes » ? Sur Terre, ce qui ressemble le plus aux être humains ce sont les singes, mais ils n'ont pas d'ailes. Ceux qui volent ont des plumes.
Mais les « petits hommes avec des ailes » qui ont du poil et pas de plumes... Alors, ils ne volent pas. Aucun animal avec du poile ne peut voler...
Mais oui, ces démons, ils volent, ils ont du poil et tout. Ils sont épouvantables ! Leurs
visages sont de véritable monstres horrifiants !
Es-tu certaine que tu fais référence à des animaux de la Terre ? Chez nous, il n'y a rien de comme cela... heureusement.
Ami se réjouissait silencieusement de notre dialogue.
… Et ils se nourrissent de sang. De quoi parle tu Vinka.
À ce moment là, je n'ai pas été capable de me souvenir d'aucun animal, ressemblant à ceux qu'elle me décrivait. Ami est alors intervenu :
Elle fait référence au vampires.
Et si ça ne suffit pas encore, Ami dit qu'ils volent dans l'obscurité totale, qu'ils ont une sorte de radar, qu'ils peuvent passer à travers les pales d'un ventilateur en mouvement sans se blesser. Est- ce que cela n'est pas étrange ?
J'ai réaliser que Vinka avait raison, mais je n'avais jamais pensé à eux. Ami éteignit l'écran. Nous descendions lentement vers la planète Kia.
L'incroyable et le merveilleux sont toujours devant nos yeux, mais nous y sommes tellement habitués que nous ne nous en rendons pas bien compte... Allons converser avec cet homme. Il a quelque chose à vous enseigner.
Vinka soupira d'espoir.
Ce doit être un savant...
Savant, ce vieux montagnard ? Il a compris certaines choses, mais d'autres ne sont pas claires pour lui. C'est un homme commun et ordinaire.
La désillusion modifia le visage de la jeune fille.
Je crois que pour qu'une personne soit en mesure de me montrer quelque chose, cette personne doit avoir un niveau évolutif très supérieur au mien.
Ami souriait.
L'arrogance typique des non-civilisés. Bon ! Je verrai s'il est possible que le Maître du
Commandant t'admette comme son disciple...
Vinka rougit et essaya de reprendre la situation en main :
C'était une façon de m'exprimer... comme tu disais que ce montagnard ne comprenait pas bien certaines choses, j'ai pensé qu'il ne pourrait pas bien m'enseigner …
Vinka, Pedrito, le système universel d'enseignement est conçu pour être graduel. Celui qui est sur un échelon peut aider à monter un autre personne qui se trouve sur l'échelon au-dessous de lui et en même temps il peut être aidé par celui qui est immédiatement au-dessus de lui. Il y a ceux
qui ont un niveau peu élevé et qui exigent un Maître de l'envergure du Commandant ou encore plus. Ils veulent êtres instruits par Dieu en personne et ils déprécient ceux qui se trouvent à un ou à plusieurs échelons plus bas qu'eux.
Tu as raison Ami, mais Vinka a aussi raison de penser qu'un guide moindrement supérieur ignore beaucoup de choses.
Il ignore les choses des échelons d'en haut, mais cela n'a pas d'importance pour ceux qui se trouve situés plus bas que ce guide. À ceux-ci, il doit suffire de bien assimiler ce que celui qui est plus haut leur enseigne. Si un élève ne sait pas encore additionner ni soustraire, ça ne devrait pas être important pour lui, que sont professeur ne connaisse pas les haute mathématiques.
Cette fois, nous n'avons plus eu de doutes.
Cet ami sait des choses que vous ignorez, il sait comment on obtient l'amour. Commencez par apprendre cela. Ensuite, lorsque vous aurez atteint le niveau du Commandant, vous pourrez voir un Maître comme le sien.
Qui est ce Maître, Ami ?
C'est l'âme la plus évoluée du système solaire dans lequel se trouve la Terre. C'est un des êtres solaires dont je vous ai parlé lors du voyage précédent.
Mais comment s'appelle-t-il ?
Pédrito, il faut faire très attention avec les noms, parce qu'ils peuvent nous induire en erreur. Un Maître peut être très vénéré dans un région mais, dans d'autres endroits, on peut en vénérer un
autre. Ceci produit des conflits religieux et ce que nous cherchons : c'est la paix et l'union, n'est-ce pas
Oui, mais il doit y en un qui est le véritable... Tous sont véritables.
Tous les rayons du Soleil sont lumineux, ils illuminent l'obscurité et proviennent de la même source : le Soleil.
J'ai compris la comparaison, mais je n'étais pas satisfait. Je voulais gagner, je voulais qu'Ami mentionne le nom de mon maître, en le plaçant au-dessus de tous les autres, mais il a corrigé mon erreur.
Ce grand Être est le recteur de la spiritualité pour ton monde. De temps en temps, un homme est illuminé par sa sagesse. Alors cet homme se transforme en un grand maître, parce qu'il transmet les enseignements de l'Esprit Solaire. C'est ainsi que naît une religion. Les millénaires passent et l'humanité évolue un peu. C'est le moment de donner une autre leçon. Alors, un autre homme est illuminé par le même esprit. Ainsi apparaissent un autre maître et une autre religion, mais c'est le même Esprit qui inspirent toute les religions. Un millénaire passe et encore un autre millénaire et de nouveau un homme est choisi pour transmettre une leçon en accord avec l'évolution et selon les autres religions. Les hommes se confondent avec les noms. Ils en arrivent à avoir des guerres religieuses sans réaliser qu'avec cette attitude, ils blessent ce grand Esprit qui est tout amour et qui par amour, leur envoie des maîtres pour éclairer leur chemin.
Je ne savais pas cela, Ami. Alors, comment s'appelle cet Esprit ?
Des noms, des noms. C'est le problème : les noms, les étiquettes. Mais, dans les choses de l'esprit, il n'y a pas de carte d'identités. Les limites et les séparations disparaissent lentement. Ce sont les hommes qui divisent, parcellent, classent, mettent des limites et des frontières. Mais lorsqu'il y a de l'Amour dans le cœur, on comprend que tout l'univers est une grande unité...
Mais ce Maître doit avoir un nom.... Ami n'a pas pu s'empêcher de rire.
C'est bien, tu veux un nom, alors nous l'appellerons le Maître Solaire.
Maintenant, je comprend mieux. Alors, le maître Solaire est celui qui inspire tous les grands maîtres.
C'est cela, Pedrito. Tant que cela n'est pas bien clair, vous, sur la Terre, vous ne pouvez pas penser en paix. La division par les religions est aussi et même plus dangereuse que la division causé par les frontières ou par les idées. Si on comprend clairement que le sens de la religion est de pratiquer l'amour, on comprendra qu'il ne sert à rien d'entrer en compétition pour savoir quelle religion est la meilleur et quels noms on doit donner aux maîtres. Ceux-ci nous incitent tous à agir par bonté, avec honnêteté et en recherchant la paix, enfin, avec Amour.
Est-ce que le Maître Solaire a une forme humaine ?
Oui, parce qu'il n'est pas Dieu, quoiqu'il agisse selon Sa Volonté. Plus haut, il y a le recteur de la spiritualité pour toute la galaxie. Au dessus de celui-ci, il y a l'esprit qui régit toutes les galaxies et l'univers.
Dieu ?
Ami fit semblant de ne pas avoir entendu.
… Au-dessus de cet Ultime, se trouve celui qui régit la quatrième dimension. Ensuite, celui qui dirige la cinquième et ainsi de suite.
C'est Kia. Là-bas, c'est Lubinia. C'est un désert.
C'était justement cette côte désertique qui m'avait induite en erreur. J'avais cru qu'il s'agissait de la côte nord de l'Afrique, mais, par la suite, en voyant deux énormes îles équatoriales qui n'existent pas sur la Terre, j'ai compris que c'était l'autre monde.
Après mon voyage avec Ami, j'avais eu le temps d'étudier suffisamment la géographie pour être en mesure de me rendre compte de certaines différences. Mais le reste : la couleur de la mer, les nombreux nuages blancs, les forêts et les déserts, tout paraissait absolument terrestre.
Quelle désillusion ! Ai-je dit en faisant mine de plaisanter. J'espérais trouver une planète avec des mers rouges ou jaunes, des forêts bleus ou oranges, enfin...
Les mondes qui ont des évolutions semblables se ressemblent en presque tout. Les mêmes lois causent les mêmes effets, expliqua Ami.
Mais ce n'est qu'une apparence, Pédrito, dit Vinka ; tu verras.
Le but de notre visite sur Kia est celui de rencontrer une personne qui peut vous dire comment on obtient l'amour. Nous allons rechercher cette personne à l'aide de l'écran... Hummm... Son code est celui-ci. Le voici. Venez voir.
Un homme assez âgé, assis dans une chaise berceuse rustique, venait d'apparaître. Il était sous l'auvent courbé d'une maison de campagne très ancienne et très pauvre. Il se berçait placidement en tenant une pipe dans sa bouche. Il contemplait le paysage qui s'étendait devant lui : une belle vallée tapissée de nombreuses nuances de vert. La maison était située sur le versant d'un groupe de collines solidaires.
Quelques détails différents indiquait que ceci n'était pas la Terre. Premièrement, l'homme avait les cheveux de couleur rosé, quoiqu'il eût déjà assez de cheveux blanc. Sa barbe aussi était de la même couleur. À cause de ses cheveux abondants et désordonnés, je n'ai pas très bien vu ses oreilles, mais j'ai supposé qu'elles devaient être pointues, comme celles de Vinka. Il portait un manteau gris et me faisait penser aux anciens prophètes. Un « chien » dormait à côté de lui, si on peut appeler ainsi un tas de laine avec un cou d'autruche et un visage de chat... Sur la la branche d'un petit arbuste, il y avait un couple de … je ne sais pas trop quoi. Ça ressemblait à des lézard debout sur deux pattes, avec des plumes de canaris.
Ce n'est définitivement pas la Terre, ai-je admis.
Ici et là voltigeaient de nombreux animaux de la taille d'un aiglon. Ils avaient une peau de poisson ou de reptile, de grandes ailes rondes, une queue semblable à celle d'une raie manta et deux très longues pattes. C'est animaux étaient capables de se submerger dans les eaux d'une grande lagune, située tout prés de là, de marcher sur la terre avec leurs deux pattes et de voler comme des oiseaux. Certains se posaient sur les branches des arbres qui se trouvaient aux alentours. Le fait le plus important, c'était leur visage humanoïde.
Vous avait des bestioles très étranges par ici... Vinka sembla surprise de ma remarque.
Étrange ? Et que dis-tu de celles de ton monde ? Je n'ai pas l'impression qu’aucune le soit...
Non ? Et ces terrifiants petits « hommes avec des ailes » ?
Quels « petits hommes avec des ailes » ? Sur Terre, ce qui ressemble le plus aux être humains ce sont les singes, mais ils n'ont pas d'ailes. Ceux qui volent ont des plumes.
Mais les « petits hommes avec des ailes » qui ont du poil et pas de plumes... Alors, ils ne volent pas. Aucun animal avec du poile ne peut voler...
Mais oui, ces démons, ils volent, ils ont du poil et tout. Ils sont épouvantables ! Leurs
visages sont de véritable monstres horrifiants !
Es-tu certaine que tu fais référence à des animaux de la Terre ? Chez nous, il n'y a rien de comme cela... heureusement.
Ami se réjouissait silencieusement de notre dialogue.
… Et ils se nourrissent de sang. De quoi parle tu Vinka.
À ce moment là, je n'ai pas été capable de me souvenir d'aucun animal, ressemblant à ceux qu'elle me décrivait. Ami est alors intervenu :
Elle fait référence au vampires.
Et si ça ne suffit pas encore, Ami dit qu'ils volent dans l'obscurité totale, qu'ils ont une sorte de radar, qu'ils peuvent passer à travers les pales d'un ventilateur en mouvement sans se blesser. Est- ce que cela n'est pas étrange ?
J'ai réaliser que Vinka avait raison, mais je n'avais jamais pensé à eux. Ami éteignit l'écran. Nous descendions lentement vers la planète Kia.
L'incroyable et le merveilleux sont toujours devant nos yeux, mais nous y sommes tellement habitués que nous ne nous en rendons pas bien compte... Allons converser avec cet homme. Il a quelque chose à vous enseigner.
Vinka soupira d'espoir.
Ce doit être un savant...
Savant, ce vieux montagnard ? Il a compris certaines choses, mais d'autres ne sont pas claires pour lui. C'est un homme commun et ordinaire.
La désillusion modifia le visage de la jeune fille.
Je crois que pour qu'une personne soit en mesure de me montrer quelque chose, cette personne doit avoir un niveau évolutif très supérieur au mien.
Ami souriait.
L'arrogance typique des non-civilisés. Bon ! Je verrai s'il est possible que le Maître du
Commandant t'admette comme son disciple...
Vinka rougit et essaya de reprendre la situation en main :
C'était une façon de m'exprimer... comme tu disais que ce montagnard ne comprenait pas bien certaines choses, j'ai pensé qu'il ne pourrait pas bien m'enseigner …
Vinka, Pedrito, le système universel d'enseignement est conçu pour être graduel. Celui qui est sur un échelon peut aider à monter un autre personne qui se trouve sur l'échelon au-dessous de lui et en même temps il peut être aidé par celui qui est immédiatement au-dessus de lui. Il y a ceux
qui ont un niveau peu élevé et qui exigent un Maître de l'envergure du Commandant ou encore plus. Ils veulent êtres instruits par Dieu en personne et ils déprécient ceux qui se trouvent à un ou à plusieurs échelons plus bas qu'eux.
Tu as raison Ami, mais Vinka a aussi raison de penser qu'un guide moindrement supérieur ignore beaucoup de choses.
Il ignore les choses des échelons d'en haut, mais cela n'a pas d'importance pour ceux qui se trouve situés plus bas que ce guide. À ceux-ci, il doit suffire de bien assimiler ce que celui qui est plus haut leur enseigne. Si un élève ne sait pas encore additionner ni soustraire, ça ne devrait pas être important pour lui, que sont professeur ne connaisse pas les haute mathématiques.
Cette fois, nous n'avons plus eu de doutes.
Cet ami sait des choses que vous ignorez, il sait comment on obtient l'amour. Commencez par apprendre cela. Ensuite, lorsque vous aurez atteint le niveau du Commandant, vous pourrez voir un Maître comme le sien.
Qui est ce Maître, Ami ?
C'est l'âme la plus évoluée du système solaire dans lequel se trouve la Terre. C'est un des êtres solaires dont je vous ai parlé lors du voyage précédent.
Mais comment s'appelle-t-il ?
Pédrito, il faut faire très attention avec les noms, parce qu'ils peuvent nous induire en erreur. Un Maître peut être très vénéré dans un région mais, dans d'autres endroits, on peut en vénérer un
autre. Ceci produit des conflits religieux et ce que nous cherchons : c'est la paix et l'union, n'est-ce pas
Oui, mais il doit y en un qui est le véritable... Tous sont véritables.
Tous les rayons du Soleil sont lumineux, ils illuminent l'obscurité et proviennent de la même source : le Soleil.
J'ai compris la comparaison, mais je n'étais pas satisfait. Je voulais gagner, je voulais qu'Ami mentionne le nom de mon maître, en le plaçant au-dessus de tous les autres, mais il a corrigé mon erreur.
Ce grand Être est le recteur de la spiritualité pour ton monde. De temps en temps, un homme est illuminé par sa sagesse. Alors cet homme se transforme en un grand maître, parce qu'il transmet les enseignements de l'Esprit Solaire. C'est ainsi que naît une religion. Les millénaires passent et l'humanité évolue un peu. C'est le moment de donner une autre leçon. Alors, un autre homme est illuminé par le même esprit. Ainsi apparaissent un autre maître et une autre religion, mais c'est le même Esprit qui inspirent toute les religions. Un millénaire passe et encore un autre millénaire et de nouveau un homme est choisi pour transmettre une leçon en accord avec l'évolution et selon les autres religions. Les hommes se confondent avec les noms. Ils en arrivent à avoir des guerres religieuses sans réaliser qu'avec cette attitude, ils blessent ce grand Esprit qui est tout amour et qui par amour, leur envoie des maîtres pour éclairer leur chemin.
Je ne savais pas cela, Ami. Alors, comment s'appelle cet Esprit ?
Des noms, des noms. C'est le problème : les noms, les étiquettes. Mais, dans les choses de l'esprit, il n'y a pas de carte d'identités. Les limites et les séparations disparaissent lentement. Ce sont les hommes qui divisent, parcellent, classent, mettent des limites et des frontières. Mais lorsqu'il y a de l'Amour dans le cœur, on comprend que tout l'univers est une grande unité...
Mais ce Maître doit avoir un nom.... Ami n'a pas pu s'empêcher de rire.
C'est bien, tu veux un nom, alors nous l'appellerons le Maître Solaire.
Maintenant, je comprend mieux. Alors, le maître Solaire est celui qui inspire tous les grands maîtres.
C'est cela, Pedrito. Tant que cela n'est pas bien clair, vous, sur la Terre, vous ne pouvez pas penser en paix. La division par les religions est aussi et même plus dangereuse que la division causé par les frontières ou par les idées. Si on comprend clairement que le sens de la religion est de pratiquer l'amour, on comprendra qu'il ne sert à rien d'entrer en compétition pour savoir quelle religion est la meilleur et quels noms on doit donner aux maîtres. Ceux-ci nous incitent tous à agir par bonté, avec honnêteté et en recherchant la paix, enfin, avec Amour.
Est-ce que le Maître Solaire a une forme humaine ?
Oui, parce qu'il n'est pas Dieu, quoiqu'il agisse selon Sa Volonté. Plus haut, il y a le recteur de la spiritualité pour toute la galaxie. Au dessus de celui-ci, il y a l'esprit qui régit toutes les galaxies et l'univers.
Dieu ?
Ami fit semblant de ne pas avoir entendu.
… Au-dessus de cet Ultime, se trouve celui qui régit la quatrième dimension. Ensuite, celui qui dirige la cinquième et ainsi de suite.
DEUXIEME PARTIE
Chapitre XI
KRATO ET LES TERRIS
La première chose qui attira mon attention fut un arôme très agréable qui m'était inconnu . C'était le propre parfum de Kia. Je marchais sur le sol de cet autre monde comme si c'était un endroit sacré. Il m'est impossible de décrire la joie que je ressentis en me déplaçant sur le sol d'une planète
étrangère.
Pendant que nous approchions de la cabane du vieillard, celui-ci nous regardait amicalement, sans démontrer la moindre surprise. Le « chien » s'approcha de nous en balançant son long cou. Il était immense. J'eus un peu peur mais Vinka s'approcha de l'animal et commença à caresser sa longue laine. Le quadrupède extraterrestre frottait sa tête contre la jeune fille. Il agissait un peu dans le style des chats lorsqu'on les caresse. La confiance de Vinka envers un tel spécimen m'étonna. J'ai pensé que peut-être ces bestioles n'étaient pas agressives.
- Tu te trompes, dit Ami. Certains sont féroces, tout comme les chiens.
- Comment as-tu su qu'il n'était pas agressif, Vinka ?
- Parce qu'il venait en bougeant la tête.
J'ai supposé que, comme les chiens qui manifestent leur joie en remuant la queue, ces animaux le faisaient en balançant leur long cou.
- Comment s'appelle cet animal, ai-je demandé .
- Bugo. Il est très joli, dit Vinka.
- Trask, Trask, viens ici, cria le vieillard à cet être étrange. Cesse d'ennuyer nos visiteurs.
- Tu as dit qu'il s'appelait Bugo, mais lui, il l'a appelé Trask. Je ne comprends pas. Vinka m'a regardé comme si j'étais un débile mental.
- Cet animal est un bugo, mais le nom qu'il a donné à ce bugo est Trask. Elle avait raison, j'étais un idiot.
Peu à peu, les animaux « aéroamphibies » commencèrent à réapparaître. Quelque-uns se sont même risqués à venir voler au-dessus de nous. L'un d'entre eux est même venu se poser sur l'épaule d'Ami. Vinka, fascinée, essaya de s'approcher de l'animal mais celui-ci s'envola.
- C'est incroyable ! dit-elle. Je n'ai pas compris à quoi elle faisait référence. Les Garabolos sont très timides. Ils ne s'approchent jamais des personnes, mais celui-ci n'a pas eu peur d'Ami... Lorsque Vinka s'éloigna de notre ami, la bestiole retourna poser ses longues pattes sur l'épaule de celui-ci.
- Je suis l'ami de tous les animaux, expliqua t-il, en parlant dans une nouvelle langue.
- C'est pour ça que tu es venu rendre visite, n'est-ce pas ? dit Krato.
Nous avons tous ri de la plaisanterie du vieillard. Lorsque nous sommes arrivés près de lui, le garabolo a fui vers le toit de la cabane.
L'ancien et Ami se sont embrassés, heureux de se rencontrer de nouveau.
- Cette fois, vous allez partager avec moi le délicieux ragoût que j'ai préparé. J'ai une marmite pleine de garabolos « al dente ». Je les ai laissés tremper toute la nuit dans la sauce piquante. Mmmmmmmm ! Un délice ! De plus, là-bas à l'intérieur, toute une bouteille de jus fermenté nous attend. Il fait bon, de temps à autre, de se réjouir le cœur. Allons-y.
- N'y songe pas, vieux cannibale. Ces pauvres bêtes ont raison de ne pas s'approcher de toi. Elles savent que si tu les attrapes, elles finiront dans le fond de ton estomac.
J'ai ressenti un peu de rage envers le vieux. Comment était-il capable de tuer ces sympathiques et affectueuse créatures pour les manger ?
- Mais c'est vrai qu'ils sont exquis, Ami, ajouta...non pas le vieux, mais...Vinka ! Elle aussi les mangeait ! Et, comme si ce n'était pas suffisant, elle ajouta :
- Les pattes rôties, sont la partie la plus savoureuse. J'aime aussi beaucoup le consommé d'ailes...
L'image que je me faisais de Vinka est tombée au sol d'un coup. Je l'ai regardé comme si elle était une sorte d'aborigène sauvage, mangeuse d'immondices. Comment avais-je pu me sentir attiré par
elle ?
Renseigné sur ce que je pensais pendant qu'il installait un audiophone traducteur dans l'oreille du vieillard, Ami dit à Vinka :
- Tu fais très mal en tuant et en mangeant ces petits animaux. Notre ami terrien est très ennuyé par ceci.
Elle me regarda avec surprise. Ensuite, elle essaya de m'expliquer :
- Ici, tout le monde mange de la viande de garabolo. C'est une coutume que nous avons depuis l'enfance. Ils sont très appétissants...tu devrais essayer …
- Jamais ! Ai-je protesté, les bras croisés, tournant mon regard de l'autre côté.
- Bravo ! C'est bien dit ! Dit Ami . Il n'est pas capable de manger de la viande de garabolo. Ce serait mauvais pour lui et, à cause de ça tu l'as beaucoup désappointé. Il mange cependant d'autres sortes de viandes. Souviens-toi de ces petits animaux de la Terre qui te plaisaient tant. Tu voulais en rapporter un comme mascotte ?
Le visage de la jeune fille s'éclaira.
- Oh, oui ! Comme ils étaient doux. Comment s'appelaient-ils ?
- Des agneaux. C'est un des plats préférés de ton petit ami.
Elle m'a regardé comme si j'étais un criminel, un psychopathe, un sadique, une bête humaine. J'ai essayé de me défendre :
- M-mais un agneau rôti... Vinka fondit en larmes.
- Rôti ! Quelle méchanceté ! Quel dégoût ! Quelle désillusion ! Entre des rires dissimulés, Ami la consolait.
- Vous voyez ? C'est ce qui se passe lorsque nous voyons les erreurs des autres et non les nôtres. Vous faites tous les trois la même chose. Il n'est ni mieux, ni pire de manger de la viande d'agneau que de manger de la viande de garabolo. C'est la même chose. C'est une erreur que je ne commets pas. Cependant, je ne vous condamne pas, parce que je vous comprends. Par contre, vous vous condamner mutuellement pour la même faute. Ces non civilisés...allons, donnez-vous la main et...comme de bons amis.
Nous nous sommes regardés timidement, un peu honteux. Nous comprenions la leçon d'Ami. Nous nous sommes donné la main.
- Bon ! C'est fait, dit le vieillard. Célébrons maintenant la réconciliation en buvant une coupe. Allons-y buvons de mon délicieux breuvage pétillant ?
- Ces montagnards n'ont pas de manières, plaisanta Ami. Les gens éduqués commencent par se présenter. Voici Pedrito, il vit dans un autre monde.
- Et avec raison ! Ho ! Ho ! Ho ! Avec un nom comme ça, moi aussi j'irai me cacher dans un autre monde. Oh!oh!oh !
Sa plaisanterie ne m'a pas plu, mais pas du tout.
- Voici Vinka.
Le vieillard la regarda affectueusement et dit/
- Toi aussi, tu dois venir d'un autre monde, car on ne trouve pas de filles aussi jolies sur Kia. Cela me déplut encore plus. Elle répondit au compliment par un sourire.
- Et voici Krato, un campagnard de Kia.
- Ah ! Ah ! Ah ! Je me suis moqué de son nom, mais je l'ai fait pour prendre ma revanche. Seulement, mon rire n'était pas naturel.
- De quoi prétend rire cet enfant, Ami ?
- De ton nom. En réalité, il essaie de se venger parce que tu as ri du sien.
- Allons-donc ! Quelle susceptibilité ! Ne te fâche pas, « Betro ». c'était simplement une plaisanterie, mais « Betro » est un joli nom …
Avant que j'ai eu le temps de protester de la manière dont Krato déformait mon nom, Ami expliqua :
- Il ne peut pas bien prononcer les sons de ton nom, Pedrito. Toi non plus ? Tu ne peux pas bien prononcer le sien. C'est une sottise que de se mettre en rogne pour des noms et des sons...De plus, Krato veut dire Pierre et...
- Pierre ! Ah!ah!ah ! Comment quelqu'un peut-il s'appeler Pierre ! Cette fois mon rire était sincère.
- Vous êtes en sorte des homonymes...
- Que veux-tu dire, Ami ? Ai-je demandé.
- Que Pedro veut dire Pierre. Toi aussi tu t'appelles Pierre. Ils se sont tous mis à rire...excepté moi.
Ils commencèrent à bavarder et je me suis retiré un peu à l'écart en me demandant pourquoi tout tournait mal pour moi. Ami s'approcha de moi.
- Ce qui t'arrive, Pedrito, c'est que tu agis un peu au-dessous de ton véritable niveau. Je l'ai regardé comme si j'attendais une meilleure explication.
- Un petit enfant peut salir ses vêtements et son visage en mangeant, cependant, personne ne le lui reproche. Il agit selon son niveau. Mais si un adulte fait la même chose, il se le reprochera, car il n'agit pas selon son niveau.
- Et qu'est-ce que cela peut avoir avec moi ?
- C'est que tu n'agis pas en accord avec toi-même et, à cause de cela, chaque fois que tu fais ou que tu penses à quelque chose qui est au-dessous de ce qui est attendu de toi, tu reçois immédiatement le correctif . C'est pour ça que tu souffres. Si tu agissais naturellement, en faisant de ton mieux, ta vie serait toujours un paradis.
J'ai médité un bon moment sur ces paroles. J'ai compris qu'Ami avait raison. J'ai donc décidé de faire un effort pour être une autre personne...
- Il suffit que tu sois toi-même, dit Ami. C'est de cela qu'il s'agit. Allons parler avec mon vieil ami.
Krato était avec Vinka dans un verger derrière la cabane. Il lui montrait sa petite plantation de légumes verts, ses arbres fruitiers et tout ce qui constituait son monde.
J'étais ennuyé de les voir ensemble mais j'ai chassé cette pensée immédiatement. Je devais devenir meilleur dans mes actes et dans mes pensées.
- Bravo ! C'est tout un progrès, s'exclama Ami, heureux.
- Qu'est ce que tu veux dire ?
- Que tu fais des progrès. Tu commences à faire attention à tes pensées. Tu n'es plus aussi endormi. Les gens, en général, ne portent jamais attention à leurs pensées. Quoiqu'il passe toutes sortes de mauvaises idées dans leur esprit, ils ne s'en rendent pas compte et ils ont une magnifique opinion d'eux-mêmes. Ainsi, ils ne peuvent pas progresser. Tu commences à t'observer et ainsi tu commences à te connaître mieux. De plus, tu acquières le pouvoir de débarrasser ton esprit de ce qui ne te convient pas.
- Eh ! Vous, venez voir la grosseur de ces muflos, nous criait le vieil homme en nous montrant dans ses mains quelques bouteilles rouges brillantes. Elles paraissaient être faites d'un matériau qui me paraissait être du plastique.
Vinka prit une bouteille. Elle approcha sa bouche du goulot...et prit une bouchée ! Elle mangea ensuite en se délectant, le reste de la bouteille...
Ami s'est mis à rire de ma confusion.
- Ce ne sont pas des bouteilles de plastique, mais plutôt des fruits ayant la forme d'une bouteille terrestre.
- Goûte. Vinka me tendit un fruit, j'ai alors regardé en direction d'Ami pour savoir si je pouvais le manger.
- Seulement un morceau, recommanda-t-il.
- J'ai mordu dans le fruit. Sa texture ressemblait à celle d'une pomme. Il me plut immédiatement par sa douceur, quoiqu'il ne ressemblait à rien de connu.
- Comment arrivez-vous à produire des muflos aussi gros ? Demanda Vinka au vieux.
- C'est facile. Toutes les nuits, je chante une chanson à l'arbre. Il aime beaucoup ça. Il devient content et ceux qui sont contents travaillent avec Amour.
- Tout ce qui est fait avec amour est bon et donne de bons fruits, dit Ami.
J'ai regardé l'arbre avec curiosité. J'ai supposé qu'il devait avoir une bouche, des yeux et des oreilles
pour communiquer avec Krato. Cependant, celui-ci était un arbre normal avec seulement des feuilles, des branches, des fruits et un tronc.
Vinka riait en disant :
- Quelle sottise ! Chanter pour un arbre !
Mais Ami était d'accord. Il a dit que Krato avait raison.
- Les arbres et les plantes sont des êtres conscients. Ils ont une petite conscience et sont très sensibles à la tendresse et aux vibrations d'affection. Ils deviennent tristes ou contents. Ils ressentent la crainte ou la confiance.
Krato encourageait Vinka :
- Manges-en encore un peu. Les muflos donnent de la force. Mange pour devenir forte comme ceci. Le vieillard fit semblant d'être musclé. Il replia les bras, ferma les poings et gonfla les joues. Vinka trouva ça très amusant.
- Ce n'est justement pas ainsi, que nous, les femmes de la ville, désirons nous voir ! Ami s'amusait des bouffonneries de Krato.
- Ça n'a pas d'importance pour ce vieux montagnard. Il ne connaît absolument rien de la
mode.
Pendant que Krato plaisantait. Ami paraissait se concentrer intensément. Ensuite, il dit :
- Je crois que les terris approchent...
- Alors, courez vite vous cacher dans le truc invisible, recommanda l'homme de Kia soudainement alarmé.
Ami continuait à se concentrer et soudain s'écria :
- Nous n'avons pas le temps. Ils sont déjà ici. Courons à la cabane, dit-il en nous enjoignant de le suivre.
Cela m'a un peu effrayé mais Vinka, elle, était beaucoup plus troublée. Elle s'est fortement accrochée à moi.
Nous avons entendu le bruit d'un moteur qui se rapprochait et Krato est allé s'asseoir dans sa berceuse, feignant une grande tranquillité.
Ami découvrit une fente dans le mur par où il pouvait regarder dehors. Il nous invita à observer pendant qu'avec un doigt sur la bouche, il nous ordonnait de garder le silence.
J'ai pu voir le véhicule qui s'approchait. Il ressemblait à une cage noire faite d'un métal . Il avait des roues et beaucoup de grillages autour. Les vitres derrière les grilles étaient noires. Il était par conséquent impossible de voir à l'intérieur.
La sombre voiture faisait tellement de bruit et de fumée que tous les animaux de l'endroit coururent se cacher. J'ai pensé qu'on n'avait pas encore inventé le silencieux et qu'il fonctionnait à échappement libre !
Ami murmura :
Ils se connaissent, mais ils aiment faire peur.
Lorsque la cage noire s'arrêta près de la cabane, quatre êtres en sortirent. Leur seule vue pouvait faire paniquer. Il s'agissait d'espèces de gorilles très grands, corpulents et poilus. Ils portaient des casques remplis de pointes, des épaulettes avec des pointes, des chaussures avec des pointes, des bracelets avec des pointes et des genouillères avec des pointes. Ils utilisaient des cuirasses métalliques au lieu de vêtements. Ils portaient tous de longs objets dans les mains, des armes selon toutes apparences. Leurs visages ne ressemblaient pas à ceux des singes mais à ceux des humains. Des poils verts couvraient toutes les parties visibles de leur corps, excepté le visage. Là, leur peau était rosée.
- Allons ! Vieux fainéant, montre-nous tes documents.
Krato, sans les regarder, sorti mécaniquement une carte d'entre les replis de son manteau. Il la leur présenta.
Un des Terris prit brusquement le document et l'examina soigneusement.
- As-tu vu passer les Wacos par ici ?
- J'ai vu des Terris mais je ne peux pas distinguer un Terri Waco et un Terri Zumbo. Pour moi, ils sont tous pareils, des Terris, répondit-il bien calmement en observant le paysage !
Insolent ! Tu ne sais pas distinguer entre un être humain et une bête ?
- Cela oui. Les êtres humains aiment et construisent. Les bêtes haïssent et détruisent. La réponse du vieillard n'a pas semblé plaire à l'être armé et poilu.
- Que faisons-nous, chef ? Devons-nous le rouer de coups de bâton ?
- Laisse-le. C'est un Swama rêveur et mort de faim...comme tous les autres. Ah ! Ah ! Ah ! Tout allait bien jusqu'à ce que le chef ordonne d'aller jeter un coup d’œil à la cabane. J'ai alors ressenti comme un grand coup dans l'estomac. Vinka, elle, me serrait de toutes ses forces. Ami, lui, souriait, les deux mains tendues vers nous, nous incitant à demeurer calme. Krato essaya d'éloigner le Terris.
- Vous ne trouverez rien qui vous intéresse. Ni armes, ni Zumbos...pardon, les Zumbos, c'est vous. Je vous ai confondus. Je voulais dire ni armes, ni Wacos...
- Si tu ne la fermes pas immédiatement, nous t'enverrons aux travaux forcés. Nous avons toujours besoin de plus de Wacos et de Swamas pour nos fabriques d'armement.
Le Terri entra dans la cabane, regarda de tous les côtés et inspecta chaque recoin...excepté celui où nous étions. Il était impossible qu'il ne nous découvre pas, cependant, il ne nous a pas trouvés.
- Il n'y a rien chef.
- Bon. Allons-nous en. Tu sais, vieil inutile. Si tu vois un Waco par- ici fais-nous le savoir et nous te donnerons de bons cadeaux.
Ils retournèrent au véhicule et s'éloignèrent bruyamment.
étrangère.
Pendant que nous approchions de la cabane du vieillard, celui-ci nous regardait amicalement, sans démontrer la moindre surprise. Le « chien » s'approcha de nous en balançant son long cou. Il était immense. J'eus un peu peur mais Vinka s'approcha de l'animal et commença à caresser sa longue laine. Le quadrupède extraterrestre frottait sa tête contre la jeune fille. Il agissait un peu dans le style des chats lorsqu'on les caresse. La confiance de Vinka envers un tel spécimen m'étonna. J'ai pensé que peut-être ces bestioles n'étaient pas agressives.
- Tu te trompes, dit Ami. Certains sont féroces, tout comme les chiens.
- Comment as-tu su qu'il n'était pas agressif, Vinka ?
- Parce qu'il venait en bougeant la tête.
J'ai supposé que, comme les chiens qui manifestent leur joie en remuant la queue, ces animaux le faisaient en balançant leur long cou.
- Comment s'appelle cet animal, ai-je demandé .
- Bugo. Il est très joli, dit Vinka.
- Trask, Trask, viens ici, cria le vieillard à cet être étrange. Cesse d'ennuyer nos visiteurs.
- Tu as dit qu'il s'appelait Bugo, mais lui, il l'a appelé Trask. Je ne comprends pas. Vinka m'a regardé comme si j'étais un débile mental.
- Cet animal est un bugo, mais le nom qu'il a donné à ce bugo est Trask. Elle avait raison, j'étais un idiot.
Peu à peu, les animaux « aéroamphibies » commencèrent à réapparaître. Quelque-uns se sont même risqués à venir voler au-dessus de nous. L'un d'entre eux est même venu se poser sur l'épaule d'Ami. Vinka, fascinée, essaya de s'approcher de l'animal mais celui-ci s'envola.
- C'est incroyable ! dit-elle. Je n'ai pas compris à quoi elle faisait référence. Les Garabolos sont très timides. Ils ne s'approchent jamais des personnes, mais celui-ci n'a pas eu peur d'Ami... Lorsque Vinka s'éloigna de notre ami, la bestiole retourna poser ses longues pattes sur l'épaule de celui-ci.
- Je suis l'ami de tous les animaux, expliqua t-il, en parlant dans une nouvelle langue.
- C'est pour ça que tu es venu rendre visite, n'est-ce pas ? dit Krato.
Nous avons tous ri de la plaisanterie du vieillard. Lorsque nous sommes arrivés près de lui, le garabolo a fui vers le toit de la cabane.
L'ancien et Ami se sont embrassés, heureux de se rencontrer de nouveau.
- Cette fois, vous allez partager avec moi le délicieux ragoût que j'ai préparé. J'ai une marmite pleine de garabolos « al dente ». Je les ai laissés tremper toute la nuit dans la sauce piquante. Mmmmmmmm ! Un délice ! De plus, là-bas à l'intérieur, toute une bouteille de jus fermenté nous attend. Il fait bon, de temps à autre, de se réjouir le cœur. Allons-y.
- N'y songe pas, vieux cannibale. Ces pauvres bêtes ont raison de ne pas s'approcher de toi. Elles savent que si tu les attrapes, elles finiront dans le fond de ton estomac.
J'ai ressenti un peu de rage envers le vieux. Comment était-il capable de tuer ces sympathiques et affectueuse créatures pour les manger ?
- Mais c'est vrai qu'ils sont exquis, Ami, ajouta...non pas le vieux, mais...Vinka ! Elle aussi les mangeait ! Et, comme si ce n'était pas suffisant, elle ajouta :
- Les pattes rôties, sont la partie la plus savoureuse. J'aime aussi beaucoup le consommé d'ailes...
L'image que je me faisais de Vinka est tombée au sol d'un coup. Je l'ai regardé comme si elle était une sorte d'aborigène sauvage, mangeuse d'immondices. Comment avais-je pu me sentir attiré par
elle ?
Renseigné sur ce que je pensais pendant qu'il installait un audiophone traducteur dans l'oreille du vieillard, Ami dit à Vinka :
- Tu fais très mal en tuant et en mangeant ces petits animaux. Notre ami terrien est très ennuyé par ceci.
Elle me regarda avec surprise. Ensuite, elle essaya de m'expliquer :
- Ici, tout le monde mange de la viande de garabolo. C'est une coutume que nous avons depuis l'enfance. Ils sont très appétissants...tu devrais essayer …
- Jamais ! Ai-je protesté, les bras croisés, tournant mon regard de l'autre côté.
- Bravo ! C'est bien dit ! Dit Ami . Il n'est pas capable de manger de la viande de garabolo. Ce serait mauvais pour lui et, à cause de ça tu l'as beaucoup désappointé. Il mange cependant d'autres sortes de viandes. Souviens-toi de ces petits animaux de la Terre qui te plaisaient tant. Tu voulais en rapporter un comme mascotte ?
Le visage de la jeune fille s'éclaira.
- Oh, oui ! Comme ils étaient doux. Comment s'appelaient-ils ?
- Des agneaux. C'est un des plats préférés de ton petit ami.
Elle m'a regardé comme si j'étais un criminel, un psychopathe, un sadique, une bête humaine. J'ai essayé de me défendre :
- M-mais un agneau rôti... Vinka fondit en larmes.
- Rôti ! Quelle méchanceté ! Quel dégoût ! Quelle désillusion ! Entre des rires dissimulés, Ami la consolait.
- Vous voyez ? C'est ce qui se passe lorsque nous voyons les erreurs des autres et non les nôtres. Vous faites tous les trois la même chose. Il n'est ni mieux, ni pire de manger de la viande d'agneau que de manger de la viande de garabolo. C'est la même chose. C'est une erreur que je ne commets pas. Cependant, je ne vous condamne pas, parce que je vous comprends. Par contre, vous vous condamner mutuellement pour la même faute. Ces non civilisés...allons, donnez-vous la main et...comme de bons amis.
Nous nous sommes regardés timidement, un peu honteux. Nous comprenions la leçon d'Ami. Nous nous sommes donné la main.
- Bon ! C'est fait, dit le vieillard. Célébrons maintenant la réconciliation en buvant une coupe. Allons-y buvons de mon délicieux breuvage pétillant ?
- Ces montagnards n'ont pas de manières, plaisanta Ami. Les gens éduqués commencent par se présenter. Voici Pedrito, il vit dans un autre monde.
- Et avec raison ! Ho ! Ho ! Ho ! Avec un nom comme ça, moi aussi j'irai me cacher dans un autre monde. Oh!oh!oh !
Sa plaisanterie ne m'a pas plu, mais pas du tout.
- Voici Vinka.
Le vieillard la regarda affectueusement et dit/
- Toi aussi, tu dois venir d'un autre monde, car on ne trouve pas de filles aussi jolies sur Kia. Cela me déplut encore plus. Elle répondit au compliment par un sourire.
- Et voici Krato, un campagnard de Kia.
- Ah ! Ah ! Ah ! Je me suis moqué de son nom, mais je l'ai fait pour prendre ma revanche. Seulement, mon rire n'était pas naturel.
- De quoi prétend rire cet enfant, Ami ?
- De ton nom. En réalité, il essaie de se venger parce que tu as ri du sien.
- Allons-donc ! Quelle susceptibilité ! Ne te fâche pas, « Betro ». c'était simplement une plaisanterie, mais « Betro » est un joli nom …
Avant que j'ai eu le temps de protester de la manière dont Krato déformait mon nom, Ami expliqua :
- Il ne peut pas bien prononcer les sons de ton nom, Pedrito. Toi non plus ? Tu ne peux pas bien prononcer le sien. C'est une sottise que de se mettre en rogne pour des noms et des sons...De plus, Krato veut dire Pierre et...
- Pierre ! Ah!ah!ah ! Comment quelqu'un peut-il s'appeler Pierre ! Cette fois mon rire était sincère.
- Vous êtes en sorte des homonymes...
- Que veux-tu dire, Ami ? Ai-je demandé.
- Que Pedro veut dire Pierre. Toi aussi tu t'appelles Pierre. Ils se sont tous mis à rire...excepté moi.
Ils commencèrent à bavarder et je me suis retiré un peu à l'écart en me demandant pourquoi tout tournait mal pour moi. Ami s'approcha de moi.
- Ce qui t'arrive, Pedrito, c'est que tu agis un peu au-dessous de ton véritable niveau. Je l'ai regardé comme si j'attendais une meilleure explication.
- Un petit enfant peut salir ses vêtements et son visage en mangeant, cependant, personne ne le lui reproche. Il agit selon son niveau. Mais si un adulte fait la même chose, il se le reprochera, car il n'agit pas selon son niveau.
- Et qu'est-ce que cela peut avoir avec moi ?
- C'est que tu n'agis pas en accord avec toi-même et, à cause de cela, chaque fois que tu fais ou que tu penses à quelque chose qui est au-dessous de ce qui est attendu de toi, tu reçois immédiatement le correctif . C'est pour ça que tu souffres. Si tu agissais naturellement, en faisant de ton mieux, ta vie serait toujours un paradis.
J'ai médité un bon moment sur ces paroles. J'ai compris qu'Ami avait raison. J'ai donc décidé de faire un effort pour être une autre personne...
- Il suffit que tu sois toi-même, dit Ami. C'est de cela qu'il s'agit. Allons parler avec mon vieil ami.
Krato était avec Vinka dans un verger derrière la cabane. Il lui montrait sa petite plantation de légumes verts, ses arbres fruitiers et tout ce qui constituait son monde.
J'étais ennuyé de les voir ensemble mais j'ai chassé cette pensée immédiatement. Je devais devenir meilleur dans mes actes et dans mes pensées.
- Bravo ! C'est tout un progrès, s'exclama Ami, heureux.
- Qu'est ce que tu veux dire ?
- Que tu fais des progrès. Tu commences à faire attention à tes pensées. Tu n'es plus aussi endormi. Les gens, en général, ne portent jamais attention à leurs pensées. Quoiqu'il passe toutes sortes de mauvaises idées dans leur esprit, ils ne s'en rendent pas compte et ils ont une magnifique opinion d'eux-mêmes. Ainsi, ils ne peuvent pas progresser. Tu commences à t'observer et ainsi tu commences à te connaître mieux. De plus, tu acquières le pouvoir de débarrasser ton esprit de ce qui ne te convient pas.
- Eh ! Vous, venez voir la grosseur de ces muflos, nous criait le vieil homme en nous montrant dans ses mains quelques bouteilles rouges brillantes. Elles paraissaient être faites d'un matériau qui me paraissait être du plastique.
Vinka prit une bouteille. Elle approcha sa bouche du goulot...et prit une bouchée ! Elle mangea ensuite en se délectant, le reste de la bouteille...
Ami s'est mis à rire de ma confusion.
- Ce ne sont pas des bouteilles de plastique, mais plutôt des fruits ayant la forme d'une bouteille terrestre.
- Goûte. Vinka me tendit un fruit, j'ai alors regardé en direction d'Ami pour savoir si je pouvais le manger.
- Seulement un morceau, recommanda-t-il.
- J'ai mordu dans le fruit. Sa texture ressemblait à celle d'une pomme. Il me plut immédiatement par sa douceur, quoiqu'il ne ressemblait à rien de connu.
- Comment arrivez-vous à produire des muflos aussi gros ? Demanda Vinka au vieux.
- C'est facile. Toutes les nuits, je chante une chanson à l'arbre. Il aime beaucoup ça. Il devient content et ceux qui sont contents travaillent avec Amour.
- Tout ce qui est fait avec amour est bon et donne de bons fruits, dit Ami.
J'ai regardé l'arbre avec curiosité. J'ai supposé qu'il devait avoir une bouche, des yeux et des oreilles
pour communiquer avec Krato. Cependant, celui-ci était un arbre normal avec seulement des feuilles, des branches, des fruits et un tronc.
Vinka riait en disant :
- Quelle sottise ! Chanter pour un arbre !
Mais Ami était d'accord. Il a dit que Krato avait raison.
- Les arbres et les plantes sont des êtres conscients. Ils ont une petite conscience et sont très sensibles à la tendresse et aux vibrations d'affection. Ils deviennent tristes ou contents. Ils ressentent la crainte ou la confiance.
Krato encourageait Vinka :
- Manges-en encore un peu. Les muflos donnent de la force. Mange pour devenir forte comme ceci. Le vieillard fit semblant d'être musclé. Il replia les bras, ferma les poings et gonfla les joues. Vinka trouva ça très amusant.
- Ce n'est justement pas ainsi, que nous, les femmes de la ville, désirons nous voir ! Ami s'amusait des bouffonneries de Krato.
- Ça n'a pas d'importance pour ce vieux montagnard. Il ne connaît absolument rien de la
mode.
Pendant que Krato plaisantait. Ami paraissait se concentrer intensément. Ensuite, il dit :
- Je crois que les terris approchent...
- Alors, courez vite vous cacher dans le truc invisible, recommanda l'homme de Kia soudainement alarmé.
Ami continuait à se concentrer et soudain s'écria :
- Nous n'avons pas le temps. Ils sont déjà ici. Courons à la cabane, dit-il en nous enjoignant de le suivre.
Cela m'a un peu effrayé mais Vinka, elle, était beaucoup plus troublée. Elle s'est fortement accrochée à moi.
Nous avons entendu le bruit d'un moteur qui se rapprochait et Krato est allé s'asseoir dans sa berceuse, feignant une grande tranquillité.
Ami découvrit une fente dans le mur par où il pouvait regarder dehors. Il nous invita à observer pendant qu'avec un doigt sur la bouche, il nous ordonnait de garder le silence.
J'ai pu voir le véhicule qui s'approchait. Il ressemblait à une cage noire faite d'un métal . Il avait des roues et beaucoup de grillages autour. Les vitres derrière les grilles étaient noires. Il était par conséquent impossible de voir à l'intérieur.
La sombre voiture faisait tellement de bruit et de fumée que tous les animaux de l'endroit coururent se cacher. J'ai pensé qu'on n'avait pas encore inventé le silencieux et qu'il fonctionnait à échappement libre !
Ami murmura :
Ils se connaissent, mais ils aiment faire peur.
Lorsque la cage noire s'arrêta près de la cabane, quatre êtres en sortirent. Leur seule vue pouvait faire paniquer. Il s'agissait d'espèces de gorilles très grands, corpulents et poilus. Ils portaient des casques remplis de pointes, des épaulettes avec des pointes, des chaussures avec des pointes, des bracelets avec des pointes et des genouillères avec des pointes. Ils utilisaient des cuirasses métalliques au lieu de vêtements. Ils portaient tous de longs objets dans les mains, des armes selon toutes apparences. Leurs visages ne ressemblaient pas à ceux des singes mais à ceux des humains. Des poils verts couvraient toutes les parties visibles de leur corps, excepté le visage. Là, leur peau était rosée.
- Allons ! Vieux fainéant, montre-nous tes documents.
Krato, sans les regarder, sorti mécaniquement une carte d'entre les replis de son manteau. Il la leur présenta.
Un des Terris prit brusquement le document et l'examina soigneusement.
- As-tu vu passer les Wacos par ici ?
- J'ai vu des Terris mais je ne peux pas distinguer un Terri Waco et un Terri Zumbo. Pour moi, ils sont tous pareils, des Terris, répondit-il bien calmement en observant le paysage !
Insolent ! Tu ne sais pas distinguer entre un être humain et une bête ?
- Cela oui. Les êtres humains aiment et construisent. Les bêtes haïssent et détruisent. La réponse du vieillard n'a pas semblé plaire à l'être armé et poilu.
- Que faisons-nous, chef ? Devons-nous le rouer de coups de bâton ?
- Laisse-le. C'est un Swama rêveur et mort de faim...comme tous les autres. Ah ! Ah ! Ah ! Tout allait bien jusqu'à ce que le chef ordonne d'aller jeter un coup d’œil à la cabane. J'ai alors ressenti comme un grand coup dans l'estomac. Vinka, elle, me serrait de toutes ses forces. Ami, lui, souriait, les deux mains tendues vers nous, nous incitant à demeurer calme. Krato essaya d'éloigner le Terris.
- Vous ne trouverez rien qui vous intéresse. Ni armes, ni Zumbos...pardon, les Zumbos, c'est vous. Je vous ai confondus. Je voulais dire ni armes, ni Wacos...
- Si tu ne la fermes pas immédiatement, nous t'enverrons aux travaux forcés. Nous avons toujours besoin de plus de Wacos et de Swamas pour nos fabriques d'armement.
Le Terri entra dans la cabane, regarda de tous les côtés et inspecta chaque recoin...excepté celui où nous étions. Il était impossible qu'il ne nous découvre pas, cependant, il ne nous a pas trouvés.
- Il n'y a rien chef.
- Bon. Allons-nous en. Tu sais, vieil inutile. Si tu vois un Waco par- ici fais-nous le savoir et nous te donnerons de bons cadeaux.
Ils retournèrent au véhicule et s'éloignèrent bruyamment.
Chapitre XII
AU REVOIR, KIA
Ami, avec un sourire s'étirant d'une oreille à l'autre, nous dit :
- Avant que vous disiez quoi que ce soit, je vais tout vous expliquer. C'est de l'hypnose à distance.
J'ai alors posé une question idiote :
- Ça fonctionne aussi avec les Terris ?
- Avec eux, c'est plus facile. Plus le niveau de conscience d'une personne est bas, plus elle est hypnotisable, que ce soit à distance ou par suggestions. C'est à cause de ça que la publicité commerciale obtient de si grand résultats avec cette catégorie de gens. Plus le niveau d'évolution est élevé, plus la conscience est éveillée.
Krato entra dans la cabane en riant et Vinka lui demanda pourquoi il n'avait pas eu peur que les
Terris nous découvrent.
- Je connais les artifices de notre petit ami.
Il nous raconta alors, comment, une certaine fois, Ami avait protégé quatre Wacos ou Zumbos fugitifs. Krato ne se souvenait pas très bien à quelle bande ils appartenaient. Il se souvenait d'une patrouille qui les avait cherché de tous côtés sans les voir, quoiqu'ils aient été en pleine vue.
- Je n'aurais pas protégé un Terri, dit Vinka. Plus rapidement, ils s'élimineront entre eux, mieux ce sera pour la paix de Kia.
- Les Terris et les Swamas sont frères, intervint Ami. Le devoir des Swamas est de guider et de protéger les Terris.
Krato leva les bras au ciel comme quelqu'un qui vient d'entendre une absurdité.
- Guider et protéger les Terris ! Il me semble que tu ne te rends pas compte. Ils nous tiennent sous leur domination. Ils possèdent des armes et nous, nous sommes pacifiques. Ils croient que nous sommes des débiles stupides parce que nous ne recherchons pas le pouvoir ou l'argent. Ils sont matérialistes. Ils nous considèrent comme étant une race inférieure. Il est impossible qu'un jour
nous puissions les guider. La seule chose qui les intéresse, c'est de se battre, les Terris Wacos contre les Terris Zumbos. A cause de cette lutte, ils nous tiennent dans la misère . Toutes les ressources de la planète sont utilisées pour financer l'armement et Kia éclatera.
- Si vous ne faîtes rien, il en sera ainsi , dit Ami.
- Mais que pouvons-nous faire ?
- Leur enseigner. Leur parler de paix, d'union et d'Amour. Krato, sceptique, se moqua :
- Propose ça à un Terri...Il te conduira directement à un asile d'aliénés. Pour eux, l'Amour a deux significations : tout d'abord le sexe et aussi leur propre famille au plus haut degré. Ils sortent les griffes contre tous les autres et montrent les dents, même s'il s'agit d'autres Terris.
Vinka fit signe de la tête pour corroborer que Krato avait raison. Ami dit en riant :
- Vous êtes plus terri...fiés que les Terris eux-mêmes.
- Nous sommes réalistes. Ami rit de nouveau.
- Réalistes ? Les Terris sont sur le point de faire éclater votre monde, et vous vous croisez les bras. Vous croyez vraiment que vous êtes réalistes ? Vous ne faîtes rien pour votre avenir et vous croyez que vous êtes réalistes ?
- C'est que les Terris ne nous écouteront jamais...
- Oui, ils vous écouteront. Très bientôt, les Terris auront des désastres si terribles ? Qu'ils commenceront à écouter. Mais si vous n'êtes pas ici, alors ils ne sauront pas quoi faire, excepté se détruire et vous détruire.
- Mais la Confraternité cosmique nous sauvera dans ses vaisseaux, dit Vinka.
- Ils sauveront seulement ceux qui ne travaillent pas pour leur propre survie mais pour la survie de leur monde, répondit Ami.
- Je n'en connais pas beaucoup sur les choses du monde, déclara Krato en sortant de la cabane. Je connais seulement ce qui concerne le bonheur.
Ami nous prit par les épaules et nous conduisit à l'extérieur.
- Ça aussi c'est important. L'Amour envers soi-même nous pousse à rechercher notre propre satisfaction, tandis que l'Amour envers les autres nous pousse à servir et à travailler pour le bonheur des autres. Les deux forces doivent être équilibrées.
Krato demeura songeur. Il se grattait la tête.
- Il semble que je me suis très peu préoccupé des autres. Enfermé dans ces montagnes...qu'en penses-tu, Ami ?
- Il ne s'agit pas de penser mais d'agir ; en tout cas, tu as déjà beaucoup fait pour les autres...et sans s'en rendre compte.
- Moi ? Ho ! Ho ! Ho ! Je ne vois pas comment.
- Ce qu'un jour, tu as écrit. Le parchemin que tu m'as laissé lire, il y a quelque temps. C'est justement pour ça que nous sommes venus. Tu y expliquais comment on obtient l'Amour. Vinka et Pedrito ne connaissent pas la recette. Ils écrivent des livres qui seront lus par beaucoup de personnes. Plus tard, ils reproduiront ton manuscrit dans leurs œuvres. Ainsi, beaucoup de gens seront aidés par toi.
Krato ne semblait pas croire ce que disait Ami. Il pensait que tout était une blague.
- Mais...je ne crois pas que ce que j'ai écrit soit tellement important. Ça, tout le monde le
sait...
Vinka le détrompa :
- Si tu penses qu'on enseigne ici comment obtenir l'Amour, alors tu te trompes. Tout le monde ne le sait pas, je ne le sais pas.
- Moi non plus, ai-je dit, très intéressé à lire la recette de Krato.
- Mais, c'est si facile ! Le vieillard ne pouvait pas se convaincre de l'importance de sa connaissance.
- Facile pour toi, mais pas pour la majorité. Retourne à l'intérieur et rapporte le parchemin. Je veux que ces enfants en prennent connaissance.
- C'est bien ! C'est bien ! Mais je ne me souviens pas au juste où je l'ai laissé. Peut-être que les chumi-chumi l'ont mangé...Oh ! Oh ! Oh ! Et il entra dans la cabane. Ami le regardait d'un air sympathique.
- Il y a des gens qui ne savent pas valoriser ce qu'ils font ou ce qu'ils ont. D'autres pensent que ce qu'ils ont vaut beaucoup plus que la valeur réelle. Les deux agissent mal. Pour beaucoup de personnes, il est difficile de trouver le juste milieu dans toutes choses.
Krato revint avec un rouleau tout sale dans les mains.
- Le voici. Je l'avais mis avec le bois de chauffage pour le brûler l'hiver prochain. Le parchemin aide à allumer le foyer. Oh ! Oh ! Oh !
Ami prit l'écrit d'une main et, de l'autre il a extrait un appareil de son ceinturon. Il exposa ensuite le rouleau devant l'objet. J'ai pensé qu'il le photographiait.
- Je l'enregistre. L'image du parchemin vient de passer dans la mémoire du « super- ordinateur » dont je vous ai parlé. Prends-le Krato. Maintenant, tu peux le brûler.
- Quelle barbarie ! Non ! S'exclama Vinka je veux le voir.
- Voici une copie plus claire et plus propre que l'original.
Par une fente de l'appareil, quelques feuilles blanches commencèrent à apparaître. C'était une sorte de photocopie du texte, mais en format plus petit.
Vinka voulait le lire. Ami lui en tendit une copie en riant.
- Je ne connais pas cette langue ! S'est-elle exclamée déçue.
- Je vais essayer de vous en faire une traduction à la main. Cela ne me sera pas facile. De plus, je n'ai pas une belle écriture, mais vous aurez des copies dans vos langues respectives, afin que vous puissiez les inclure dans vos livres.
Beaucoup plus tard, pendant que je préparais ce livre, je n'étais plus certain si Ami voulait que je publie sous forme manuscrite, ce qu'il avait écrit de sa main, ou s'il suffisait de traduire le contenu
en caractères d'imprimerie.
Pour être certain de ne pas me tromper, j'ai fait les deux. La première partie du parchemin de Krato a été montrée au début de ce livre. Le reste du manuscrit a été photographié. Il apparaît plus loin. Vous pourrez ainsi admirer l'écriture d'Ami. Je conserve l'original comme si c'était quelque chose de sacré. C'est l'unique preuve tangible que j'ai, concernant l'existence réelle d'Ami. Victor pense que j'ai écrit cela moi-même en changeant mon écriture. Bon, s'il n'est pas capable de voir en tout ceci autre chose que de la fantaisie, c'est dommage. C'est lui le perdant...
- Excusez-moi si je n'ai pas une belle écriture, dit Ami, imagine-toi essayant d'écrire dans la langue des Chinois.
- Qui sont les chinois?demanda Krato. Vinka se dépêcha de répondre.
- C'est un peuple du monde de Pedrito. Ils ont de très jolis yeux bleus, comme ceci. Elle étira alors les coins de ses paupières de côté. Ami et moi avons ri, mais le vieillard demeura songeur.
- Si tu m'emmenais dans ton engin volant, Ami, je pourrais peut-être conquérir une petite vieille avec des yeux comme cela...Est-ce que les Chinois mangent des garabolos épicés ? Lorsque nous eûmes fini de rire, Ami dit :
- Oui, les chinois mangent des garabolos, c'est seulement que là-bas, ils ne sont pas faciles à trouver. Dans le cas contraire, ils les prépareraient de mille manières. Ils mangent de tout, absolument de tout !
- Alors les Chinois ont du bon sens, déclara Krato. C'est une autre bonne raison pour y aller. Il m'a semblé que le vieillard affectionnait un peu trop la nourriture.
- Si c'est ça la spiritualité des Swamas, comment doit être celle des Terris !
- Les Terris ne savent pas jouir de la vie, expliqua Krato. Ils sont trop occupés par leurs guerres ou dans la recherche du pouvoir ou de l'argent. Lorsqu'ils les obtiennent, ils continuent à être très occupés à défendre ce qu'ils ont, ou préoccupés d'en acquérir encore plus, mais ils n'ont jamais le temps de jouir de la vie. Ils sont insensés. Ils perdent misérablement leur existence. A
propos, j'ai à l'intérieur une marmite de garabolos en sauce piquante qui nous attend et une bouteille pétillante. Venez !
Ami riait de la philosophie de Krato.
- Ce vieux glouton ne pense qu'à jouir et il a en partie raison, mais seulement en partie. Il oublie les autres. Il ignore que ceux qui servent le prochain, comme si c'était eux-mêmes, parviennent à la fin à jouir plus, que ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes de façon égoïste. Ce vieillard est le Swama le moins spirituel que je connaisse...
- Cela se peut, mais maintenant que mon manuscrit sera bénéfique pour des milliers de personnes, j'ai le droit de délecter mon palais avec ces garabolos « al dente ». oh ! Oh ! Oh ! Entrons. J'ai faim.
Il se disposa à entrer dans la cabane, mais Ami le retint.
- Je ne mange pas de viande, vieil ami. Je regrette. De plus, nous devons partir.
- Je ne mange pas de garabolos non plus, ai-je dit, décidé à ne même pas regarder le contenu de la répugnante marmite.
- Moi, j'ai été satisfaite par les muflos de ton jardin. Merci beaucoup, Krato.
- Bon, je vois que vous ne les appréciez pas, alors, c'est moi qui en profiterai. Oh ! Oh ! Oh ! C'est dommage que vous partiez si vite. J'espère vous revoir un jour.
- Tu sais bien que je reviens toujours te rendre visite. Peut-être que plus tard, je te ramènerai de nouveau ces petits amis.
Nous avons affectueusement pris congé de Krato, le vieil ermite de Kia. Aujourd'hui, je me souviens de lui avec tendresse. J'ai aimé sa façon d'être spontané. C'était un homme sans dissimulation, sans mystères. Je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur lorsque j'étais près de lui. C'est seulement plus tard que j'ai compris sa véritable dimension qu'il n'était pas facile de percevoir lors d'une si courte rencontre.
Vinka lui baisa la main en manière d'adieu. J'ai cru voir l'éclair brillant d'une larme dans les yeux du
vieillard. Peut-être pour dissimuler son émotion, Lui, cependant, lança une dernière plaisanterie :
- Fais attention bébé, fais attention ! Ne m'embrasse pas ainsi car il y a un troupeau de mes admiratrices tout autour et elles sont très jalouses...Tu mets ta vie en danger !
Moi, idiotement, j'ai rapidement jeté un regard autour de nous. Il y régnait la plus triste solitude.
- Avant que vous disiez quoi que ce soit, je vais tout vous expliquer. C'est de l'hypnose à distance.
J'ai alors posé une question idiote :
- Ça fonctionne aussi avec les Terris ?
- Avec eux, c'est plus facile. Plus le niveau de conscience d'une personne est bas, plus elle est hypnotisable, que ce soit à distance ou par suggestions. C'est à cause de ça que la publicité commerciale obtient de si grand résultats avec cette catégorie de gens. Plus le niveau d'évolution est élevé, plus la conscience est éveillée.
Krato entra dans la cabane en riant et Vinka lui demanda pourquoi il n'avait pas eu peur que les
Terris nous découvrent.
- Je connais les artifices de notre petit ami.
Il nous raconta alors, comment, une certaine fois, Ami avait protégé quatre Wacos ou Zumbos fugitifs. Krato ne se souvenait pas très bien à quelle bande ils appartenaient. Il se souvenait d'une patrouille qui les avait cherché de tous côtés sans les voir, quoiqu'ils aient été en pleine vue.
- Je n'aurais pas protégé un Terri, dit Vinka. Plus rapidement, ils s'élimineront entre eux, mieux ce sera pour la paix de Kia.
- Les Terris et les Swamas sont frères, intervint Ami. Le devoir des Swamas est de guider et de protéger les Terris.
Krato leva les bras au ciel comme quelqu'un qui vient d'entendre une absurdité.
- Guider et protéger les Terris ! Il me semble que tu ne te rends pas compte. Ils nous tiennent sous leur domination. Ils possèdent des armes et nous, nous sommes pacifiques. Ils croient que nous sommes des débiles stupides parce que nous ne recherchons pas le pouvoir ou l'argent. Ils sont matérialistes. Ils nous considèrent comme étant une race inférieure. Il est impossible qu'un jour
nous puissions les guider. La seule chose qui les intéresse, c'est de se battre, les Terris Wacos contre les Terris Zumbos. A cause de cette lutte, ils nous tiennent dans la misère . Toutes les ressources de la planète sont utilisées pour financer l'armement et Kia éclatera.
- Si vous ne faîtes rien, il en sera ainsi , dit Ami.
- Mais que pouvons-nous faire ?
- Leur enseigner. Leur parler de paix, d'union et d'Amour. Krato, sceptique, se moqua :
- Propose ça à un Terri...Il te conduira directement à un asile d'aliénés. Pour eux, l'Amour a deux significations : tout d'abord le sexe et aussi leur propre famille au plus haut degré. Ils sortent les griffes contre tous les autres et montrent les dents, même s'il s'agit d'autres Terris.
Vinka fit signe de la tête pour corroborer que Krato avait raison. Ami dit en riant :
- Vous êtes plus terri...fiés que les Terris eux-mêmes.
- Nous sommes réalistes. Ami rit de nouveau.
- Réalistes ? Les Terris sont sur le point de faire éclater votre monde, et vous vous croisez les bras. Vous croyez vraiment que vous êtes réalistes ? Vous ne faîtes rien pour votre avenir et vous croyez que vous êtes réalistes ?
- C'est que les Terris ne nous écouteront jamais...
- Oui, ils vous écouteront. Très bientôt, les Terris auront des désastres si terribles ? Qu'ils commenceront à écouter. Mais si vous n'êtes pas ici, alors ils ne sauront pas quoi faire, excepté se détruire et vous détruire.
- Mais la Confraternité cosmique nous sauvera dans ses vaisseaux, dit Vinka.
- Ils sauveront seulement ceux qui ne travaillent pas pour leur propre survie mais pour la survie de leur monde, répondit Ami.
- Je n'en connais pas beaucoup sur les choses du monde, déclara Krato en sortant de la cabane. Je connais seulement ce qui concerne le bonheur.
Ami nous prit par les épaules et nous conduisit à l'extérieur.
- Ça aussi c'est important. L'Amour envers soi-même nous pousse à rechercher notre propre satisfaction, tandis que l'Amour envers les autres nous pousse à servir et à travailler pour le bonheur des autres. Les deux forces doivent être équilibrées.
Krato demeura songeur. Il se grattait la tête.
- Il semble que je me suis très peu préoccupé des autres. Enfermé dans ces montagnes...qu'en penses-tu, Ami ?
- Il ne s'agit pas de penser mais d'agir ; en tout cas, tu as déjà beaucoup fait pour les autres...et sans s'en rendre compte.
- Moi ? Ho ! Ho ! Ho ! Je ne vois pas comment.
- Ce qu'un jour, tu as écrit. Le parchemin que tu m'as laissé lire, il y a quelque temps. C'est justement pour ça que nous sommes venus. Tu y expliquais comment on obtient l'Amour. Vinka et Pedrito ne connaissent pas la recette. Ils écrivent des livres qui seront lus par beaucoup de personnes. Plus tard, ils reproduiront ton manuscrit dans leurs œuvres. Ainsi, beaucoup de gens seront aidés par toi.
Krato ne semblait pas croire ce que disait Ami. Il pensait que tout était une blague.
- Mais...je ne crois pas que ce que j'ai écrit soit tellement important. Ça, tout le monde le
sait...
Vinka le détrompa :
- Si tu penses qu'on enseigne ici comment obtenir l'Amour, alors tu te trompes. Tout le monde ne le sait pas, je ne le sais pas.
- Moi non plus, ai-je dit, très intéressé à lire la recette de Krato.
- Mais, c'est si facile ! Le vieillard ne pouvait pas se convaincre de l'importance de sa connaissance.
- Facile pour toi, mais pas pour la majorité. Retourne à l'intérieur et rapporte le parchemin. Je veux que ces enfants en prennent connaissance.
- C'est bien ! C'est bien ! Mais je ne me souviens pas au juste où je l'ai laissé. Peut-être que les chumi-chumi l'ont mangé...Oh ! Oh ! Oh ! Et il entra dans la cabane. Ami le regardait d'un air sympathique.
- Il y a des gens qui ne savent pas valoriser ce qu'ils font ou ce qu'ils ont. D'autres pensent que ce qu'ils ont vaut beaucoup plus que la valeur réelle. Les deux agissent mal. Pour beaucoup de personnes, il est difficile de trouver le juste milieu dans toutes choses.
Krato revint avec un rouleau tout sale dans les mains.
- Le voici. Je l'avais mis avec le bois de chauffage pour le brûler l'hiver prochain. Le parchemin aide à allumer le foyer. Oh ! Oh ! Oh !
Ami prit l'écrit d'une main et, de l'autre il a extrait un appareil de son ceinturon. Il exposa ensuite le rouleau devant l'objet. J'ai pensé qu'il le photographiait.
- Je l'enregistre. L'image du parchemin vient de passer dans la mémoire du « super- ordinateur » dont je vous ai parlé. Prends-le Krato. Maintenant, tu peux le brûler.
- Quelle barbarie ! Non ! S'exclama Vinka je veux le voir.
- Voici une copie plus claire et plus propre que l'original.
Par une fente de l'appareil, quelques feuilles blanches commencèrent à apparaître. C'était une sorte de photocopie du texte, mais en format plus petit.
Vinka voulait le lire. Ami lui en tendit une copie en riant.
- Je ne connais pas cette langue ! S'est-elle exclamée déçue.
- Je vais essayer de vous en faire une traduction à la main. Cela ne me sera pas facile. De plus, je n'ai pas une belle écriture, mais vous aurez des copies dans vos langues respectives, afin que vous puissiez les inclure dans vos livres.
Beaucoup plus tard, pendant que je préparais ce livre, je n'étais plus certain si Ami voulait que je publie sous forme manuscrite, ce qu'il avait écrit de sa main, ou s'il suffisait de traduire le contenu
en caractères d'imprimerie.
Pour être certain de ne pas me tromper, j'ai fait les deux. La première partie du parchemin de Krato a été montrée au début de ce livre. Le reste du manuscrit a été photographié. Il apparaît plus loin. Vous pourrez ainsi admirer l'écriture d'Ami. Je conserve l'original comme si c'était quelque chose de sacré. C'est l'unique preuve tangible que j'ai, concernant l'existence réelle d'Ami. Victor pense que j'ai écrit cela moi-même en changeant mon écriture. Bon, s'il n'est pas capable de voir en tout ceci autre chose que de la fantaisie, c'est dommage. C'est lui le perdant...
- Excusez-moi si je n'ai pas une belle écriture, dit Ami, imagine-toi essayant d'écrire dans la langue des Chinois.
- Qui sont les chinois?demanda Krato. Vinka se dépêcha de répondre.
- C'est un peuple du monde de Pedrito. Ils ont de très jolis yeux bleus, comme ceci. Elle étira alors les coins de ses paupières de côté. Ami et moi avons ri, mais le vieillard demeura songeur.
- Si tu m'emmenais dans ton engin volant, Ami, je pourrais peut-être conquérir une petite vieille avec des yeux comme cela...Est-ce que les Chinois mangent des garabolos épicés ? Lorsque nous eûmes fini de rire, Ami dit :
- Oui, les chinois mangent des garabolos, c'est seulement que là-bas, ils ne sont pas faciles à trouver. Dans le cas contraire, ils les prépareraient de mille manières. Ils mangent de tout, absolument de tout !
- Alors les Chinois ont du bon sens, déclara Krato. C'est une autre bonne raison pour y aller. Il m'a semblé que le vieillard affectionnait un peu trop la nourriture.
- Si c'est ça la spiritualité des Swamas, comment doit être celle des Terris !
- Les Terris ne savent pas jouir de la vie, expliqua Krato. Ils sont trop occupés par leurs guerres ou dans la recherche du pouvoir ou de l'argent. Lorsqu'ils les obtiennent, ils continuent à être très occupés à défendre ce qu'ils ont, ou préoccupés d'en acquérir encore plus, mais ils n'ont jamais le temps de jouir de la vie. Ils sont insensés. Ils perdent misérablement leur existence. A
propos, j'ai à l'intérieur une marmite de garabolos en sauce piquante qui nous attend et une bouteille pétillante. Venez !
Ami riait de la philosophie de Krato.
- Ce vieux glouton ne pense qu'à jouir et il a en partie raison, mais seulement en partie. Il oublie les autres. Il ignore que ceux qui servent le prochain, comme si c'était eux-mêmes, parviennent à la fin à jouir plus, que ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes de façon égoïste. Ce vieillard est le Swama le moins spirituel que je connaisse...
- Cela se peut, mais maintenant que mon manuscrit sera bénéfique pour des milliers de personnes, j'ai le droit de délecter mon palais avec ces garabolos « al dente ». oh ! Oh ! Oh ! Entrons. J'ai faim.
Il se disposa à entrer dans la cabane, mais Ami le retint.
- Je ne mange pas de viande, vieil ami. Je regrette. De plus, nous devons partir.
- Je ne mange pas de garabolos non plus, ai-je dit, décidé à ne même pas regarder le contenu de la répugnante marmite.
- Moi, j'ai été satisfaite par les muflos de ton jardin. Merci beaucoup, Krato.
- Bon, je vois que vous ne les appréciez pas, alors, c'est moi qui en profiterai. Oh ! Oh ! Oh ! C'est dommage que vous partiez si vite. J'espère vous revoir un jour.
- Tu sais bien que je reviens toujours te rendre visite. Peut-être que plus tard, je te ramènerai de nouveau ces petits amis.
Nous avons affectueusement pris congé de Krato, le vieil ermite de Kia. Aujourd'hui, je me souviens de lui avec tendresse. J'ai aimé sa façon d'être spontané. C'était un homme sans dissimulation, sans mystères. Je n'ai pas su l'apprécier à sa juste valeur lorsque j'étais près de lui. C'est seulement plus tard que j'ai compris sa véritable dimension qu'il n'était pas facile de percevoir lors d'une si courte rencontre.
Vinka lui baisa la main en manière d'adieu. J'ai cru voir l'éclair brillant d'une larme dans les yeux du
vieillard. Peut-être pour dissimuler son émotion, Lui, cependant, lança une dernière plaisanterie :
- Fais attention bébé, fais attention ! Ne m'embrasse pas ainsi car il y a un troupeau de mes admiratrices tout autour et elles sont très jalouses...Tu mets ta vie en danger !
Moi, idiotement, j'ai rapidement jeté un regard autour de nous. Il y régnait la plus triste solitude.
Chapitre XIII
CALIBUR
- Bon, les enfants. Pendant que nous attendons que cet engin nous « situe » dans un endroit qui pour le moment est une surprise, je vais traduire dans chacun de vos langages ce que Krato a légué à la postérité. Vous pouvez maintenant aller faire un tour dans la cour, dit-il entre deux éclats de rire.
J'étais intéressé de savoir ce qui se passerait s'il m'arrivait d'ouvrir la porte pendant que nous transitions à travers l'espace-temps. Je lui ai donc demandé.
Ami fit semblant que ses cheveux se dressaient sur sa tête à la seule idée. Il regarda Vinka d'un air qui voulait dire « quel fou », mais elle aussi était vivement intéressée à connaître la réponse. Nous étions deux contre un.
- Bon, maintenant que vous le mentionnez, moi non plus je ne sais pas ce qui arriverait . C'est une bonne idée ! Ouvrons la porte pour voir ce qui va se passer, dit-il en se levant de son fauteuil, les yeux un peu exorbités. Il s'approcha de la salle de réception bien décidé à ouvrir la porte, mais nous avons littéralement volé vers lui pour l'en empêcher.
Lorsque nous l'avons vu plié en deux par le rire, nous avons compris qu'il plaisantait.
- Allez par là, pour vous raconter vos histoires et laissez moi écrire ces traductions avant que nous soyons arrivés à ...où nous allons. Mais ne touchez à rien si vous ne voulez pas être dispersés en morceaux à-travers les dimensions...Ha ! Ha ! ça va être difficile pour moi, d'écrire dans ces langues indéchiffrables .
Devant lui, un écran indiquait l'alphabet de ma langue en différentes formes d'écriture. Près de chaque signe que je connaissais, il y en avait un autre très étrange. Pendant qu'il écrivait il appuyait sur des boutons. Il était très absorbé par son travail. Vinka posa sa main sur mon épaule.
- Laissons-le travailler tranquille. Que dirais-tu si nous allions inspecter le vaisseau ?
- Bonne idée ! Dit Ami, je n'aime pas qu'on m'espionne dans mon dos ! Plaisanta-t-il. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas examiné ce véhicule cosmique dans tous ses détails. Avec Vinka, j'en ai fait le tour.
Comme il y avait une autre pièce derrière la salle de commandes, nous y sommes allés pour bavarder.
A travers les vitres, nous ne pouvions voir que la réverbération du brouillard blanc.
- J'aimerai savoir ce qu'il y a de l'autre côté de ces fenêtres, ai-je dit le regard songeur. En observant longuement Vinka, il me semblait que c'était impossible que je sois en train de converser avec un être natif d'un autre monde. Elle se rapprocha et me demanda :
- Qu 'as-tu ressenti la première fois lorsque tu m'as vu ?
- C'est...la vérité ?
- Oui.
Comme c'était difficile pour moi de mentir, j'ai dû lui avouer ce que j'avais ressenti.
- Ça ne m'a pas été tellement agréable...et pour toi ?
- Pour moi non plus, mais mes sentiments ont rapidement changé. Maintenant, c'est différent...
- Que ressens-tu maintenant, Vinka ?
- Je sens que tu es celui dont j'ai toujours rêvé.
Ces paroles reflétaient exactement ce que je ressentais envers elle, mais je n'aurai pas su l'exprimer d'une manière aussi délicate.
- C'est aussi ce que je ressens intérieurement. C'est un sentiment profond qui grandit et grandit.
Ses yeux violets paraissaient irradier de la lumière. Elle était presque trop belle. Seulement en nous regardant, nous étions tombés dans une sorte de transe qui nous transportait dans d'autres dimensions...
- Attention avec les romances défendues, cria Ami, de la salle de contrôle.
Nous n'en n'avons pas tenu compte et nous sommes demeurés là, à nous regarder tendrement.
- J'aimerai pouvoir être avec toi pour toujours, ai-je dit en prenant ses mains. Ami est de nouveau intervenu à distance.
- Souvenez-vous que vous avez tous les deux votre âme sœur. Vous devez être fidèles. Cela nous fit réfléchir. Peu après, elle me demanda :
- As-tu l'impression que le nôtre est défendu ?
- Réellement, non, mais s'il l'était ça ne me ferait rien. Comment pourrai-je cesser de sentir ce que je ressens ? Ce n'est pas une question de volonté.
- Souvenez-vous de la rencontre du futur ; souvenez-vous de ces personnes...
J'ai pensé à la femme au visage oriental. C'est certain que, , lorsque j'avais vécu cela, j'avais ressenti un très grand amour envers elle mais maintenant...Bon ! Vinka était réelle, l'autre, seulement un souvenir.
- Je choisis Vinka pour toujours, affirmai-je avec une grande assurance.
- Et moi, Pedro !
Ami riait dans la salle à côté.
- C'est un enthousiasme éphémère. Une flamme que n'importe quelle brise peut éteindre...vous mangez de la viande de garabolos ou d'agneaux.
Ami avait tourné le couteau dans la plaie. Nous nous sommes regardés contrits, après avoir été jugés si sévèrement. Un moment passa et en nous tenant toujours les mains, Vinka me dit :
- Pedrito, quoiqu'il puisse arriver, sachant de toi ce que je sais, je ne douterai jamais de mon amour pour toi. Tu seras toujours pour moi l'unique, peu importe la distance ou tout autre événement qui peut nous séparer.
Quelques petites larmes assombrirent ses yeux. Je crois que j'ai ressenti les mêmes émotions et, à cause de cela, les paroles suivantes jaillirent du plus profond de mon cœur :
- Vinka, lorsque je ne te connaissais pas je me sentais seul, mais désormais, à partir d'aujourd'hui, même si tu n'es pas avec moi tu seras toujours à l'intérieur de moi. Je sais que notre amour durera toujours. Avec toi, je ne me sens pas vide...Je suis incapable de mieux m'expliquer, mais tu es en moi et tu le resteras pour toujours.
Nous nous sommes embrassés. Ce fut le plus beau moment de toute ma vie. Nous avons senti qu'à partir de cet instant, nous ne serions plus qu'un seul être...
Après un certain temps, Ami, avec sa bonne humeur coutumière, nous dit :
- Assez d'amours coupables. Venez ici. Les copies sont prêtes. De plus, nous sommes arrivés à Calibur.
Nous avons ouvert les yeux. Derrière les vitres, près de nous, les étoiles se découpaient sur un firmament d'un bleu très foncé.
Nous avons couru jusqu'à la salle de commandes. Là-bas, devant nous, de l'autre côté des fenêtres, nous pouvions voir quelque chose d'époustouflant ; deux énormes soleils. L'un d'entre eux, bleu et très gros, l'autre, blanc et très petit.
- Voici Sirius.
- Sirius ? Lequel des deux est Syrius?ai-je demandé.
- Les deux. De la Terre, on voit ces deux soleils comme s'ils n'étaient qu'un seul ? C'est dû à ce qu'ils sont très près l'un de l'autre ? Mais très loin de la Terre. Vous voyez ce point lumineux ? Ami nous indiquait un petit globe bleu de la taille d'un raisin.
- Ça c'est Calibur. C'est là que nous allons. C'est une planète que nous utilisons pour créer des espèces végétales. C'est une sorte d'énorme serre d'élevage pour les plantes cosmiques. Tout a été cultivé par nous. Lorsque nous obtenons une espèce intéressante, nous l'implantons dans les mondes qui peuvent en bénéficier.
- Combien de personnes habitent ici ?
- Seulement un petit nombre d'ingénieurs en génétique, ils sont dans le poste de contrôle. Nous approchions rapidement du cercle lumineux. Lorsqu'il se fut transformé en un immense disque qui occupait tout le champ visuel de nos fenêtres ? J'ai réalisé que ce monde ne ressemblait pas à ma planète, car ses couleurs étaient différentes. Tout était d'un bleu très doux.
Nous avons survolé une longue plage de sable violet situé à côté d'une mer tranquille aux eaux couleurs de lilas.
Vinka ne cacha pas son émotion.
- C'est très joli ! Ne pourrions-nous pas y descendre ?
- Il n'y a pas d'inconvénient. De plus, j'ai promis à Pedrito de l'amener faire un tour sur ces plages...
C'était vrai. Il l'avait promis lors de mon voyage précédent.
- Ici, les conditions d'oxygène, de gravité, de température et de flore ne vous affecteront en rien et vous non plus de votre côté n'affecterez pas la planète.
Le vaisseau s'immobilisa dans les airs et ensuite se posa doucement sur le sol.
- Je dois préparer l'itinéraire pour notre prochain voyage. Vous pouvez aller vous promener dehors. Ne craignez rien. Il n'y a rien ici qui peut vous faire du mal, mais ne mangez rien.
La porte s'ouvrit et nous sommes descendus par l'escalier. Nous avons marché sur le sable doux, illuminé par un soleil bleuté, aussi gros que celui que j'avais vu sur Ofir.
- Mmmmmm ! Comme cet air est agréable, s'exclama Vinka en inspirant profondément. C'est une odeur qui se situe entre les fleurs et les algues marines...
L'intensité de la lumière, malgré l'énorme soleil, était moins forte que sur la Terre ou que sur Kia et aussi plus faible que sur Ofir. C'était dû à une épaisse couche de brume. Ça ressemblait à une plage au crépuscule, mais les couleurs étaient infiniment plus subtiles que sur ma planète. De plus, le sable terrestre n'est pas violet et la mer n'est pas couleur lilas...
Nous avons continué notre promenade en nous tenant par la main. Arrivés à un tournant, un beau jardin plein de plantes fleuries apparut. Il s'étendait jusqu'au bord de la mer.
Vinka était radieuse.
- C'est un véritable paradis !
Nous avons cherché notre chemin entre les plantes pour nous rapprocher de la plage. Un peu plus loin, nous avons rencontré un bosquet de petits arbustes. Ils n'avaient pas de feuilles mais de délicats filaments. Les troncs paraissaient presque artificiels, à cause du poli de l'écorce.
Le soleil gigantesque commençait à descendre sur les eaux et il illuminait le visage de Vinka en lui octroyant des teintes d'un bleu ciel brillant . Nous nous sommes assis sous les arbres dont les filaments, en tombant, formaient un moelleux coussin entre les fleurs.
Durant de longs moments, nous avons contemplé le reflet sur les eaux calmes. Je n'avais jamais vu un coucher de soleil si étrange et si magnifique.
J'ai soudain remarqué que les cheveux de Vinka étaient éclairés par une lumière venant d'en arrière. C'était un second soleil qui paraissait sortir des arbres derrière nous.
- Regarde, l'autre soleil !
- C'est merveilleux ! Un coucher et un lever de soleil en même temps ! Nous avons ri de joie.
Un certain temps s'écoula. Vinka, avec un soupçon de tristesse me dit :
- Je crois que ceci n'est pas correct...
- A quoi fais-tu allusion ?
- Nous savons tous les deux que quelqu'un nous attend dans le futur... Nous sommes demeurés silencieux un moment. Elle avait raison.
- Je crois qu'Ami nous a fait du tort en nous permettant de nous rencontrer. Il aurait pu prévoir que nous nous sentirions attirés l'un vers l'autre. Il aurait pu éviter ceci ...ai-je dit.
Elle semblait vouloir saisir le moment.
- Cependant, ceci est ce qu'il y a de plus beau dans ma vie...merci, Ami.
Elle avait encore raison. La seule chose qui perturbait notre bonheur, c'était le souvenir de la rencontre dans le futur.
J'ai ressenti la curiosité de savoir qui était l'âme jumelle de Vinka. Peut-être avec un peu de jalousie, je lui demandais :
- Ton héros, comment est-il ?
- Il serait mieux de l'oublier pour toujours et de ne penser qu'à nous.
- Une idée magnifique. J'oublie la femme qui a un grain de beauté au milieu du front et tu oublies ton prince bleu.
- Comment sais-tu qu'il est bleu ?
- Pourquoi dis-tu cela, Vinka ?
- Parce que sa peau est bleu...
- Alors, peut-être que toutes les âmes jumelles ont la peau de cette couleur car la dame que j'ai vue avait aussi la peau de cette couleur.
Cela l'intéressa vivement. Elle me demanda de plus amples détails.
- Je venais en flottant dans les airs près d'une lagune où il y avait des cygnes qui me saluèrent. Les prés, les fleurs et les roseaux chantaient. Elle m'attendait en...
- Entre des liserons grimpants et des coussins rayés de larges bandes de couleurs ? Je suis demeuré stupéfait. Comment pouvait-elle savoir ?
- Je crois que tu as lu mon livre...
- Si tu lisais le mien, tu retrouverais la même situation, mais à partir du point de vue de la dame qui attendait...
- C'est toi !
Nous nous sommes embrassés comme si nous voulions nous fusionner en un seul être et sans ressentir la moindre culpabilité. Nous fûmes envahis par un immense bonheur. Je ressentis des sensations très semblables à celles que j'avais déjà vécues lors de cette rencontre du futur... -
- Assez de romance, interrompit la voix d'Ami, qui, tout souriant nous observait debout entre les fleurs.
- Tu es un menteur. Dit Vinka en faisant semblant d'être fâchée.
Elle faisait référence au fait qu'il nous avait dit que nos âmes jumelles se trouvaient sur la Terre et sur Kia. De plus, il avait laissé entendre que notre amour était défendu.
- Je voulais que vous découvriez par vous-mêmes. Est-ce que ça n'a pas été mieux ainsi ?
- Mais tu as menti...
- Si je vous avais dit quelque chose comme ceci, « je vais te présenter à ta compagne », il y aurait eu quelque chose de forcé, d'obligatoire, sans surprise. Par contre, tout a pris naissance de façon spontanée. Je vous ai mis des écueils intentionnellement pour voir si vous pouviez les surmonter. Vous l'avez très bien fait.
En retournant au vaisseau, j'ai demandé :
- Quand aura lieu cette rencontre dans le monde rosé ?
- Après que vous vous serez retrouvés et séparés encore quelques fois. D'ici là, vous devrez toujours vous chercher, de vie en vie et vous vous rencontrerez toujours. Finalement, beaucoup plus loin dans le temps, après la rencontre que vous vivrez dans le monde couleur rosé, vous vous fusionnerez en un seul être. Alors, vous serez complet. Pour l'instant, vous êtes deux moitiés d'un même être et vous évoluez séparément.
- Maintenant, nous devons nous quitter ? Demanda Vinka devenue triste.
- Oui, bientôt tu retourneras sur Kia et Pedrito sur la Terre. Souvenez-vous que vous avez une mission d'aide dans vos mondes. Si vous ne servez pas vos frères, vous ferez preuve d'égoïsme. Ceux qui sont égoïstes n'ont pas un bon niveau. Ceux qui n'ont pas un bon niveau ne méritent pas de rencontrer leur âme jumelle. C'est une récompense, il faut la gagner, tout comme mériter un monde meilleur. Si vous ne servez pas l'Amour, le destin vous séparera et, au contraire, plus vous serez utiles aux autres plus le destin vous rapprochera rapidement.
Nous montâmes tristement les marches de l'escalier du vaisseau.
- Ce sera difficile de nous séparer...
- Ce sera facile parce que vous savez maintenant que votre complément existe. Vous savez qu'il se souvient de vous et qu'il attend. De plus, vous pourrez communiquer entre vous...
- Comment ? Tu vas nous laisser des microphones ?
- Ce n'est pas nécessaire. Lorsque deux âmes ont été unies par l'Amour, la communication surmonte le temps et l'espace.
J'étais intéressé de savoir ce qui se passerait s'il m'arrivait d'ouvrir la porte pendant que nous transitions à travers l'espace-temps. Je lui ai donc demandé.
Ami fit semblant que ses cheveux se dressaient sur sa tête à la seule idée. Il regarda Vinka d'un air qui voulait dire « quel fou », mais elle aussi était vivement intéressée à connaître la réponse. Nous étions deux contre un.
- Bon, maintenant que vous le mentionnez, moi non plus je ne sais pas ce qui arriverait . C'est une bonne idée ! Ouvrons la porte pour voir ce qui va se passer, dit-il en se levant de son fauteuil, les yeux un peu exorbités. Il s'approcha de la salle de réception bien décidé à ouvrir la porte, mais nous avons littéralement volé vers lui pour l'en empêcher.
Lorsque nous l'avons vu plié en deux par le rire, nous avons compris qu'il plaisantait.
- Allez par là, pour vous raconter vos histoires et laissez moi écrire ces traductions avant que nous soyons arrivés à ...où nous allons. Mais ne touchez à rien si vous ne voulez pas être dispersés en morceaux à-travers les dimensions...Ha ! Ha ! ça va être difficile pour moi, d'écrire dans ces langues indéchiffrables .
Devant lui, un écran indiquait l'alphabet de ma langue en différentes formes d'écriture. Près de chaque signe que je connaissais, il y en avait un autre très étrange. Pendant qu'il écrivait il appuyait sur des boutons. Il était très absorbé par son travail. Vinka posa sa main sur mon épaule.
- Laissons-le travailler tranquille. Que dirais-tu si nous allions inspecter le vaisseau ?
- Bonne idée ! Dit Ami, je n'aime pas qu'on m'espionne dans mon dos ! Plaisanta-t-il. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas examiné ce véhicule cosmique dans tous ses détails. Avec Vinka, j'en ai fait le tour.
Comme il y avait une autre pièce derrière la salle de commandes, nous y sommes allés pour bavarder.
A travers les vitres, nous ne pouvions voir que la réverbération du brouillard blanc.
- J'aimerai savoir ce qu'il y a de l'autre côté de ces fenêtres, ai-je dit le regard songeur. En observant longuement Vinka, il me semblait que c'était impossible que je sois en train de converser avec un être natif d'un autre monde. Elle se rapprocha et me demanda :
- Qu 'as-tu ressenti la première fois lorsque tu m'as vu ?
- C'est...la vérité ?
- Oui.
Comme c'était difficile pour moi de mentir, j'ai dû lui avouer ce que j'avais ressenti.
- Ça ne m'a pas été tellement agréable...et pour toi ?
- Pour moi non plus, mais mes sentiments ont rapidement changé. Maintenant, c'est différent...
- Que ressens-tu maintenant, Vinka ?
- Je sens que tu es celui dont j'ai toujours rêvé.
Ces paroles reflétaient exactement ce que je ressentais envers elle, mais je n'aurai pas su l'exprimer d'une manière aussi délicate.
- C'est aussi ce que je ressens intérieurement. C'est un sentiment profond qui grandit et grandit.
Ses yeux violets paraissaient irradier de la lumière. Elle était presque trop belle. Seulement en nous regardant, nous étions tombés dans une sorte de transe qui nous transportait dans d'autres dimensions...
- Attention avec les romances défendues, cria Ami, de la salle de contrôle.
Nous n'en n'avons pas tenu compte et nous sommes demeurés là, à nous regarder tendrement.
- J'aimerai pouvoir être avec toi pour toujours, ai-je dit en prenant ses mains. Ami est de nouveau intervenu à distance.
- Souvenez-vous que vous avez tous les deux votre âme sœur. Vous devez être fidèles. Cela nous fit réfléchir. Peu après, elle me demanda :
- As-tu l'impression que le nôtre est défendu ?
- Réellement, non, mais s'il l'était ça ne me ferait rien. Comment pourrai-je cesser de sentir ce que je ressens ? Ce n'est pas une question de volonté.
- Souvenez-vous de la rencontre du futur ; souvenez-vous de ces personnes...
J'ai pensé à la femme au visage oriental. C'est certain que, , lorsque j'avais vécu cela, j'avais ressenti un très grand amour envers elle mais maintenant...Bon ! Vinka était réelle, l'autre, seulement un souvenir.
- Je choisis Vinka pour toujours, affirmai-je avec une grande assurance.
- Et moi, Pedro !
Ami riait dans la salle à côté.
- C'est un enthousiasme éphémère. Une flamme que n'importe quelle brise peut éteindre...vous mangez de la viande de garabolos ou d'agneaux.
Ami avait tourné le couteau dans la plaie. Nous nous sommes regardés contrits, après avoir été jugés si sévèrement. Un moment passa et en nous tenant toujours les mains, Vinka me dit :
- Pedrito, quoiqu'il puisse arriver, sachant de toi ce que je sais, je ne douterai jamais de mon amour pour toi. Tu seras toujours pour moi l'unique, peu importe la distance ou tout autre événement qui peut nous séparer.
Quelques petites larmes assombrirent ses yeux. Je crois que j'ai ressenti les mêmes émotions et, à cause de cela, les paroles suivantes jaillirent du plus profond de mon cœur :
- Vinka, lorsque je ne te connaissais pas je me sentais seul, mais désormais, à partir d'aujourd'hui, même si tu n'es pas avec moi tu seras toujours à l'intérieur de moi. Je sais que notre amour durera toujours. Avec toi, je ne me sens pas vide...Je suis incapable de mieux m'expliquer, mais tu es en moi et tu le resteras pour toujours.
Nous nous sommes embrassés. Ce fut le plus beau moment de toute ma vie. Nous avons senti qu'à partir de cet instant, nous ne serions plus qu'un seul être...
Après un certain temps, Ami, avec sa bonne humeur coutumière, nous dit :
- Assez d'amours coupables. Venez ici. Les copies sont prêtes. De plus, nous sommes arrivés à Calibur.
Nous avons ouvert les yeux. Derrière les vitres, près de nous, les étoiles se découpaient sur un firmament d'un bleu très foncé.
Nous avons couru jusqu'à la salle de commandes. Là-bas, devant nous, de l'autre côté des fenêtres, nous pouvions voir quelque chose d'époustouflant ; deux énormes soleils. L'un d'entre eux, bleu et très gros, l'autre, blanc et très petit.
- Voici Sirius.
- Sirius ? Lequel des deux est Syrius?ai-je demandé.
- Les deux. De la Terre, on voit ces deux soleils comme s'ils n'étaient qu'un seul ? C'est dû à ce qu'ils sont très près l'un de l'autre ? Mais très loin de la Terre. Vous voyez ce point lumineux ? Ami nous indiquait un petit globe bleu de la taille d'un raisin.
- Ça c'est Calibur. C'est là que nous allons. C'est une planète que nous utilisons pour créer des espèces végétales. C'est une sorte d'énorme serre d'élevage pour les plantes cosmiques. Tout a été cultivé par nous. Lorsque nous obtenons une espèce intéressante, nous l'implantons dans les mondes qui peuvent en bénéficier.
- Combien de personnes habitent ici ?
- Seulement un petit nombre d'ingénieurs en génétique, ils sont dans le poste de contrôle. Nous approchions rapidement du cercle lumineux. Lorsqu'il se fut transformé en un immense disque qui occupait tout le champ visuel de nos fenêtres ? J'ai réalisé que ce monde ne ressemblait pas à ma planète, car ses couleurs étaient différentes. Tout était d'un bleu très doux.
Nous avons survolé une longue plage de sable violet situé à côté d'une mer tranquille aux eaux couleurs de lilas.
Vinka ne cacha pas son émotion.
- C'est très joli ! Ne pourrions-nous pas y descendre ?
- Il n'y a pas d'inconvénient. De plus, j'ai promis à Pedrito de l'amener faire un tour sur ces plages...
C'était vrai. Il l'avait promis lors de mon voyage précédent.
- Ici, les conditions d'oxygène, de gravité, de température et de flore ne vous affecteront en rien et vous non plus de votre côté n'affecterez pas la planète.
Le vaisseau s'immobilisa dans les airs et ensuite se posa doucement sur le sol.
- Je dois préparer l'itinéraire pour notre prochain voyage. Vous pouvez aller vous promener dehors. Ne craignez rien. Il n'y a rien ici qui peut vous faire du mal, mais ne mangez rien.
La porte s'ouvrit et nous sommes descendus par l'escalier. Nous avons marché sur le sable doux, illuminé par un soleil bleuté, aussi gros que celui que j'avais vu sur Ofir.
- Mmmmmm ! Comme cet air est agréable, s'exclama Vinka en inspirant profondément. C'est une odeur qui se situe entre les fleurs et les algues marines...
L'intensité de la lumière, malgré l'énorme soleil, était moins forte que sur la Terre ou que sur Kia et aussi plus faible que sur Ofir. C'était dû à une épaisse couche de brume. Ça ressemblait à une plage au crépuscule, mais les couleurs étaient infiniment plus subtiles que sur ma planète. De plus, le sable terrestre n'est pas violet et la mer n'est pas couleur lilas...
Nous avons continué notre promenade en nous tenant par la main. Arrivés à un tournant, un beau jardin plein de plantes fleuries apparut. Il s'étendait jusqu'au bord de la mer.
Vinka était radieuse.
- C'est un véritable paradis !
Nous avons cherché notre chemin entre les plantes pour nous rapprocher de la plage. Un peu plus loin, nous avons rencontré un bosquet de petits arbustes. Ils n'avaient pas de feuilles mais de délicats filaments. Les troncs paraissaient presque artificiels, à cause du poli de l'écorce.
Le soleil gigantesque commençait à descendre sur les eaux et il illuminait le visage de Vinka en lui octroyant des teintes d'un bleu ciel brillant . Nous nous sommes assis sous les arbres dont les filaments, en tombant, formaient un moelleux coussin entre les fleurs.
Durant de longs moments, nous avons contemplé le reflet sur les eaux calmes. Je n'avais jamais vu un coucher de soleil si étrange et si magnifique.
J'ai soudain remarqué que les cheveux de Vinka étaient éclairés par une lumière venant d'en arrière. C'était un second soleil qui paraissait sortir des arbres derrière nous.
- Regarde, l'autre soleil !
- C'est merveilleux ! Un coucher et un lever de soleil en même temps ! Nous avons ri de joie.
Un certain temps s'écoula. Vinka, avec un soupçon de tristesse me dit :
- Je crois que ceci n'est pas correct...
- A quoi fais-tu allusion ?
- Nous savons tous les deux que quelqu'un nous attend dans le futur... Nous sommes demeurés silencieux un moment. Elle avait raison.
- Je crois qu'Ami nous a fait du tort en nous permettant de nous rencontrer. Il aurait pu prévoir que nous nous sentirions attirés l'un vers l'autre. Il aurait pu éviter ceci ...ai-je dit.
Elle semblait vouloir saisir le moment.
- Cependant, ceci est ce qu'il y a de plus beau dans ma vie...merci, Ami.
Elle avait encore raison. La seule chose qui perturbait notre bonheur, c'était le souvenir de la rencontre dans le futur.
J'ai ressenti la curiosité de savoir qui était l'âme jumelle de Vinka. Peut-être avec un peu de jalousie, je lui demandais :
- Ton héros, comment est-il ?
- Il serait mieux de l'oublier pour toujours et de ne penser qu'à nous.
- Une idée magnifique. J'oublie la femme qui a un grain de beauté au milieu du front et tu oublies ton prince bleu.
- Comment sais-tu qu'il est bleu ?
- Pourquoi dis-tu cela, Vinka ?
- Parce que sa peau est bleu...
- Alors, peut-être que toutes les âmes jumelles ont la peau de cette couleur car la dame que j'ai vue avait aussi la peau de cette couleur.
Cela l'intéressa vivement. Elle me demanda de plus amples détails.
- Je venais en flottant dans les airs près d'une lagune où il y avait des cygnes qui me saluèrent. Les prés, les fleurs et les roseaux chantaient. Elle m'attendait en...
- Entre des liserons grimpants et des coussins rayés de larges bandes de couleurs ? Je suis demeuré stupéfait. Comment pouvait-elle savoir ?
- Je crois que tu as lu mon livre...
- Si tu lisais le mien, tu retrouverais la même situation, mais à partir du point de vue de la dame qui attendait...
- C'est toi !
Nous nous sommes embrassés comme si nous voulions nous fusionner en un seul être et sans ressentir la moindre culpabilité. Nous fûmes envahis par un immense bonheur. Je ressentis des sensations très semblables à celles que j'avais déjà vécues lors de cette rencontre du futur... -
- Assez de romance, interrompit la voix d'Ami, qui, tout souriant nous observait debout entre les fleurs.
- Tu es un menteur. Dit Vinka en faisant semblant d'être fâchée.
Elle faisait référence au fait qu'il nous avait dit que nos âmes jumelles se trouvaient sur la Terre et sur Kia. De plus, il avait laissé entendre que notre amour était défendu.
- Je voulais que vous découvriez par vous-mêmes. Est-ce que ça n'a pas été mieux ainsi ?
- Mais tu as menti...
- Si je vous avais dit quelque chose comme ceci, « je vais te présenter à ta compagne », il y aurait eu quelque chose de forcé, d'obligatoire, sans surprise. Par contre, tout a pris naissance de façon spontanée. Je vous ai mis des écueils intentionnellement pour voir si vous pouviez les surmonter. Vous l'avez très bien fait.
En retournant au vaisseau, j'ai demandé :
- Quand aura lieu cette rencontre dans le monde rosé ?
- Après que vous vous serez retrouvés et séparés encore quelques fois. D'ici là, vous devrez toujours vous chercher, de vie en vie et vous vous rencontrerez toujours. Finalement, beaucoup plus loin dans le temps, après la rencontre que vous vivrez dans le monde couleur rosé, vous vous fusionnerez en un seul être. Alors, vous serez complet. Pour l'instant, vous êtes deux moitiés d'un même être et vous évoluez séparément.
- Maintenant, nous devons nous quitter ? Demanda Vinka devenue triste.
- Oui, bientôt tu retourneras sur Kia et Pedrito sur la Terre. Souvenez-vous que vous avez une mission d'aide dans vos mondes. Si vous ne servez pas vos frères, vous ferez preuve d'égoïsme. Ceux qui sont égoïstes n'ont pas un bon niveau. Ceux qui n'ont pas un bon niveau ne méritent pas de rencontrer leur âme jumelle. C'est une récompense, il faut la gagner, tout comme mériter un monde meilleur. Si vous ne servez pas l'Amour, le destin vous séparera et, au contraire, plus vous serez utiles aux autres plus le destin vous rapprochera rapidement.
Nous montâmes tristement les marches de l'escalier du vaisseau.
- Ce sera difficile de nous séparer...
- Ce sera facile parce que vous savez maintenant que votre complément existe. Vous savez qu'il se souvient de vous et qu'il attend. De plus, vous pourrez communiquer entre vous...
- Comment ? Tu vas nous laisser des microphones ?
- Ce n'est pas nécessaire. Lorsque deux âmes ont été unies par l'Amour, la communication surmonte le temps et l'espace.
Chapitre XIX
LE PARCHEMIN ET DEUX POSSIBILITES
Pendant que nous « étions à nous situer » dans un quelconque endroit inconnu, j'ai commencé à lire le parchemin de Krato tel que l'a écrit Ami. Le voici :
L'Amour est un ingrédient subtil de la conscience. Il est capable de révéler le sens profond de l'existence.
L'Amour est la seule « drogue » qui soit légale.
Certains se trompent en le cherchant dans l'alcool et d'autres cherchent dans la drogue ce qui produit l'Amour.
L'Amour est la chose la plus indispensable dans la vie.
Les sages connaissent ce secret et ne recherchent que l'Amour. Les autres l'ignorent et cherchent à l'extérieur.
Comment obtenir l'Amour ?
Aucune technique n'est utile car l'Amour n'est pas quelque chose de matériel. Il n'est pas soumis aux lois de la pensée ni à celles de la raison. Ce sont ces dernières qui Lui sont soumises.
Pour obtenir l'Amour, il faut premièrement savoir que l'Amour n'est pas un sentiment mais un être. L'Amour est quelqu'un, un esprit vivant et Royal, qui, lorsqu'il s »éveille en nous, apporte joie de vivre, il apporte tout.
Comment faire pour qu'il vienne ?
Premièrement, il faut croire en son existence,(car on ne peut pas le voir, on peut seulement le ressentir) (certains l'appellent Dieu). Par la suite, il faut le chercher dans sa demeure intime, c'est à dire le cœur.
Il n'est pas nécessaire de l'appeler, car il est déjà en nous. Il n'est pas nécessaire de le prier de venir. Il faut seulement le laisser sortir, le libérer, s'y abandonner.
Il ne s'agit pas de demander l'Amour, mais de donner l'Amour. Comment on obtient l'Amour ?
En donnant de l'Amour. En aimant.
- Alors, l'Amour est un être. Ceci ne se trouve pas dans aucun livre que j'ai lu, dis-je. Ami souriait tout en actionnant les contrôles.
- Oui, il y est. Dans l'un d'entre eux.
- Dans lequel, Ami ? Je ne l'ai pas lu. L'enfant de l'espace commençait à s'amuser.
- Oui, tu l'as lu. Plus que cela, tu l'as écrit. C'est là qu'on le trouve.
- Dans « AMI » ?
- Dans « AMI », répondit-il.
- Je ne me souviens pas...
- Alors, relie-le encore. Certains parlent de « possession démoniaque », lorsqu'une personne commet des actes de barbarie. Vous êtes capables de vous imaginer que les forces négatives sont un être, mais lorsqu'une personne est en Amour, personne n'a l'idée de parler de « possession divine ». vous êtes très étranges...Pensez à ça. Mais c'est encore mieux de mettre en pratique le conseil de Krato.
Vinka vint se placer près de moi.
- Pour moi, ce sera très facile...maintenant.
- Et j'espère que tu réussiras à étendre ton affection plus loin qu'à Pedrito. Ton peuple sur
Kia a besoin de toi. Mais, avant d'y retourner, je veux vous montrer quelques enregistrements...
- Quand retournons-nous à Kia?demandais-je.
- Je n'ai pas dit que nous allions immédiatement à Kia, mais le moment viendra.
- Alors...Il n'y a pas d'autres solutions ?
- Vinka ne peut rester ici pour toujours, dit Ami, elle doit retourner sur son monde, écrire un autre livre, continuer à servir. Toi aussi, tu dois faire de même sur ta planète, mais auparavant regardez ceci.
A travers les vitres, apparut un monde gris foncé. Il ne m'intéressa pas. Vinka non plus, ne fut pas intéressée. Nous continuions tous les deux à nous tenir par la main et à nous regarder tristement.
- Assez de drames bon marché, s'exclama notre ami en souriant.
- C'est que nous allons être séparés...
- Et quel est le problème ? Vous ne serez pas séparés pour toujours. Vous aurez la possibilité d'être unis éternellement. Allons-y. Regardez ceci, c'est la destruction d'un monde ! Il essayait de nous remonter le moral.
Même cette annonce ne réussit pas à nous intéresser. Nous demeurions très tristes. Nous voyant ainsi, Ami éteignit l'image, ensuite il expliqua :
- Une partie de l'évolution est d'apprendre à surmonter l'attachement, car l'esprit cherche la
liberté.
- Mais nous nous aimons...
- Le véritable Amour n'attache pas. Il n'enchaîne pas et ne s'enchaîne pas. Par contre, il
libère et se libère. Ceux qui s'aiment véritablement n'ont pas besoin d'être collés ensembles comme des jumeaux siamois. Ha ! Ha ! Désirez-vous recevoir ce châtiment dans votre prochaine incarnation ?
Nous ne savions pas s'il plaisantait ou disait la vérité, mais ses paroles nous aidèrent à nous remettre d'aplomb.
Allumant de nouveau le système qui projetait les images dans les vitres, il expliqua :
- Ce que vous allez voir s'est produit dans un monde qui n'a pas su surmonter sa violence et sa méchanceté malgré tous les efforts que firent ceux qui participèrent au plan d'aide pour ce monde. Regardez bien.
L'atmosphère était obscurcie par une couche de nuages gris. Nous voyions une grande quantité de vaisseaux spatiaux qui descendaient vers la planète.
- Vous voyez présentement « l'opération de sauvetage ». les vaisseaux descendent chercher ceux qui ont soixante-dix « mesures » et plus, pour les sauver, car ils le méritent. C'est en réalité, quelque chose de très triste, un échec. Tous les efforts furent vains.
Les images se succédaient comme une sorte de documentaire filmé. La Terre tremblait presque partout. Les villes côtières étaient balayées par des vagues gigantesques. Un vaisseau de ravitaillement, semblable à celui du Commandant apparut.
- Il est parfois nécessaire d'héberger plusieurs millions de personnes.
- Plusieurs millions !
- Les bonnes personnes sont beaucoup plus nombreuses qu'on le pense. Souvent, la méchanceté n'est qu'une rébellion face à l'injustice, mais elle est exprimée par de mauvais moyens. En d'autres occasions, il s'agit de mauvaises coutumes collectives provoquées par de mauvais systèmes d'organisation. Généralement, la coutume ou la nécessité obligent à mal agir. C'est pour cela qu'il est nécessaire que les messages que nous envoyons soient répandus. Plus le nombre de travailleurs est grand, plus sont diminuées les possibilités, de ce que vous voyez ici.
Le travail de sauvetage d'un vaisseau pour une ville était très long. Beaucoup de personnes étaient
« hissées » au moyen de rayons lumineux. Leurs visages témoignaient de la surprise ou de la crainte. Dans plusieurs cas, de la joie.
- Pourquoi tout est-il si sombre ?
- Parce qu'ils viennent de faire éclater des milliers de bombes nucléaires. La pluie radioactive commencera bientôt. Ensuite, la planète se refroidira tellement qu'il deviendra impossible d'y survivre.
Nous vîmes un vaisseau passer au-dessus d'une montagne. Au-dessous, un groupe de personnes lui firent des signaux mais il ne s'arrêta pas pour sauver ces gens.
- Pourquoi ne les recueille t-il pas ?
- Ils n'ont pas un niveau assez élevé, répondit Ami.
- Ah ! Ils ont vérifié leur niveau d'évolution avec leur appareil « sensomètre »...
- Ce n'est pas nécessaire dans ce cas. C'est une communauté retirée de la civilisation. Toutes ces personnes avaient décidé de fuir leurs problèmes au lieu de collaborer pour les résoudre. Ils n'ont pas un niveau suffisamment élevé. Maintenant, pour avoir voulu sauver seulement « leur » propre vie, ils la perdront. Ils devront attendre une autre opportunité, dans un autre monde. Ce sera dans une nouvelle existence...
Les paroles d'Ami, la vision d'un monde complètement obscurci par les nuages de poussière contaminée, le spectacle d'êtres humains qui mouraient sur une planète qui n'arrêtait pas de trembler, où on voyait des montagnes d'eau déferler sur les continents, détruisant tout sur leur passage, pendant que des milliers de vaisseaux sélectionnaient seulement quelques millions de personnes et laissaient la majorité condamnée à mourir. Tout cela produisit en nous une terrible angoisse.
Vinka avait les yeux remplis de larmes.
- Il me paraît épouvantablement cruel de laisser là, abandonnées , ces personnes qui se sont retirées pour vivre une vie plus en contact avec la nature, lorsqu'elles ont constaté que tout était perdu.
- Tu te trompes. Elles n'ont pas fui lorsque tout était perdu, mais bien avant. Elles ont fui lorsqu'il était encore possible de faire quelque chose. Il aurait peut-être suffi de leur travail, pour sauver ce monde. Souviens-toi, le tailleur de pierre, avec une goutte d'eau, a réussi...
Malgré les explications d'Ami, ça me semblait de la vengeance de laisser ici ces pauvres gens.
- Il ne s'agit pas de vengeance mais de sélectionner la « bonne semence ». ce n'est qu'avec des êtres bons qu'on peut créer une civilisation dans laquelle on peut dormir en paix en laissant la porte ouverte, où l'on peut laisser les biens de consommation à la libre disposition des personnes. Ceux qui seraient sauvés ne seraient pas de la « bonne semence », parce que si on leur donnait l'opportunité de vivre dans un monde comme celui qu'on veut construire, ils ne seraient pas enclins à être serviables et à coopérer. Il leur manque simplement l'Amour. Dans le fond, c'est leur égoïsme
qui les pousse à fuir. Un égoïsme qui peut se déguiser de toutes sortes de manières : vie saine, santé, purification, évolution spirituelle incluse. Mais, dans le fond, c'est simplement de l'égoïsme. C'est comme si un médecin fuyait l'hôpital par crainte de contagion et disait que sa santé est la seule
chose importante. Si tous les médecins pensaient ainsi...pauvres malades !
Les explications d'Ami parvinrent à me faire mieux comprendre la situation, mais le destin de ces gens me faisait encore de la peine. C'est pour cette raison que j'ai demandé :
- Est-ce que la possibilité de créer un monde qui soit bon n'existe pas sans qu'il soit nécessaire d'éliminer autant de millions de personnes ?
- Excellente question !
- Pourquoi ?
- Parce que oui, c'est possible. Je vais maintenant vous montrer d'autres enregistrements. Nous avons ici l'enregistrement de ce qui s'est passé dans un autre endroit. Regardons attentivement.
Ami actionna de nouveau les contrôles et, dans les vitres apparurent de nouvelles images. Cette fois, il s'agissait d'un monde ressemblant beaucoup à la Terre et à Kia. Les personnes aussi étaient
presque semblables à nous. Il y avait même plusieurs races différentes.
Dans une ville importante, il y avait de grandes foules devant les portes d'un immense édifice.
- Nous assistons à un moment historique : le Gouvernement Mondial vient d'être formé ! Les représentants choisis pour chaque pays ne sont pas, comme c'est l'habitude, de simples politiciens...
- Qui sont-ils alors ?
- Ce sont des serviteurs du Plan Cosmique. Ce monde commence à se diriger selon les Lois
Divines, selon les principes universels. Vinka paraissait fascinée.
- Comme c'est merveilleux !
- Ici se produit l'union de plusieurs groupes ; spirituels, religieux, écologiques et pacifiques.
Ils proposent la coexistence fraternelle, telle que pratiquée dans tous les mondes civilisés et les gens ont décidé de les croire...Il n'y a pas d'autres chemins...
- Pourquoi ?
- Parce qu'il y a eu un désastre économique à l'échelle mondiale. D'une part, dû à une multitude d'expériences atomiques, à la contamination et à la surexploitation des richesses naturelles, il y eut de grands déséquilibres écologiques. Les changements climatiques affectèrent la production d'aliments. De nouvelles épidémies apparurent : peste, fléaux. A part cela, il y eu des guerres à l'échelle mondiale. Guerres entre les systèmes sociaux, guerres de frontières, guerres entre différentes religions. Tout l'argent servait à l'armement. Il y eut la faim , la misère et la peur. Les
gens sont devenus fatigués et comme il n'y avait qu'une seule alternative capable d'empêcher la folie collective, pacifiquement et d'un commun accord, ils décidèrent d'essayer cette coexistence fraternelle.
A travers les vitres on nous montrait des scènes variées.
- Maintenant, nous voyons le moment où on a exécuté la première décision du
Gouvernement Mondial.
Dans toutes les villes, des milliers et des milliers de personnes étaient groupées devant des tonnes et des tonnes d'engins de guerre : mitrailleuses, fusils, canons et tous ces éléments destructeurs d'un orgueil démesuré provoqué chez certaines personnes de ma planète.
- Que font-ils ?
- En ce moment, dans chaque pays, ou encore mieux « ex-pays », dans chaque province de ce monde, on procède à la transformation de l'armement.
- Nous vîmes comment de grandes flammes fondaient les métaux. Dans les ports, les navire de guerre étaient transformés en cargos. Dans les aéroports, les avions de guerre devenaient des avions de passagers. Les chars d'assauts eux, servaient de tracteurs.
Je me souvins alors des paroles écrites par le prophète Isaïe. Celles qui apparaissent au début de mon livre précédent. Je vais les répéter ici telles qu'elles sont citées dans la Bible :
- « ...ils transformeront leurs épées en bêches et leurs lances en faucilles ; les nations fraterniseront et les guerres disparaîtront ; »
Pendant que les flammes fondaient les métaux dans un acte symbolique de fraternité et de paix, les gens entonnaient des chants. Beaucoup pleuraient d'émotion.
- Maintenant observez attentivement. La meilleure partie arrive.
Dans le ciel, apparurent des milliers et des milliers d'objets lumineux qui commencèrent à voler en cercle autour des bûchers. Les gens les saluaient avec émotion et allégresse. Certains vaisseaux descendirent et leurs occupants sortirent pour venir se joindre à la foule composée de ceux qui bannissaient pour toujours la destruction et la violence.
A l'aide de haut-parleurs, les visiteurs de l'espace se présentaient à la foule. « Nous vous saluons, frères de cette planète. Ce merveilleux geste que vous posez aujourd'hui, a été inspiré par les forces constructives de l'univers. Il s'est répercuté au plus profond de vos cœurs et vous a incité à lutter pour sauver votre futur. Vous avez réussi à surmonter l'égoïsme, l'ignorance, la méfiance et la violence. Cela indique que vous avez atteint le niveau qui vous permet de rentrer dans la Confraternité Cosmique. A partir de maintenant, vous ne souffrirez plus. Nous sommes venus vous offrir tout notre bagage de connaissances scientifiques et spirituelles pour que d'ici peu, vous soyez organisés en accord, à l'harmonie cosmique qui, elle, est régie par l'Amour Universel ».
Les gens s'embrassaient. Ils tendaient leurs mains vers les vaisseaux avec des gestes émerveillés et joyeux.
Quoique le spectacle fut émouvant et que Vinka pleurait ouvertement, je suis parvenu à surmonter les sentiments qui s'entassaient dans ma poitrine pour formuler une question :
- Comment se fait-il que ces personnes ne ressentent pas de craintes devant l'apparition des vaisseaux ?
- La réponse est très simple, dit Ami, en souriant. C'est dû à toute la diffusion d'informations qu'ont préalablement effectuée nos amis, les missionnaires de ce monde. Tous les groupes motivés
par l'Amour reconnaissent notre existence et notre aide. Ils prophétisent tous, en accord avec nos messages, qu'une fois que l'unification et l'élimination des armements seront accomplies, les vaisseaux de leurs frères de l'espace apparaîtront. Ceci a créé une conscience universelle dans cette humanité. C'est pour ça que vos missions sont si importantes.
Vinka, surprise par le spectacle fraternel se déroulant devant ses yeux exprima son enthousiasme :
- J'aimerai être là ! Allons-y s'il te plaît... Ami commença à rire.
- Tu ne sais pas ce que tu demandes. Ces images ont été enregistrées, il y a si longtemps, qu'au moment où ces événements avaient lieu, l'homme de votre monde ne connaissait pas encore l'écriture.
- Ça ne se peut pas...
- Tu fais mieux de le croire...
- Pourquoi utilises-tu des images si anciennes ? Est-ce qu'aucun autre monde n'a été sauvé depuis lors ?
Le rire d'Ami nous fit comprendre que nous nous trompions.
- La raison pour laquelle je vous montre ce monde et pas un autre, est due au fait que ces gens vous ressemblent beaucoup. Ainsi, tout vous paraît plus familier, mais je peux vous montrer les mêmes spectacles ayant eu lieu à toutes les époques dans plusieurs milliers de mondes de cette galaxie.
- De toute manière, j'aimerai y aller. J'aimerai voir comment ils ont évolué au cours de tous ces millénaires, dit Vinka.
- J'aimerai vous y amener, mais nous n'avons pas le temps. Je peux cependant vous dire que ce monde est aujourd'hui très semblable aux planètes civilisées que vous avez connues. Il n'existe qu'une seule race humaine et...
- Une seule race. J'en vois plusieurs ici...
- Oui, mais avec les années elles se sont fusionnées. Aujourd'hui, il n'y en a qu'une seule. Elles est la résultante du mélange de toutes les autres. Maintenant, il ne reste plus de spécimens humains des races originelles.
Vinka semblait être devenue triste.
- Alors, toutes ces personnes que nous avons vues...elles sont mortes ? Le visage joyeux d 'Ami, nous fit pressentir qu'il n'en était rien.
- Ils sont tous « vivants et très grouillants ».
Nos regards perçants exigeaient de lui une explication. Sur Ofir, on m'avait dit qu'un monsieur qui semblait avoir soixante-dix ans en avait en réalité près de quinze cents, mais ces gens devraient en avoir des milliers et des milliers...
Une fois qu'un monde entre dans la Confraternité, tous ses habitants demeurent vivants pour toujours.
Nos bouches et nos yeux grand ouverts, firent rire Ami.
- ...Excusez-moi si je ris, mais vos visages...Je vous comprends, c'est une très grande surprise. C'est cependant la vérité. Nos découvertes dans les domaines scientifiques et spirituels nous permettent d'arrêter le vieillissement cellulaire et lorsqu'un monde entre dans Confraternité nous lui remettons toutes nos connaissances.
Je ne comprenais pas. Bien que les hommes d'Ofir aient eu quinze cents ans, ils paraissaient quand même plus âgés que les autres. Par conséquent, il y avait un vieillissement cellulaire.
- Pourquoi alors les hommes d'Ofir n'ont-ils pas tous l'air jeune ?
- Parce que leur corps n'est pas aussi jeune, dit-il avec malice.
- Je ne comprends pas.
- Il arrive que tous ne veulent pas se soumettre indéfiniment au procédé d'arrêt du vieillissement. Certains ont évolué plus que le reste de leurs frères. Alors, le monde dans lequel ils vivent, leur paraît maintenant « petit ». ils veulent s'en aller dans des mondes supérieurs mais, pour cela ils doivent auparavant rendre le corps qu'ils utilisent. Ils ne peuvent pas entrer avec lui, dans les mondes supérieurs. Ainsi, ils doivent laisser vieillir le vieux corps, jusqu'à ce qu'il ne fonctionne
plus...
- Jusqu'à ce qu'ils meurent ?
- Seulement le corps meurt. Dans les mondes de la Confraternité, les gens savent comment
demeurer conscients en dehors du corps physique. Leur conscience reste toujours éveillée. Ils passent ainsi du vieux corps au nouveau, sans perdre, ni la conscience, ni la mémoire. La vie éternelle est un fait réel et garanti pour ceux qui réussissent à entrer dans un monde civilisé.
- Garanti ?
- Bien, il faut savoir interpréter les Saintes Écritures de vos mondes. On y promet la vie éternelle pour certains...
- Alors..., la mort...
- La mort n'existe pas, pour personne. Croyez-vous que Dieu est assez méchant pour permettre quelque chose comme ceci ? Il existe des changements d'états mais l'esprit est éternel. Aux personnes des mondes non civilisés, on ne permet pas le changement de corps ? En conservant la mémoire de la vie précédente. C'est ça qui produit l'illusion de « mort ». dans les mondes civilisés, tous se souviennent de leurs expériences passées.
Vinka écoutait ravie.
- Alors, ça vaut la peine d'arriver à un monde supérieur.
- C'est ainsi ! Mais je le répète, il faut le gagner. Rien ne s'obtient sans effort. On ne peut récolter des ambroquitas sans les semer.
- Qu'est-ce que c'est des ambroquitas ?
- Un riche fruit de mon monde...
Je me suis alors souvenu que, lors de sa visite précédente, il avait promis de m'emmener sur sa planète.
- A propos...
- Oui, à propos, dit Vinka, te souviens-tu de m'avoir promis de m'emmener dans ta maison ?
- Dans ma maison ? Il feignit la surprise. Je n'ai jamais dit ça. Seulement, que vous connaîtriez ma planète ! Mais souvenez-vous que vous ne pouvez pas sortir du vaisseau dans les mondes civilisés, pour le moment du moins. C'est justement là que nous allons, à la planète Poupée Galactique .
- Qu'est-ce que cette Poupée Galaxie ?
- C'est ainsi que s'appelle la planète où je vis. Nous arriverons bientôt.
- Quel joli nom!dit Vinka.
- Bon, au moins ça résonne mieux que Kia, ou Terre. Ces mots n'ont aucune poésie. Nous avons voulu savoir si tous les mondes civilisés avaient des noms comme celui-ci.
- Presque tous, quoique certains désirent conserver les noms primitifs. En général, nous cherchons des noms poétiques pour tout : mondes, régions, rivières, montagnes, lacs, lieux, chemins.
- Sur Kia, nous utilisons des noms de héros.
- Tu veux dire de guerriers, précisa Ami. Comme vos mondes sont violents et belliqueux...Si vous étiez plus évolués, vous utiliseriez des noms d'artistes, de scientifiques et de Maîtres. Lorsque vous serez encore plus évolués, vous aurez recours à de plus belle images.
Enthousiasmée par ce qu'elle venait d'entendre, Vinka s'approcha de moi en disant :
- Allons Pedrito. Je t'invite à marcher avec moi dans ces prairies. Allons par la rues des oiseaux bleus jusqu'à la place du miroir magique...
Elle me prit par la main et me conduisit dans l'enceinte postérieure du vaisseau. La fantaisie qu'elle me proposait me plaisait, mais je n'ai pas été capable de continuer le jeu. Mon imagination ne fonctionnait pas lorsqu'il y avait d'autres personnes présentes. La timidité me bloquait.
- Si ce que tu as à me montrer est bon pour les autres, mets les opinions que les autres ont de toi dans ta poche, dit Ami, de la salle de commandes. Apprends à être toi-même, sans demander la permission. Essaie de comprendre ce que signifie un cœur ailé, avec des ailes.
Vinka n'a pas semblé aimer qu'Ami s'immisce dans nos jeux en utilisant la télépathie ! Elle lui dit, en faisant semblant de parler avec un haut-parleur :
- « On demande à l'équipage de ne pas intervenir dans les affaires privées des autres membres du vaisseau ».
- Tu as parfaitement raison, dit Ami. Dans les mondes civilisés, c'est un vilain délit que de manquer de respect envers l'intimité des personnes.
Vinka trouva là un motif pour blaguer.
- Alors, comment se fait-il que tu ne sois pas dans un cachot ? Ami répondit en riant :
- Je regrette. J'ai le vilain défaut d'être capable de capter les pensées, et vous, comme de bon non-civilisés, vous pensez à un niveau atrocement bruyant. Il est pénible d'écouter le son d'un appareil de radio poussé à plein volume. Ce qui arrive c'est que n'avez pas encore appris à calmer vos pensées. Si nous faisions la même chose, pouvez-vous imaginer la cacophonie épouvantable que nous devrions supporter en étant télépathes ? C'est à cause de ça que, lorsque nous allons travailler dans vos mondes, nous préférons passer par des zones dans lesquelles le « bruit » est plus faible.
Ceci m'intéressait vivement, mais je ne voulais pas contrarier Vinka. Évidemment , elle désirait parler avec moi, en tête-à-tête. J'ai donc demandé mentalement à Ami :
- Dans quelles zones de la Terre le « bruit » des pensées est-il plus faible ?
- Il y a des points dans vos mondes qui sont situés dans des endroits correspondant à des zones plus subtiles de ce grand organisme qu'on appelle planète...
- Les endroits ne sont pas tous égaux ?
- Une cellule de cheveux n'est pas égale à une cellule du cerveau. De la même façon, il y a aussi des endroits spéciaux sur les planètes. Dans ces points, les radiations sont plus subtiles. C'est pourquoi les gens qui y habitent sont moins « bruyants ». Donc, il nous est plus supportable de passer par ces régions.
- Ce serait encore plus supportable, si tu nous laissais parler en paix une bonne fois, exprima
Vinka, moitié humoristique, moitié sérieuse ;
- C'est bien ! Mais essayez de ne pas faire trop de « bruit » avec vos pensées chaotiques et vos émotions incontrôlées.
- Les émotions font aussi du bruit? demandais-je mentalement.
- Les émotions négatives ou incontrôlées sont la pire source de « bruit ». Mais, je ne dirai rien de plus...Vinka pourrait me jeter hors du vaisseau, dit-il en riant, quoique vous n'aurez pas beaucoup de temps pour votre téléroman bon marché. Nous sommes arrivés à la planète Poupée Galactique.
- Oui, il y est. Dans l'un d'entre eux.
- Dans lequel, Ami ? Je ne l'ai pas lu. L'enfant de l'espace commençait à s'amuser.
- Oui, tu l'as lu. Plus que cela, tu l'as écrit. C'est là qu'on le trouve.
- Dans « AMI » ?
- Dans « AMI », répondit-il.
- Je ne me souviens pas...
- Alors, relie-le encore. Certains parlent de « possession démoniaque », lorsqu'une personne commet des actes de barbarie. Vous êtes capables de vous imaginer que les forces négatives sont un être, mais lorsqu'une personne est en Amour, personne n'a l'idée de parler de « possession divine ». vous êtes très étranges...Pensez à ça. Mais c'est encore mieux de mettre en pratique le conseil de Krato.
Vinka vint se placer près de moi.
- Pour moi, ce sera très facile...maintenant.
- Et j'espère que tu réussiras à étendre ton affection plus loin qu'à Pedrito. Ton peuple sur
Kia a besoin de toi. Mais, avant d'y retourner, je veux vous montrer quelques enregistrements...
- Quand retournons-nous à Kia?demandais-je.
- Je n'ai pas dit que nous allions immédiatement à Kia, mais le moment viendra.
- Alors...Il n'y a pas d'autres solutions ?
- Vinka ne peut rester ici pour toujours, dit Ami, elle doit retourner sur son monde, écrire un autre livre, continuer à servir. Toi aussi, tu dois faire de même sur ta planète, mais auparavant regardez ceci.
A travers les vitres, apparut un monde gris foncé. Il ne m'intéressa pas. Vinka non plus, ne fut pas intéressée. Nous continuions tous les deux à nous tenir par la main et à nous regarder tristement.
- Assez de drames bon marché, s'exclama notre ami en souriant.
- C'est que nous allons être séparés...
- Et quel est le problème ? Vous ne serez pas séparés pour toujours. Vous aurez la possibilité d'être unis éternellement. Allons-y. Regardez ceci, c'est la destruction d'un monde ! Il essayait de nous remonter le moral.
Même cette annonce ne réussit pas à nous intéresser. Nous demeurions très tristes. Nous voyant ainsi, Ami éteignit l'image, ensuite il expliqua :
- Une partie de l'évolution est d'apprendre à surmonter l'attachement, car l'esprit cherche la
liberté.
- Mais nous nous aimons...
- Le véritable Amour n'attache pas. Il n'enchaîne pas et ne s'enchaîne pas. Par contre, il
libère et se libère. Ceux qui s'aiment véritablement n'ont pas besoin d'être collés ensembles comme des jumeaux siamois. Ha ! Ha ! Désirez-vous recevoir ce châtiment dans votre prochaine incarnation ?
Nous ne savions pas s'il plaisantait ou disait la vérité, mais ses paroles nous aidèrent à nous remettre d'aplomb.
Allumant de nouveau le système qui projetait les images dans les vitres, il expliqua :
- Ce que vous allez voir s'est produit dans un monde qui n'a pas su surmonter sa violence et sa méchanceté malgré tous les efforts que firent ceux qui participèrent au plan d'aide pour ce monde. Regardez bien.
L'atmosphère était obscurcie par une couche de nuages gris. Nous voyions une grande quantité de vaisseaux spatiaux qui descendaient vers la planète.
- Vous voyez présentement « l'opération de sauvetage ». les vaisseaux descendent chercher ceux qui ont soixante-dix « mesures » et plus, pour les sauver, car ils le méritent. C'est en réalité, quelque chose de très triste, un échec. Tous les efforts furent vains.
Les images se succédaient comme une sorte de documentaire filmé. La Terre tremblait presque partout. Les villes côtières étaient balayées par des vagues gigantesques. Un vaisseau de ravitaillement, semblable à celui du Commandant apparut.
- Il est parfois nécessaire d'héberger plusieurs millions de personnes.
- Plusieurs millions !
- Les bonnes personnes sont beaucoup plus nombreuses qu'on le pense. Souvent, la méchanceté n'est qu'une rébellion face à l'injustice, mais elle est exprimée par de mauvais moyens. En d'autres occasions, il s'agit de mauvaises coutumes collectives provoquées par de mauvais systèmes d'organisation. Généralement, la coutume ou la nécessité obligent à mal agir. C'est pour cela qu'il est nécessaire que les messages que nous envoyons soient répandus. Plus le nombre de travailleurs est grand, plus sont diminuées les possibilités, de ce que vous voyez ici.
Le travail de sauvetage d'un vaisseau pour une ville était très long. Beaucoup de personnes étaient
« hissées » au moyen de rayons lumineux. Leurs visages témoignaient de la surprise ou de la crainte. Dans plusieurs cas, de la joie.
- Pourquoi tout est-il si sombre ?
- Parce qu'ils viennent de faire éclater des milliers de bombes nucléaires. La pluie radioactive commencera bientôt. Ensuite, la planète se refroidira tellement qu'il deviendra impossible d'y survivre.
Nous vîmes un vaisseau passer au-dessus d'une montagne. Au-dessous, un groupe de personnes lui firent des signaux mais il ne s'arrêta pas pour sauver ces gens.
- Pourquoi ne les recueille t-il pas ?
- Ils n'ont pas un niveau assez élevé, répondit Ami.
- Ah ! Ils ont vérifié leur niveau d'évolution avec leur appareil « sensomètre »...
- Ce n'est pas nécessaire dans ce cas. C'est une communauté retirée de la civilisation. Toutes ces personnes avaient décidé de fuir leurs problèmes au lieu de collaborer pour les résoudre. Ils n'ont pas un niveau suffisamment élevé. Maintenant, pour avoir voulu sauver seulement « leur » propre vie, ils la perdront. Ils devront attendre une autre opportunité, dans un autre monde. Ce sera dans une nouvelle existence...
Les paroles d'Ami, la vision d'un monde complètement obscurci par les nuages de poussière contaminée, le spectacle d'êtres humains qui mouraient sur une planète qui n'arrêtait pas de trembler, où on voyait des montagnes d'eau déferler sur les continents, détruisant tout sur leur passage, pendant que des milliers de vaisseaux sélectionnaient seulement quelques millions de personnes et laissaient la majorité condamnée à mourir. Tout cela produisit en nous une terrible angoisse.
Vinka avait les yeux remplis de larmes.
- Il me paraît épouvantablement cruel de laisser là, abandonnées , ces personnes qui se sont retirées pour vivre une vie plus en contact avec la nature, lorsqu'elles ont constaté que tout était perdu.
- Tu te trompes. Elles n'ont pas fui lorsque tout était perdu, mais bien avant. Elles ont fui lorsqu'il était encore possible de faire quelque chose. Il aurait peut-être suffi de leur travail, pour sauver ce monde. Souviens-toi, le tailleur de pierre, avec une goutte d'eau, a réussi...
Malgré les explications d'Ami, ça me semblait de la vengeance de laisser ici ces pauvres gens.
- Il ne s'agit pas de vengeance mais de sélectionner la « bonne semence ». ce n'est qu'avec des êtres bons qu'on peut créer une civilisation dans laquelle on peut dormir en paix en laissant la porte ouverte, où l'on peut laisser les biens de consommation à la libre disposition des personnes. Ceux qui seraient sauvés ne seraient pas de la « bonne semence », parce que si on leur donnait l'opportunité de vivre dans un monde comme celui qu'on veut construire, ils ne seraient pas enclins à être serviables et à coopérer. Il leur manque simplement l'Amour. Dans le fond, c'est leur égoïsme
qui les pousse à fuir. Un égoïsme qui peut se déguiser de toutes sortes de manières : vie saine, santé, purification, évolution spirituelle incluse. Mais, dans le fond, c'est simplement de l'égoïsme. C'est comme si un médecin fuyait l'hôpital par crainte de contagion et disait que sa santé est la seule
chose importante. Si tous les médecins pensaient ainsi...pauvres malades !
Les explications d'Ami parvinrent à me faire mieux comprendre la situation, mais le destin de ces gens me faisait encore de la peine. C'est pour cette raison que j'ai demandé :
- Est-ce que la possibilité de créer un monde qui soit bon n'existe pas sans qu'il soit nécessaire d'éliminer autant de millions de personnes ?
- Excellente question !
- Pourquoi ?
- Parce que oui, c'est possible. Je vais maintenant vous montrer d'autres enregistrements. Nous avons ici l'enregistrement de ce qui s'est passé dans un autre endroit. Regardons attentivement.
Ami actionna de nouveau les contrôles et, dans les vitres apparurent de nouvelles images. Cette fois, il s'agissait d'un monde ressemblant beaucoup à la Terre et à Kia. Les personnes aussi étaient
presque semblables à nous. Il y avait même plusieurs races différentes.
Dans une ville importante, il y avait de grandes foules devant les portes d'un immense édifice.
- Nous assistons à un moment historique : le Gouvernement Mondial vient d'être formé ! Les représentants choisis pour chaque pays ne sont pas, comme c'est l'habitude, de simples politiciens...
- Qui sont-ils alors ?
- Ce sont des serviteurs du Plan Cosmique. Ce monde commence à se diriger selon les Lois
Divines, selon les principes universels. Vinka paraissait fascinée.
- Comme c'est merveilleux !
- Ici se produit l'union de plusieurs groupes ; spirituels, religieux, écologiques et pacifiques.
Ils proposent la coexistence fraternelle, telle que pratiquée dans tous les mondes civilisés et les gens ont décidé de les croire...Il n'y a pas d'autres chemins...
- Pourquoi ?
- Parce qu'il y a eu un désastre économique à l'échelle mondiale. D'une part, dû à une multitude d'expériences atomiques, à la contamination et à la surexploitation des richesses naturelles, il y eut de grands déséquilibres écologiques. Les changements climatiques affectèrent la production d'aliments. De nouvelles épidémies apparurent : peste, fléaux. A part cela, il y eu des guerres à l'échelle mondiale. Guerres entre les systèmes sociaux, guerres de frontières, guerres entre différentes religions. Tout l'argent servait à l'armement. Il y eut la faim , la misère et la peur. Les
gens sont devenus fatigués et comme il n'y avait qu'une seule alternative capable d'empêcher la folie collective, pacifiquement et d'un commun accord, ils décidèrent d'essayer cette coexistence fraternelle.
A travers les vitres on nous montrait des scènes variées.
- Maintenant, nous voyons le moment où on a exécuté la première décision du
Gouvernement Mondial.
Dans toutes les villes, des milliers et des milliers de personnes étaient groupées devant des tonnes et des tonnes d'engins de guerre : mitrailleuses, fusils, canons et tous ces éléments destructeurs d'un orgueil démesuré provoqué chez certaines personnes de ma planète.
- Que font-ils ?
- En ce moment, dans chaque pays, ou encore mieux « ex-pays », dans chaque province de ce monde, on procède à la transformation de l'armement.
- Nous vîmes comment de grandes flammes fondaient les métaux. Dans les ports, les navire de guerre étaient transformés en cargos. Dans les aéroports, les avions de guerre devenaient des avions de passagers. Les chars d'assauts eux, servaient de tracteurs.
Je me souvins alors des paroles écrites par le prophète Isaïe. Celles qui apparaissent au début de mon livre précédent. Je vais les répéter ici telles qu'elles sont citées dans la Bible :
- « ...ils transformeront leurs épées en bêches et leurs lances en faucilles ; les nations fraterniseront et les guerres disparaîtront ; »
Pendant que les flammes fondaient les métaux dans un acte symbolique de fraternité et de paix, les gens entonnaient des chants. Beaucoup pleuraient d'émotion.
- Maintenant observez attentivement. La meilleure partie arrive.
Dans le ciel, apparurent des milliers et des milliers d'objets lumineux qui commencèrent à voler en cercle autour des bûchers. Les gens les saluaient avec émotion et allégresse. Certains vaisseaux descendirent et leurs occupants sortirent pour venir se joindre à la foule composée de ceux qui bannissaient pour toujours la destruction et la violence.
A l'aide de haut-parleurs, les visiteurs de l'espace se présentaient à la foule. « Nous vous saluons, frères de cette planète. Ce merveilleux geste que vous posez aujourd'hui, a été inspiré par les forces constructives de l'univers. Il s'est répercuté au plus profond de vos cœurs et vous a incité à lutter pour sauver votre futur. Vous avez réussi à surmonter l'égoïsme, l'ignorance, la méfiance et la violence. Cela indique que vous avez atteint le niveau qui vous permet de rentrer dans la Confraternité Cosmique. A partir de maintenant, vous ne souffrirez plus. Nous sommes venus vous offrir tout notre bagage de connaissances scientifiques et spirituelles pour que d'ici peu, vous soyez organisés en accord, à l'harmonie cosmique qui, elle, est régie par l'Amour Universel ».
Les gens s'embrassaient. Ils tendaient leurs mains vers les vaisseaux avec des gestes émerveillés et joyeux.
Quoique le spectacle fut émouvant et que Vinka pleurait ouvertement, je suis parvenu à surmonter les sentiments qui s'entassaient dans ma poitrine pour formuler une question :
- Comment se fait-il que ces personnes ne ressentent pas de craintes devant l'apparition des vaisseaux ?
- La réponse est très simple, dit Ami, en souriant. C'est dû à toute la diffusion d'informations qu'ont préalablement effectuée nos amis, les missionnaires de ce monde. Tous les groupes motivés
par l'Amour reconnaissent notre existence et notre aide. Ils prophétisent tous, en accord avec nos messages, qu'une fois que l'unification et l'élimination des armements seront accomplies, les vaisseaux de leurs frères de l'espace apparaîtront. Ceci a créé une conscience universelle dans cette humanité. C'est pour ça que vos missions sont si importantes.
Vinka, surprise par le spectacle fraternel se déroulant devant ses yeux exprima son enthousiasme :
- J'aimerai être là ! Allons-y s'il te plaît... Ami commença à rire.
- Tu ne sais pas ce que tu demandes. Ces images ont été enregistrées, il y a si longtemps, qu'au moment où ces événements avaient lieu, l'homme de votre monde ne connaissait pas encore l'écriture.
- Ça ne se peut pas...
- Tu fais mieux de le croire...
- Pourquoi utilises-tu des images si anciennes ? Est-ce qu'aucun autre monde n'a été sauvé depuis lors ?
Le rire d'Ami nous fit comprendre que nous nous trompions.
- La raison pour laquelle je vous montre ce monde et pas un autre, est due au fait que ces gens vous ressemblent beaucoup. Ainsi, tout vous paraît plus familier, mais je peux vous montrer les mêmes spectacles ayant eu lieu à toutes les époques dans plusieurs milliers de mondes de cette galaxie.
- De toute manière, j'aimerai y aller. J'aimerai voir comment ils ont évolué au cours de tous ces millénaires, dit Vinka.
- J'aimerai vous y amener, mais nous n'avons pas le temps. Je peux cependant vous dire que ce monde est aujourd'hui très semblable aux planètes civilisées que vous avez connues. Il n'existe qu'une seule race humaine et...
- Une seule race. J'en vois plusieurs ici...
- Oui, mais avec les années elles se sont fusionnées. Aujourd'hui, il n'y en a qu'une seule. Elles est la résultante du mélange de toutes les autres. Maintenant, il ne reste plus de spécimens humains des races originelles.
Vinka semblait être devenue triste.
- Alors, toutes ces personnes que nous avons vues...elles sont mortes ? Le visage joyeux d 'Ami, nous fit pressentir qu'il n'en était rien.
- Ils sont tous « vivants et très grouillants ».
Nos regards perçants exigeaient de lui une explication. Sur Ofir, on m'avait dit qu'un monsieur qui semblait avoir soixante-dix ans en avait en réalité près de quinze cents, mais ces gens devraient en avoir des milliers et des milliers...
Une fois qu'un monde entre dans la Confraternité, tous ses habitants demeurent vivants pour toujours.
Nos bouches et nos yeux grand ouverts, firent rire Ami.
- ...Excusez-moi si je ris, mais vos visages...Je vous comprends, c'est une très grande surprise. C'est cependant la vérité. Nos découvertes dans les domaines scientifiques et spirituels nous permettent d'arrêter le vieillissement cellulaire et lorsqu'un monde entre dans Confraternité nous lui remettons toutes nos connaissances.
Je ne comprenais pas. Bien que les hommes d'Ofir aient eu quinze cents ans, ils paraissaient quand même plus âgés que les autres. Par conséquent, il y avait un vieillissement cellulaire.
- Pourquoi alors les hommes d'Ofir n'ont-ils pas tous l'air jeune ?
- Parce que leur corps n'est pas aussi jeune, dit-il avec malice.
- Je ne comprends pas.
- Il arrive que tous ne veulent pas se soumettre indéfiniment au procédé d'arrêt du vieillissement. Certains ont évolué plus que le reste de leurs frères. Alors, le monde dans lequel ils vivent, leur paraît maintenant « petit ». ils veulent s'en aller dans des mondes supérieurs mais, pour cela ils doivent auparavant rendre le corps qu'ils utilisent. Ils ne peuvent pas entrer avec lui, dans les mondes supérieurs. Ainsi, ils doivent laisser vieillir le vieux corps, jusqu'à ce qu'il ne fonctionne
plus...
- Jusqu'à ce qu'ils meurent ?
- Seulement le corps meurt. Dans les mondes de la Confraternité, les gens savent comment
demeurer conscients en dehors du corps physique. Leur conscience reste toujours éveillée. Ils passent ainsi du vieux corps au nouveau, sans perdre, ni la conscience, ni la mémoire. La vie éternelle est un fait réel et garanti pour ceux qui réussissent à entrer dans un monde civilisé.
- Garanti ?
- Bien, il faut savoir interpréter les Saintes Écritures de vos mondes. On y promet la vie éternelle pour certains...
- Alors..., la mort...
- La mort n'existe pas, pour personne. Croyez-vous que Dieu est assez méchant pour permettre quelque chose comme ceci ? Il existe des changements d'états mais l'esprit est éternel. Aux personnes des mondes non civilisés, on ne permet pas le changement de corps ? En conservant la mémoire de la vie précédente. C'est ça qui produit l'illusion de « mort ». dans les mondes civilisés, tous se souviennent de leurs expériences passées.
Vinka écoutait ravie.
- Alors, ça vaut la peine d'arriver à un monde supérieur.
- C'est ainsi ! Mais je le répète, il faut le gagner. Rien ne s'obtient sans effort. On ne peut récolter des ambroquitas sans les semer.
- Qu'est-ce que c'est des ambroquitas ?
- Un riche fruit de mon monde...
Je me suis alors souvenu que, lors de sa visite précédente, il avait promis de m'emmener sur sa planète.
- A propos...
- Oui, à propos, dit Vinka, te souviens-tu de m'avoir promis de m'emmener dans ta maison ?
- Dans ma maison ? Il feignit la surprise. Je n'ai jamais dit ça. Seulement, que vous connaîtriez ma planète ! Mais souvenez-vous que vous ne pouvez pas sortir du vaisseau dans les mondes civilisés, pour le moment du moins. C'est justement là que nous allons, à la planète Poupée Galactique .
- Qu'est-ce que cette Poupée Galaxie ?
- C'est ainsi que s'appelle la planète où je vis. Nous arriverons bientôt.
- Quel joli nom!dit Vinka.
- Bon, au moins ça résonne mieux que Kia, ou Terre. Ces mots n'ont aucune poésie. Nous avons voulu savoir si tous les mondes civilisés avaient des noms comme celui-ci.
- Presque tous, quoique certains désirent conserver les noms primitifs. En général, nous cherchons des noms poétiques pour tout : mondes, régions, rivières, montagnes, lacs, lieux, chemins.
- Sur Kia, nous utilisons des noms de héros.
- Tu veux dire de guerriers, précisa Ami. Comme vos mondes sont violents et belliqueux...Si vous étiez plus évolués, vous utiliseriez des noms d'artistes, de scientifiques et de Maîtres. Lorsque vous serez encore plus évolués, vous aurez recours à de plus belle images.
Enthousiasmée par ce qu'elle venait d'entendre, Vinka s'approcha de moi en disant :
- Allons Pedrito. Je t'invite à marcher avec moi dans ces prairies. Allons par la rues des oiseaux bleus jusqu'à la place du miroir magique...
Elle me prit par la main et me conduisit dans l'enceinte postérieure du vaisseau. La fantaisie qu'elle me proposait me plaisait, mais je n'ai pas été capable de continuer le jeu. Mon imagination ne fonctionnait pas lorsqu'il y avait d'autres personnes présentes. La timidité me bloquait.
- Si ce que tu as à me montrer est bon pour les autres, mets les opinions que les autres ont de toi dans ta poche, dit Ami, de la salle de commandes. Apprends à être toi-même, sans demander la permission. Essaie de comprendre ce que signifie un cœur ailé, avec des ailes.
Vinka n'a pas semblé aimer qu'Ami s'immisce dans nos jeux en utilisant la télépathie ! Elle lui dit, en faisant semblant de parler avec un haut-parleur :
- « On demande à l'équipage de ne pas intervenir dans les affaires privées des autres membres du vaisseau ».
- Tu as parfaitement raison, dit Ami. Dans les mondes civilisés, c'est un vilain délit que de manquer de respect envers l'intimité des personnes.
Vinka trouva là un motif pour blaguer.
- Alors, comment se fait-il que tu ne sois pas dans un cachot ? Ami répondit en riant :
- Je regrette. J'ai le vilain défaut d'être capable de capter les pensées, et vous, comme de bon non-civilisés, vous pensez à un niveau atrocement bruyant. Il est pénible d'écouter le son d'un appareil de radio poussé à plein volume. Ce qui arrive c'est que n'avez pas encore appris à calmer vos pensées. Si nous faisions la même chose, pouvez-vous imaginer la cacophonie épouvantable que nous devrions supporter en étant télépathes ? C'est à cause de ça que, lorsque nous allons travailler dans vos mondes, nous préférons passer par des zones dans lesquelles le « bruit » est plus faible.
Ceci m'intéressait vivement, mais je ne voulais pas contrarier Vinka. Évidemment , elle désirait parler avec moi, en tête-à-tête. J'ai donc demandé mentalement à Ami :
- Dans quelles zones de la Terre le « bruit » des pensées est-il plus faible ?
- Il y a des points dans vos mondes qui sont situés dans des endroits correspondant à des zones plus subtiles de ce grand organisme qu'on appelle planète...
- Les endroits ne sont pas tous égaux ?
- Une cellule de cheveux n'est pas égale à une cellule du cerveau. De la même façon, il y a aussi des endroits spéciaux sur les planètes. Dans ces points, les radiations sont plus subtiles. C'est pourquoi les gens qui y habitent sont moins « bruyants ». Donc, il nous est plus supportable de passer par ces régions.
- Ce serait encore plus supportable, si tu nous laissais parler en paix une bonne fois, exprima
Vinka, moitié humoristique, moitié sérieuse ;
- C'est bien ! Mais essayez de ne pas faire trop de « bruit » avec vos pensées chaotiques et vos émotions incontrôlées.
- Les émotions font aussi du bruit? demandais-je mentalement.
- Les émotions négatives ou incontrôlées sont la pire source de « bruit ». Mais, je ne dirai rien de plus...Vinka pourrait me jeter hors du vaisseau, dit-il en riant, quoique vous n'aurez pas beaucoup de temps pour votre téléroman bon marché. Nous sommes arrivés à la planète Poupée Galactique.
Chapitre XV
POUPEE GALACTIQUE
Je croyais contempler un monde de jouets. Ce petit village ressemblait à ceux des lutins que nous voyons dans les bandes dessinées pour enfant. Plusieurs maisons avaient la forme de champignons multicolores. D'autres demeures étaient des sphères qui flottaient dans les airs. Leurs fenêtres étaient ornées de plantes et de fleurs. Tous les habitants que j'ai vus étaient des enfants, absolument tous.
- Nous ne sommes pas tous des enfants, quoique nous aimons conserver cette apparence ? C'est qu'intérieurement nous aimons nous amuser . Nous sommes infantiles dans le bon sens. C'est pour cela que notre monde s'appelle « Poupée », un jouet très apprécié des enfants.
- Je croyais que les mondes civilisés seraient égaux en tout, ai-je dit.
- Bien sûr que non ! Ce serait terriblement ennuyeux. Au contraire, chaque monde se différencie par son « style » qui dépend des goûts particuliers de ses habitants.
- Regarde ceci ! S'exclama Vinka, en voyant un véhicule aérien qui passait tout près. Il avait la forme d'un fruit, une pomme ou, quelque chose de semblable. Il était peint de toutes sortes de dessins : des visages d'animaux souriants, des fleurs, des étoiles et des nuages.
- Les véhicules qui ne sont pas des vaisseaux spatiaux sont construits selon notre fantaisie. Si vous pouviez les voir à l'intérieur, vous en seriez fous.
- Pourquoi ton vaisseau n'est-il pas ainsi ?
- Parce que les navires spatiaux doivent être construits selon les normes de la Confraternité. On fait cela pour éviter les désordres visuels. Dans certaines villes et certaines rues de vos mondes ; il se produit une véritable »cacophonie visuelle », un gratte-ciel d'acier et de verre a pour voisin une cathédrale médiévale ; des panneaux réclames, des câbles, des poteaux...quelque chose pour rendre le système nerveux d'un guarapodactilo malade...
- Nous n'avons pas eu le temps de demander de quoi il s'agissait parce qu'au loin on voyait s'approcher un gigantesque animal blanc. Il ressemblait à un ours en peluche, mais il avait la taille d'un édifice...
Ami nous avertit en riant :
- Ne vous en faites pas, même s'il nous avale. C'est un jouet amusant ! Effectivement, lorsque l'énorme « ours » fut devant nous, il leva une main qui attrapa notre vaisseau. Il ne le prit pas comme on le fait d'habitude, mais il l'attira dans sa main comme s'il utilisait une sorte de magnétisme. Il ouvrit ensuite son énorme gueule et commença à nous gober.
Ami riait de notre surprise. Nous nous sommes imaginés que nous étions dans un parc d'attraction et c'est pourquoi nous ne nous sommes pas trop inquiétés lorsque tout devint noir, dans la bouche de la poupée géante.
Une lumière rose illumina alors la salle de commandes. Au lieu de viscères, de côtes ou de l'intérieur d'un estomac, nous pûmes voir un spectacle fascinant. Il y avait une infinité de personnages que nous voyons habituellement dans les contes pour enfants. Ils se glissaient au milieu de bosquets irréels, de châteaux de rêve, de paysages de contes de fées, le tout décoré de façons absolument fantastiques. C'était un défilé de personnages souriants. Je ne pouvais savoir si ces êtres étaient vivants ou s'il s'agissait d'un film. Peut-être des poupées mécaniques !
- Ce sont des personnages de vieux contes pour enfants. Ils ont été filmés avec des gens déguisés. Nous voyons maintenant la projection avec le système tridimensionnel ou « hyper-réel ». Nous descendions à l'intérieur du corps de la poupée. Plus bas, tout devint d'une très belle couleur vert clair. Maintenant, la vision était encore plus fantastique;Entre des décorations sans formes précises, aux silhouettes et aux couleurs changeantes, flottaient quelques êtres ressemblant à des fées. Leurs corps étaient transparents...
- Ceci est un film, tourné avec des êtres qui habitent dans d'autres plans vibratoires, dans d'autres dimensions. Ce sont entre autres : des fées, des gnomes, des ondines, des sylphides et des salamandres.
Vinka était très impressionnée.
- Alors, ces êtres existent réellement ?
- Bien sûr qu'ils existent. Ils sont aussi réels que toi, moi ou les tripping.
Nous n'avons rien demandé quand Ami mentionna ce nom étrange. Nous comprenions qu'il plaisantait, sans cependant en être tout à fait sûr...
- Maintenant, nous arrivons à la dernière partie. N'ayez crainte de ce que vous allez voir. Cette fois, ce fut une lumière topaze ambrée qui inonda l'intérieur du vaisseau. En observant à travers les vitres, nous vîmes un défilé encore plus incroyable. Les êtres qui le composaient avaient des corps enflammés, des corps de feu. C'étaient des flammes rouges, violettes, jaunes, bleues, vertes et blanches. Ils avaient des formes humaines, quoique sans traits définis, car ils n'étaient que
des flammes, excepté les yeux. Quels yeux ! Des regards fascinants, pénétrants, pleins de douceur et de force.
Un des êtres nous regarda fixement, s'approcha de notre vaisseau et ensuite, à notre stupéfaction, traversa la fenêtre et entra dans la salle de commandes. J'ai cru que tout brûlerait, qu'il y aurait un incendie ! J'ai craint que cet être de flamme couleur rouge, tout embrasé, me touche, me brûle.
- Ne craint rien, dit Ami, en voyant Vinka, qui, les yeux écarquillés, contemplait cette entité flamboyante qui dansait au milieu de nous en illuminant l'intérieur du vaisseau avec la couleur de ses flammes. Ce n'est qu'un jeu, dit-il.
Le spécimen enflammé, de couleur rouge, se retira en traversant la fenêtre mais un autre, celui-là de couleur jaune, commença à faire son entrée dans notre véhicule. Il exécuta une danse étonnante.
Si vous saviez comprendre le langage renfermé dans ses mouvements, vous découvriez de grandes vérités universelles, expliqua Ami.
Lorsque l'être jaune se retira, un autre fit son apparition, et ainsi, un par un, passèrent tous ces personnages enflammés. Lorsque le dernier, de couleur blanche, se retira, une grande porte s'ouvrit et nous fûmes éjectés à l'extérieur par le dos de l' »ours » géant.
Ami attendait avec délice nos questions.
- Qui sont ces êtres ?
- Ce sont les habitants des soleils. Mais, bien sûr, tout était enregistrement, une projection.
- Ce ne pouvait être une projection. Ils sont entrés à l'intérieur du vaisseau. Il n'y a aucun écran ici...
- Un rayon de lumière peut se projeter à travers les vitres...
Nous ne comprîmes pas le système, mais nous n'eûmes pas d'autres choix que de croire Ami sur parole.
- Si l'un d'entre eux avait effectivement pénétré à l'intérieur de notre vaisseau, il nous aurait fait fondre, il nous aurait désintégrés...
- Ils ont une température très élevée ?
- Non seulement la température. Ils ont de plus un niveau vibratoire insupportable pour nous... bon ! Maintenant, rendons-nous à l'endroit où j'habite.
Le vaisseau atteignit rapidement une vitesse incalculable. En quelques secondes, nous étions rendus à l'un des pôles de cette planète. Tout était complètement couvert de neige. La nuit tombait.
- Ma maison est là. Regardez.
C'était un petit village réellement enchanteur. Immédiatement, je me suis souvenu d'un ornement que nous avions autrefois à la maison, une boule de cristal pleine d'eau. A l'intérieur, il y avait une petite maison et un paysage champêtre. En la retournant, de petites particules blanches qui imitaient des flocons de neige commençaient à tomber. A l'extérieur de notre vaisseau, le spectacle
ressemblait à cela. La neige tombait silencieusement en gros flocons abondants. Tout était tapissé de blanc : arbres, collines et maisons. Beaucoup ne touchaient pas le sol, mais, flottaient à quelques mètres au-dessus. Il y avait de grandes fenêtres illuminées de l'intérieur. Certaines étaient complètement transparentes. Elles étaient faites d'un matériau ressemblant à de la vitre . Je n'ai pas vu de rideaux, mais j'ai compris que les fenêtres pouvaient être rendues opaques à volonté par les occupants. En général, on pouvait observer toute l'activité du village à travers les fenêtres.
- Nous n'avons pas beaucoup de choses à cacher, dit Ami en souriant.
- Ici, les choses ne sont pas comme des jouets, observa Vinka.
- Question de style. Nous adaptons les types de constructions, en accord avec les caractéristiques géographiques et climatiques. Les anciennes populations vivaient dans les zones chaudes . Dans de telles régions, un petit village comme celui-ci ne serait pas harmonieux.
J'ai demandé si les habitants des régions froides étaient moins enjoués que ceux des zones chaudes.
- Dans les régions plus chaudes, les personnes sont plus portées à être joyeuses. Dans les régions plus froides, les jeux sont plus paisibles, mais tout dans l'univers est jeu, expliqua Ami. Chacun selon son style : deux mondes, les peuples, les institutions et les personnes. Certains sont attirés par des jeux violents, comme dans les mondes non civilisés. Ceux-ci sont loin des « Jeux de Dieu ». d'autres sont attirés par des jeux plus élevés, plus rapprochés de la paix, du bien de tous, de l'Amour. Ceux-ci sont plus près du véritable sens de l'univers.
Vinka demeura pensive.
- Je n'aurais jamais pensé que Dieu jouait. Je l'imaginais très sérieux, rempli d'Amour, mais sérieux et tu parles du « jeu de Dieu ». Qu'est-ce que c'est que ce jeu ?
- L'univers est une création de l'Imagination Divine. Ceci est un art, une sorte de jeu. Les âmes vont, vie après vie, en apprenant « les règles du jeu », jusqu'à ce qu'elles en découvrent le véritable sens ? Car la vie n'a qu'un seul secret, une seule formule qui conduit directement au bonheur.
- Conduis-toi bien, dis-je, sans beaucoup d'enthousiasme, en me souvenant des conseils de ma grand-mère.
Ami et Vinka pouffèrent de rire. Ensuite, notre ami expliqua :
- « Conduis-toi bien » peut vouloir dire beaucoup de choses. Si tu te contentes d'obéir aux règlements et aux lois, par crainte du châtiment, ceci ne conduit pas au bonheur. Mais il existe un
« conduis-toi bien » qui conduit infailliblement au bonheur.
- Alors, dis-nous une bonne fois de quoi il s'agit, dit Vinka impatiente.
- L'unique secret, l'unique formule ou recette pour vivre une vie heureuse consiste à vivre en amour, dit Ami en se levant de son fauteuil de commandement.
- Il me semble que tu as déjà dit cela...
- Bien sûr que je l'ai dit. Je l'ai dit de plusieurs manières, je l'ai dit des milliers de fois. Tous les grands Maîtres de tous les mondes n'ont parlé que de cela, de rien d'autre. Toutes les véritables religions l'ont dit et si elles ne le disent pas, elles ne sont pas véritables, elles ne sont pas basées sur la Loi fondamentale de l'univers. Il n'y a rien de nouveau dans l'Amour. C'est ce qu'il y a de plus ancien dans le cosmos. Cependant, il y a des millions et des millions de personnes qui pensent que l'Amour est une sensiblerie, une faiblesse humaine. Ils croient qu'il n'y a que les idiots qui parlent d'Amour. Ils disent que s'il y a quelque chose de bon dans l'être humain, c'est du côté de l'intellect et des théories ; par l'astuce, par le rendement matériel ou par la force brutale. C'est comme un homme asphyxié dans une caverne qui se moque de l'air pur. C'est pour cela que tout ce que l'on dit au sujet de la nécessité de base des êtres humains, c'est-à-dire l'Amour, ne sera jamais suffisant. Il y en a qui ne l'ignorent pas, mais ils ne le mettent pas en pratique dans leur vie, ou pas suffisamment. Pour
cette raison, ils n'obtiennent pas la félicité. Tous les efforts qui sont faits, pour rappeler aux gens que l'Amour est la nécessité fondamentale des personnes, des sociétés et des mondes, ne seront jamais suffisants.
- Des mondes ?
- C'est seulement lorsqu'un monde reconnaît que l'Amour est l'unique force qui peut le sauver de la destruction qu'il peut survivre. Tant que l'humanité d'une planète ne considère pas l'Amour comme le fondement de sa civilisation, elle est en danger d'auto-annihilation, car il y a confusion et rivalité. C'est ce qui se produit présentement dans vos mondes. C'est pour cela que vos missions sont si importantes. En réalité, dans ces moments critiques, il n'y a pas de travail plus important que celui de contribuer à sauver l'humanité.
- Nous ne sommes pas tous des enfants, quoique nous aimons conserver cette apparence ? C'est qu'intérieurement nous aimons nous amuser . Nous sommes infantiles dans le bon sens. C'est pour cela que notre monde s'appelle « Poupée », un jouet très apprécié des enfants.
- Je croyais que les mondes civilisés seraient égaux en tout, ai-je dit.
- Bien sûr que non ! Ce serait terriblement ennuyeux. Au contraire, chaque monde se différencie par son « style » qui dépend des goûts particuliers de ses habitants.
- Regarde ceci ! S'exclama Vinka, en voyant un véhicule aérien qui passait tout près. Il avait la forme d'un fruit, une pomme ou, quelque chose de semblable. Il était peint de toutes sortes de dessins : des visages d'animaux souriants, des fleurs, des étoiles et des nuages.
- Les véhicules qui ne sont pas des vaisseaux spatiaux sont construits selon notre fantaisie. Si vous pouviez les voir à l'intérieur, vous en seriez fous.
- Pourquoi ton vaisseau n'est-il pas ainsi ?
- Parce que les navires spatiaux doivent être construits selon les normes de la Confraternité. On fait cela pour éviter les désordres visuels. Dans certaines villes et certaines rues de vos mondes ; il se produit une véritable »cacophonie visuelle », un gratte-ciel d'acier et de verre a pour voisin une cathédrale médiévale ; des panneaux réclames, des câbles, des poteaux...quelque chose pour rendre le système nerveux d'un guarapodactilo malade...
- Nous n'avons pas eu le temps de demander de quoi il s'agissait parce qu'au loin on voyait s'approcher un gigantesque animal blanc. Il ressemblait à un ours en peluche, mais il avait la taille d'un édifice...
Ami nous avertit en riant :
- Ne vous en faites pas, même s'il nous avale. C'est un jouet amusant ! Effectivement, lorsque l'énorme « ours » fut devant nous, il leva une main qui attrapa notre vaisseau. Il ne le prit pas comme on le fait d'habitude, mais il l'attira dans sa main comme s'il utilisait une sorte de magnétisme. Il ouvrit ensuite son énorme gueule et commença à nous gober.
Ami riait de notre surprise. Nous nous sommes imaginés que nous étions dans un parc d'attraction et c'est pourquoi nous ne nous sommes pas trop inquiétés lorsque tout devint noir, dans la bouche de la poupée géante.
Une lumière rose illumina alors la salle de commandes. Au lieu de viscères, de côtes ou de l'intérieur d'un estomac, nous pûmes voir un spectacle fascinant. Il y avait une infinité de personnages que nous voyons habituellement dans les contes pour enfants. Ils se glissaient au milieu de bosquets irréels, de châteaux de rêve, de paysages de contes de fées, le tout décoré de façons absolument fantastiques. C'était un défilé de personnages souriants. Je ne pouvais savoir si ces êtres étaient vivants ou s'il s'agissait d'un film. Peut-être des poupées mécaniques !
- Ce sont des personnages de vieux contes pour enfants. Ils ont été filmés avec des gens déguisés. Nous voyons maintenant la projection avec le système tridimensionnel ou « hyper-réel ». Nous descendions à l'intérieur du corps de la poupée. Plus bas, tout devint d'une très belle couleur vert clair. Maintenant, la vision était encore plus fantastique;Entre des décorations sans formes précises, aux silhouettes et aux couleurs changeantes, flottaient quelques êtres ressemblant à des fées. Leurs corps étaient transparents...
- Ceci est un film, tourné avec des êtres qui habitent dans d'autres plans vibratoires, dans d'autres dimensions. Ce sont entre autres : des fées, des gnomes, des ondines, des sylphides et des salamandres.
Vinka était très impressionnée.
- Alors, ces êtres existent réellement ?
- Bien sûr qu'ils existent. Ils sont aussi réels que toi, moi ou les tripping.
Nous n'avons rien demandé quand Ami mentionna ce nom étrange. Nous comprenions qu'il plaisantait, sans cependant en être tout à fait sûr...
- Maintenant, nous arrivons à la dernière partie. N'ayez crainte de ce que vous allez voir. Cette fois, ce fut une lumière topaze ambrée qui inonda l'intérieur du vaisseau. En observant à travers les vitres, nous vîmes un défilé encore plus incroyable. Les êtres qui le composaient avaient des corps enflammés, des corps de feu. C'étaient des flammes rouges, violettes, jaunes, bleues, vertes et blanches. Ils avaient des formes humaines, quoique sans traits définis, car ils n'étaient que
des flammes, excepté les yeux. Quels yeux ! Des regards fascinants, pénétrants, pleins de douceur et de force.
Un des êtres nous regarda fixement, s'approcha de notre vaisseau et ensuite, à notre stupéfaction, traversa la fenêtre et entra dans la salle de commandes. J'ai cru que tout brûlerait, qu'il y aurait un incendie ! J'ai craint que cet être de flamme couleur rouge, tout embrasé, me touche, me brûle.
- Ne craint rien, dit Ami, en voyant Vinka, qui, les yeux écarquillés, contemplait cette entité flamboyante qui dansait au milieu de nous en illuminant l'intérieur du vaisseau avec la couleur de ses flammes. Ce n'est qu'un jeu, dit-il.
Le spécimen enflammé, de couleur rouge, se retira en traversant la fenêtre mais un autre, celui-là de couleur jaune, commença à faire son entrée dans notre véhicule. Il exécuta une danse étonnante.
Si vous saviez comprendre le langage renfermé dans ses mouvements, vous découvriez de grandes vérités universelles, expliqua Ami.
Lorsque l'être jaune se retira, un autre fit son apparition, et ainsi, un par un, passèrent tous ces personnages enflammés. Lorsque le dernier, de couleur blanche, se retira, une grande porte s'ouvrit et nous fûmes éjectés à l'extérieur par le dos de l' »ours » géant.
Ami attendait avec délice nos questions.
- Qui sont ces êtres ?
- Ce sont les habitants des soleils. Mais, bien sûr, tout était enregistrement, une projection.
- Ce ne pouvait être une projection. Ils sont entrés à l'intérieur du vaisseau. Il n'y a aucun écran ici...
- Un rayon de lumière peut se projeter à travers les vitres...
Nous ne comprîmes pas le système, mais nous n'eûmes pas d'autres choix que de croire Ami sur parole.
- Si l'un d'entre eux avait effectivement pénétré à l'intérieur de notre vaisseau, il nous aurait fait fondre, il nous aurait désintégrés...
- Ils ont une température très élevée ?
- Non seulement la température. Ils ont de plus un niveau vibratoire insupportable pour nous... bon ! Maintenant, rendons-nous à l'endroit où j'habite.
Le vaisseau atteignit rapidement une vitesse incalculable. En quelques secondes, nous étions rendus à l'un des pôles de cette planète. Tout était complètement couvert de neige. La nuit tombait.
- Ma maison est là. Regardez.
C'était un petit village réellement enchanteur. Immédiatement, je me suis souvenu d'un ornement que nous avions autrefois à la maison, une boule de cristal pleine d'eau. A l'intérieur, il y avait une petite maison et un paysage champêtre. En la retournant, de petites particules blanches qui imitaient des flocons de neige commençaient à tomber. A l'extérieur de notre vaisseau, le spectacle
ressemblait à cela. La neige tombait silencieusement en gros flocons abondants. Tout était tapissé de blanc : arbres, collines et maisons. Beaucoup ne touchaient pas le sol, mais, flottaient à quelques mètres au-dessus. Il y avait de grandes fenêtres illuminées de l'intérieur. Certaines étaient complètement transparentes. Elles étaient faites d'un matériau ressemblant à de la vitre . Je n'ai pas vu de rideaux, mais j'ai compris que les fenêtres pouvaient être rendues opaques à volonté par les occupants. En général, on pouvait observer toute l'activité du village à travers les fenêtres.
- Nous n'avons pas beaucoup de choses à cacher, dit Ami en souriant.
- Ici, les choses ne sont pas comme des jouets, observa Vinka.
- Question de style. Nous adaptons les types de constructions, en accord avec les caractéristiques géographiques et climatiques. Les anciennes populations vivaient dans les zones chaudes . Dans de telles régions, un petit village comme celui-ci ne serait pas harmonieux.
J'ai demandé si les habitants des régions froides étaient moins enjoués que ceux des zones chaudes.
- Dans les régions plus chaudes, les personnes sont plus portées à être joyeuses. Dans les régions plus froides, les jeux sont plus paisibles, mais tout dans l'univers est jeu, expliqua Ami. Chacun selon son style : deux mondes, les peuples, les institutions et les personnes. Certains sont attirés par des jeux violents, comme dans les mondes non civilisés. Ceux-ci sont loin des « Jeux de Dieu ». d'autres sont attirés par des jeux plus élevés, plus rapprochés de la paix, du bien de tous, de l'Amour. Ceux-ci sont plus près du véritable sens de l'univers.
Vinka demeura pensive.
- Je n'aurais jamais pensé que Dieu jouait. Je l'imaginais très sérieux, rempli d'Amour, mais sérieux et tu parles du « jeu de Dieu ». Qu'est-ce que c'est que ce jeu ?
- L'univers est une création de l'Imagination Divine. Ceci est un art, une sorte de jeu. Les âmes vont, vie après vie, en apprenant « les règles du jeu », jusqu'à ce qu'elles en découvrent le véritable sens ? Car la vie n'a qu'un seul secret, une seule formule qui conduit directement au bonheur.
- Conduis-toi bien, dis-je, sans beaucoup d'enthousiasme, en me souvenant des conseils de ma grand-mère.
Ami et Vinka pouffèrent de rire. Ensuite, notre ami expliqua :
- « Conduis-toi bien » peut vouloir dire beaucoup de choses. Si tu te contentes d'obéir aux règlements et aux lois, par crainte du châtiment, ceci ne conduit pas au bonheur. Mais il existe un
« conduis-toi bien » qui conduit infailliblement au bonheur.
- Alors, dis-nous une bonne fois de quoi il s'agit, dit Vinka impatiente.
- L'unique secret, l'unique formule ou recette pour vivre une vie heureuse consiste à vivre en amour, dit Ami en se levant de son fauteuil de commandement.
- Il me semble que tu as déjà dit cela...
- Bien sûr que je l'ai dit. Je l'ai dit de plusieurs manières, je l'ai dit des milliers de fois. Tous les grands Maîtres de tous les mondes n'ont parlé que de cela, de rien d'autre. Toutes les véritables religions l'ont dit et si elles ne le disent pas, elles ne sont pas véritables, elles ne sont pas basées sur la Loi fondamentale de l'univers. Il n'y a rien de nouveau dans l'Amour. C'est ce qu'il y a de plus ancien dans le cosmos. Cependant, il y a des millions et des millions de personnes qui pensent que l'Amour est une sensiblerie, une faiblesse humaine. Ils croient qu'il n'y a que les idiots qui parlent d'Amour. Ils disent que s'il y a quelque chose de bon dans l'être humain, c'est du côté de l'intellect et des théories ; par l'astuce, par le rendement matériel ou par la force brutale. C'est comme un homme asphyxié dans une caverne qui se moque de l'air pur. C'est pour cela que tout ce que l'on dit au sujet de la nécessité de base des êtres humains, c'est-à-dire l'Amour, ne sera jamais suffisant. Il y en a qui ne l'ignorent pas, mais ils ne le mettent pas en pratique dans leur vie, ou pas suffisamment. Pour
cette raison, ils n'obtiennent pas la félicité. Tous les efforts qui sont faits, pour rappeler aux gens que l'Amour est la nécessité fondamentale des personnes, des sociétés et des mondes, ne seront jamais suffisants.
- Des mondes ?
- C'est seulement lorsqu'un monde reconnaît que l'Amour est l'unique force qui peut le sauver de la destruction qu'il peut survivre. Tant que l'humanité d'une planète ne considère pas l'Amour comme le fondement de sa civilisation, elle est en danger d'auto-annihilation, car il y a confusion et rivalité. C'est ce qui se produit présentement dans vos mondes. C'est pour cela que vos missions sont si importantes. En réalité, dans ces moments critiques, il n'y a pas de travail plus important que celui de contribuer à sauver l'humanité.
Chapitre XVI
LES PARENTS D'AMI
Sur un écran, apparut une souriante jeune fille d'environ huit ans. Elle nous regardait amicalement. Ami marmona quelques mots dans une langue dont les mots ne semblaient être que des variétés de soufflements, de sifflements et de murmures très doux. La jeune fille de l'écran répondit de la même manière. Par l'audiophone traducteur, nous pouvions avoir la signification du dialogue.
- Allô ! Maman , dit Ami à notre grande surprise.
- Comme c'est bon que tu reviennes mon fils. Nous venons tout juste de faire un gâteau aux céréales. Peux-tu venir avec tes petits amis ? D'où sont-ils ?
- Ils viennent de mondes non civilisés qui désirent acquérir le niveau nécessaire pour s'intégrer à la Confraternité. Ils participent au plan d'aide. Voici Vinka.
- Allô ! Vinka, salua la jeune fille qui, semblait-il, était la mère d'Ami.
- Et voilà Pedrito.
- Allô ! Pedrito. Hummmm. Je vois que Vinka et toi êtes des âmes jumelles et cependant, vous venez de mondes différents. Comment cela est-il possible, mon fils ?
- Ils participent à la mission d'aide pour les deux planètes d'où ils viennent. Ils sont originaires de mondes de la Confraternité.
- Alors, ce doit être très dur pour eux d'être si éloignés. Ils sont si jeunes, dit-elle, en nous regardant avec tendresse. Il me paraissait étrange d'écouter une petite fille qui disait de nous que nous étions si jeunes.
Ami observa sa mère en silence. Je compris qu'ils communiquaient télépathiquement entre eux. La jeune fille paraissait avoir compris quelque chose, car elle dit :
- Luttez, mes enfants, luttez pour amener la paix, l'union et l'Amour à vos mondes. Vous rencontrerez beaucoup de difficultés et d'incompréhensions, mais le grand pouvoir de l'univers est de votre côté. A la fin, la semence fructifiera apportant la paix et l'union. Faites bien attention dans
vos mondes matériels. Essayez d'enregistrer dans votre mémoire la raison pour laquelle vous êtes où vous êtes présentement. Essayez de vous rappeler d'où vous venez. Évitez que vos âmes soient attirées vers ce qui est transitoire. Dans vos mondes, l'illusion et le mensonge règnent. Maintenez- vous dans le réel, Dans la vérité, dans l'Amour. Soyez innocents comme des enfants. Ne soyez pas imprudents, mais prudents. Vous devrez maintenir un équilibre difficile entre l'innocence et la prudence, entre la paix et l'autodéfense. Que la méchanceté qui vous entoure ne vous fasse pas
perdre votre esprit enfantin, car c'est seulement en gardant cet esprit que vous pourrez vous sauver et sauver les humanités de vos mondes respectifs. Mais, que votre innocence naturelle ne vous empêche pas de voir la méchanceté qui vous guette de tous côtés, afin que vous ne soyez pas trompés et affaiblis ! Maintenez-vous dans l'équilibre sauveur, « les pieds sur terre, le regard tourné vers le ciel et le cœur dans l'Amour ». c'est ça la formule.
- Assez pour aujourd'hui, dit joyeusement Ami. Si tu continues à leur donner des conseils, ils ne feront que les oublier. Ne me les intoxique pas avec trop de renseignements.
- Ces enfants m'enthousiasment. C'est très beau de pouvoir servir tellement de millions d'âmes qui se trouvent dans l'obscurité. C'est un grand privilège pour eux !
- Oui, mais te souviens-tu des mondes non civilisés ? Les insectes, les serpents, les araignées...non ? Ces créatures appartiennent à des mondes préhistoriques. Souviens-toi de la torture, des fusils et des mitraillettes. Souviens-toi de l'énergie atomique détruisant les êtres humains et violentant la nature. Souviens-toi encore de la contamination, de ceux qui meurent de faim, des endormis et des grands intellectuels qui ignorent l'Amour.
- Et des terris, dit Vinka avec dégoût. Pour elle, tout le mal de l'existence se résume à ces
gens.
- Qui sont les Terris ?
- Ce sont ceux qui freinent le processus évolutif de Kia. Des êtres comme les Terris se
trouvent sur toutes les planètes non civilisées, expliqua Ami. Quoique les Terris ne sont pas tous
terribles...
- Oui, je me souviens, répondit la mère d'Ami, de tout ce que tu as mentionné auparavant. Même dans ces conditions ? C'est très beau de consacrer une incarnation à rendre service où c'est tellement nécessaire.
Ami continua :
- Mais souviens-toi que dans cette incarnation de sévices, tout est oublié, même l'importance de l'Amour. De plus, depuis l'enfance, ils reçoivent des enseignements erronés, de mauvaises habitudes, des superstitions. Tout cela est un obstacle capable de faire descendre plus bas. C'est une mission dangereuse.
- Tu as raison, mon fils. C'est très dangereux si on ne compte pas sur la force nécessaire. Pour cette raison, vous devez faire très attention. Agissez toujours guidés par l'Amour et vous ne pourrez pas vous égarer.
Ami voulut passer à un autre sujet.
- Bon ! Maintenant vous connaissez ma mère.
- Elle ressemble à une véritable petite fille, mais lorsqu'elle parle, on voit qu'elle n'en est pas une, exprima Vinka.
- Ne vous fiez pas à l'apparence extérieure. Désirez-vous connaître mon père ?
- Bien sûr ! Avons-nous dit, espérant voir apparaître un autre enfant comme Ami.
- Je vais voir si je peux le localiser sur l'écran. Maman, est-ce que tu as vu papa dernièrement ?
- Oui. Il communique avec moi toutes les nuits. Il est à Kyria. Il fait des expériences avec un nouveau condensateur d'ondes cérébrales.
- Alors, il doit être dans le laboratoire. Mon père est un scientifique, expliqua t-il.
- Nous sommes tous des « scientifiques », précisa la mère de notre ami. Vous aussi, car vous pratiquez et étudiez la science de vivre.
- Allo ! Papa, dit Ami à un homme qui venait d'apparaître sur un écran latéral. Nous avons cru que c'était une plaisanterie car l'individu appartenait à une variété humaine absolument différente de celle d'Ami et de sa mère. C'était un adulte blême et chauve. Son crâne était volumineux et son regard très pénétrant.
- Comment vas-tu, mon fils ? Hummm...tes petits amis appartiennent à un monde du troisième niveau. La jeune fille vient certainement de la deuxième planète de papillon Cristallin, le jeune homme doit venir de la troisième planète de l'Aigle Doré.
- Tu as parfaitement raison, père.
- Mon monde s'appelle Terre, et notre soleil ne s'appelle pas Aigle doré.
- Dans la Confraternité, nous avons catalogué chaque objet céleste avec un nom et un code spécial, expliqua le père d'Ami.
- N'embrouille pas nos amis, vieillard. Ma mère l'a déjà assez fait.
- Ça ne leur causera pas beaucoup de problèmes de savoir que chaque objet et chaque être humain sont catalogués avec un code et un nom...
Vinka ne cacha pas sa surprise.
- Chaque être humain !
- Je vous ai déjà parlé d'un « super-ordinateur » situé au centre de la galaxie, dit Ami.
- Oui, et tu as dit qu'il savait tout.
- Quelque chose comme ça. Une autre raison pour laquelle la Confraternité surveillant constamment les mondes non-civilisés consiste à fournir des renseignements à ce « super- ordinateur ».
- Alors, nous sommes tous « fichés »!en ai-je déduit.
- « Même vos cheveux sont comptés », mais il ne s'agit pas d'une vigilance du style policier mais d'une de protection. Nous vous surveillons comme un frère aîné surveille son cadet.
- Je pensais que Dieu faisait tout cela, dit Vinka.
- Dieu ne fait rien, intervint le père d'Ami.
Nous n'étions pas certains si nous n'entendions pas une hérésie. Ami s'amusait en observant nos
réactions. Après avoir ri un peu, il dit :
- Si un travailleur désire avoir une bonne récolte et qu'il consacre tout son temps simplement à prier Dieu ; s'il ne sème pas la terre, ne l'arrose pas, ne l'engraisse pas, même s'il prie beaucoup, obtiendra t-il une récolte ?
- Bon ! Dans ce cas, non, mais on espère toujours l'aide de Dieu...
- Si tu lances une pierre vers le ciel, elle te retombera sur la tête, même si tu implore l'aide
Divine.
L'homme à l'écran intervint :
- Si tu sèmes des fleurs, tu obtiendras des fleurs. Si tu sèmes des épines, c'est ce que tu obtiendras.
- Alors, demandais-je, que fait Dieu ? L'enfant de Poupée Galactique expliqua :
- Il a créé tout ce jeu cosmique avec les lois qui le régissent. Il met aussi l'énergie fondamentale, son Esprit d'Amour, dans toutes les choses et dans toutes les âmes. Mais, à partir de là, c'est nous qui agissons, pas lui.
- Pourquoi Dieu permet-il les guerres et l'injustice ? Demanda Vinka.
- Ce n'est pas Dieu qui les permet, répondit Ami.
- Qui alors ?
- C'est vous qui êtes ceux qui permettent les guerres et l'injustice.
J'ai essayé de trouver des milliers d'objections à cette affirmation, mais je n'en ai trouvé aucune. Il avait parfaitement raison. J'avais entendu cette question tellement souvent dans mon monde. Beaucoup disent que c'est le « châtiment divin ». l'explication d'Ami me paraissait beaucoup plus vraisemblable, surtout après avoir éclairci le fait que Dieu ne fait rien, et que c'est nous qui devons agir.
Vinka demanda quelque chose qui me rendait perplexe depuis un moment :
- Comment est-il possible qu'il soit ton père ? Vous semblez appartenir à des mondes très différents.
- Tu as raison. Je suis né ici et mon père est né sur Kyria.
- Alors, c'est un mariage entre des êtres de mondes différents.
- Erreur ! Ce que vous voyez de mon père est sa nouvelle incarnation. Peu après ma naissance, il fut choisi pour aller naître sur Kyria. Il abandonna son vieux corps, naquit, grandit et maintenant il est un scientifique. Nous sommes toujours en contact comme vous pouvez le constater. Cette fois, mon père est beaucoup plus jeune que moi...
- Et que moi, dit la mère d'Ami ! Je ne peux pas encore m'habituer à le voir sous cette apparence de Kyranéen, quoiqu'au fond il est le même.
Vinka demanda s'il s'était remarié avec une autre personne. Les deux, chacun sur leur écran respectif, démontrèrent de l'étonnement en entendant la question de la jeune fille. Ils regardèrent notre ami comme pour lui demander une explication. Celui-ci, comme d'habitude, se remit à rire.
- Vous oubliez que dans les mondes inférieurs, il est extrêmement rare que les mariages se réalisent entre âmes jumelles. A cause de ça, dans ces mondes, il est très normal de parler de séparations, de tromperies, ou de se marier avec plusieurs personnes au cours d'une vie. Ils ne peuvent même pas savoir ce qui arrive lorsque deux âmes complémentaires se rencontrent. C'est la raison de sa question.
- Qu'est-ce qui arrive dans ce cas?demandais-je.
- Qu'elles sont incapables de s'unir à d'autres personnes.
- Pourquoi ? Est-ce qu'une loi le défend ?
- Oui, la Loi de l'Amour, mais ce n'est pas quelque chose d'imposé. C'est que, sensément, dans tout l'univers, on ne peut remplacer l'âme jumelle par aucune autre.
Vinka me regarda. Nous étions pleinement d'accord.
Le père d'Ami, de son écran, observait l'autre écran, celui où se trouvait l'image de la mère de notre ami.
- Au fait, quand viendras-tu à Kyria ? Tous les jours nous sommes unis en esprit, mais
j'aimerais aussi être avec toi en forme physique. J'aimerais t'avoir constamment à mes côtés. La voix du père d'Ami résonnait affectueuse et son regard était plein de tendresse.
- Tu sais que c'est aussi tout ce que je désire, être de nouveau avec toi. Mais, je n'ai pas encore pu élever mon âme, au niveau nécessaire pour m'incarner sur Kyria. Si je quitte maintenant
ce corps, je ne pourrai pas me rendre près de toi, je devrai aller dans un autre monde. C'est pour cela que je pratique constamment les exercices qui me permettront d'aller sur Kyria. Je crois qu'il m'en manque très peu. Mais déjà, mon amour, j'ai cessé de me soumettre au rajeunissement cellulaire . Nous devons être patients, répondit la mère d'Ami.
Le dialogue continua sous cette forme pendant quelques minutes. Chacun d'eux manifestait son Amour si ouvertement, que j'en étais gêné d'être le témoin d'une conversation aussi intime. Je regardais vers le sol, car je me sentais comme un intrus. Mais Vinka, elle, était ravie, tellement d'ailleurs que des larmes apparurent dans ses yeux. Elle me regarda et j'ai ressenti une grande émotion. J'ai compris les parents d'Ami, car quelque chose de très solide, très beau et profond nous unissait nous aussi.
- Cela signifie que vous êtes complémentaires, dit Ami en captant ce qui nous arrivait.
- Qu'elle possède ce qu'il te manque, et toi, ce qui lui manque. Unis, vous formerez un être humain complet.
- Qu'est-ce que j'apporte à Vinka ?
- Tu actives son intellect, elle éveille ton émotion. Le temps passe, nous devons partir.
- Mais nous voulions connaître ton monde...
- Vous en avez déjà vu certains endroits de sa partie extérieure. Vous avez connu mes parents et mon peuple, mais vous ne devez pas oublier que vos familles vous attendent.
- Que veux-tu dire avec « la partie extérieure » ? y en a-t-il une autre ? Ami sourit, ensuite, il dit :
- Sur la Terre, vous avez déjà voyagé à des millions de kilomètres dans l'espace, mais vous ne savez pas ce qui se passe à seulement quelques kilomètres sous vos pieds, à l'intérieur de la planète. La même chose se produit avec les personnes. Elles regardent à l'extérieur d'elles-mêmes, mais ne jettent jamais un coup d’œil dans leur for intérieur. Ce sont toujours « les autres », les coupables ou les responsables de ce qui leur arrive. Elles ignorent l'être intérieur. Elles ne prêtent jamais attention à celui-ci. Cependant, c'est lui qui tisse vos destins. Je vous parlerai de ceci un
autre jour. Pour le moment, vos mondes sont sur le point d'éclater pour toujours. La priorité, c'est de sauver vos planètes. Lorsque tout cela sera rectifié, lorsque les enfants auront du pain et qu'ils ne seront plus menacés par la guerre, alors vous aurez le temps nécessaire pour vous intérioriser dans les profondeurs de l'être, du cosmos, de l'esprit et de la science. Pour l'instant, ce que vous savez
déjà est suffisant pour construire un monde plus humain. Refuser les efforts dans cette lutte avec n'importe quelle excuse, incluant le spirituel, a quelque chose d'égoïste, de complice.
Le père d'Ami, attentif aux paroles de son fils intervint :
- Oui, car « spirituel » fait référence à l'être intérieur, lequel est tout Amour et comme il est
Amour, il ne demeure pas indifférent devant la souffrance d'autrui.
- A cause de cela, la spiritualité signifie simplement l'Amour, dit Ami.
- Est-il nécessaire de dire quelque chose d'aussi évident? demanda sa mère.
- Dans les mondes non-civilisés, ce n'est pas aussi évident. Beaucoup pensent que la spiritualité signifie des exercices mentaux compliqués et rien de plus. D'autres croient que ça veut dire se retirer du monde, se mortifier, purifier le corps, vivre en priant et avoir une certaine foi, mais rien de plus . Tout ceci, lorsqu'il n'y a pas d'Amour, ne vaut rien. S'il n'y a pas d'Amour, celui-ci doit se convertir en œuvre de service désintéressé. Maintenant que vos mondes courent le risque de s'annihiler, aucun service ne peut être plus utile que celui de chercher la paix et l'union.
Je me suis senti heureux d'avoir le privilège d'être sur un autre monde, de recevoir un enseignement venant d'extraterrestres, de connaître la Loi fondamentale de l'univers et d'être un missionnaire rendant service sur la Terre. Le fait d'être ici, conversant avec ces êtres, me fit croire que j'étais l'un d'eux, que j'étais presque aussi évolué. Je songeais à la planète où je devais retourner, à mon cousin
et je me sentis supérieur à lui . C'est ce à quoi je pensais lorsqu'Ami dit :
- Sur le chemin du perfectionnement, le dernier ennemi à vaincre est le plus rusé de tous. Il est difficile de le découvrir, car il se déguise comme ce petit animal de la Terre...Comment s'appelle t-il ? C'est celui qui prend la couleur de l'endroit où il se trouve.
- Le caméléon, répondis-je.
- C'est cela. Le dernier défaut que l'on perd est semblable au caméléon. Son nom est l'orgueil spirituel, ou l'ego spirituel. Il s'attaque justement à ceux qui se sentent très avancés dans leur cheminement. C'est difficile de le découvrir, mais il y a une formule.
- Quelle est cette formule ?
- Chaque fois que tu te verras, méprisant quelqu'un en pensant qu'il a « peu d 'évolution spirituelle », il sera là. L'ego spirituel nous fait nous sentir très évolués. Subtilement, il nous amène à mépriser les autres. Mais l'Amour ne méprise personne et veut servir tout le monde. C'est la différence.
- Alors ceux qui ont beaucoup d'ego spirituel sont assez méprisables, dis-je, me souvenant d'un compagnon de collège qui critiquait ceux qui n'allaient pas souvent à la messe et lui, se croyait un saint.
Ce que j'ai dit, a fait rire Ami. Sa mère sourit en me regardant avec tendresse, mais ni moi, ni Vinka, n'avons compris ce qu'il y avait de comique dans mes paroles. Le père d'Ami m'observait avec son regard lumineux, me témoignant de la sympathie.
Je me suis senti un peu honteux.
- Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?
- « Ceux qui méprisent sont méprisables ». c'est comme dire qu'il faut tuer ceux qui tuent, ou voler ceux qui volent ; punir par la pauvreté, les pauvres, ou par l'ignorance, les ignorants...
Je n'ai pas réussi à comprendre clairement ce qu'il voulait me dire.
- Pedrito, l'Amour ne peut mépriser personne même pas ceux qui ont de la vanité spirituelle. L'Amour est compréhensif. Il essaie de servir et de ne pas condamner, tout comme un père ne condamne pas son enfant pour ses petites erreurs. La vanité spirituelle est simplement une des marches qu'il faut gravir pour arriver aux soixante-dix « mesures ». D'un autre côté, quelle est la partie de toi qui méprise l'ego spirituel chez les autres ? N'est-ce pas justement ton propre ego spirituel ? Si, au lieu de voir les impuretés condamnables chez les autres, tu vois les erreurs surmontables, alors tu es nettoyé. Mais tant que tu trouves quelque chose à condamner, tu n'es pas propre.
Vinka protesta :
- Mais les Terris sont réellement condamnables ! Nous, les Swamas, nous voulons vivre en paix. Mais eux, à cause de leur ambition, de leur égoïsme, de leur violence et de leur malhonnêteté, ils tiennent Kia au bord de la destruction. Est-ce que cela est quelque chose à applaudir ou à condamner ?
- Les Terris, tout comme ceux qui ont de la vanité spirituelle, se trouvent en processus de perfectionnement, plus haut ou plus bas. Nous sommes tous des étudiants dans l'école de la vie. Ce n'est pas en condamnant les erreurs du passé qu'on construit un monde nouveau. C'est en proposant des solutions nouvelles, bonnes pour tous et en luttant pour qu'elles se réalisent. C'est ainsi que le salut a été obtenu pour tous les mondes qui sont entrés dans la Confraternité, quoique, peut-être que pour Vinka, il serait plus souhaitable de pouvoir éliminer les Terris de Kia. N'est-ce pas vrai , petite amie ? demanda Ami en riant.
Vinka se mit à rougir en comprenant que notre ami était au courant de ses pensées les plus intimes.
- Une autre qui veut un œil pour un œil, dit, en riant, l'enfant des étoiles. Vinka se défendit :
- Tant qu'il y aura des Terris, nous serons incapables de construire un monde qui peut vivre dans la paix. Ils ne nous le permettront pas. Un système basé sur l'honnêteté ne peut s'établir tant qu'il existe des gens malhonnêtes.
La véhémence de Vinka fit beaucoup plaisir à l'enfant extraterrestre. Chez moi, cela se produisit un sentiment d'admiration. Elle était belle ainsi, un peu en colère...
- Kia se trouve, tout comme la Terre, sur le point de passer du troisième au quatrième niveau évolutif, dit Ami.
Le père de celui-ci intervint :
- Les mondes du premier niveau sont ceux sur lesquels il n'y a pas de vie. Ceux du deuxième niveau ont de la vie, mais cette vie n'est pas encore humaine. Dans le troisième niveau évolutif, apparaît l'homme. C'est à ce niveau que se situent vos mondes.
- Et quel est le quatrième niveau?demandais-je.
- Dans ces mondes, l'espèce humaine s'unit et prend la forme d'une grande famille qui vit selon les principes universels. Les mondes ne réussissent pas tous à passer l'examen. Certains se détruisent en essayant de le faire.
- Quel examen ?
- Celui que doit surmonter chaque humanité pour entrer dans le quatrième niveau évolutif. Les examens sont faits pour que certains réussissent et que les autres échouent. C'est une sélection.
- Qu'est-ce que cela a à voir avec ce que j'ai dit au sujet de l'impossibilité de former un monde pacifique avec des gens malhonnêtes comme les Terris ?
- Chaque fois qu'une planète tente de passer d'un niveau à un autre, il se produit d'abord des phénomènes inconnus, expliqua Ami. C'est comme si le monde entier se secouait et s'étirait. Ceci produit des énergies et des vibrations nouvelles, plus fines et plus élevées. Ces radiations ont un double effet. Certaines gens deviennent affolées. Ceux qui se trouvent dans les bas niveaux
évolutifs finissent par commettre des erreurs mortelles. Ainsi les êtres négatifs s'auto-éliminent. Par- contre, pour d'autres, ces nouvelles énergies leur permettent de monter à un niveau supérieur. C'est ainsi que les planètes se débarrassent des créatures qui, maintenant, ne leur sont plus utiles, ni convenables pour leur évolution. Comment croyez-vous que les grands reptiles préhistoriques et les plantes carnivores sont disparus ? Cela s'est produit lorsque l'être humain est apparu ; lorsque ce monde est passé du deuxième au troisième niveau évolutif. La théorie dit que les plus forts
survivent. Ces reptiles étaient les plus puissants, cependant ils ont tous disparus... L'explication d'Ami me laissa désireux d'en savoir davantage.
- Pourquoi sont-ils disparus ? Ils étaient les plus forts...
- Oui, en griffes, en muscles, en canines, mais l'intelligence est supérieure. L'être humain, même s'il est plus faible en puissance physique, est plus fort en intelligence. Le plus fort survécut : l'homme. Le processus va maintenant se répéter, mais ce ne sera pas le plus musclé ni le plus intellectuel qui sera le plus fort.
- Qui sera t-il alors ?
- La force de l'esprit : l'Amour. Les autres subiront le même sort que les dinosaures et lorsque les forces pacifiques s'uniront, elles deviendront le pouvoir le plus solide de vos mondes. Il n'y a pas d'autres pouvoirs capables d'éviter l'anéantissement de vos civilisations . Ne sois pas pessimiste Vinka, l'Amour triomphera, parce que l'Amour est le plus grand pouvoir de l'univers.
- Allô ! Maman , dit Ami à notre grande surprise.
- Comme c'est bon que tu reviennes mon fils. Nous venons tout juste de faire un gâteau aux céréales. Peux-tu venir avec tes petits amis ? D'où sont-ils ?
- Ils viennent de mondes non civilisés qui désirent acquérir le niveau nécessaire pour s'intégrer à la Confraternité. Ils participent au plan d'aide. Voici Vinka.
- Allô ! Vinka, salua la jeune fille qui, semblait-il, était la mère d'Ami.
- Et voilà Pedrito.
- Allô ! Pedrito. Hummmm. Je vois que Vinka et toi êtes des âmes jumelles et cependant, vous venez de mondes différents. Comment cela est-il possible, mon fils ?
- Ils participent à la mission d'aide pour les deux planètes d'où ils viennent. Ils sont originaires de mondes de la Confraternité.
- Alors, ce doit être très dur pour eux d'être si éloignés. Ils sont si jeunes, dit-elle, en nous regardant avec tendresse. Il me paraissait étrange d'écouter une petite fille qui disait de nous que nous étions si jeunes.
Ami observa sa mère en silence. Je compris qu'ils communiquaient télépathiquement entre eux. La jeune fille paraissait avoir compris quelque chose, car elle dit :
- Luttez, mes enfants, luttez pour amener la paix, l'union et l'Amour à vos mondes. Vous rencontrerez beaucoup de difficultés et d'incompréhensions, mais le grand pouvoir de l'univers est de votre côté. A la fin, la semence fructifiera apportant la paix et l'union. Faites bien attention dans
vos mondes matériels. Essayez d'enregistrer dans votre mémoire la raison pour laquelle vous êtes où vous êtes présentement. Essayez de vous rappeler d'où vous venez. Évitez que vos âmes soient attirées vers ce qui est transitoire. Dans vos mondes, l'illusion et le mensonge règnent. Maintenez- vous dans le réel, Dans la vérité, dans l'Amour. Soyez innocents comme des enfants. Ne soyez pas imprudents, mais prudents. Vous devrez maintenir un équilibre difficile entre l'innocence et la prudence, entre la paix et l'autodéfense. Que la méchanceté qui vous entoure ne vous fasse pas
perdre votre esprit enfantin, car c'est seulement en gardant cet esprit que vous pourrez vous sauver et sauver les humanités de vos mondes respectifs. Mais, que votre innocence naturelle ne vous empêche pas de voir la méchanceté qui vous guette de tous côtés, afin que vous ne soyez pas trompés et affaiblis ! Maintenez-vous dans l'équilibre sauveur, « les pieds sur terre, le regard tourné vers le ciel et le cœur dans l'Amour ». c'est ça la formule.
- Assez pour aujourd'hui, dit joyeusement Ami. Si tu continues à leur donner des conseils, ils ne feront que les oublier. Ne me les intoxique pas avec trop de renseignements.
- Ces enfants m'enthousiasment. C'est très beau de pouvoir servir tellement de millions d'âmes qui se trouvent dans l'obscurité. C'est un grand privilège pour eux !
- Oui, mais te souviens-tu des mondes non civilisés ? Les insectes, les serpents, les araignées...non ? Ces créatures appartiennent à des mondes préhistoriques. Souviens-toi de la torture, des fusils et des mitraillettes. Souviens-toi de l'énergie atomique détruisant les êtres humains et violentant la nature. Souviens-toi encore de la contamination, de ceux qui meurent de faim, des endormis et des grands intellectuels qui ignorent l'Amour.
- Et des terris, dit Vinka avec dégoût. Pour elle, tout le mal de l'existence se résume à ces
gens.
- Qui sont les Terris ?
- Ce sont ceux qui freinent le processus évolutif de Kia. Des êtres comme les Terris se
trouvent sur toutes les planètes non civilisées, expliqua Ami. Quoique les Terris ne sont pas tous
terribles...
- Oui, je me souviens, répondit la mère d'Ami, de tout ce que tu as mentionné auparavant. Même dans ces conditions ? C'est très beau de consacrer une incarnation à rendre service où c'est tellement nécessaire.
Ami continua :
- Mais souviens-toi que dans cette incarnation de sévices, tout est oublié, même l'importance de l'Amour. De plus, depuis l'enfance, ils reçoivent des enseignements erronés, de mauvaises habitudes, des superstitions. Tout cela est un obstacle capable de faire descendre plus bas. C'est une mission dangereuse.
- Tu as raison, mon fils. C'est très dangereux si on ne compte pas sur la force nécessaire. Pour cette raison, vous devez faire très attention. Agissez toujours guidés par l'Amour et vous ne pourrez pas vous égarer.
Ami voulut passer à un autre sujet.
- Bon ! Maintenant vous connaissez ma mère.
- Elle ressemble à une véritable petite fille, mais lorsqu'elle parle, on voit qu'elle n'en est pas une, exprima Vinka.
- Ne vous fiez pas à l'apparence extérieure. Désirez-vous connaître mon père ?
- Bien sûr ! Avons-nous dit, espérant voir apparaître un autre enfant comme Ami.
- Je vais voir si je peux le localiser sur l'écran. Maman, est-ce que tu as vu papa dernièrement ?
- Oui. Il communique avec moi toutes les nuits. Il est à Kyria. Il fait des expériences avec un nouveau condensateur d'ondes cérébrales.
- Alors, il doit être dans le laboratoire. Mon père est un scientifique, expliqua t-il.
- Nous sommes tous des « scientifiques », précisa la mère de notre ami. Vous aussi, car vous pratiquez et étudiez la science de vivre.
- Allo ! Papa, dit Ami à un homme qui venait d'apparaître sur un écran latéral. Nous avons cru que c'était une plaisanterie car l'individu appartenait à une variété humaine absolument différente de celle d'Ami et de sa mère. C'était un adulte blême et chauve. Son crâne était volumineux et son regard très pénétrant.
- Comment vas-tu, mon fils ? Hummm...tes petits amis appartiennent à un monde du troisième niveau. La jeune fille vient certainement de la deuxième planète de papillon Cristallin, le jeune homme doit venir de la troisième planète de l'Aigle Doré.
- Tu as parfaitement raison, père.
- Mon monde s'appelle Terre, et notre soleil ne s'appelle pas Aigle doré.
- Dans la Confraternité, nous avons catalogué chaque objet céleste avec un nom et un code spécial, expliqua le père d'Ami.
- N'embrouille pas nos amis, vieillard. Ma mère l'a déjà assez fait.
- Ça ne leur causera pas beaucoup de problèmes de savoir que chaque objet et chaque être humain sont catalogués avec un code et un nom...
Vinka ne cacha pas sa surprise.
- Chaque être humain !
- Je vous ai déjà parlé d'un « super-ordinateur » situé au centre de la galaxie, dit Ami.
- Oui, et tu as dit qu'il savait tout.
- Quelque chose comme ça. Une autre raison pour laquelle la Confraternité surveillant constamment les mondes non-civilisés consiste à fournir des renseignements à ce « super- ordinateur ».
- Alors, nous sommes tous « fichés »!en ai-je déduit.
- « Même vos cheveux sont comptés », mais il ne s'agit pas d'une vigilance du style policier mais d'une de protection. Nous vous surveillons comme un frère aîné surveille son cadet.
- Je pensais que Dieu faisait tout cela, dit Vinka.
- Dieu ne fait rien, intervint le père d'Ami.
Nous n'étions pas certains si nous n'entendions pas une hérésie. Ami s'amusait en observant nos
réactions. Après avoir ri un peu, il dit :
- Si un travailleur désire avoir une bonne récolte et qu'il consacre tout son temps simplement à prier Dieu ; s'il ne sème pas la terre, ne l'arrose pas, ne l'engraisse pas, même s'il prie beaucoup, obtiendra t-il une récolte ?
- Bon ! Dans ce cas, non, mais on espère toujours l'aide de Dieu...
- Si tu lances une pierre vers le ciel, elle te retombera sur la tête, même si tu implore l'aide
Divine.
L'homme à l'écran intervint :
- Si tu sèmes des fleurs, tu obtiendras des fleurs. Si tu sèmes des épines, c'est ce que tu obtiendras.
- Alors, demandais-je, que fait Dieu ? L'enfant de Poupée Galactique expliqua :
- Il a créé tout ce jeu cosmique avec les lois qui le régissent. Il met aussi l'énergie fondamentale, son Esprit d'Amour, dans toutes les choses et dans toutes les âmes. Mais, à partir de là, c'est nous qui agissons, pas lui.
- Pourquoi Dieu permet-il les guerres et l'injustice ? Demanda Vinka.
- Ce n'est pas Dieu qui les permet, répondit Ami.
- Qui alors ?
- C'est vous qui êtes ceux qui permettent les guerres et l'injustice.
J'ai essayé de trouver des milliers d'objections à cette affirmation, mais je n'en ai trouvé aucune. Il avait parfaitement raison. J'avais entendu cette question tellement souvent dans mon monde. Beaucoup disent que c'est le « châtiment divin ». l'explication d'Ami me paraissait beaucoup plus vraisemblable, surtout après avoir éclairci le fait que Dieu ne fait rien, et que c'est nous qui devons agir.
Vinka demanda quelque chose qui me rendait perplexe depuis un moment :
- Comment est-il possible qu'il soit ton père ? Vous semblez appartenir à des mondes très différents.
- Tu as raison. Je suis né ici et mon père est né sur Kyria.
- Alors, c'est un mariage entre des êtres de mondes différents.
- Erreur ! Ce que vous voyez de mon père est sa nouvelle incarnation. Peu après ma naissance, il fut choisi pour aller naître sur Kyria. Il abandonna son vieux corps, naquit, grandit et maintenant il est un scientifique. Nous sommes toujours en contact comme vous pouvez le constater. Cette fois, mon père est beaucoup plus jeune que moi...
- Et que moi, dit la mère d'Ami ! Je ne peux pas encore m'habituer à le voir sous cette apparence de Kyranéen, quoiqu'au fond il est le même.
Vinka demanda s'il s'était remarié avec une autre personne. Les deux, chacun sur leur écran respectif, démontrèrent de l'étonnement en entendant la question de la jeune fille. Ils regardèrent notre ami comme pour lui demander une explication. Celui-ci, comme d'habitude, se remit à rire.
- Vous oubliez que dans les mondes inférieurs, il est extrêmement rare que les mariages se réalisent entre âmes jumelles. A cause de ça, dans ces mondes, il est très normal de parler de séparations, de tromperies, ou de se marier avec plusieurs personnes au cours d'une vie. Ils ne peuvent même pas savoir ce qui arrive lorsque deux âmes complémentaires se rencontrent. C'est la raison de sa question.
- Qu'est-ce qui arrive dans ce cas?demandais-je.
- Qu'elles sont incapables de s'unir à d'autres personnes.
- Pourquoi ? Est-ce qu'une loi le défend ?
- Oui, la Loi de l'Amour, mais ce n'est pas quelque chose d'imposé. C'est que, sensément, dans tout l'univers, on ne peut remplacer l'âme jumelle par aucune autre.
Vinka me regarda. Nous étions pleinement d'accord.
Le père d'Ami, de son écran, observait l'autre écran, celui où se trouvait l'image de la mère de notre ami.
- Au fait, quand viendras-tu à Kyria ? Tous les jours nous sommes unis en esprit, mais
j'aimerais aussi être avec toi en forme physique. J'aimerais t'avoir constamment à mes côtés. La voix du père d'Ami résonnait affectueuse et son regard était plein de tendresse.
- Tu sais que c'est aussi tout ce que je désire, être de nouveau avec toi. Mais, je n'ai pas encore pu élever mon âme, au niveau nécessaire pour m'incarner sur Kyria. Si je quitte maintenant
ce corps, je ne pourrai pas me rendre près de toi, je devrai aller dans un autre monde. C'est pour cela que je pratique constamment les exercices qui me permettront d'aller sur Kyria. Je crois qu'il m'en manque très peu. Mais déjà, mon amour, j'ai cessé de me soumettre au rajeunissement cellulaire . Nous devons être patients, répondit la mère d'Ami.
Le dialogue continua sous cette forme pendant quelques minutes. Chacun d'eux manifestait son Amour si ouvertement, que j'en étais gêné d'être le témoin d'une conversation aussi intime. Je regardais vers le sol, car je me sentais comme un intrus. Mais Vinka, elle, était ravie, tellement d'ailleurs que des larmes apparurent dans ses yeux. Elle me regarda et j'ai ressenti une grande émotion. J'ai compris les parents d'Ami, car quelque chose de très solide, très beau et profond nous unissait nous aussi.
- Cela signifie que vous êtes complémentaires, dit Ami en captant ce qui nous arrivait.
- Qu'elle possède ce qu'il te manque, et toi, ce qui lui manque. Unis, vous formerez un être humain complet.
- Qu'est-ce que j'apporte à Vinka ?
- Tu actives son intellect, elle éveille ton émotion. Le temps passe, nous devons partir.
- Mais nous voulions connaître ton monde...
- Vous en avez déjà vu certains endroits de sa partie extérieure. Vous avez connu mes parents et mon peuple, mais vous ne devez pas oublier que vos familles vous attendent.
- Que veux-tu dire avec « la partie extérieure » ? y en a-t-il une autre ? Ami sourit, ensuite, il dit :
- Sur la Terre, vous avez déjà voyagé à des millions de kilomètres dans l'espace, mais vous ne savez pas ce qui se passe à seulement quelques kilomètres sous vos pieds, à l'intérieur de la planète. La même chose se produit avec les personnes. Elles regardent à l'extérieur d'elles-mêmes, mais ne jettent jamais un coup d’œil dans leur for intérieur. Ce sont toujours « les autres », les coupables ou les responsables de ce qui leur arrive. Elles ignorent l'être intérieur. Elles ne prêtent jamais attention à celui-ci. Cependant, c'est lui qui tisse vos destins. Je vous parlerai de ceci un
autre jour. Pour le moment, vos mondes sont sur le point d'éclater pour toujours. La priorité, c'est de sauver vos planètes. Lorsque tout cela sera rectifié, lorsque les enfants auront du pain et qu'ils ne seront plus menacés par la guerre, alors vous aurez le temps nécessaire pour vous intérioriser dans les profondeurs de l'être, du cosmos, de l'esprit et de la science. Pour l'instant, ce que vous savez
déjà est suffisant pour construire un monde plus humain. Refuser les efforts dans cette lutte avec n'importe quelle excuse, incluant le spirituel, a quelque chose d'égoïste, de complice.
Le père d'Ami, attentif aux paroles de son fils intervint :
- Oui, car « spirituel » fait référence à l'être intérieur, lequel est tout Amour et comme il est
Amour, il ne demeure pas indifférent devant la souffrance d'autrui.
- A cause de cela, la spiritualité signifie simplement l'Amour, dit Ami.
- Est-il nécessaire de dire quelque chose d'aussi évident? demanda sa mère.
- Dans les mondes non-civilisés, ce n'est pas aussi évident. Beaucoup pensent que la spiritualité signifie des exercices mentaux compliqués et rien de plus. D'autres croient que ça veut dire se retirer du monde, se mortifier, purifier le corps, vivre en priant et avoir une certaine foi, mais rien de plus . Tout ceci, lorsqu'il n'y a pas d'Amour, ne vaut rien. S'il n'y a pas d'Amour, celui-ci doit se convertir en œuvre de service désintéressé. Maintenant que vos mondes courent le risque de s'annihiler, aucun service ne peut être plus utile que celui de chercher la paix et l'union.
Je me suis senti heureux d'avoir le privilège d'être sur un autre monde, de recevoir un enseignement venant d'extraterrestres, de connaître la Loi fondamentale de l'univers et d'être un missionnaire rendant service sur la Terre. Le fait d'être ici, conversant avec ces êtres, me fit croire que j'étais l'un d'eux, que j'étais presque aussi évolué. Je songeais à la planète où je devais retourner, à mon cousin
et je me sentis supérieur à lui . C'est ce à quoi je pensais lorsqu'Ami dit :
- Sur le chemin du perfectionnement, le dernier ennemi à vaincre est le plus rusé de tous. Il est difficile de le découvrir, car il se déguise comme ce petit animal de la Terre...Comment s'appelle t-il ? C'est celui qui prend la couleur de l'endroit où il se trouve.
- Le caméléon, répondis-je.
- C'est cela. Le dernier défaut que l'on perd est semblable au caméléon. Son nom est l'orgueil spirituel, ou l'ego spirituel. Il s'attaque justement à ceux qui se sentent très avancés dans leur cheminement. C'est difficile de le découvrir, mais il y a une formule.
- Quelle est cette formule ?
- Chaque fois que tu te verras, méprisant quelqu'un en pensant qu'il a « peu d 'évolution spirituelle », il sera là. L'ego spirituel nous fait nous sentir très évolués. Subtilement, il nous amène à mépriser les autres. Mais l'Amour ne méprise personne et veut servir tout le monde. C'est la différence.
- Alors ceux qui ont beaucoup d'ego spirituel sont assez méprisables, dis-je, me souvenant d'un compagnon de collège qui critiquait ceux qui n'allaient pas souvent à la messe et lui, se croyait un saint.
Ce que j'ai dit, a fait rire Ami. Sa mère sourit en me regardant avec tendresse, mais ni moi, ni Vinka, n'avons compris ce qu'il y avait de comique dans mes paroles. Le père d'Ami m'observait avec son regard lumineux, me témoignant de la sympathie.
Je me suis senti un peu honteux.
- Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?
- « Ceux qui méprisent sont méprisables ». c'est comme dire qu'il faut tuer ceux qui tuent, ou voler ceux qui volent ; punir par la pauvreté, les pauvres, ou par l'ignorance, les ignorants...
Je n'ai pas réussi à comprendre clairement ce qu'il voulait me dire.
- Pedrito, l'Amour ne peut mépriser personne même pas ceux qui ont de la vanité spirituelle. L'Amour est compréhensif. Il essaie de servir et de ne pas condamner, tout comme un père ne condamne pas son enfant pour ses petites erreurs. La vanité spirituelle est simplement une des marches qu'il faut gravir pour arriver aux soixante-dix « mesures ». D'un autre côté, quelle est la partie de toi qui méprise l'ego spirituel chez les autres ? N'est-ce pas justement ton propre ego spirituel ? Si, au lieu de voir les impuretés condamnables chez les autres, tu vois les erreurs surmontables, alors tu es nettoyé. Mais tant que tu trouves quelque chose à condamner, tu n'es pas propre.
Vinka protesta :
- Mais les Terris sont réellement condamnables ! Nous, les Swamas, nous voulons vivre en paix. Mais eux, à cause de leur ambition, de leur égoïsme, de leur violence et de leur malhonnêteté, ils tiennent Kia au bord de la destruction. Est-ce que cela est quelque chose à applaudir ou à condamner ?
- Les Terris, tout comme ceux qui ont de la vanité spirituelle, se trouvent en processus de perfectionnement, plus haut ou plus bas. Nous sommes tous des étudiants dans l'école de la vie. Ce n'est pas en condamnant les erreurs du passé qu'on construit un monde nouveau. C'est en proposant des solutions nouvelles, bonnes pour tous et en luttant pour qu'elles se réalisent. C'est ainsi que le salut a été obtenu pour tous les mondes qui sont entrés dans la Confraternité, quoique, peut-être que pour Vinka, il serait plus souhaitable de pouvoir éliminer les Terris de Kia. N'est-ce pas vrai , petite amie ? demanda Ami en riant.
Vinka se mit à rougir en comprenant que notre ami était au courant de ses pensées les plus intimes.
- Une autre qui veut un œil pour un œil, dit, en riant, l'enfant des étoiles. Vinka se défendit :
- Tant qu'il y aura des Terris, nous serons incapables de construire un monde qui peut vivre dans la paix. Ils ne nous le permettront pas. Un système basé sur l'honnêteté ne peut s'établir tant qu'il existe des gens malhonnêtes.
La véhémence de Vinka fit beaucoup plaisir à l'enfant extraterrestre. Chez moi, cela se produisit un sentiment d'admiration. Elle était belle ainsi, un peu en colère...
- Kia se trouve, tout comme la Terre, sur le point de passer du troisième au quatrième niveau évolutif, dit Ami.
Le père de celui-ci intervint :
- Les mondes du premier niveau sont ceux sur lesquels il n'y a pas de vie. Ceux du deuxième niveau ont de la vie, mais cette vie n'est pas encore humaine. Dans le troisième niveau évolutif, apparaît l'homme. C'est à ce niveau que se situent vos mondes.
- Et quel est le quatrième niveau?demandais-je.
- Dans ces mondes, l'espèce humaine s'unit et prend la forme d'une grande famille qui vit selon les principes universels. Les mondes ne réussissent pas tous à passer l'examen. Certains se détruisent en essayant de le faire.
- Quel examen ?
- Celui que doit surmonter chaque humanité pour entrer dans le quatrième niveau évolutif. Les examens sont faits pour que certains réussissent et que les autres échouent. C'est une sélection.
- Qu'est-ce que cela a à voir avec ce que j'ai dit au sujet de l'impossibilité de former un monde pacifique avec des gens malhonnêtes comme les Terris ?
- Chaque fois qu'une planète tente de passer d'un niveau à un autre, il se produit d'abord des phénomènes inconnus, expliqua Ami. C'est comme si le monde entier se secouait et s'étirait. Ceci produit des énergies et des vibrations nouvelles, plus fines et plus élevées. Ces radiations ont un double effet. Certaines gens deviennent affolées. Ceux qui se trouvent dans les bas niveaux
évolutifs finissent par commettre des erreurs mortelles. Ainsi les êtres négatifs s'auto-éliminent. Par- contre, pour d'autres, ces nouvelles énergies leur permettent de monter à un niveau supérieur. C'est ainsi que les planètes se débarrassent des créatures qui, maintenant, ne leur sont plus utiles, ni convenables pour leur évolution. Comment croyez-vous que les grands reptiles préhistoriques et les plantes carnivores sont disparus ? Cela s'est produit lorsque l'être humain est apparu ; lorsque ce monde est passé du deuxième au troisième niveau évolutif. La théorie dit que les plus forts
survivent. Ces reptiles étaient les plus puissants, cependant ils ont tous disparus... L'explication d'Ami me laissa désireux d'en savoir davantage.
- Pourquoi sont-ils disparus ? Ils étaient les plus forts...
- Oui, en griffes, en muscles, en canines, mais l'intelligence est supérieure. L'être humain, même s'il est plus faible en puissance physique, est plus fort en intelligence. Le plus fort survécut : l'homme. Le processus va maintenant se répéter, mais ce ne sera pas le plus musclé ni le plus intellectuel qui sera le plus fort.
- Qui sera t-il alors ?
- La force de l'esprit : l'Amour. Les autres subiront le même sort que les dinosaures et lorsque les forces pacifiques s'uniront, elles deviendront le pouvoir le plus solide de vos mondes. Il n'y a pas d'autres pouvoirs capables d'éviter l'anéantissement de vos civilisations . Ne sois pas pessimiste Vinka, l'Amour triomphera, parce que l'Amour est le plus grand pouvoir de l'univers.
Chapitre XVII
LA REVOLTE
Nous avons affectueusement pris congé des parents d'Ami pour mettre le cap sur une nouvelle destination, inconnue de Vinka et de moi. Ami nous en réservait la surprise.
J'étais curieux de connaître la vitesse de ce vaisseau et me souvenant que la lumière voyage à trois cents kilomètres par seconde.
- À quelle distance de la Terre est Ofir ? Demandais-je.
- À huit cent billions de kilomètres, répondit Ami.
J'ai essayé de trouver une formule pour calculer la vitesse. Ce voyage avait duré une dizaine de minutes, mais, avec des chiffres aussi astronomiques, j'étais complètement perdu.
- Si tu cherches à calculer la vitesse à laquelle nous nous déplaçons ; tu perds ton temps. Nous nous « situons » instantanément.
- Cependant, Ami, ça prend un peu de temps, quelques minutes pour aller d'un endroit à un autre. Pourquoi dis-tu que ça ne prend pas de temps ?
- Je n'ai pas dit cela, répondit-il en riant, sinon que nous nous situons instantanément. Le temps que nous prenons est utilisé par les mécanismes de ce vaisseau pour calculer la distance, la position du point où nous désirons aller et la meilleure manière de sortir de la dimension « pas d'espace pas de temps » pour ensuite réapparaître au point désiré. En faisant attention, bien sûr, de ne pas nous placer sur la route d'un aéronef. Ah ! Ah ! C'est un peu comme descendre d'un carrousel pour arriver plus rapidement au cheval situé de l'autre côté. Tu attends qu'il arrive et tu y montes. Cependant, ceci est encore plus rapide.
Vinka, démontrant peu d'intérêt pour le sujet, demanda :
- Où nous amènes-tu maintenant, Ami ?
- A ta maison, sur Kia.
- Si vite ! Dit-elle alarmée.
Moi, j'ai ressenti une sensation de lourdeur dans l'estomac, une sensation de condamné à mort, d'heure fatale. Dans quelques minutes, j'allais perdre une compagne tellement prodigieuse, si fantastique...C'était comme si je perdais une partie de moi-même. Je ressentis une douleur encore pire que si je me faisais couper un bras . J'étais comme quelqu'un de frigorifié, qui est invité à entrer dans une maison où il y a un foyer allumé et à qui on offre une tasse de chocolat bien chaud. Mais lorsque cette personne commence à jouir de la situation, on arrête tout, on le renvoie dehors, au froid.
- Si Vinka demeure à Kia, moi aussi ! Dis-je très décidé à ne pas me séparer d'elle. Ma bravade ne fit que provoquer un grand éclat de rire chez notre ami.
Il utilisa un ton paternaliste qui ne me plut pas du tout :
- Pedrito, Vinka, vous devez vous habituer au détachement. La vie n'est pas comme nous la désirons à partir de notre « je » superficiel, mais elle doit être telle que le désire notre être intérieur, qui lui, est en parfaite harmonie avec Dieu.
- En moi, il n'existe qu'un seul « je », exprimais-je défiant et je ne vais pas me séparer de Vinka parce qu'un enfant plus petit que moi me l'ordonne. Tu es d'un autre monde, tu es pilote de vaisseau spatial, mais tu es plus petit que moi. Par conséquent, je dirige ma vie et je reste avec Vinka. Et si tu ne me laisses pas sur Kia, alors, elle vient avec moi sur la Terre. N'est-ce pas Vinka ?
- C'est la vérité, Pedro, dit-elle avec beaucoup de force. Nous demeurerons ensemble et aucun bébé au biberon ne nous en empêchera...
Ami nous regarda avec de grands yeux sereins. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il dit :
- Je croyais que tous les Terris étaient sur Kia...
Cela nous paralysa. D'une certaine manière, nous avons immédiatement compris que nous agissions comme les Terris . Cela ne pouvait être. Lorsque la tension se relâcha ; honteux, j'ai dirigé mon regard vers le plancher. Quelques secondes plus tard, j'ai de nouveau osé relever les yeux.
A ma grande stupéfaction, à ce moment, Ami n'était plus lui-même, il s'était transformé en un être lumineux, d'une pureté merveilleuse.
Je me suis senti sale, un nain, un insecte, un microbe. J'ai baissé les yeux, incapable de supporter la force de ses yeux remplis de lumière. Ami s'était transfiguré. Il avait laissé tomber le masque qui le faisait ressembler à un enfant normal pour nous montrer maintenant le véritable Ami, un être resplendissant, peut-être même divin...
Vinka sanglotait près de moi. Elle non plus n'était pas capable de lever les yeux. Elle avait vu la même chose que moi.
- Pourquoi ne nous as-tu jamais montré qui tu étais réellement ? Demandais-je, en regardant toujours le sol, cherchant en vain à justifier ma vilaine et irrespectueuse fanfaronnade.
Le rire d'Ami enleva le dramatique du moment.
- Je ne sais pas de quoi tu parles. Regarde-moi. Dis-moi si tu vois quelque chose d'étrange en
moi.
Lentement et très craintivement, je commençais à lever les yeux. Il était là, souriant naturellement. Il n'était plus alors cet enfant resplendissant mais simplement Ami, notre petit ami spatial. Mais non, il n'était pas le même. Le souvenir de « l'autre ». dû à cela, quoique son apparence n'eût rien d'anormal, inévitablement je me souvenais que, derrière cette apparence, se cachait un être aux caractéristiques extraordinaires.
Vinka s'avança avec l'intention de s'agenouiller devant lui.
- Vas-y avec l'idolâtrie ! S'exclama t-il en riant pendant qu'il l'empêchait de tomber à genoux.
- Il n'y a que devant Dieu que nous pouvons nous agenouiller pas devant un frère même s'il est plus grand. Et comme Dieu n'est pas visible, c'est seulement, dans l'intimité, dans la solitude de la communication intérieure, dans la méditation ou dans la prière, que nous pouvons nous agenouiller devant sa présence invisible. Venez!je désire vous faire connaître un autre recoin de ce vaisseau. Là, vous pourrez communiquer avec la Divinité Suprême.
Il nous guida vers une porte coulissante et l'ouvrit. L'enceinte était dans la pénombre, à l'exception d'une petite lumière, qui brillait au fond. Nous entrâmes.
- Tous nos vaisseaux ont une salle comme celle-ci, petites ou grandes, en fonction de la quantité de personnes pour lesquelles le vaisseau a été construit.
Ami referma la porte. En m'habituant à la faible lumière, je vis quatre fauteuils adossés aux murs de la pièce.
Il y en avait deux de chaque côté de l'enceinte. Au fond, devant la petite lumière, j'aperçus une sorte de coussin de forme allongée. J'avais l'impression d'être dans une chapelle.
La voix d'Ami prit un ton très solennel.
- Vous pouvez vous agenouiller, là-bas, au fond. Mais si vous le préférez, vous pouvez demeurer assis dans un fauteuil. C'est ici que nous méditons et prions. La méditation est meilleure, car dans la méditation, nous sommes Un avec la Divinité. Nous nous fondons en elle, tandis que dans la prière, nous sommes deux.
Nous avons choisi de nous agenouiller. Je crois que nous en avions besoin. Lorsque nous fûmes installés sur le coussin, Ami actionna un mécanisme. L'enceinte s'illumina doucement avec les plus belles couleurs qu'on puisse imaginer. Une grande variété de couleurs rose, dorée, lilas et violette, dansaient sur les murs en se mélangeant. J'ai eu l'impression d'être dans une autre dimension. Vinka observait avec un sourire d'enchantement sur les lèvres. Peu à peu, l'influence des couleurs me procura une sensation étrange, le désir de me réfugier à l'intérieur de moi-même, de fermer les yeux et de m'abandonner à une présence que je commençais à sentir. C'était quelque chose de très grand, de très beau. Je ne savais pas si c'était à l'intérieur ou à l'extérieur de moi...
Peut-être que la dernière pensée que j'ai eue fut celle de me rendre compte que j'étais dans un vaisseau cosmique, hors de l'espace et du temps, perdu dans l'univers, mais en même temps dans son centre, car j'étais en communication avec le cœur même de la création. Plus tard, ce ne furent pas des pensées qui remplirent ma conscience, mais des expériences qui ne passaient pas par mon intellect. Elles arrivaient directement du fond de mon être. Je ne les pensais pas, je les vivais intensément.
Une lumière dorée m'enveloppait, mais cette lumière était un être. Je me suis senti devenir grand, de plus en plus grand, infini, éternel. Pure félicité consciente. Aucune question ne venait à mon esprit, car j'avais toutes les réponses.
Aujourd'hui, je ne me souviens pas comment, ni quoi, mais à ce moment-là, je savais tout, passé, présent et futur ; le mien et celui de l'univers. Plus que ça, j'étais le centre du cosmos. J'étais aux commandes. De moi, émanaient les galaxies et les âmes. Ensuite, elles se changeaient en une sorte de rythme, de pulsation qui paraissait être ma respiration. Cependant, j'étais au-delà de ceci. Au centre de moi-même, il y avait une grande quiétude pleine de bonheur, de plénitude et de savoir. Ici, se trouvait ma paix...C'est très difficile de décrire une pareille sensation, mais je savais que tout était bien partout, que tout était parfait, que tout était merveilleux. Même la souffrance était bien. A la longue, j'ai pu voir de très haut, embrassant une grande période de temps, c'était bien. C'était un enseignement, une purification, une fortification. J'ai pu comprendre que la souffrance est causée
par l'oubli, l'oubli... de quoi ? Je n'ai pas trouvé la réponse. Ma conscience revenait à son niveau normal. Mon intellect habituel entra en jeu avec ses questions. Ici, j'ai perdu les réponses... L'oubli de quoi ? Je sentis mon corps, mes genoux pressant sur le coussin. Une partie de moi ne
voulait pas revenir dans ce petit corps mais une autre partie me poussait à le faire. Je voulais cesser d'être ici et retourner « aux commandes », à ce point central plein de savoir illimité pour obtenir la réponse. « La souffrance est causée par l'oubli de...de quoi? ».
J'essayais pendant quelques instants de répéter l'expérience mais une force me tira de là, me ramena au vaisseau et à mon corps pesant.
« Souviens-toi de ta mission », semblait dire une voix. Je le savais, mais je ne voulais pas m'en souvenir. Je me rebellais. Je voulais monter. « Pour pouvoir monter, il est nécessaire de commencer par descendre », disait la voix intérieure.
Je ne réussissais pas à me souvenir quel était l'oubli qui causait la souffrance.
- L'oubli du véritable Je, de l'être intérieur, dit Ami, près de moi.
C'était la réponse dont j'avais besoin. Ceci réussit à me faire consentir à revenir définitivement au vaisseau, à l'enceinte, à mon corps.
Lorsque j'ouvris les yeux, les belles couleurs avaient disparues. Il ne restait que la petite lumière devant mes yeux. Vinka m'attendait debout à côté de l'enfant des étoiles et ses yeux étaient humides d 'émotion.
Peu à peu, je m'adaptais à ma réalité habituelle, à mon ignorance habituelle, avec mes erreurs habituelles.
- L'oubli de l'être intérieur, dis-je, pour tenter de me souvenir du sens de ces paroles qui perdaient lentement leur signification pour moi !
- C'est la cause qui nous fait commettre des erreurs, dit Ami. Ensuite, nous devons payer ces erreurs avec de la souffrance.
- Je ne comprends pas...Quel est mon être intérieur ?
- La Divinité, répondit-il, en m'aidant à me relever.
Pendant que nous quittions cette espèce de chapelle spatiale, j'essayais de me souvenir de ce que j'avais vécu, le point central du bonheur et du savoir illimité.
- C'est cela même. Essaie de ne jamais l'oublier. C'est l'être intérieur. Si tu pouvais toujours agir à partir de cette partie de toi, tu ne commettrais pas d'erreurs, par conséquent, tu ne souffrirais pas.
- Tu as raison, Ami, j'ai expérimenté quelque chose dans cet endroit où j'étais tout savoir.
- D'où j'étais tout Amour, dit Vinka, avec émotion.
- Savoir et Amour. Vous voyez, avec cela, vous êtes un couple complémentaire. Chacun de vous manifeste une partie de la Divinité.
Ami se dirigea vers les contrôles du vaisseau.
- Regardez ! Nous arrivions à Kia ; j'espère que vous ne recommencerez pas une nouvelle révolte, Ha ! Ha ! Ha !
Ses paroles nous rappelèrent notre offense envers lui et ensuite son changement d'enfant normal à
un enfant resplendissant.
- Explique-nous, s'il te plaît, comment se produit ce changement en toi ?
- Le changement se produit plutôt en vous . Vous avez réussi à voir, durant un instant, les choses telles qu'elles sont. Vous avez vu au-delà des apparences. Nous sommes tous plus que ce que nous paraissons, nous sommes tous des êtres lumineux mais, c'est seulement en certains moments que nous pouvons capter notre véritable dimension ou celle des autres. Comme vous agissiez très mal, votre être intérieur vous a fait voir que vous procédiez erronément. Mais vous ne vouliez que défendre votre amour, ne pas vous séparer. L'Amour est une des plus grandes causes de violence...
Vinka et moi, nous nous sommes regardés, confondus devant cette affirmation qui paraissait tellement absurde.
- Par amour, la louve se change en un fauve devant ceux qui peuvent attaquer ses petits ; par amour pour les leurs, les hommes peuvent être cruels et égoïstes envers les autres. Par cette sorte d'amour, se déclarent les guerres et, pour cette forme d'amour, vos mondes sont en péril.
- C'est un faux amour, dis-je, croyant avoir compris.
- Il n'est pas faux, c'est l'amour. Seulement,il est d'une modalité très basse, c'est un degré mineur. Nous l'appelons affection. Par affection, on vole, on ment et on tue. Vouloir survivre est une forme d'Amour mais seulement envers soi-même, envers le petit groupe familial, envers la bande à laquelle on appartient. Lamentablement, cette bataille pour la vie dans laquelle tellement de gens luttent entre eux, les met tous en danger de la perdre. Ce sont les conséquences de l'affection exagérée.
- Tu as raison, Ami, dit Vinka, méditative. Je crois que même les terris agissent motivés par cette sorte d'amour et non par méchanceté.
- Excellent ! Vinka. C'est seulement avec cette compréhension qu'on peut changer les choses, d'un point de vue élevé, loin des bandes qui luttent avec violence.
- Malheureusement, la lutte entre les Terris Wacos et les Terris Zumbos, met mon peuple, les
Swamas, en danger.
- Un seul peuple existe sur Kia, celui formé par les Terris et les Swamas. C'est ton peuple,
Vinka.
Pour Vinka, cette idée était trop nouvelle. Je la comprenais.
- C'est naturel que tu prennes pour les Swamas, c'est ton monde...
- Encore une fois, l'Amour inférieur, l'affection. Son propre clan contre celui des autres. L'affection est l'Amour limité, mais le véritable Amour n'a pas de limites. Jusqu'ici, les peuples de vos mondes ont survécu au moyen de l'affection, mais maintenant ils tentent de passer du troisième au quatrième niveau évolutif. S'ils veulent survivre, ils doivent laisser de côté l'affection et se laisser guider par le véritable Amour. Autrement, ils se détruiront irrémédiablement. C'est la loi universelle. L'affection fonctionne plus ou moins bien dans les mondes divisés. Mais seulement pendant que cette division ne fait pas de tort à l'humanité entière et aussi longtemps que le niveau scientifique n'est pas très élevé. Par la suite, comme dans le cas de vos mondes, ou bien ils laissent de côté l'égoïsme, ou bien ils se détruisent. Il est impossible de construire un monde juste et en paix, sans renoncer à cet Amour déséquilibré et égoïste qu'est l'affection.
- Pourquoi cet Amour est déséquilibré ?
- Parce que l'Amour a deux modalités : envers soi-même et envers les autres. C'est semblable à la respiration : l'air entre et sort. Lorsqu'il y a de l'affection, c'est comme si on aspirait plus que l'on expire. « Tout pour moi ». plus pour soi, pour la famille, pour le clan, moins pour les autres. Ce n'est pas équilibré, répondit Ami.
- Aime ton prochain comme toi-même, ai-je dit, répétant une leçon de la classe de religion.
- C'est ce que dit le Juste
. Comment se fait-il que tu le saches?demanda Vinka.
- Qui est le Juste?demandais-je.
- Un grand Maître de l'histoire de Kia.
- C'est une loi universelle. C'est ce que j'essaie de vous expliquer. C'est l'Amour véritable,
celui qui est équilibré : tant par nous-mêmes, tant pour les autres et toujours dans la même proportion pour qu'il n'y ait pas de déséquilibre.
J'ai demandé ce qui arrivait lorsqu'il y a plus d'Amour envers les autres et moins envers soi-même.
- Là aussi, il y a un déséquilibre. C'est comme expirer tout l'air, sans inspirer. En quelques minutes, tu deviens rigide...
- Équilibre, semble être un mot très important, dit Vinka.
- Aime les Terris comme les Swamas, dit Ami en souriant.
- J'essaierai. Réellement, je vais essayer.
Le tableau indiquait que le vaisseau était invisible pour les yeux de Kia. Nous étions stationnaires dans les environs d'une ville très semblable à n'importe quelle ville de la Terre. Je n'étais pas intéressé à examiner quoi que ce soit. Le moment de nous séparer approchait. « Qui sait jusqu'à quand ? », pensais-je tristement, la poitrine oppressée.
- Jusqu'à ce que vous ayez terminé le prochain livre, dit Ami. Il pourrait s'appeler quelque chose comme ceci « Ami revient une autre fois ».
- Tu as beaucoup de connaissances et de pouvoirs, ai-je dit, mais, d'après ce que je vois, la grammaire n'est pas ton fort.
- Pourquoi, Pedrito ?
- Parce que si on dit « revient », il n'est pas nécessaire de dire « une autre fois ». c'est sous- entendu. Il suffit de dire « Ami revient ».
- Tu sa raison. Le langage n'est pas mon fort. C'est dû au fait que nous ne l'utilisons pratiquement pas. Nous préférons la télépathie. C'est plus sûr et plus exact.
- Mais, Ami, tu conversais avec tes parents...
- Oui, par courtoisie envers vous. Lorsqu'arrivent des visiteurs qui ne parlent pas notre langue, nous devons utiliser le langage des visiteurs, si nous le connaissons.
Aujourd'hui, je ne sais pas trop comment, je parviens à me souvenir des détails de cette conversation. Mon attention était alors très concentrée sur la triste séparation.
J'étais curieux de connaître la vitesse de ce vaisseau et me souvenant que la lumière voyage à trois cents kilomètres par seconde.
- À quelle distance de la Terre est Ofir ? Demandais-je.
- À huit cent billions de kilomètres, répondit Ami.
J'ai essayé de trouver une formule pour calculer la vitesse. Ce voyage avait duré une dizaine de minutes, mais, avec des chiffres aussi astronomiques, j'étais complètement perdu.
- Si tu cherches à calculer la vitesse à laquelle nous nous déplaçons ; tu perds ton temps. Nous nous « situons » instantanément.
- Cependant, Ami, ça prend un peu de temps, quelques minutes pour aller d'un endroit à un autre. Pourquoi dis-tu que ça ne prend pas de temps ?
- Je n'ai pas dit cela, répondit-il en riant, sinon que nous nous situons instantanément. Le temps que nous prenons est utilisé par les mécanismes de ce vaisseau pour calculer la distance, la position du point où nous désirons aller et la meilleure manière de sortir de la dimension « pas d'espace pas de temps » pour ensuite réapparaître au point désiré. En faisant attention, bien sûr, de ne pas nous placer sur la route d'un aéronef. Ah ! Ah ! C'est un peu comme descendre d'un carrousel pour arriver plus rapidement au cheval situé de l'autre côté. Tu attends qu'il arrive et tu y montes. Cependant, ceci est encore plus rapide.
Vinka, démontrant peu d'intérêt pour le sujet, demanda :
- Où nous amènes-tu maintenant, Ami ?
- A ta maison, sur Kia.
- Si vite ! Dit-elle alarmée.
Moi, j'ai ressenti une sensation de lourdeur dans l'estomac, une sensation de condamné à mort, d'heure fatale. Dans quelques minutes, j'allais perdre une compagne tellement prodigieuse, si fantastique...C'était comme si je perdais une partie de moi-même. Je ressentis une douleur encore pire que si je me faisais couper un bras . J'étais comme quelqu'un de frigorifié, qui est invité à entrer dans une maison où il y a un foyer allumé et à qui on offre une tasse de chocolat bien chaud. Mais lorsque cette personne commence à jouir de la situation, on arrête tout, on le renvoie dehors, au froid.
- Si Vinka demeure à Kia, moi aussi ! Dis-je très décidé à ne pas me séparer d'elle. Ma bravade ne fit que provoquer un grand éclat de rire chez notre ami.
Il utilisa un ton paternaliste qui ne me plut pas du tout :
- Pedrito, Vinka, vous devez vous habituer au détachement. La vie n'est pas comme nous la désirons à partir de notre « je » superficiel, mais elle doit être telle que le désire notre être intérieur, qui lui, est en parfaite harmonie avec Dieu.
- En moi, il n'existe qu'un seul « je », exprimais-je défiant et je ne vais pas me séparer de Vinka parce qu'un enfant plus petit que moi me l'ordonne. Tu es d'un autre monde, tu es pilote de vaisseau spatial, mais tu es plus petit que moi. Par conséquent, je dirige ma vie et je reste avec Vinka. Et si tu ne me laisses pas sur Kia, alors, elle vient avec moi sur la Terre. N'est-ce pas Vinka ?
- C'est la vérité, Pedro, dit-elle avec beaucoup de force. Nous demeurerons ensemble et aucun bébé au biberon ne nous en empêchera...
Ami nous regarda avec de grands yeux sereins. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il dit :
- Je croyais que tous les Terris étaient sur Kia...
Cela nous paralysa. D'une certaine manière, nous avons immédiatement compris que nous agissions comme les Terris . Cela ne pouvait être. Lorsque la tension se relâcha ; honteux, j'ai dirigé mon regard vers le plancher. Quelques secondes plus tard, j'ai de nouveau osé relever les yeux.
A ma grande stupéfaction, à ce moment, Ami n'était plus lui-même, il s'était transformé en un être lumineux, d'une pureté merveilleuse.
Je me suis senti sale, un nain, un insecte, un microbe. J'ai baissé les yeux, incapable de supporter la force de ses yeux remplis de lumière. Ami s'était transfiguré. Il avait laissé tomber le masque qui le faisait ressembler à un enfant normal pour nous montrer maintenant le véritable Ami, un être resplendissant, peut-être même divin...
Vinka sanglotait près de moi. Elle non plus n'était pas capable de lever les yeux. Elle avait vu la même chose que moi.
- Pourquoi ne nous as-tu jamais montré qui tu étais réellement ? Demandais-je, en regardant toujours le sol, cherchant en vain à justifier ma vilaine et irrespectueuse fanfaronnade.
Le rire d'Ami enleva le dramatique du moment.
- Je ne sais pas de quoi tu parles. Regarde-moi. Dis-moi si tu vois quelque chose d'étrange en
moi.
Lentement et très craintivement, je commençais à lever les yeux. Il était là, souriant naturellement. Il n'était plus alors cet enfant resplendissant mais simplement Ami, notre petit ami spatial. Mais non, il n'était pas le même. Le souvenir de « l'autre ». dû à cela, quoique son apparence n'eût rien d'anormal, inévitablement je me souvenais que, derrière cette apparence, se cachait un être aux caractéristiques extraordinaires.
Vinka s'avança avec l'intention de s'agenouiller devant lui.
- Vas-y avec l'idolâtrie ! S'exclama t-il en riant pendant qu'il l'empêchait de tomber à genoux.
- Il n'y a que devant Dieu que nous pouvons nous agenouiller pas devant un frère même s'il est plus grand. Et comme Dieu n'est pas visible, c'est seulement, dans l'intimité, dans la solitude de la communication intérieure, dans la méditation ou dans la prière, que nous pouvons nous agenouiller devant sa présence invisible. Venez!je désire vous faire connaître un autre recoin de ce vaisseau. Là, vous pourrez communiquer avec la Divinité Suprême.
Il nous guida vers une porte coulissante et l'ouvrit. L'enceinte était dans la pénombre, à l'exception d'une petite lumière, qui brillait au fond. Nous entrâmes.
- Tous nos vaisseaux ont une salle comme celle-ci, petites ou grandes, en fonction de la quantité de personnes pour lesquelles le vaisseau a été construit.
Ami referma la porte. En m'habituant à la faible lumière, je vis quatre fauteuils adossés aux murs de la pièce.
Il y en avait deux de chaque côté de l'enceinte. Au fond, devant la petite lumière, j'aperçus une sorte de coussin de forme allongée. J'avais l'impression d'être dans une chapelle.
La voix d'Ami prit un ton très solennel.
- Vous pouvez vous agenouiller, là-bas, au fond. Mais si vous le préférez, vous pouvez demeurer assis dans un fauteuil. C'est ici que nous méditons et prions. La méditation est meilleure, car dans la méditation, nous sommes Un avec la Divinité. Nous nous fondons en elle, tandis que dans la prière, nous sommes deux.
Nous avons choisi de nous agenouiller. Je crois que nous en avions besoin. Lorsque nous fûmes installés sur le coussin, Ami actionna un mécanisme. L'enceinte s'illumina doucement avec les plus belles couleurs qu'on puisse imaginer. Une grande variété de couleurs rose, dorée, lilas et violette, dansaient sur les murs en se mélangeant. J'ai eu l'impression d'être dans une autre dimension. Vinka observait avec un sourire d'enchantement sur les lèvres. Peu à peu, l'influence des couleurs me procura une sensation étrange, le désir de me réfugier à l'intérieur de moi-même, de fermer les yeux et de m'abandonner à une présence que je commençais à sentir. C'était quelque chose de très grand, de très beau. Je ne savais pas si c'était à l'intérieur ou à l'extérieur de moi...
Peut-être que la dernière pensée que j'ai eue fut celle de me rendre compte que j'étais dans un vaisseau cosmique, hors de l'espace et du temps, perdu dans l'univers, mais en même temps dans son centre, car j'étais en communication avec le cœur même de la création. Plus tard, ce ne furent pas des pensées qui remplirent ma conscience, mais des expériences qui ne passaient pas par mon intellect. Elles arrivaient directement du fond de mon être. Je ne les pensais pas, je les vivais intensément.
Une lumière dorée m'enveloppait, mais cette lumière était un être. Je me suis senti devenir grand, de plus en plus grand, infini, éternel. Pure félicité consciente. Aucune question ne venait à mon esprit, car j'avais toutes les réponses.
Aujourd'hui, je ne me souviens pas comment, ni quoi, mais à ce moment-là, je savais tout, passé, présent et futur ; le mien et celui de l'univers. Plus que ça, j'étais le centre du cosmos. J'étais aux commandes. De moi, émanaient les galaxies et les âmes. Ensuite, elles se changeaient en une sorte de rythme, de pulsation qui paraissait être ma respiration. Cependant, j'étais au-delà de ceci. Au centre de moi-même, il y avait une grande quiétude pleine de bonheur, de plénitude et de savoir. Ici, se trouvait ma paix...C'est très difficile de décrire une pareille sensation, mais je savais que tout était bien partout, que tout était parfait, que tout était merveilleux. Même la souffrance était bien. A la longue, j'ai pu voir de très haut, embrassant une grande période de temps, c'était bien. C'était un enseignement, une purification, une fortification. J'ai pu comprendre que la souffrance est causée
par l'oubli, l'oubli... de quoi ? Je n'ai pas trouvé la réponse. Ma conscience revenait à son niveau normal. Mon intellect habituel entra en jeu avec ses questions. Ici, j'ai perdu les réponses... L'oubli de quoi ? Je sentis mon corps, mes genoux pressant sur le coussin. Une partie de moi ne
voulait pas revenir dans ce petit corps mais une autre partie me poussait à le faire. Je voulais cesser d'être ici et retourner « aux commandes », à ce point central plein de savoir illimité pour obtenir la réponse. « La souffrance est causée par l'oubli de...de quoi? ».
J'essayais pendant quelques instants de répéter l'expérience mais une force me tira de là, me ramena au vaisseau et à mon corps pesant.
« Souviens-toi de ta mission », semblait dire une voix. Je le savais, mais je ne voulais pas m'en souvenir. Je me rebellais. Je voulais monter. « Pour pouvoir monter, il est nécessaire de commencer par descendre », disait la voix intérieure.
Je ne réussissais pas à me souvenir quel était l'oubli qui causait la souffrance.
- L'oubli du véritable Je, de l'être intérieur, dit Ami, près de moi.
C'était la réponse dont j'avais besoin. Ceci réussit à me faire consentir à revenir définitivement au vaisseau, à l'enceinte, à mon corps.
Lorsque j'ouvris les yeux, les belles couleurs avaient disparues. Il ne restait que la petite lumière devant mes yeux. Vinka m'attendait debout à côté de l'enfant des étoiles et ses yeux étaient humides d 'émotion.
Peu à peu, je m'adaptais à ma réalité habituelle, à mon ignorance habituelle, avec mes erreurs habituelles.
- L'oubli de l'être intérieur, dis-je, pour tenter de me souvenir du sens de ces paroles qui perdaient lentement leur signification pour moi !
- C'est la cause qui nous fait commettre des erreurs, dit Ami. Ensuite, nous devons payer ces erreurs avec de la souffrance.
- Je ne comprends pas...Quel est mon être intérieur ?
- La Divinité, répondit-il, en m'aidant à me relever.
Pendant que nous quittions cette espèce de chapelle spatiale, j'essayais de me souvenir de ce que j'avais vécu, le point central du bonheur et du savoir illimité.
- C'est cela même. Essaie de ne jamais l'oublier. C'est l'être intérieur. Si tu pouvais toujours agir à partir de cette partie de toi, tu ne commettrais pas d'erreurs, par conséquent, tu ne souffrirais pas.
- Tu as raison, Ami, j'ai expérimenté quelque chose dans cet endroit où j'étais tout savoir.
- D'où j'étais tout Amour, dit Vinka, avec émotion.
- Savoir et Amour. Vous voyez, avec cela, vous êtes un couple complémentaire. Chacun de vous manifeste une partie de la Divinité.
Ami se dirigea vers les contrôles du vaisseau.
- Regardez ! Nous arrivions à Kia ; j'espère que vous ne recommencerez pas une nouvelle révolte, Ha ! Ha ! Ha !
Ses paroles nous rappelèrent notre offense envers lui et ensuite son changement d'enfant normal à
un enfant resplendissant.
- Explique-nous, s'il te plaît, comment se produit ce changement en toi ?
- Le changement se produit plutôt en vous . Vous avez réussi à voir, durant un instant, les choses telles qu'elles sont. Vous avez vu au-delà des apparences. Nous sommes tous plus que ce que nous paraissons, nous sommes tous des êtres lumineux mais, c'est seulement en certains moments que nous pouvons capter notre véritable dimension ou celle des autres. Comme vous agissiez très mal, votre être intérieur vous a fait voir que vous procédiez erronément. Mais vous ne vouliez que défendre votre amour, ne pas vous séparer. L'Amour est une des plus grandes causes de violence...
Vinka et moi, nous nous sommes regardés, confondus devant cette affirmation qui paraissait tellement absurde.
- Par amour, la louve se change en un fauve devant ceux qui peuvent attaquer ses petits ; par amour pour les leurs, les hommes peuvent être cruels et égoïstes envers les autres. Par cette sorte d'amour, se déclarent les guerres et, pour cette forme d'amour, vos mondes sont en péril.
- C'est un faux amour, dis-je, croyant avoir compris.
- Il n'est pas faux, c'est l'amour. Seulement,il est d'une modalité très basse, c'est un degré mineur. Nous l'appelons affection. Par affection, on vole, on ment et on tue. Vouloir survivre est une forme d'Amour mais seulement envers soi-même, envers le petit groupe familial, envers la bande à laquelle on appartient. Lamentablement, cette bataille pour la vie dans laquelle tellement de gens luttent entre eux, les met tous en danger de la perdre. Ce sont les conséquences de l'affection exagérée.
- Tu as raison, Ami, dit Vinka, méditative. Je crois que même les terris agissent motivés par cette sorte d'amour et non par méchanceté.
- Excellent ! Vinka. C'est seulement avec cette compréhension qu'on peut changer les choses, d'un point de vue élevé, loin des bandes qui luttent avec violence.
- Malheureusement, la lutte entre les Terris Wacos et les Terris Zumbos, met mon peuple, les
Swamas, en danger.
- Un seul peuple existe sur Kia, celui formé par les Terris et les Swamas. C'est ton peuple,
Vinka.
Pour Vinka, cette idée était trop nouvelle. Je la comprenais.
- C'est naturel que tu prennes pour les Swamas, c'est ton monde...
- Encore une fois, l'Amour inférieur, l'affection. Son propre clan contre celui des autres. L'affection est l'Amour limité, mais le véritable Amour n'a pas de limites. Jusqu'ici, les peuples de vos mondes ont survécu au moyen de l'affection, mais maintenant ils tentent de passer du troisième au quatrième niveau évolutif. S'ils veulent survivre, ils doivent laisser de côté l'affection et se laisser guider par le véritable Amour. Autrement, ils se détruiront irrémédiablement. C'est la loi universelle. L'affection fonctionne plus ou moins bien dans les mondes divisés. Mais seulement pendant que cette division ne fait pas de tort à l'humanité entière et aussi longtemps que le niveau scientifique n'est pas très élevé. Par la suite, comme dans le cas de vos mondes, ou bien ils laissent de côté l'égoïsme, ou bien ils se détruisent. Il est impossible de construire un monde juste et en paix, sans renoncer à cet Amour déséquilibré et égoïste qu'est l'affection.
- Pourquoi cet Amour est déséquilibré ?
- Parce que l'Amour a deux modalités : envers soi-même et envers les autres. C'est semblable à la respiration : l'air entre et sort. Lorsqu'il y a de l'affection, c'est comme si on aspirait plus que l'on expire. « Tout pour moi ». plus pour soi, pour la famille, pour le clan, moins pour les autres. Ce n'est pas équilibré, répondit Ami.
- Aime ton prochain comme toi-même, ai-je dit, répétant une leçon de la classe de religion.
- C'est ce que dit le Juste
. Comment se fait-il que tu le saches?demanda Vinka.
- Qui est le Juste?demandais-je.
- Un grand Maître de l'histoire de Kia.
- C'est une loi universelle. C'est ce que j'essaie de vous expliquer. C'est l'Amour véritable,
celui qui est équilibré : tant par nous-mêmes, tant pour les autres et toujours dans la même proportion pour qu'il n'y ait pas de déséquilibre.
J'ai demandé ce qui arrivait lorsqu'il y a plus d'Amour envers les autres et moins envers soi-même.
- Là aussi, il y a un déséquilibre. C'est comme expirer tout l'air, sans inspirer. En quelques minutes, tu deviens rigide...
- Équilibre, semble être un mot très important, dit Vinka.
- Aime les Terris comme les Swamas, dit Ami en souriant.
- J'essaierai. Réellement, je vais essayer.
Le tableau indiquait que le vaisseau était invisible pour les yeux de Kia. Nous étions stationnaires dans les environs d'une ville très semblable à n'importe quelle ville de la Terre. Je n'étais pas intéressé à examiner quoi que ce soit. Le moment de nous séparer approchait. « Qui sait jusqu'à quand ? », pensais-je tristement, la poitrine oppressée.
- Jusqu'à ce que vous ayez terminé le prochain livre, dit Ami. Il pourrait s'appeler quelque chose comme ceci « Ami revient une autre fois ».
- Tu as beaucoup de connaissances et de pouvoirs, ai-je dit, mais, d'après ce que je vois, la grammaire n'est pas ton fort.
- Pourquoi, Pedrito ?
- Parce que si on dit « revient », il n'est pas nécessaire de dire « une autre fois ». c'est sous- entendu. Il suffit de dire « Ami revient ».
- Tu sa raison. Le langage n'est pas mon fort. C'est dû au fait que nous ne l'utilisons pratiquement pas. Nous préférons la télépathie. C'est plus sûr et plus exact.
- Mais, Ami, tu conversais avec tes parents...
- Oui, par courtoisie envers vous. Lorsqu'arrivent des visiteurs qui ne parlent pas notre langue, nous devons utiliser le langage des visiteurs, si nous le connaissons.
Aujourd'hui, je ne sais pas trop comment, je parviens à me souvenir des détails de cette conversation. Mon attention était alors très concentrée sur la triste séparation.
Mais lorsque j'ai dicté ces lignes à Victor, les souvenirs sont revenus. Bon ! Ami avait dit qu'il m'aiderait télépathiquement …
Chapitre XVIII
CHER ARMEMENT
- Ils t'attendent, là-bas, en bas. Ta famille t'attend, rappela Ami à Vinka.
- Ma famille m'importe moins que Pedrito, dit-elle, en me prenant la main.
- Je ne parle pas de ta petite famille mais de ta très grande famille, l'humanité de Kia. Souviens-toi de la mission, de l'engagement que tu as contracté avant de venir dans ce monde. S'il n'y a pas des personnes comme toi pour répandre la bonne nouvelle au sujet de notre présence dans le plan cosmique et divin, motivé par l'Amour, les gens de Kia continueront à penser que nous sommes incapables de ne pas ressentir de la douleur si notre présence est une cause de terreurs et de crises cardiaques. Et si personne ne contribue à semer l'Amour, comment éviteront-ils la
destruction ?
- Tu as raison, Ami, mais mon nouveau lien avec Pedrito...
- Il n'est pas nouveau, il est éternel et vous aurez l'éternité pour le réaliser. Pour l'instant, vous devez accomplir vos engagements, vous vous retrouverez plus tard.
- Sûrement dans une autre incarnation, exprimais-je passablement pessimiste et déprimé.
- Je vous ai déjà expliqué que ce serait après que vous aurez écrit le prochain livre. Voulez- vous insinuer que je suis un menteur ?
Nous nous sommes regardés avec un nouvel éclat dans le regard.
- Sérieusement ?
- Bien sûr ! Un jour je passerai te chercher. Nous irons alors à Kia prendre Vinka et tous les trois, nous irons à la découverte de choses dont vous n'avez encore aucune idée...
- Quelles choses ? Dis-nous, s'il te plaît, dit Vinka impatiente.
- Bon ! Vous ferez la connaissance d'une planète du troisième niveau, tout comme le sont la Terre et Kia. Cette planète est habitée, en surface, par une civilisation du troisième niveau, et à l'intérieur de cette même planète, par une civilisation du quatrième niveau. La première civilisation ne sait pas que la seconde existe...
- C'est fantastique !
- Les promesses d'Ami nous firent oublier la séparation que nous devrions supporter.
- Que nous montreras-tu encore ?
- Une civilisation sous la mer et aussi, un monde artificiel construit par les humains. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer.
Nos bouches grandes ouvertes firent rire notre hôte.
- Il y en a des millions dans l'univers. C'est la forme de civilisation supérieure. Ce sont, en réalité, de gigantesques vaisseaux...
après avoir réfléchi un peu, j'ai dit :
- Je croyais que vivre en contact avec la nature était la forme supérieure de civilisation, mais tu dis que c'est quelque chose d'artificiel qui l'est...
- Tout ce que l'être humain crée ou exécute en harmonie avec la Loi de l 'Amour est naturel. Lorsque l'homme agit en harmonie avec les principes éternels de l'univers entier, est son patrimoine. Il peut alors en disposer pour son bonheur, en utilisant toute l'imagination et la
technologie dont il dispose. C'est la même chose pour chaque personne. Ce que ton âme imagine, tu peux et tu dois le réaliser avec effort, constance et foi ! Mais vous, vous n'avez même pas songé à vous débarrasser des armements que vous payez avec la faim et la souffrance. Savez-vous combien se dépense d'argent dans vos mondes pour les armes et seulement en quinze jours ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, répondis-je.
- Suffisamment d'argent pour alimenter la moitié de la population mondiale pendant...savez- vous pendant combien de temps ?
J'ai essayé de calculer. L'argent de quinze jours d'armements serait suffisant pour alimenter la moitié des gens de la Terre durant quelques...bon !...Un si grand nombre de bouches...
Je n'ai pas trouvé la réponse exacte mais j'ai tenté ma chance.
Je crois que tous les Terriens pourraient s'alimenter pendant au moins quinze jours, avec ce qu'on dépense en armement durant quinze jours.
- Si on ne dépensait pas d'argent en armes, personne ne souffrirait de la faim!dit Vinka.
- Tu te trompes. En quinze jours, vous dépensez suffisamment d'argent pour nourrir la moitié de la population mondiale durant, pas seulement quinze jours mais pendant dix années !...Seulement en dépense de guerre.
- Ça ne se peut pas ! Avons-nous dit alarmés et indignés, seulement en armes ?
- En tout ce qui a rapport à la guerre : armes, recherches de nouvelles armes, engins de guerre et tout cela. C'est encore plus, car beaucoup de grandes dépenses, déguisées en « projets scientifiques », sont destinées, en fin de compte, à essayer de dominer le rival. Si on ne dépensait pas d'argent en armes, non seulement, il n'y aurait personne qui serait affamé, mais de plus, tous vivraient comme des riches, tous ! Personne ne souffrirait de la faim ou du froid. Les hôpitaux seraient suffisants et très modernes. Il n'existerait pas de pays pauvres ni de pays riches. Vous seriez tous, comme des rois. De plus, vous pourriez dormir en paix sans avoir peur d'un avenir horrible pour vos enfants.
- Alors, je proposerai que mon pays n'ait plus d'armes, dit Vinka.
- Cela ne peut pas encore se faire. La solution consiste en ce que tous les pays, d'un commun accord, décident de s'unir pacifiquement. Pour cela, il est nécessaire d'aller démontrer ce grand
idéal. Il faut que ce soit un rêve qui grandit et grandit. Mais, pour le moment, il y a des obstacles. Les pays riches s'alimentent des pays pauvres, et...
- Dieu ne peut continuer à permettre quelque chose d'aussi horrible, dit Vinka, avec véhémence.
- Et laisser à Dieu le soin de faire les choses ! Dieu est Amour. L'Amour habite dans vos cœurs . Cet Amour est celui qui se charge d'essayer de mettre vos mondes dans le droit chemin. Mais ce doit être fait par vous-mêmes et par tous les moyens scientifiques. Il s'agit plutôt d'enseigner que d'imposer. Il s'agit de montrer un chemin pour que par la suite, pacifiquement et
d'un mutuel accord, tous le suivent. Il ne s'agit pas d'attendre que Dieu ou quelqu'un d'autre le fasse, mais d'agir. En attendant, la seule chose qui peut se produire, c'est que quelqu'un pousse le bouton...
- Et si cela arrive, vous ne le paralyserez pas avec un rayon pour qu'il ne presse pas le bouton? dit Vinka.
- Si vous le permettez, vous le méritez. Nous ne pouvons pas intervenir. Nous pouvons seulement sauver les pacifiques, mais seulement ceux qui servent, ceux qui essaient de faire quelque chose pour répandre et promouvoir à l'unisson, la paix et l'Amour. Dans ces moments critiques, ces nécessités sont les plus importantes.
- Alors, travailler à autre chose comme pour une plus grande quantité de nourriture, par exemple, ce n'est pas tellement utile ?
- Tout est nécessaire, mais chaque chose en son temps. Si ton fils a faim, la première chose que tu dois faire est de lui trouver de la nourriture. Mais , si en plus d'avoir faim, il est sur le point
de tomber dans un précipice mortel, quelle est la première chose que tu dois faire ? Lui trouver de la nourriture ou le sauver du précipice ?
- Le sauver du précipice. Bien sûr !
- C'est comme ça que sont présentement les choses dans vos mondes. L'enfant a besoin de nourriture et d'abri, il a aussi besoin de culture, d'art, d'une ambiance agréable, de soins médicaux, de certaines commodités, de savoir et d'affection. Mais s'il est sur le point de mourir, la première chose dont il a besoin, c'est qu'on lui sauve la vie. Lorsque sa vie n'est plus en danger, alors on peut lui donner tout le reste.
- Quelle possibilité y a-t-il pour que l »enfant » ne meurt pas ? Demandais-je, sachant qu'on parlait de l'humanité.
- Cela dépend de vous-mêmes. Continuons avec l'exemple du petit enfant suspendu au- dessus du précipice. Supposons que ces trois petits frères tentent de le retenir en s'agrippant à ses vêtements, mais qu'ils n'ont pas la force nécessaire pour le remonter. Que doivent-ils faire ?
- Bon ! Crier pour avoir de l'aide, appeler les parents, les autres frères...
- C'est un peu le but de vos livres. Ils sont un cri d'avertissement, un appel à l'aide. Mais si un des trois enfants se décourage, dit que tout est perdu et qu'ensuite il s'en va, qu'arrivera t-il ?
- Peut-être que les deux autres enfants se fatigueraient et que le bébé leur glisserait entre les mains...
- C'est pour cela que plus il y a de personnes qui se retirent de ce travail, plus grandes sont les possibilités d'un désastre...C'est peut-être ta participation qui fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Peut-être que ton monde dépend de toi. Toi, qui lis ce livre et, dont, selon ton action peut dépendre le sort de toute la planète.
(Ami nous demanda d'écrire exactement ces dernières paroles dans notre livre. Il dit que cela reflète un système supérieur d'enseignement. Je n'ai pas compris, mais je l'ai écrit tel qu'il l'a demandé, comme un appel au lecteur).
- Avez-vous faim?demanda Ami.
Ceci nous parut presque une insulte, tellement nous étions remplis de tristesse.
- Alors vous avez besoin d'une « recharge de batteries ». venez. Asseyez-vous.
Il nous installa à la base du cou, un appareil qui produisait l'effet de huit heures de sommeil en seulement quinze secondes. Lorsque nous nous sommes réveillés, tout allait bien. Au contraire, je n'étais plus triste, mais peu à peu le souvenir de la séparation revint. A ce moment-là, j'étais un peu moins affecté.
- Lorsque je vous reverrai, je vous parlerai de beaucoup de choses. Vinka me regarda avec une douce tristesse dans les yeux.
Ensuite, elle se tourna vers Ami et dit :
- Le motif principal pour attendre ton retour n'est pas tellement d'obtenir de nouvelles connaissances ou de visiter d'autres mondes mais de revoir Pedrito. Elle vint se placer à côté de moi et nous nous sommes pris les mains.
- Vous faites beaucoup de « bruit », dit Ami en se levant. Je vais aller méditer quelques minutes pour m'éclaircir les idées. Utilisez donc ce temps pour faire vos adieux, pour vous lamenter, déchirer vos vêtements, égratigner les murs de la pièce, essayer de vous révolter ou de vous
suicider. Après toutes ces toquades inutiles, Vinka descendra et Pedrito retournera sur la terre. Ami entra et s'enferma dans l'enceinte pour méditer.
Malgré notre tristesse, nous n'avons pas pu nous empêcher de rire des paroles d'Ami. Je crois qu'elles nous avaient réconfortés.
L'adieu
Cette dernière partie est très intime et très triste pour moi, c'est pour cela que j'éviterai d'entrer dans les détails. Excusez-moi. Je fais appel à votre compréhension. Si ces livres étaient lus seulement par nous, les enfants, il n'y aurait aucun inconvénient, mais on ne sait jamais quand il peut y avoir des adultes tapis dans l'ombre, éveillés à des heures inconvenantes et eux se rient de tout, de la possibilité qu'il existe des êtres extraterrestres bons et pacifiques, de l'intention de lutter pour un monde uni, juste et paisible. Si on leur dit que l'Amour est la Loi Fondamentale de l'univers, ils se retiennent pour ne pas rire. C'est pour cela qu'il est préférable de ne pas parler devant eux des valeurs, tels les sentiments, la vérité. Je vous cite un antique proverbe chinois que j'ai lu dans un des livres de Victor. Je ne suis pas certain de m'en souvenir parfaitement, mais je crois qu'il disait plus
ou moins ceci :
« Lorsqu'on parle d'Amour à un adulte, il rit aux éclats, et s'il ne rit pas aux éclats, on ne lui a pas parlé du véritable Amour ».
Vinka est partie et je me sens seul ; quoique la nuit, avant de m'endormir, je ferme les yeux, je calme mon esprit et ensuite, après quelques minutes, il me semble que Vinka entre en moi. Bon ! Encore des affaires d'enfants...
Pendant le voyage de retour vers la Terre, Ami voulut me montrer des images du passé ; Jésus en
action, Jules César et je ne me souviens pas du reste. Il a aussi essayé de me distraire avec des images de moi-même lorsque j'étais bébé. Mais rien ne m'intéressait. Je suis allé m'enfermer dans la salle de méditation et j'y suis resté jusqu'à ce qu'Ami vienne me chercher.
- Nous sommes maintenant arrivés au monde que nous sommes en train de préparer pour héberger les rescapés, dans le cas où se produirait la destruction de la Terre. Viens voir !
Plus par courtoisie que par curiosité, je suis allé jeter un coup d’œil. Nous étions sur la plage de la station balnéaire et le jour se levait.
C'est la terre ! M'exclamais-je, sans comprendre.
- Bien sûr ! C'est la planète qui hébergera les survivants.
- Mais...je croyais que ce serait un autre monde...
- Et ce sera un autre monde, un monde de paix, de justice et d'Amour. Si la destruction se produit, nous éviterons qu'elle soit totale. Nous sauverons ceux qui le méritent avant que les grandes tragédies se produisent. Après, nous nettoierons la planète de toutes contaminations et impuretés. Nous y installerons ensuite les rescapés pour qu'ils construisent un monde merveilleux, quoiqu'il serait préférable que ceci se fasse sans aucune destruction...
- Tu as dit que vous prépariez une autre planète pour cette éventualité...
- Je n'ai pas dit une autre. J'ai parlé d'un monde. Mais, je ne t'ai pas dit son nom. C'est celui- ci. Les travaux géologiques auxquels tu as assisté, font aussi partie de cette préparation que nous effectuons. Soyons optimistes ! Il n'y aura pas de destruction totale de la planète Terre.
Cela ne m'a pas réjoui ni attristé. Je ne faisais que penser à Vinka.
Ami essayait de paraître optimiste pour me communiquer sa bonne humeur.
- Alors, durant le prochain voyage, je te montrerai ces images, Pedrito en couches ! Tu imagines ? Cela fera bien rire Vinka !
Je me suis excusé pour mon manque de courage. Ami a dit que c'était une toquade inutile et que ça me passerait vite, mais qu'il me comprenait.
La porte s'ouvrit et la lumière jaune apparut. Nous nous sommes embrassés très fort. Je lui ai dit adieu et je suis entré dans la brillance qui me descendit vers la plage.
- Pas adieu, mais à bientôt.
J'entendais sa voix encourageante pendant que je descendais.
Comme la dernière fois, lorsque je suis arrivé sur le sable et que j'ai regardé vers le haut, il n'y avait rien dans le ciel. « L'OVNI » était invisible. A ce moment-là, j'ai entendu un grand vacarme dans la tente de Victor.
- Que diable se passe t-il ? Ahhhhh !
Mon cousin apparut dans l'ouverture de la tente, en sortit et s'enfuit épouvanté. Un peu plus loin, il s'arrêta. Ceci me fit rapidement revenir à la réalité.
- Qu'est-ce qui arrive, Victor ?
- Pedro, là, à l'intérieur, il y a un énorme...il se gratta la tête.
- Qu'est ce qu'il y a , Victor ?
- Un...éléphant.
- Quoi, un éléphant ! C'est impossible dans cette petite tente !
- Mais il est là. Il est énorme. Je me suis brusquement réveillé lorsque j'ai senti son immense patte sur ma poitrine. Heureusement, j'ai réussi à m'échapper...
- Attention ! N'y va pas !
Je levais les rebords de l'ouverture d'entrée. La tente était vide.
- Regarde, il n'y a rien ici. Mon cousin demeura perplexe.
- M-mais...
- Tu rêvais.
Nous avons allumé un feu et avons préparé le petit déjeuner.
- Pourquoi es-tu si étrange, si triste ? Me demanda Victor, en se rendant compte de mon état d'esprit. J'ai ici vu l'occasion de clore le sujet pour toujours.
- C'est que je suis allé jusqu'à la roche...
- Quand ?
- Avant que tu t'éveilles, c'est pour cela que tu m'as vu hors de la tente. Je revenais.
- Tu es désobéissant ! Bon ! Et ?
- Pourquoi penses-tu que je suis triste ?
Il pouvait penser ce qu'il voulait. Je n'avais pas besoin de convaincre personne de la réalité de l'existence d'Ami. Ma propre foi me suffisait à partir de maintenant.
- Tu vois, ne te l'avais-je pas dit ? Ce fut un rêve.
- Tout comme pour ton éléphant ?
- Ma famille m'importe moins que Pedrito, dit-elle, en me prenant la main.
- Je ne parle pas de ta petite famille mais de ta très grande famille, l'humanité de Kia. Souviens-toi de la mission, de l'engagement que tu as contracté avant de venir dans ce monde. S'il n'y a pas des personnes comme toi pour répandre la bonne nouvelle au sujet de notre présence dans le plan cosmique et divin, motivé par l'Amour, les gens de Kia continueront à penser que nous sommes incapables de ne pas ressentir de la douleur si notre présence est une cause de terreurs et de crises cardiaques. Et si personne ne contribue à semer l'Amour, comment éviteront-ils la
destruction ?
- Tu as raison, Ami, mais mon nouveau lien avec Pedrito...
- Il n'est pas nouveau, il est éternel et vous aurez l'éternité pour le réaliser. Pour l'instant, vous devez accomplir vos engagements, vous vous retrouverez plus tard.
- Sûrement dans une autre incarnation, exprimais-je passablement pessimiste et déprimé.
- Je vous ai déjà expliqué que ce serait après que vous aurez écrit le prochain livre. Voulez- vous insinuer que je suis un menteur ?
Nous nous sommes regardés avec un nouvel éclat dans le regard.
- Sérieusement ?
- Bien sûr ! Un jour je passerai te chercher. Nous irons alors à Kia prendre Vinka et tous les trois, nous irons à la découverte de choses dont vous n'avez encore aucune idée...
- Quelles choses ? Dis-nous, s'il te plaît, dit Vinka impatiente.
- Bon ! Vous ferez la connaissance d'une planète du troisième niveau, tout comme le sont la Terre et Kia. Cette planète est habitée, en surface, par une civilisation du troisième niveau, et à l'intérieur de cette même planète, par une civilisation du quatrième niveau. La première civilisation ne sait pas que la seconde existe...
- C'est fantastique !
- Les promesses d'Ami nous firent oublier la séparation que nous devrions supporter.
- Que nous montreras-tu encore ?
- Une civilisation sous la mer et aussi, un monde artificiel construit par les humains. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer.
Nos bouches grandes ouvertes firent rire notre hôte.
- Il y en a des millions dans l'univers. C'est la forme de civilisation supérieure. Ce sont, en réalité, de gigantesques vaisseaux...
après avoir réfléchi un peu, j'ai dit :
- Je croyais que vivre en contact avec la nature était la forme supérieure de civilisation, mais tu dis que c'est quelque chose d'artificiel qui l'est...
- Tout ce que l'être humain crée ou exécute en harmonie avec la Loi de l 'Amour est naturel. Lorsque l'homme agit en harmonie avec les principes éternels de l'univers entier, est son patrimoine. Il peut alors en disposer pour son bonheur, en utilisant toute l'imagination et la
technologie dont il dispose. C'est la même chose pour chaque personne. Ce que ton âme imagine, tu peux et tu dois le réaliser avec effort, constance et foi ! Mais vous, vous n'avez même pas songé à vous débarrasser des armements que vous payez avec la faim et la souffrance. Savez-vous combien se dépense d'argent dans vos mondes pour les armes et seulement en quinze jours ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, répondis-je.
- Suffisamment d'argent pour alimenter la moitié de la population mondiale pendant...savez- vous pendant combien de temps ?
J'ai essayé de calculer. L'argent de quinze jours d'armements serait suffisant pour alimenter la moitié des gens de la Terre durant quelques...bon !...Un si grand nombre de bouches...
Je n'ai pas trouvé la réponse exacte mais j'ai tenté ma chance.
Je crois que tous les Terriens pourraient s'alimenter pendant au moins quinze jours, avec ce qu'on dépense en armement durant quinze jours.
- Si on ne dépensait pas d'argent en armes, personne ne souffrirait de la faim!dit Vinka.
- Tu te trompes. En quinze jours, vous dépensez suffisamment d'argent pour nourrir la moitié de la population mondiale durant, pas seulement quinze jours mais pendant dix années !...Seulement en dépense de guerre.
- Ça ne se peut pas ! Avons-nous dit alarmés et indignés, seulement en armes ?
- En tout ce qui a rapport à la guerre : armes, recherches de nouvelles armes, engins de guerre et tout cela. C'est encore plus, car beaucoup de grandes dépenses, déguisées en « projets scientifiques », sont destinées, en fin de compte, à essayer de dominer le rival. Si on ne dépensait pas d'argent en armes, non seulement, il n'y aurait personne qui serait affamé, mais de plus, tous vivraient comme des riches, tous ! Personne ne souffrirait de la faim ou du froid. Les hôpitaux seraient suffisants et très modernes. Il n'existerait pas de pays pauvres ni de pays riches. Vous seriez tous, comme des rois. De plus, vous pourriez dormir en paix sans avoir peur d'un avenir horrible pour vos enfants.
- Alors, je proposerai que mon pays n'ait plus d'armes, dit Vinka.
- Cela ne peut pas encore se faire. La solution consiste en ce que tous les pays, d'un commun accord, décident de s'unir pacifiquement. Pour cela, il est nécessaire d'aller démontrer ce grand
idéal. Il faut que ce soit un rêve qui grandit et grandit. Mais, pour le moment, il y a des obstacles. Les pays riches s'alimentent des pays pauvres, et...
- Dieu ne peut continuer à permettre quelque chose d'aussi horrible, dit Vinka, avec véhémence.
- Et laisser à Dieu le soin de faire les choses ! Dieu est Amour. L'Amour habite dans vos cœurs . Cet Amour est celui qui se charge d'essayer de mettre vos mondes dans le droit chemin. Mais ce doit être fait par vous-mêmes et par tous les moyens scientifiques. Il s'agit plutôt d'enseigner que d'imposer. Il s'agit de montrer un chemin pour que par la suite, pacifiquement et
d'un mutuel accord, tous le suivent. Il ne s'agit pas d'attendre que Dieu ou quelqu'un d'autre le fasse, mais d'agir. En attendant, la seule chose qui peut se produire, c'est que quelqu'un pousse le bouton...
- Et si cela arrive, vous ne le paralyserez pas avec un rayon pour qu'il ne presse pas le bouton? dit Vinka.
- Si vous le permettez, vous le méritez. Nous ne pouvons pas intervenir. Nous pouvons seulement sauver les pacifiques, mais seulement ceux qui servent, ceux qui essaient de faire quelque chose pour répandre et promouvoir à l'unisson, la paix et l'Amour. Dans ces moments critiques, ces nécessités sont les plus importantes.
- Alors, travailler à autre chose comme pour une plus grande quantité de nourriture, par exemple, ce n'est pas tellement utile ?
- Tout est nécessaire, mais chaque chose en son temps. Si ton fils a faim, la première chose que tu dois faire est de lui trouver de la nourriture. Mais , si en plus d'avoir faim, il est sur le point
de tomber dans un précipice mortel, quelle est la première chose que tu dois faire ? Lui trouver de la nourriture ou le sauver du précipice ?
- Le sauver du précipice. Bien sûr !
- C'est comme ça que sont présentement les choses dans vos mondes. L'enfant a besoin de nourriture et d'abri, il a aussi besoin de culture, d'art, d'une ambiance agréable, de soins médicaux, de certaines commodités, de savoir et d'affection. Mais s'il est sur le point de mourir, la première chose dont il a besoin, c'est qu'on lui sauve la vie. Lorsque sa vie n'est plus en danger, alors on peut lui donner tout le reste.
- Quelle possibilité y a-t-il pour que l »enfant » ne meurt pas ? Demandais-je, sachant qu'on parlait de l'humanité.
- Cela dépend de vous-mêmes. Continuons avec l'exemple du petit enfant suspendu au- dessus du précipice. Supposons que ces trois petits frères tentent de le retenir en s'agrippant à ses vêtements, mais qu'ils n'ont pas la force nécessaire pour le remonter. Que doivent-ils faire ?
- Bon ! Crier pour avoir de l'aide, appeler les parents, les autres frères...
- C'est un peu le but de vos livres. Ils sont un cri d'avertissement, un appel à l'aide. Mais si un des trois enfants se décourage, dit que tout est perdu et qu'ensuite il s'en va, qu'arrivera t-il ?
- Peut-être que les deux autres enfants se fatigueraient et que le bébé leur glisserait entre les mains...
- C'est pour cela que plus il y a de personnes qui se retirent de ce travail, plus grandes sont les possibilités d'un désastre...C'est peut-être ta participation qui fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Peut-être que ton monde dépend de toi. Toi, qui lis ce livre et, dont, selon ton action peut dépendre le sort de toute la planète.
(Ami nous demanda d'écrire exactement ces dernières paroles dans notre livre. Il dit que cela reflète un système supérieur d'enseignement. Je n'ai pas compris, mais je l'ai écrit tel qu'il l'a demandé, comme un appel au lecteur).
- Avez-vous faim?demanda Ami.
Ceci nous parut presque une insulte, tellement nous étions remplis de tristesse.
- Alors vous avez besoin d'une « recharge de batteries ». venez. Asseyez-vous.
Il nous installa à la base du cou, un appareil qui produisait l'effet de huit heures de sommeil en seulement quinze secondes. Lorsque nous nous sommes réveillés, tout allait bien. Au contraire, je n'étais plus triste, mais peu à peu le souvenir de la séparation revint. A ce moment-là, j'étais un peu moins affecté.
- Lorsque je vous reverrai, je vous parlerai de beaucoup de choses. Vinka me regarda avec une douce tristesse dans les yeux.
Ensuite, elle se tourna vers Ami et dit :
- Le motif principal pour attendre ton retour n'est pas tellement d'obtenir de nouvelles connaissances ou de visiter d'autres mondes mais de revoir Pedrito. Elle vint se placer à côté de moi et nous nous sommes pris les mains.
- Vous faites beaucoup de « bruit », dit Ami en se levant. Je vais aller méditer quelques minutes pour m'éclaircir les idées. Utilisez donc ce temps pour faire vos adieux, pour vous lamenter, déchirer vos vêtements, égratigner les murs de la pièce, essayer de vous révolter ou de vous
suicider. Après toutes ces toquades inutiles, Vinka descendra et Pedrito retournera sur la terre. Ami entra et s'enferma dans l'enceinte pour méditer.
Malgré notre tristesse, nous n'avons pas pu nous empêcher de rire des paroles d'Ami. Je crois qu'elles nous avaient réconfortés.
L'adieu
Cette dernière partie est très intime et très triste pour moi, c'est pour cela que j'éviterai d'entrer dans les détails. Excusez-moi. Je fais appel à votre compréhension. Si ces livres étaient lus seulement par nous, les enfants, il n'y aurait aucun inconvénient, mais on ne sait jamais quand il peut y avoir des adultes tapis dans l'ombre, éveillés à des heures inconvenantes et eux se rient de tout, de la possibilité qu'il existe des êtres extraterrestres bons et pacifiques, de l'intention de lutter pour un monde uni, juste et paisible. Si on leur dit que l'Amour est la Loi Fondamentale de l'univers, ils se retiennent pour ne pas rire. C'est pour cela qu'il est préférable de ne pas parler devant eux des valeurs, tels les sentiments, la vérité. Je vous cite un antique proverbe chinois que j'ai lu dans un des livres de Victor. Je ne suis pas certain de m'en souvenir parfaitement, mais je crois qu'il disait plus
ou moins ceci :
« Lorsqu'on parle d'Amour à un adulte, il rit aux éclats, et s'il ne rit pas aux éclats, on ne lui a pas parlé du véritable Amour ».
Vinka est partie et je me sens seul ; quoique la nuit, avant de m'endormir, je ferme les yeux, je calme mon esprit et ensuite, après quelques minutes, il me semble que Vinka entre en moi. Bon ! Encore des affaires d'enfants...
Pendant le voyage de retour vers la Terre, Ami voulut me montrer des images du passé ; Jésus en
action, Jules César et je ne me souviens pas du reste. Il a aussi essayé de me distraire avec des images de moi-même lorsque j'étais bébé. Mais rien ne m'intéressait. Je suis allé m'enfermer dans la salle de méditation et j'y suis resté jusqu'à ce qu'Ami vienne me chercher.
- Nous sommes maintenant arrivés au monde que nous sommes en train de préparer pour héberger les rescapés, dans le cas où se produirait la destruction de la Terre. Viens voir !
Plus par courtoisie que par curiosité, je suis allé jeter un coup d’œil. Nous étions sur la plage de la station balnéaire et le jour se levait.
C'est la terre ! M'exclamais-je, sans comprendre.
- Bien sûr ! C'est la planète qui hébergera les survivants.
- Mais...je croyais que ce serait un autre monde...
- Et ce sera un autre monde, un monde de paix, de justice et d'Amour. Si la destruction se produit, nous éviterons qu'elle soit totale. Nous sauverons ceux qui le méritent avant que les grandes tragédies se produisent. Après, nous nettoierons la planète de toutes contaminations et impuretés. Nous y installerons ensuite les rescapés pour qu'ils construisent un monde merveilleux, quoiqu'il serait préférable que ceci se fasse sans aucune destruction...
- Tu as dit que vous prépariez une autre planète pour cette éventualité...
- Je n'ai pas dit une autre. J'ai parlé d'un monde. Mais, je ne t'ai pas dit son nom. C'est celui- ci. Les travaux géologiques auxquels tu as assisté, font aussi partie de cette préparation que nous effectuons. Soyons optimistes ! Il n'y aura pas de destruction totale de la planète Terre.
Cela ne m'a pas réjoui ni attristé. Je ne faisais que penser à Vinka.
Ami essayait de paraître optimiste pour me communiquer sa bonne humeur.
- Alors, durant le prochain voyage, je te montrerai ces images, Pedrito en couches ! Tu imagines ? Cela fera bien rire Vinka !
Je me suis excusé pour mon manque de courage. Ami a dit que c'était une toquade inutile et que ça me passerait vite, mais qu'il me comprenait.
La porte s'ouvrit et la lumière jaune apparut. Nous nous sommes embrassés très fort. Je lui ai dit adieu et je suis entré dans la brillance qui me descendit vers la plage.
- Pas adieu, mais à bientôt.
J'entendais sa voix encourageante pendant que je descendais.
Comme la dernière fois, lorsque je suis arrivé sur le sable et que j'ai regardé vers le haut, il n'y avait rien dans le ciel. « L'OVNI » était invisible. A ce moment-là, j'ai entendu un grand vacarme dans la tente de Victor.
- Que diable se passe t-il ? Ahhhhh !
Mon cousin apparut dans l'ouverture de la tente, en sortit et s'enfuit épouvanté. Un peu plus loin, il s'arrêta. Ceci me fit rapidement revenir à la réalité.
- Qu'est-ce qui arrive, Victor ?
- Pedro, là, à l'intérieur, il y a un énorme...il se gratta la tête.
- Qu'est ce qu'il y a , Victor ?
- Un...éléphant.
- Quoi, un éléphant ! C'est impossible dans cette petite tente !
- Mais il est là. Il est énorme. Je me suis brusquement réveillé lorsque j'ai senti son immense patte sur ma poitrine. Heureusement, j'ai réussi à m'échapper...
- Attention ! N'y va pas !
Je levais les rebords de l'ouverture d'entrée. La tente était vide.
- Regarde, il n'y a rien ici. Mon cousin demeura perplexe.
- M-mais...
- Tu rêvais.
Nous avons allumé un feu et avons préparé le petit déjeuner.
- Pourquoi es-tu si étrange, si triste ? Me demanda Victor, en se rendant compte de mon état d'esprit. J'ai ici vu l'occasion de clore le sujet pour toujours.
- C'est que je suis allé jusqu'à la roche...
- Quand ?
- Avant que tu t'éveilles, c'est pour cela que tu m'as vu hors de la tente. Je revenais.
- Tu es désobéissant ! Bon ! Et ?
- Pourquoi penses-tu que je suis triste ?
Il pouvait penser ce qu'il voulait. Je n'avais pas besoin de convaincre personne de la réalité de l'existence d'Ami. Ma propre foi me suffisait à partir de maintenant.
- Tu vois, ne te l'avais-je pas dit ? Ce fut un rêve.
- Tout comme pour ton éléphant ?
- Ça ! C'est ça. Il y a des rêves qui paraissent réels mais ce ne sont que des rêves. Il n'est pas bon de confondre l'imaginaire avec le réel.
CONCLUSION
Il n'est pas bon de confondre l'imaginaire avec le réel. Cependant, Ami dit : « Chacun vit dans l'univers qu'il est capable d'imaginer ». Il m'enseigna aussi : « Ce que ton âme imagine, tu le peux et tu peux le réaliser avec des efforts, de la constance et de la foi ».
Au lieu de croire en un monde qui est régi par les armes, je crois en un monde régi par l'Amour. Et si nous sommes nombreux à rêver le même rêve, il est inévitable que nous en ferons une réalité.
Laissons les adultes avec leurs moqueries et leur « impossible ». nous, les enfants de cœur, serons comme le bourdon, cette grosse bestiole pesante aux ailes courtes. Selon les lois de l'aérodynamique, il ne peut pas voler. C'est prouvé scientifiquement. Mais, comme le bourdon ne connaît pas l'opinion des scientifiques, lui, très ignorant, va et se lance imprudemment à voler et il le fait comme la meilleure des abeilles...
Une bonne poignée de « bourdons » et le « bébé » ne tombera pas dans le précipice. Du moins, celui de mon conte. Non !
Au lieu de croire en un monde qui est régi par les armes, je crois en un monde régi par l'Amour. Et si nous sommes nombreux à rêver le même rêve, il est inévitable que nous en ferons une réalité.
Laissons les adultes avec leurs moqueries et leur « impossible ». nous, les enfants de cœur, serons comme le bourdon, cette grosse bestiole pesante aux ailes courtes. Selon les lois de l'aérodynamique, il ne peut pas voler. C'est prouvé scientifiquement. Mais, comme le bourdon ne connaît pas l'opinion des scientifiques, lui, très ignorant, va et se lance imprudemment à voler et il le fait comme la meilleure des abeilles...
Une bonne poignée de « bourdons » et le « bébé » ne tombera pas dans le précipice. Du moins, celui de mon conte. Non !
DEUXIEME CONCLUSION
Sur une plage assez proche, existe une solide et haute roche. Sur son sommet, un
certain pouvoir étranger a gravé un cœur ailé. On dit que c'est seulement en jouant à des jeux purs et inoffensifs qu'on peut le trouver. Malheureusement, seulement quelques enfants ont réussi à le localiser. C'est dû au fait que les enfants, en plus d'être plus légers et plus agiles que les adultes, jouent plus gentiment. Par contre, les adultes jouent de manière (terrible) et comme cette roche est
le point de départ vers un monde merveilleux, (il est justement merveilleux parce que ses habitants jouent toujours avec la bonté de cœur qui les caractérise), on ne peut courir le risque d'y admettre une personne qui peut jouer brutalement, pas plus que d'y admettre une personne qui joue parfois avec bonté et parfois s'endort et joue avec méchanceté. Cela causerait la destruction immédiate de ce monde merveilleux.
certain pouvoir étranger a gravé un cœur ailé. On dit que c'est seulement en jouant à des jeux purs et inoffensifs qu'on peut le trouver. Malheureusement, seulement quelques enfants ont réussi à le localiser. C'est dû au fait que les enfants, en plus d'être plus légers et plus agiles que les adultes, jouent plus gentiment. Par contre, les adultes jouent de manière (terrible) et comme cette roche est
le point de départ vers un monde merveilleux, (il est justement merveilleux parce que ses habitants jouent toujours avec la bonté de cœur qui les caractérise), on ne peut courir le risque d'y admettre une personne qui peut jouer brutalement, pas plus que d'y admettre une personne qui joue parfois avec bonté et parfois s'endort et joue avec méchanceté. Cela causerait la destruction immédiate de ce monde merveilleux.
DERNIERE
CONCLUSION
On raconte qu'un vieillard au regard joyeux a réussi à monter sur la roche. Les villageois ont pu observer d'étranges lumières dans le ciel nocturne. Le lendemain, ils ont vu, ce même homme rajeuni, partir avec pompe en direction de la sombre ville remplie de problèmes. D'un pas très décidé et joyeux, il s'éloigna en murmurant quelque chose au sujet de vouloir sauver un enfant...
FIN
Pendant que l'humanité continue à être divisée, vivant dans l'injustice
avec l'épée dans le présent détruisant son héritage, déconnectée de l'Amour, NON !!!!
FIN
Pendant que l'humanité continue à être divisée, vivant dans l'injustice
avec l'épée dans le présent détruisant son héritage, déconnectée de l'Amour, NON !!!!
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